Les cosmétiques biologiques

De Wicri Incubateur
Ce tableau de Albert Anker illustre une activité à caractère pédagogique sur une page Espace dédié à un travail pédagogique
IUT Charlemagne - InfoNum2 2014-2015


Mathilde Dosias



logos de différents labels de cosmétiques biologiques


Etymologie

Le mot cosmétique vient du grec kosmêtikos, de kosmos qui désigne la beauté, l’ordre, l’ornement, la parure, la belle apparence. Un mot qui, dans l’Antiquité grecque, ne s’appliquait pas qu’au ciel, mais servait à évoquer la beauté et l’ordre d’une armée prête à la bataille, et qui pouvait donc impressionner l’ennemi.


Définitions

Définition d’un « produit cosmétique »

Le produit cosmétique est défini dans l’Article L5131-1 du Code de la Santé Publique : « On entend par produit cosmétique, toute substance ou préparation destinée à être mise en contact avec les diverses parties superficielles du corps humain, notamment l'épiderme, les systèmes pileux et capillaire, les ongles, les lèvres et les organes génitaux externes, ou avec les dents et les muqueuses buccales, en vue, exclusivement ou principalement, de les nettoyer, de les parfumer, d'en modifier l'aspect, de les protéger, de les maintenir en bon état ou de corriger les odeurs corporelles. » Le problème est la « mise en contact avec les parties superficielles » : les crèmes amincissantes doivent traverser la peau pour agir en profondeur, de même que les antirides ou encore les anti-sueurs qui agissent sur une fonction physiologique or la définition explique qu’un cosmétique ne doit pas franchir la barrière cutanée. Où se situe exactement la limite avec le médicament ? La majeure partie des doutes et des accusations sur les composants des cosmétiques découlent du fait qu’on admet enfin que les cosmétiques pénètrent dans la peau via la barrière cutanée lors d’applications régulières.


Définition d’un « produit cosmétique naturel »

Définition donnée par le Comité d’Experts sur les produits cosmétiques du Conseil de l’Europe, septembre 2000 : Par « produit cosmétique naturel », on entend tout produit qui se compose de substances naturelles (toute substance d’origine végétale, animale ou minérale, ainsi que les mélanges de ces substances), et qui est produit (obtenu et traité) dans des conditions bien définies (méthodes physiques, microbiologiques et enzymatiques). « Un produit fini ne peut être qualifié de « naturel » que s’il ne contient aucun produit de synthèse (à l’exception des conservateurs, parfums et propulseurs) ». Les ingrédients des cosmétiques naturels sont principalement des composants utilisés en phytothérapie.


Définition d’un « produit cosmétique biologique »

Il s’agit d’une famille de produits contenant un maximum d’ingrédients naturels, issus du règne végétal, comme l’huile d’olive, d’amande ou d’argan, le karité ou les extraits de fruits, les huiles essentielles et les eaux florales. Les fabricants s’interdisent par ailleurs d’utiliser des substances indésirables comme les silicones synthétiques (non biodégradables), les parfums de synthèse, les colorants et pigments de synthèse, les conservateurs trop puissants, les matières premières non renouvelables comme les huiles minérales qui sont des résidus de la pétrochimie, les ingrédients obtenus par des procédés de fabrication non respectueux de l’environnement, et les matières premières supposant la mort d’un animal. Le pourcentage d’ingrédients naturels est très variable en l’absence de réglementation spécifique. Les certifications peuvent cependant donner une idée de ce pourcentage. En dehors de cette définition, les cosmétiques biologiques s’entourent de valeurs éthiques et écologiques telles que le commerce équitable ou encore la sauvegarde des écosystèmes.


Quelques informations utiles sur les cosmétiques biologiques

Il est assez facile de trouver les substances autorisées dans les cosmétiques biologiques dans les chartes des labels, dans des livres sur le sujet ou plus simplement et très facilement, sur Internet. Nous n’avons pas énumérer chaque substance mais nous avons noté quelques points intéressants. En premier lieu, l’eau n’est pas certifiable, c’est-à-dire qu’on ne peut pas dire qu’une eau est bio, en dehors des eaux florales. Sachant qu’un grand nombre de nos cosmétiques contient de l’eau, certains dans des proportions atteignant 80 à 90 %, on peut se poser la question de la signification de la mention bio. Cette mention bio repose donc sur les constituants qui peuvent être certifiables. Un produit comprenant 70% d’eau pourra porter la mention 100% bio si les 30% restant sont certifiables et certifiés bio. Ce qui d’ailleurs n’est pas toujours le cas car certains produits bio contiennent des conservateurs synthétiques. Pour des raisons de sécurité, de qualité et d’efficacité dans le temps, et suivant les labels, quelques substances synthétiques peuvent être autorisées. Celles-ci sont listées dans le cahier des charges de chaque label. La certification bio ne porte pas que sur les matières premières mais aussi sur le procédé de fabrication. Les cahiers des charges listent les procédés autorisés et interdits. De manière générale, on évite au maximum les procédés « chimiques », qui requièrent la présence d’une substance synthétique pour extraire le produit que l’on désire, car il en reste toujours quelques traces. On préférera les procédés physiques qui demandent une force mécanique telle que la pression par exemple. De la même manière, les laboratoires biologiques vont rechercher les processus qui demandent le moins d’énergie pour l’écologie. Ceci n’est pas une obligation mais une démarche qui se veut « bio ». Les locaux et les machines sont aussi nettoyés avec des produits biologiques. Pour finir, ces derniers temps, on remarque la disparition des feuilles de notice dans les produits, les informations étant directement inscrites sur l’emballage. Cette décision s’inscrit aussi dans un cadre écologique et une démarche censée séduire les consommateurs sensibles aux préoccupations environnementales. On peut donc noter que la mention « cosmétique bio » n’englobe pas un mais plusieurs paramètres et pour comprendre encore mieux ce marché, il convient d’en connaître les origines.


Source : Dossier "Les cosmétiques biologiques à la loupe" agrobiosciences.org