Biographie universelle des musiciens (1835) Fétis/Bach/Jean-Sébastien/Enfance

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Biographie de Jean-Sébastien Bach par François-Joseph Fétis

L'enfance


 
 

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Cette page introduit le début de la biographie de Jean-Sébastien Bach à partir de la Biographie universelle des musiciens de François-Joseph Fétis.

Sources sur Internet

Cette page est composée à partir de deux sources :

Dans les 2 cas, il s'agit de la même édition de 1868 (Paris).

Le texte original

BACH (JEAN-SÉBASTIEN), un des plus grands musiciens de l'Allemagne, et peut-être le plus grand de tous, naquit le 21 mars 1685 à Eisenach, où son père, Jean-Ambroise, était musicien de cour et de ville.

Il était à peine âgé de dix ans quand il devint orphelin ; privé de ressources, il fut obligé de chercher un asile auprès de son frère aîné , Jean-Christophe Bach, organiste à Ordruff, qui lui donna les premières leçons de clavecin. Son heureuse organisation pour la musique se manifesta bientôt, et la rapidité de ses progrès surpassa tout ce qu'on pouvait espérer. Ne trouvant pas dans la musique qu'on lui faisait étudier de difficultés qu'il ne pût vaincre en peu de temps, elle lui devint bientôt insuffisante.

Les compositeurs les plus célèbres de ce temps-là, pour le clavecin, étaient Froberger, Fischer, J.-G. de Kerl, Pachelbel, Buxtehude, Brunhs[NDLR 1], Bœhm, etc.

Le jeune Bach avait remarqué certain livre qui contenait plusieurs pièces de ces auteurs et que son frère cachait avec soin; son instinct musical lui en avait révélé le mérite; mais, quelles que fussent ses instances auprès de son frère pour qu'il lui prêtât ce livre, elles furent toujours sans succès. Le désir de posséder ce trésor, devenu plus vif par le refus qu'il éprouvait, lui suggéra la pensée de chercher à se le procurer par la ruse. L'objet de ses souhaits ardents était renfermé dans une armoire, fermée seulement par une porte en treillis ; les mains de l'enfant étaient assez petites pour passer à travers les mailles; il parvint à rouler le livre, qui était couvert seulement en papier, et à le tirer dehors. Bach résolut alors de le copier; mais ne pouvant y travailler que la nuit et n'ayant point de chandelle, il fut obligé d« le faire à la clarté de la lime, et il s'écoula près de six mois avant que cette pénible tâche fût remplie. Enfin il était en possession de cette copie qui lui avait coûté tant de peine, et il commençait à en faire usage en secret, lorsque son frère s'en aperçut et la lui enleva sans pitié. Il ne put la recouvrer qu'à la mort de Jean-Christophe, qui arriva peu de temps après.

Jean-Sébastien, se voyant abandonné à lui-même, se rendit à Lunebourg avec un de ses camarades d'étude, nommé Erdmann,et tous deux s'engagèrent comme choristes à l'église de Saint-Michel de cette ville, et y suivirent le cours d'études du gymnase. Tourmenté du désir de se fortifier sur le clavecin et sur l'orgue , le jeune Bach recherchait avidement les occasions de voir et d'entendre tout ce qui pouvait hâter ses progrès dans son art. Plusieurs fois il fit le voyage de Hambourg pour y entendre le célèbre organiste J.-A. Reinke; il visita aussi la chapelle du duc de Celle, qui était composée, en grande partie, d'artistes français.

De Lunebourg il se rendit à Weimar, où il devint musicien de la cour en 1703, à l'âge de dix-huit ans; mais l'ennui qu'il éprouvait d'être obligé de jouer du violon à l'orchestre, au lieu de toucher l'orgue, et le désir qu'il avait de cultiver son talent sur ce dernier instrument, lui firent quitter cette place dans l'année suivante, pour celle d'organiste de la nouvelle église d'Arnstadt.


Voir aussi

Notes de la rédaction
  1. Le texte de Fêtis contient visiblement une coquille (inversion du h et du s)