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Chronique de Benoît Mailliard (1883) Guigue/Benoît Mailliard

De Wicri France
logo travaux Livre en cours de transcription

Il est organisé sur plusieurs pages wiki, avec actuellement :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6493371p/f19.image


Le document


- XI (G) -

NOTICE

SUR BENOIT MAILLIARD

Grand-Prieur de l'Abbaye de Savigny.

1

Les origines

Dans la deuxième moitié du XIVe siècle, Barthélemy Tassin, notaire, possédait l'office de la couture et de la balancerie du monastère de Savigny, office héréditaire dont jouissait déjà sa famille en 1340 (1). Des deux fils de ce Barthélémy Tassin, l'un, Antoine, se


(1) Archives du Rhône, fonds de Savigny, pièce cotée n° LXIX.


- XII (G) -

voua à la vie religieuse et fit profession dans l'abbaye, le lendemain de Noèl 1428 ; il fut prieur de Saint-Clément, grand-sacristain de Savigny, et mourut réfecturier (1) ; l'autre, Pierre, recueillit la succession paternelle; c'est lui le père de notre chroniqueur.

Le surnom de Mailliard, appliqué à la famille Tassin , apparaît pour la première fois dans un acte du 2$ mai 1426 (2) ; Pierre Mailliard y est appelé Petrus Tassini, alias Mailliard ; son fils 'Benoit s'intitule, dans un acte du 14 mars 1482 (3), Benedictus Tassini, alias Mailliard; dans l Obituaire, il appelle son oncle Anthonius Tassin, alias Mailliard ; toutefois notre au- teur semble avoir voulu rejeter le nom patro- nymique de T assini, car jamais on ne le trouve


(1) V. Chronique, n0 LXXXÎ

(2) Arch. du Rhône, 1. c.

(3) Arch. du Rhône, 1. c. chapitre I. n° c.


- XIII (G) -

dans ses signatures. Dans un chapitre inti- tulé : Desepulturis religiosorum, le nom de Tassin semble avoir été effacé à dessein, après le prénom cA/lloine de son oncle, et dans le cours de sa Chronique, il désigne toujours ses frères sous le nom de zMail- liard. Le surnom a donc remplacé le nom ; ce fait n'a rien de bien étonnant et se pro- duit encore de nos jours.

Benoît Mailliard, sa jeunesse

Benoit Mailliard, comme il l'apprend lui-même, naquit à Savigny, avant midi, le samedi dernier jour de Mars, veille de Pâques 1431. Il fut en nourrice d'abord chez Martin de Milieu, paroissien de Brulliolles, puis cher Jean de Saint-Jean, de la paroisse d'Ancy, enfin, à Montmonot, chei Berthaud du Four. Le jeudi 24 Octobre 14.37^ l'âge de quatre ans et demi, il fut opéré de la pierre, dans la maison de son père, par maitre Guillaume de Ville- franche, tandis que le tenaient par les deux


- XIV (G) -

ambes Louis de %ossette et Hugues de Ta- rare, moines de Savigny. Il devint moine le jour de Tâques 14.37, à fâge de six ans.

Il donne tous ces dérails en invoquant des notes de son père, notes qui, daprès ce court aperçu, seraient bien précieuses au- jourd'hui, Tierre Mailliard semblant entrer dans des explications fort curieuses pour Iétude des mœurs au XVe siècle.

Van 144.1, malgré l'occupation anglaise, Tierre emmena ses enfants à Taris pour y faire leurs études. Jean, Tatné, avait onse ans ; 'Benoit, notre auteur, dix ans ; Guil- laume, neuf; Claude, sept ans et demi. Le père, comme il ressort d'une lettre de sauve- garde du 23 zMars 1441 (1), se fit aussi « étudiant en la faculté des arts, soubs vénéra- ble personne maifire Jean Boucard, maifire aux arts & régent à Taris », et y resta avec

{I) Arch. du Rhône, fonds de Savigny, chap. 4, n° 4.


- XV (G) -

ses enfants quatre ans moins trois mois, dit 'Benoit.

c4 partir de cette époque, plus rien ou presque plus rien sur les frères de Benoît tMailliard; il se contente d'invoquer leur témoignage pour les faits historiques qu'il raconte : ainsi Claude et Tierre étaient de l'expédition contre Gênes ; plus tard, à Saint- Gengoux, on retrouve Jean capitaine de francs-archers, sous les ordres de 'R.aujfet de Ealîac; 'Pierre écuyer dans la troupe du seigneur de Crussol ; Claude écuyer dans f armée bourguignonne; Tierre , dans les rangs de îarmée royale, vint faire lever le siège de 'Beauvais; Jean assiste au siège de Lectoure. Enfin on revoit Tierre à la ba- taille < £ cArgencourt , près Thérouanne. On rencontre encore une mention de Jean : après la mort de F abbé Jean d'cAlbon, le couvent de Savigny acheta de ce dit Jean sa dîme de Bessenay, sous condition de réméré per-



- XVI (G) -

pétuel fij; un de ses frères, que 'Benoit ne nomme pas, mais qui est peut-être Jean, lequel serait devenu curé de Dorieu , vendit une traduction des Collationes des Pères de r Église, traduction faite par lui 'Be- noit (2).

