Bull. philol. hist. (1901) Guigue

De Wicri Musique

Les bénédictines chez les bénédictins

Profession de religieuses à l'Abbaye de Savigny-en-Lyonnais (XVe siècle)


 
 

Titre
Les bénédictines chez les bénédictins, Profession de religieuses à l'Abbaye de Savigny-en-Lyonnais (XVe siècle)
Auteur 
Georges Guigue
In 
Bulletin du Comité des travaux historiques et scientifiques. Section d'histoire et de philologie
Éditeur 
Comité des travaux historiques et scientifiques (Paris)
Date d'édition 
1901
Identifiant 
ark:/12148/bpt6k5721757r
Provenance 
Bibliothèque nationale de France (Gallica)
Notice collection : https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32729175m
Accès collection numérique : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32729175m/date
Accès table des matières 1901 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5721757r
Article de Guigue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5721757r/f211.image

Cet article traite de la cohabitation des moines et de religieuses dans un couvent de bénédictines (Abbaye de Savigny-en-Lyonnais), abordant les aspects relatifs à la gouvernance. Il s'appuie sur la description détaillée d'une cérémonie de profession de foi.

Concernant la musique, ce texte est un témoignage sur l'usage du chant grégorien dans la vie d'un couvent. Il cite un grand nombre de pièces grégoriennes. Par exemple, le Miserere mei, Deus, popularisé par Gregorio Allegri y est mis en situation lors de la cérémonie des vœux.

Éléments introductifs

Théorème de Pythagore Transcription diplomatique en hypermédia
Cet article est un exemple caractéristique des objectifs recherchés par le réseau Wicri pour la transcription de textes de référence dans un univers hypertextuel.

Transcription diplomatique

L'article de Georges Guigue (1861 1926) repose sur une première transcription diplomatique, réalisée en 1900, de manuscrits du XVe siècle.

Voici un exemple[1] réalisé par le même auteur sur l'histoire de l'Abbaye de Savigny :

Manuscrit Savigny Gallica.jpg Chronique de Benoît Mailliard extrait latin.jpeg Chronique de Benoît Mailliard extrait traduit.jpeg
Un manuscrit en latin de Benoît Mailliard Transcription diplomatique en latin Traduction en français

En 2018, il fait à son tour l'objet d'une nouvelle édition diplomatique. Cette nouvelle opération part d'un fascicule destiné à être déposé dans un rayon de bibliothèque. Grâce à Gallica, il est visible sous forme de photocopie numérique. Cette communication scientifique est maintenant insérée dans un paysage encyclopédique sur la musique, dans une technologie hypermédia et sémantique.

Cette transcription respecte la mise en page originale. Le lecteur trouvera en tête de chaque page un lien vers la page correspondante sur Gallica. Pour faciliter la lisibilité :

  • Deux titres intermédiaires ont été introduits. Ils sont en italique.
  • Les textes latins des pièces justificatives et d'une note volumineuse ont été placés dans des boîtes déroulantes.

Pour faciliter la compréhension par des lecteurs peu familiers avec la liturgie monacale, deux sections ont été ajoutées par la rédaction Wicri :

  • des éléments introductifs, iconographie et musicographie (ce paragraphe en fait partie),
  • un petit complément relatif à la musique dans les abbayes.

L'abbaye de Savigny et le prieuré d'Alix

L'Abbaye de Savigny, qui accueillait des bénédictins, a été détruite. Le prieuré d'Alix (siège de la communauté des bénédictines) était distant d'une vingtaine de kilomètres de cette abbaye.

le plan reconstitué de l'Abbaye de Savigny
La chapelle du prieuré d'Alix
Chargement de la carte...

Au XVe siècle, la distance entre les deux localités imposait de fait un hébergement réciproque (avec une cohabitation effective).

Bénédictins et bénédictines

Coustumes -Bénédictines.png
Legends of the monastic orders - as represented in the fine arts (1890) (14580130787).jpg

La figure de gauche montre une bénédictine portant une cucule (vêtement de laine grossière) de couleur noire.

Cette gravure datant de 1811 la montre avec un livre de chants grégoriens. Au XVe (avant l'imprimerie), les manuscrits étaient souvent collectifs (Graduel...).

La figure de gauche montre cinq saints ou saintes de l'ordre de Saint-Benoît. Pour les moines, on notera les crânes d'ivoire cités dans l'article.

Chants grégoriens

  Graduel St Mihiel 374 victimae.png  
Rorate cæli, interprété par le Chœur des moniales bénédictines de l'abbaye Notre-Dame d'Argentan (direction Denise Lebon) Les manuscrits utilisé pour le chant étaient volumineux (80 kg pour le Graduel de Saint-Mihiel) mais souvent richement décorés. Veni, sponsa Christi (pièce citée dans l'article), ici interprété par un chantre.

