Swagger (InfoNum2 2016-2017) : Différence entre versions
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| − | + | [[Fichier:affiche swagger.jpg|right|thumb|Affiche du film Swagger d'Olivier Badinet]] | |
| − | En anglais, swagger signifie frime, esbroufe, fanfaronnade… Parmi la dizaine d’adolescents du collège Debussy d’Aulnay-sous-Bois présents dans ce film, certains incarnent ce mot, d’autres pas du tout. Mais on comprend pourquoi Olivier Babinet a choisi ce titre : que ces jeunes soient frimeurs ou timides, extra ou introvertis, ils ont accepté d’être filmés, donc de s’arracher provisoirement à leur routine, à leur condition d’invisibles ou de matière à fantasmes pour ceux qui ne vivent pas dans les quartiers. | + | = Le portrait de groupe de quelques ados d’Aulnay-sous-Bois. Un premier film emballant.= |
| + | En anglais, swagger signifie frime, esbroufe, fanfaronnade… Parmi la dizaine d’adolescents du collège Debussy d’Aulnay-sous-Bois présents dans ce film, certains incarnent ce mot, d’autres pas du tout. Mais on comprend pourquoi Olivier Babinet a choisi ce titre : que ces jeunes soient frimeurs ou timides, extra ou introvertis, ils ont accepté d’être filmés, donc de s’arracher provisoirement à leur routine, à leur condition d’invisibles ou de matière à fantasmes pour ceux qui ne vivent pas dans les quartiers. | ||
En résidence immersive à Aulnay, le réalisateur a passé du temps à leurs côtés, a gagné leur confiance, avant de les filmer en les questionnant sur leur vie, leurs désirs. Et c’est le premier effet swag de Swagger : la cinégénie, la présence, la malice, l’intelligence de ces kids. | En résidence immersive à Aulnay, le réalisateur a passé du temps à leurs côtés, a gagné leur confiance, avant de les filmer en les questionnant sur leur vie, leurs désirs. Et c’est le premier effet swag de Swagger : la cinégénie, la présence, la malice, l’intelligence de ces kids. | ||
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| − | Loin des images de la banlieue | + | ==Loin des images de la banlieue== |
Ecoutons par exemple Naïla qui, du haut de ses 12 ou 13 ans, explique pourquoi l’architecture des grands ensembles est nocive pour ses habitants : avec les mots de son âge, elle dit mieux les choses qu’un architecte ou un urbaniste. Ou regardons l’incroyable Régis, une star née, gamin rondouillard à lunettes qui a le goût de la sape et espère devenir styliste : il a déjà la prestance et le cool d’un Lagerfeld <ref> test de note de bas de page </ref> ou d’un Gaultier. | Ecoutons par exemple Naïla qui, du haut de ses 12 ou 13 ans, explique pourquoi l’architecture des grands ensembles est nocive pour ses habitants : avec les mots de son âge, elle dit mieux les choses qu’un architecte ou un urbaniste. Ou regardons l’incroyable Régis, une star née, gamin rondouillard à lunettes qui a le goût de la sape et espère devenir styliste : il a déjà la prestance et le cool d’un Lagerfeld <ref> test de note de bas de page </ref> ou d’un Gaultier. | ||
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Le deuxième effet swag du film est là, dans sa façon de redéfinir ce qu’est être un ado en banlieue, loin des habituelles images anxiogènes ou misérabilistes. Ceux-là ne sont ni rappeurs, ni dealers, ni incendiaires, ni victimes expiatoires de la société, mais simplement des enfants qui rêvent (ou angoissent) leur avenir. | Le deuxième effet swag du film est là, dans sa façon de redéfinir ce qu’est être un ado en banlieue, loin des habituelles images anxiogènes ou misérabilistes. Ceux-là ne sont ni rappeurs, ni dealers, ni incendiaires, ni victimes expiatoires de la société, mais simplement des enfants qui rêvent (ou angoissent) leur avenir. | ||
| − | Entre quotidien et imaginaire | + | ==Entre quotidien et imaginaire== |
Et justement, il arrive qu’Olivier Babinet décolle du documentaire pour épouser leur imaginaire, comme dans cette étonnante séquence où une attaque de soucoupes volantes se substitue aux habituels hélicos et drones de surveillance policière pour pilonner Aulnay. On suppose que la scène est elle-même filmée avec des drones, qui remplacent toutes les onéreuses grues et Louma du monde et se faufilent partout, notamment entre les tours des cités comme dans les clips de PNL. | Et justement, il arrive qu’Olivier Babinet décolle du documentaire pour épouser leur imaginaire, comme dans cette étonnante séquence où une attaque de soucoupes volantes se substitue aux habituels hélicos et drones de surveillance policière pour pilonner Aulnay. On suppose que la scène est elle-même filmée avec des drones, qui remplacent toutes les onéreuses grues et Louma du monde et se faufilent partout, notamment entre les tours des cités comme dans les clips de PNL. | ||
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Plus qu’un banlieue-film novateur qui échappe à toutes nos attentes sur le genre, Swagger rafraîchit et réinitialise notre regard sur ce que peut le cinéma. | Plus qu’un banlieue-film novateur qui échappe à toutes nos attentes sur le genre, Swagger rafraîchit et réinitialise notre regard sur ce que peut le cinéma. | ||
| − | + | [[Fichier:swagger.jpg|center|thumb|Olivier Badinet et ses acteurs]] | |
Ce texte a été choisi par [[A pour contributeur:: Léo Cammarata]] | Ce texte a été choisi par [[A pour contributeur:: Léo Cammarata]] | ||
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*"Swagger (InfoNum2 2016-2017)", texte repris de [http://www.lesinrocks.com/cinema/films-a-l-affiche/swagger/ lesinrocks.fr] | *"Swagger (InfoNum2 2016-2017)", texte repris de [http://www.lesinrocks.com/cinema/films-a-l-affiche/swagger/ lesinrocks.fr] | ||
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Version actuelle datée du 11 décembre 2016 à 21:30
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Espace dédié à un travail pédagogique
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Sommaire
Le portrait de groupe de quelques ados d’Aulnay-sous-Bois. Un premier film emballant.
