Attentats du 11 Septembre : l’Amérique se souvient (InfoNum2 2021-2022

De Wicri Incubateur

Vingt ans après. Samedi 11 septembre, l’Amérique rend un hommage particulièrement intense aux 2 977 victimes décédées lors des attentats islamistes du 11 septembre 2001. À New York, le président démocrate Joe Biden préside toute la journée une longue cérémonie d’hommage, dans le contexte douloureux de l’abandon chaotique de l’Afghanistan par les troupes américaines.

Ce jour-là, deux avions détournés par des terroristes d’Al-Qaïda s’écrasaient dans les tours jumelles du World Trade Center, provoquant leur effondrement et la mort de 2 753 personnes. 184 autres personnes étaient tuées dans le crash d’un troisième avion au Pentagone, tandis que 40 passagers et membres d’équipage perdaient la vie en provoquant le crash d’un quatrième appareil, empêchant les terroristes d’atteindre leur but.

En deux décennies, le temps d’une génération, les attentats djihadistes les plus meurtriers de l’Histoire sont désormais ancrés dans l’histoire politique et la mémoire collective des États-Unis, mais la douleur des familles de victimes et des survivants demeure extrêmement vive.

À LIRE AUSSIPour les proches des victimes du 11 Septembre, l’insupportable passage du temps

Six minutes de silence, trois heures de noms À 8 h 46 (12 h 46 GMT) samedi, l’heure où le premier avion piraté par cinq des 19 djihadistes avait percuté la tour nord du WTC, une minute de silence a été observée au mémorial. Cinq autres minutes de silence et des hommages musicaux se succéderont jusqu’à 12 h 30 (16 h

Comme chaque 11 septembre, trois heures durant, seront lus au mémorial de New York les noms de près de 3 000 morts. D’immenses faisceaux de lumière verticaux se dressent déjà depuis les deux immenses bassins noirs qui ont remplacé la base des tours. Sur Times Square, au cœur de Manhattan, le poumon économique de la première puissance mondiale où sont traditionnellement fêtées les victoires de l’Amérique, un rassemblement et des moments de recueillement sont également prévus.

Pearl Harbor Chaque Américain, victime ou témoin du 11 Septembre, se prépare aussi à rendre hommage à un proche disparu. Frank Siller est allé plus loin. Ce frère d’un pompier de Brooklyn mort au WTC a « marché 537 miles (864 kilomètres entre Washington et New York) du Pentagone à Shanksville jusqu’à Ground Zero » et récolte des fonds pour soutenir des familles de victimes. « L’Amérique n’a jamais oublié Pearl Harbor, elle n’oubliera jamais le 11 Septembre », affirme M. Siller à l’AFP.

À LIRE AUSSIGuy Sorman – L’Occident a tout faux depuis le 11 septembre 2001

De fait, relèvent des chercheurs, le cataclysme du 11 Septembre a bouleversé la société et la politique américaines et est devenu en une génération un chapitre d’histoire inscrit dans la mémoire du pays. Comme Pearl Harbor, le Débarquement ou l’assassinat de Kennedy. Cette commémoration si particulière du 11 Septembre, Joe Biden, 78 ans, l’a sans nul doute maintes fois préparée depuis sa victoire en novembre contre Donald Trump qu’il a accusé d’avoir affaibli et fracturé l’Amérique.

Dans un message vidéo diffusé vendredi soir, le président démocrate a justement appelé à « l’unité, notre plus grande force ». Mais après huit mois de mandat, il est très critiqué pour la débâcle de la fin de l’intervention militaire en Afghanistan, Washington ayant été pris de court par l’avancée fulgurante des talibans. En 20 ans, les États-Unis ont perdu 2 500 soldats et dépensé plus de 2 000 milliards de dollars en Afghanistan. Fin août, ils ont abandonné le pays à des fondamentalistes islamistes qu’ils avaient pourtant chassés de Kaboul fin 2001 en les accusant d’abriter le chef d’Al-Qaïda Oussama ben Laden, finalement tué en 2011 au Pakistan.