Le texte

Les titres intermédiaires ont été ajoutés par la rédaction de Wicri/Musique afin de mettre en relief le début de l'article qui détaille des éléments liturgiques.

logo travaux parties (hors annexes) en cours de finition

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LES BÉNÉDICTINES CHEZ LES BÉNÉDICTINS.

PROFESSION DE RELIGIEUSES À L'ABBAYE DE SAVIGNY-EN-LYONNAIS. (XVE SIÈCLE).

COMMUNICATION DE M. GEORGES GUIGUE.

À parcourir les compilations sur la règle de saint Benoît et les usages de l'abbaye de Savigny(1) écrites par le grand prieur Benoît Mailliard (31 mars 1431 1501 ?), on serait tenté au premier abord de les considérer comme minuties de moine, utiles tout au plus pour la solution de quelques questions liturgiques.

À les suivre attentivement on peut constater qu'elles peuvent avoir parfois une portée plus générale ; tel paraît être le cas d'un mince cahier de 28 feuillets in-4°, en tête duquel on lit :

In hoc libro continentur qualiter debent benedici abbates, abbatisse, monachi et moniales ; continentur etiam benedictiones corporalium, maparum et aliorum vestimentorum et ecclesiasticorum ornamentorum et jocalium.

Ce petit cahier nous apprend en effet que non seulement des religieuses pouvaient recevoir l'hospitalité dans une abbaye d'hommes mais qu'elles y venaient prononcer leurs vœux.


La cérémonie de profession de foi

Comme tous les jours, au dernier coup de la cloche, accompagné de son chapelain et du chamarier, précédé de ses serviteurs laïques dont l'un lui tend le goupillon d'eau bénite, l'abbé, vêtu du froc, paraît à matines. Il prend place au chœur dans la première stalle à droite ; devant lui, sur un coussin, repose le livre ouvert à l'office du jour.

À prime, il entre avec le même cérémonial et, l'office achevé, il


(1) Cf. Chronique de Benoît Maillard, Lyon, Perrin, 1883, p. XVI, XXI.


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sort, tenant le grand prieur par la manche ; derrière eux, lentement, en procession, suivent les enfants, les religieux, les jeunes novices ou formiers(1).

On entre au chapitre, tout le monde en silence occupe la place désignée, il n'y a rien de changé à l'ordre de tous les jours, sinon qu'au milieu des crânes d'ivoire poli des moines, des cuculles noires des profès(2), se détachent les voiles blancs des jeunes religieuses arrivées de la veille sous la conduite de quelques autres au voile noir.

C'est pour elles que se tient ce chapitre, c'est à elles que s'adresse l'abbé qui, en quelques mots concis leur rappelle l'acte solennel qu'elles viennent accomplir, les vœux de profession monastique qu'elles viennent prononcer dans cette abbaye, chef des prieurés où les a cloîtrées leur piété native ou la volonté de leurs familles.

Passant par le cloître, on revient dans la grande église, les enfants, les formiers, le convent toujours en procession, l'abbé le dernier. On encense le grand autel ; on fait l'office de tierce ; puis, quand les chantres ont entonné au chœur le Gloria Patri de l'introït[NDLR 1] de la messe, sortent du chapier deux enfants chargés de lourds candélabres, un sous-diacre, un diacre, un religieux portant la crosse abbatiale, l'abbé qui va officier revêtu des ornements sacerdotaux, son chamarier, le semainier.

Les religieuses attendent dans l'église.

Les enfants se placent devant l'autel avec leurs candélabres, l'un à droite, l'autre à gauche ; le diacre passe à droite, le sous-diacre à gauche, un moine se range à côté du diacre, un autre à côté du sous-diacre ; le porteur de crosse, près de l'autel, debout, frôle l'accoudoir du siège abbatial ; l'abbé, entre le diacre et le sous-diacre, commence le Confiteor auquel on répond par le Misereatur.

Les enfants, d'un geste mesuré, placent leurs candélabres sur l'autel ; le diacre prépare le missel et le corporal ; le sous-diacre fait le tour de l'autel par la gauche et vient prendre place derrière le diacre ; l'abbé poursuit l'office et chante l'offertoire.

Alors les jeunes professes qui ont dénoué les attaches de leur voile blanc, s'avancent jusqu'à l'entrée du choeur ; l'abbé se retourne face à la nef et entonne avec tout le convent, le Veni, sponsa Christi,


(1) Pour ce cérémonial, voir ci-après la pièce V.
(2) Voir ci-après, pièce II, le cérémonial pour la profession des moines.