Le bénédictin

Quant à notre chroniqueur, sa vie sur beaucoup moins accidentée. En 1462, il est capifcollus (5), mais échange presque aus-

(1) Fundavit (abbas) missam suam de mortuis cothi- dianam in altari fanéti Su phani, pro qua dedit conventui tria centum fcuta auri, de quibus émit a fratre meo Johanne Mailliardi decimam suam de Beflenay ad rea- chatum perpetuum, quam tenet conventus (Nomina abbatum).

(2) Item tranftuli de latino in gallicum collaciones Sanélorum Patrum continentes circa ducentum folia pa- piri St hoc ad inftru&ionem juvenum nostrorum. Frater meus curatus de Duobd, Rivis vendidit hune librum.

(3) V. ci-après n° LXXXIV. — Le capifcollus, était chargé surtout de la surveillance et de l'instruction des enfants. Dans les statuts de l'Abbaye il est appelé aussi tantôt magister scolle, magister puerorum, tantôt doc- tor puerorum. — Il dirigeait aussi les chants.



- XVII (G) -


sitôt cet office pour celui de cruiferius (i) avec frère cAntoine de 'Rj,voire; en 1463, il est élevé à la dignité de communier : en 1464., il fait un voyage à T{ome, voit le pape Pie II et s'entretient avec lui (2) ; en 14.67, il quitte le monastère de Savigny pour aller â Valence prendre ses grades en droit canon; il y reste quatre ans (3); en 14.80, il fait im voyage à Paris, sur lequel

(1) Ducange a confondu cet officier avec un Crucifix.

V. verbo Cruiserius. — Le Cruiserius était chargé d'en- tretenir constamment le jour et la nuit un cierge ou une lampe ardente devant la croix. C'est ce qu'explique B.

Mailliard au folio 71 d'un de ses manuscrits conservé dans les Archives départementales du Rhône: « Minister crucis apud nos cruiferius dicitur, &• dicitur minister crucis a cruce, ex quo quia in cruce ununi cereum die naauque ardentem rnallutenerc debet. Hodie loco cerei miniftrat unam lampadem ardentem. — Item 8<.

débet plus tenere duas lampades ardentes : unam sci- licet a parte cliori finillri ante magnum altare, &. aliam in capitula, die &. naae ardentes, &c. »

(2) V. Chronique, nOIl.

(3) V. Chronique, n° LXXXIV.



il ne s'explique pas davantage que sur son voyage à 'l{gme fij; en 14.90, il est élu grand-sacristain 5 enfin, en 14-93, prieur de Courjieu en même temps que grand- prieur (2). Il est probable qu'il resta de- puis à Savigny et qu il y mourut. Il faut placer sa mort entre ifoi et 1506. La dernière mention historique est bien de 1 yo6, mais îécriture diffère assel de celle des autres notes pour inspirer quelque dé- fiance ; d'ailleurs il est asse^ étonnant que Benoît zMaillard nait rien écrit depuis ifoi jusqu'à ifoâ : cette lacune ne peur guère s'expliquer.

(i)V. Chronique, n° xvi.

(2) Item & medio reverendi in Christo patris domini Francifci de Albone, abbatis, fui sacrista major abbacie nostre, qui dominus abbas illud mihi contulit per mortem fratris Guillermi Morret, sacriste majoris, quem fulgur occidit. die Marie Magdalenes anno Domini mille- fimo cccc nonagefimo.



- XIX (G) -

'Benoit Mailliard était d'un esprit métho- dique, méticuleux même ; c était un amoureux de V ordre, si l'on peut s'exprimer ainsi.

Remplissant en toute conscience ses diverses fonctions, arrêté souvent par la difficulté des recherches dans les terriers et les chartes du monastère, il refit les premiers en pres- que totalité ; quant aux chartes3 il prit le cartulaire, ift une sorte d'analyse de tous les actes qui y sont renfermés, et les classa chronologiquement à la suite d'une courte notice sur l'abbé intervenant au nom du cou- vent de Savigny ; c est ce qu'il intitule les Nomina abbatum. Partout dans son ma- nuscrit apparait le même besoin d'ordre et de méthode, même dans ce qui ne touche point directement à ses fonctions. cAussi fait-il un traité sur les fonctions de chacun des dignitaires du couvent; il descend jus- qu'aux détails de la cuisine, ayant Tair de trouver que, même là, on oublie la tradi-



- XX (G) -

non si). S'il écrit son Libellus confeffio- nalis, c'est qu'il s'aperçoit qu'il faut long- temps aux jeunes moines pour se mettre au courant de leur règle :

cc Tourtant moy qui suys moine ja long- temps en l'abbaye de Savigny au pays de Lyonnois , de l ordre de Saind-'Benoit, & grant-prieur d'icelle, voyant & conjidérant que tant en icelle comme es autres abbayes a plujieurs jeunes religieux, lefquel^par igno- rance & faulte d'infiruaion ne font point bien inflruys en la regle ne obfervacion d'icelle, ne par conJéquene en forme & ma- nière de eulx confesser selonc icelle règle, ay délibéré de faire Je traider de confession selonc nojlre règle monseigneur sainés Be-

(i) V. Diftributiones cothidiane : « Ego prefatus prior major in fequentibus veterem & antiquum ipsarum reffufionum librandi ritum, veluti mee juventutis tem- pore librare vidi, hic exaravi atque posus !



