Evolution de la théorie de la communication

De Wicri Incubateur

Les premières notions de communication

C’est en 1940 que les premières théories de la communication sont survenues. En effet le premier modèle de représentation de la communication, qui fut proposé par l’ingénieur Shannon et le philosophe Weaver, mettait en relation l'interaction entre un émetteur et un récepteur. Selon eux, pour qu’il y ait une situation de communication, il faut un émetteur qui envoie et code le message, et un récepteur qui reçoit et décode le message. Ce processus peut être perturbé par des bruits de communication, c'est-à-dire un problème durant l’échange qui va retirer une partie de l’information. C’est ce qui ce qui explique que parfois les messages envoyés ne sont pas bien perçus.

Le théoricien Jakobson reprend en 1960 cette théorie en cherchant les différents facteurs qui englobent une situation de communication. Il émet ainsi l’hypothèse que le message peut être perçu différemment en fonction des codes de langage, des canaux utilisés, du contact, du contexte social et pour finir du message en tant que tel. C’est ainsi qu’il est compris pourquoi il existe des bruits de communication et quelle est la manière de les limiter, et de les atténuer . Pour illustrer ce problème il est possible de prendre les codes de langages, en France en fonction des régions les mots n’ont pas tous les mêmes sens , les habitudes de langages ont tendance à changer. Par exemple, en Lorraine ce qui est appelé une cruche est appelé un pichet dans l’Ouest et une carafe dans le sud. Ainsi dans cette situation il n’est pas certain que tout le monde se comprennent à table lorsqu'il souhaite se servir de l’eau.

Le modèle de Shannon et Weaver en image

Les sens du mot “communication”

Selon le linguiste français Alain Rey, le terme “communiquer” tire son sens initial du latin “communicare” qui évoque l'idée de partager, de communier, d'être en relation mutuelle. Au 16ème siècle cette notion s'élargit pour inclure la transmission, . Toutefois, mais conserve toujours son essence de partage, que ce soit des sentiments ou des informations. L'idée de communication est également associée à la notion de connexion entre des points physiques ou des individus, comme le fait de communiquer d'un point A à un point B. Au fil du temps, le terme "communication" évolue pour englober divers aspects sociaux, médicaux et même technologiques. Son usage se répand notamment dans le domaine des médias et de la publicité, où il désigne les techniques de diffusion d'informations et de messages. En somme, la communication peut être définie comme une action, un état, des liaisons, un processus, l'objet que l’on communique, une technique de communication et pour finir une science.

La fonction du langage et de discours

Le langage et le discours ont une fonction essentielle en matière de communication. Au sens large, le langage renvoie à la faculté de raisonner, de nommer les choses et de communiquer avec autrui. Le discours quant à lui désigne l'utilisation organisée et intentionnelle du langage pour parler (à propos) de quelque chose. Dès l'Antiquité, Aristote a exploré les différentes fonctions du langage et en a identifié trois. La fonction de logique, pour informer et convaincre, la fonction émotionnelle, pour susciter des sentiments et pour finir, la fonction éthique pour établir une relation de confiance avec l'auditoire. C’est Roman Jakobson, un linguiste, qui élabore une théorie sur les fonctions du langage en 1960. Selon lui, le langage remplit six fonctions principales. La fonction expressive, qui concerne l'expression de nos sentiments. La fonction référentielle vise à transmettre des informations objectives ou des faits. La fonction conative, qui se concentre sur l'influence du message , et qui cherche à attirer l’attention de l’auditeur. La fonction métalinguistique qui consiste à parler le langage lui-même. L’avant dernière fonction est la fonction poétique, elle concerne l'utilisation créative et esthétique du langage. Enfin, la dernière est la fonction phatique qui sert à maintenir le contact entre le locuteur et le destinataire.

Les sciences de l’information et la communication (SIC)

Les Sciences de l'Information et de la Communication (SIC) représentent une matière interdisciplinaire qui trouve ses fondements dans des domaines tels que la sociologie, la linguistique et les lettres. La communication, bien qu’omniprésente dans notre quotidien, demeure un concept complexe et souvent insaisissable. Cela confère aux SIC un caractère transversal et universel. Initialement émergées dans les années 70 avec des pionniers tels que Robert Escarpit, Jean Meyriat et Roland Barthes, les SIC se sont progressivement structurées pour devenir une discipline à part entière, sous l'influence de figures comme Edgar Morin. À travers l'étude des médias de masse, des supports de communication et des divers processus informationnels, les SIC se sont développées, notamment en France, comme une science pluridisciplinaire abordant des domaines variés. Elles s'efforcent de saisir la complexité des interactions humaines dans divers contextes que ce soit dans le cadre de formations en IUT ou dans d'autres domaines tels que le génie mécanique. Les SIC sont omniprésentes, soulignant ainsi leur importance transversale et leur pertinence dans la société contemporaine.

Les rapports sur les SIC ont identifié dix domaines de compétences et de recherche, démontrant la richesse et la diversité de cette discipline :

  • Le journalisme et les médias.
  • L’audiovisuel et l’industrie culturelle.
  • La communication publique et politique.
  • La communication des organisations
  • La communication mémorielle et culturelle
  • Le numérique
  • Le design (forme que va prendre le message communiqué)
  • L’écriture de l’information
  • La documentation
  • La médiation des savoirs

Les premières notions de communication

La communication de masse est une théorie émise en 1930, elle désigne la manière dont il est possible de faire passer un message chez le plus de personnes possibles. De cette théorie en découle d'autres qui expliqueraient ce processus comme la seringue hypodermique. La théorie de la seringue hypodermique émise par Harold Lasswell un pionnier de la communication de masse s'intéresse aux techniques de persuasion et pose l’idée d’une seringue par laquelle on insère des idées et des informations comme une sorte de propagande dans le cerveau des individus via les médias.

Cette théorie se heurte à celle de la communication à deux étages proposée plus tard en 1955 par Paul Lazarsfeld et Elihu Katz. Selon Lazarsfeld, la communication se fait à deux niveaux, dans un premier temps par les médias et dans un second temps au sein d’un cercle d’individus, ce deuxième niveau aura un effet plus grand sur le partage d’information notamment à un individu particulier nommé “leader d’opinion”. Katz reprend alors ce principe, érige une enquête et en déduit que le leader d’opinion est belle est bien la plus grande sphère d’influence. Cet individu se distingue par sa capacité à s'intéresser à l’actualité et à en retranscrire les enjeux de manière à influencer le cercle dans lequel il évolue. C’est donc le leader d’opinion qui aide à la construction et à l’interprétation de l’information limitant la capacité des médias.