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auquel les vierges répondent par l'antienne Ancilla Christi sum. Puis, chacune conduite par un vieux moine, elles viennent, de leur pas glissé traversant le chœur, jusqu'au pied du grand autel. Là, à genoux, tenant leur acte de profession écrit, elles le lisent l'une après l'autre ; l'une après l'autre, elles le déposent sur l'autel, scellant leur serment d'un baiser.

Revenues à leur place au pied des degrés de l'autel, à genoux toujours, de leurs voix claires, elles entonnent le verset Suscipe me Domine, que reprend par trois fois la voix grave de l'abbé et du convent, ajoutant à chaque reprise le Gloria Patri.

Les vierges se prosternent et sur ces corps étendus on dit le Miserere mei, Deus, tout au long, le Kyrie, le Pater, le Et ne nos ; le verset Salvas fac ancillas ; le répons Deus meus, sperantes in te ; le Convertere Domine aliquantulum ; le Et deprecabilis esto super ancillas tuas ; le Mitte eis Domine auxilium ; le Et de Syon tuere eas ; le ℣ Nichil proficiat inimicus ; le Et filius iniquitatis ; le Dominus custodiat ; le Custodiat animas earum ; le Domine, exaudi ; le Et clamor meus ; le Et cum spiritu et les quatre oraisons :

Deus qui per coeternum..., pour dépouiller les pensées de la veille ;
Sancte Spiritus qui te Deum..., pour implorer la piété, l'amour de la règle, la charité, l'humilité, l'obéissance ;
Deus castorum corporum..., pour demander l'esprit de continence ;
Domine Jhesu Christe, qui es via..., pour être défendu contre les désirs de la chair.

Ces longues prières achevées, les corps raidis se relèvent pour retomber à genoux. Devant chaque religieuse est placé un voile noir et un anneau, et devant chacune d'elles s'arrête l'abbé qui bénit l'anneau, le prend et le donne en prononçant les formules consacrées : Desponso te Jhesu Christo... Accipe anullum castitatis.

La bénédiction et la remise des anneaux achevées, il revient sur ses pas, prononce les prières sur les voiles noirs, les asperge d'eau bénite et, s'arrêtant à nouveau devant chacune des têtes inclinées des vierges à genoux, il fait tomber d'un geste le voile blanc, Exuat le Deus, et le remplace par le voile noir Accipe, virgo, velamen sacrum "Reçois, vierge, le voile sacré qui apprendra au monde que tu l'as méprisé...»

Désormais, liées à toujours, les vierges se prosternent à nouveau ; sur leurs corps étendus, l'abbé prononce les deux prières Deus, indulgencie pater..., Te invocamus, Domine,.... Puis les


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vieux moines viennent les conduire une à une pour les faire asseoir sur les formes du choeur, du côté du grand autel.

La messe se poursuit ; leurs guides les ramènent à l'autel, elles communient, reçoivent l'aspersion d'eau bénite, regagnent leurs places jusqu'à l'Ite missa est, et vont, à l'intérieur du couvent, dans la maison qui leur a été assignée, s'enfermer pour trois longs jours de silence absolu(1).

Ce fait, constaté par un témoin oculaire, que des religieuses ont pu être logées dans une abbaye d'hommes où elles venaient prononcer leurs vœux, amène naturellement a se demander si un moine a pu être le chef effectif d'une communauté de religieuses.

La réponse à cette question est donnée par les compilations de Benoît Mailliard(2).


(1) Cet usage de la profession de religieuses à l'abbaye à Savigny parait s'être longtemps maintenu, il est encore rappelé dans un manuscrit de 1608 :
(2) Voir ci-après pièces III et IV. La pièce III est extraite du manuscrit dont on trouvera le détail dans Chronique de Benoit Mailliard, supplément, Lyon, Georg, 1901, p. XIII. La pièce IV est extraite d'un fragment de manuscrit portant en titre :
« Papirus conventus. Hee sunt reffusiones et deveria quas et que reverendissimus in Christo pater et dominus abbas Savigniari et omnes alii et singuli religiosi facere debent et tenentur solvere singulis annis conventui dicte abbacie et servitoribus ejusdem, tam secularibus quam aliis quibuscumque in dicta abbacia existentibus. Scriptum per priorem Sancti Thome, et quia ego prior major vidi, testimonium perhibui sub hoc signo meo Ph. Morelli. Ita est per copiam Jo. Senis.»


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La gouvernance du prieuré de religieuses

Le prieuré des religieuses bénédictines d'Alix(1[533 1]) avait à sa tête un prieur et une prieure.