En anglais, swagger signifie frime, esbroufe, fanfaronnade… Parmi la dizaine d’adolescents du collège Debussy d’Aulnay-sous-Bois présents dans ce film, certains incarnent ce mot, d’autres pas du tout. Mais on comprend pourquoi Olivier Babinet a choisi ce titre : que ces jeunes soient frimeurs ou timides, extra ou introvertis, ils ont accepté d’être filmés, donc de s’arracher provisoirement à leur routine, à leur condition d’invisibles ou de matière à fantasmes pour ceux qui ne vivent pas dans les quartiers.
En résidence immersive à Aulnay, le réalisateur a passé du temps à leurs côtés, a gagné leur confiance, avant de les filmer en les questionnant sur leur vie, leurs désirs. Et c’est le premier effet swag de Swagger : la cinégénie, la présence, la malice, l’intelligence de ces kids. Cinéma
Loin des images de la banlieue
Ecoutons par exemple Naïla qui, du haut de ses 12 ou 13 ans, explique pourquoi l’architecture des grands ensembles est nocive pour ses habitants : avec les mots de son âge, elle dit mieux les choses qu’un architecte ou un urbaniste. Ou regardons l’incroyable Régis, une star née, gamin rondouillard à lunettes qui a le goût de la sape et espère devenir styliste : il a déjà la prestance et le cool d’un Lagerfeld [1] ou d’un Gaultier.
Le deuxième effet swag du film est là, dans sa façon de redéfinir ce qu’est être un ado en banlieue, loin des habituelles images anxiogènes ou misérabilistes. Ceux-là ne sont ni rappeurs, ni dealers, ni incendiaires, ni victimes expiatoires de la société, mais simplement des enfants qui rêvent (ou angoissent) leur avenir.
Entre quotidien et imaginaire
Et justement, il arrive qu’Olivier Babinet décolle du documentaire pour épouser leur imaginaire, comme dans cette étonnante séquence où une attaque de soucoupes volantes se substitue aux habituels hélicos et drones de surveillance policière pour pilonner Aulnay. On suppose que la scène est elle-même filmée avec des drones, qui remplacent toutes les onéreuses grues et Louma du monde et se faufilent partout, notamment entre les tours des cités comme dans les clips de PNL.
C’est la troisième couche de swag, cette audace dans le mélange des genres, du docu et de la fiction, striant le réel le plus prosaïque par des embardées fantastiques, transformant une cité du 9-3 en champ de bataille à la Lucas-Spielberg ou un lycée en territoire de comédie musicale. Babinet ordonne ainsi un va-et-vient aussi surprenant que convaincant entre le quotidien de ces collégiens et leur imaginaire.
Plus qu’un banlieue-film novateur qui échappe à toutes nos attentes sur le genre, Swagger rafraîchit et réinitialise notre regard sur ce que peut le cinéma.
Ce texte a été choisi par Léo Cammarata Cinéma
Notes
- ↑ test de note de bas de page
Requête sémantique
Travaux du reste de la promotion
- 7 bonnes raisons de dater un mec plus petit que soi (InfoNum2 2016-2017 ) (A pour contributeur: Mélanie Ostré)
- Ballet (InfoNum2 2016-2017) (A pour contributeur: Julie Rege)
- Battlefield 1 (InfoNum2 2016-2017) (A pour contributeur: Flavien Marc)
- Ce qu’il faut retenir de la première interview du président Trump (InfoNum2 2016-2017) (A pour contributeur: Lucille Virat)
Travaux de la promotion ayant pour thème le cinéma
- Jabba le Hutt (InfoNum2 2016-2017) (A pour contributeur: Vincent Schmitt)
- Swagger (InfoNum2 2016-2017) (A pour contributeur: Léo Cammarata)
- The Walking Dead saison 7 : épisode 4 (InfoNum2 2016-2017) (A pour contributeur: Jason Hay)
Travaux de la promotion ayant pour thème la culture
- Battlefield 1 (InfoNum2 2016-2017) (A pour contributeur: Flavien Marc)
- Cuisine islandaise (InfoNum2 2016-2017) (A pour contributeur: Florence Bertrand)
- Gunnm le manga cyberpunk culte (InfoNum2 2016-2017) (A pour contributeur: Axel Brau)
- Japon (InfoNum2 2016-2017) (A pour contributeur: Sofia Bouihed)
Source
- "Swagger (InfoNum2 2016-2017)", texte repris de lesinrocks.fr
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