Le prieur d'Alix, moine de Savigny, doit chanter aux religieuses la grand'messe les dimanches et fêtes, leur dire une messe basse les lundi et vendredi de chaque semaine ; les confesser, leur administrer les sacrements. Il a, dans l'enceinte du prieuré, sa maison, son jardin, et indépendamment de ce qu'il reçoit de l'abbaye de Savigny, il reçoit du prieuré son bois de chauffage, quatre ânées de vin, une autre ânée pour faire du vinaigre, quatre lampes d'huile, cinq poules, cinq ânées trois bichets de froment, cinq bichets de seigle, sept bichets d'orge, dix ras d'avoine à la mesure d'Alix ou de Dareizé ; du foin pour la nourriture de ses bêtes de somme ; neuf florins d'argent de monnaie courante ; sa part dans le produit des dîmes et autres revenus du prieuré.

Ses fonctions n'apparaissent ainsi que comme celles d'un aumônier largement rétribué.

Mais, c'est lui qui préside le chapitre, tous les dimanches et les jours de fêtes solennelles, il fait les commentaires sur la règle et instruit ses religieuses comme un abbé ses moines. À Pâques, à Pentecôte, à Noël, ou procède en chapitre à la confession générale, comme dans un monastère d'hommes, à cela près que lui, prieur, ne se prosterne point, les religieuses ne pouvant prononcer sur lui le Misereatur ni lui donner l'absolution.

Bien plus, il a des devoirs de surveillance pour l'observation de la règle et la police des bonnes mœurs, et peut même, avec l'autorisation de l'abbé, assister à l'application des peines corporelles.

Au point de vue temporel, tout acte passé par la communauté est nul ipso facto s'il n'est revêtu de son consentement.

On peut donc dire que le prieur d'Alix était le chef effectif d'une communauté de religieuses, ayant sous ses ordres une prieure


  1. Alix, Rhône, arrond. de Villefranche, canton d'Anse. — Voir Les possessions du prieuré d'Alix en Lyonnais, Lyon, 1883. — Almanach astronomique et historique de la ville de Lyon, 1760-1789. — Th. OGIER, La France par cantons, département du Rhône, t. II, p. 7. — E. DE ROLLAND et D. CLOUZET, Dictionnaire illustré des communes du département du Rhône, t, 1, p. 9.

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chargée des détails de l'observation de la règle, comme le grand prieur, sous les ordres de l'abbé, en était chargé dans une communauté d'hommes.

Ce fait intéressant au point de vue de l'histoire des mœurs explique que parfois des auteurs, constatant dans une abbaye l'existence d'un prieur forain, constatant d'autre part l'existence d'un prieuré de femmes, sous le même titre et relevant de la même abbaye, aient pu, un peu vite, conclure, sans autres preuves, à la coexistence d'une communauté d'hommes et d'une communauté de femmes, dans une même localité.

PIÈCES JUSTIFICATIVES.

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Pièce I

QUALITER BENEDICI DEBENT MONIALES, ET EST HEC BENEDICTIO IPSARUM PROFESSIO, QUONIAM CONSECRATIONEM IPSARUM FACIT EPISCOPUS ET NON INFERIOR AB IPSO.

Pièce II

QUALITER NOVICIUS IN MANIBUS DOMPNI ABBATIS SOLEMNEM DEBET FACERE PROFESSIONEM.

Pièce III

DE PRIORE D'ALYS.

(Capitulum XLIII.)

Pièce IV

DE PRIORE D'ALYZ.


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Pièce V

SEQUNTUR CERIMONIE REGULARES SECUNDUM CONSUETUDINES ET CONSTITUTIONES NOSTRAS DONNO ABBATI PERTINENTES.


La musique dans les abbayes

August Wilhelm Roesler Musik im Kloster.jpg
 

La gravure de gauche montre une activité musicale, à des fins distractives, dans les couvents de religieuses. Deux novices (en blanc) exécutent une pièce pour violon et clavecin sous le regard d'une moniale.


Dans l'esprit de l'article, la mise en musique du Miserere par Gregorio Allegri illustre la combinaison des voix masculines et féminines répartis en 2 chœurs qui alternent une psalmodie grégorienne avec des moments polyphoniques.

Il est ici interprété par le Choir of Claire College, Cambridge, dirigé par Timothy Brown.

Voir aussi

Notes de la rédaction
  1. Le Gloria cité ici est celui de la « petite doxologie » qui termine l'introït du jour.
Notes encyclopédiques
  1. Les manuscrits de l'article de 1901 n'étant pas visibles sur Internet, nous avons choisi d'illustrer ce travail de transcription sur un texte des mêmes auteurs.
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