- XXI (G) -

noit 6* Jelonc les cas efqueli pevent pescher les religieux non obfervans icelle règle. »

C'est encore par amour de tordre qu'il entreprend d'autres travaux, tels que la révi- sion du bréviaire du monaflère & une tra- duction de certains textes des saints Tères :

— « Item fcripfî breviarium in papiro, in quo officium nofirum, quod difficile crat ad ordinandum, adeo clare ordinavi, quod eciam juvenes officium faciliter ordinare & dicere poterunt. Item tranftuli de la- tino in gallicum collaciones fanélorum Patrum continentes circa ducentum folia papiri, & hoc ad inltrudionem juvenum nostrorum (i). »

( i ) Mailliard donne lui-même la liste de ses ouvrages, outre le Bréviaire et les Collaciones patrum dont nous ayons parle, il dit : u Item &. in hoc libro unum traéla-

B.


- XXII (G) -

Le moine à vocation forcée du XVe siè- cle apparaît bien peu dans toute cette longue vie. Si,parfois, il a l'air de se décerner des éloges à lui-même, s il blâme son prédéces- seur ou son successeur, s'il prend les autres moines à témoin que, sans lui, telle ou telle affaire n'eut pas réussi, c'est plutôt pour

tum confeffionis ad inftruaionem juvenum nostrorum & secundum regulam inserui & secs. »

Item &. secs unum opus novum super regula nostra continens circa centum folia papiri.

a Item &. anno Domini M" cccc feptuagefimo sexto, me communarîo exiftente &. apud Beffenay propter pestem residente, librum hymnorum quem dedi eccle- sie nostre cordethenus absque aliquo exemplari in papiro notavi, postea in pargameno, in forma qua stat, notari secs & ecclesie nostre dedi, nunquam enim in abbacia nofira fuerant contenta in libro illo notata.

a Item hune secs Sl fcripfi librum, & ut verus effet liber, ter ipsum fcripfi & secs. — Il s'agit du manuscrit de Paris dont nous donnons plus loin la description, il s'en trouve un exemplaire aux Archives du département du Rhône et un autre dans la riche bibliothèque de M. le comte de Charpin-Feugerolles, les trois exemplaires sont incomplets.



tracer un exemple que pour se faire valoir; c'est surtout aux jeunes qu'il s'adresse; il semble leur dire tout au long : cc Voilà la route à suivre j), cAussi, faut-il lui pardonner d'avoir écrit les deux chapi- tres intitulés : Sequntur utilitates & co- moda quas ego Benedidus Mailliardi, decretorum doétor, prior major, secs. - Isle funt utititates quas secs prioratui Corziaci. Une seule fois s éveille le moine précurseur de ceux raillés par %abelais : en 14.96, recueillant la dime de son prieuré de Courjieu, il se trouve avoir environ cinq cents ânées de vin, un Deus laudetur!

de remerciment lui échappe : 'Dieu soit loué!

iiWais qui pourrait ne pas excuser cette excla- mation, ce cri si humain, après une bonne aubaine ?

Un pareil homme devait être habile ad- ministrateur, aussi ses supérieurs le dis- tinguèrent-ils bientôt : d'abord capiscolus, il



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échange cet office contre celui de cruisier, fonctions qiiil remplit de décembre 1462 à avril 1464. En ce peu de temps il renou- velle le terrier de ce dernier office et recou- vre foule de cens. Il accepte ensuite les fonctions de communier, que tout le monde refusait comme trop difficiles à bien remplir; lui reste dix-huit ans communier, et renou- velle encore les terriers, recouvre les cens perdus, fait maint procès aux nobles, prê- tres, curés, prieurs, marchands, laboureurs.

Étudiant à Valence, il ne néglige point les intérêts de son couvent ; pendant les quatre ans qu'il y passe, il conduit un procès pour obtenir le charnage de Hessenay qui, dû à l'abbaye, n'avait jamais été payé. En 1469, son abbé le charge d'une mission assez déli- cate, comme le montre cette analyse d'acte : « Visite faite par Eenoît Taffins, dit tiffailliard, dotleur èZ droit, communier de Savigny & vicaire général de Jean cCcAlbon,


- XXV (G) -

abbé, dans le pays de Savoye, sçavoir du couvent du prieuré de Luatrel, diocèse de Lo'{anne, où il visita l'église de haut en bas, le vefiiaire de ladite église, chapes, aubes & autres ornements, reliques, joyaux, dortoir, maisons des religieux & officiers dudit prieuré, le château, maisons & fonds d'icelui, & ce en présence des religieux (1).» Son voyage à 'l{gme de 1464, comme celui de Taris de 1480, est fort probablement effectué aussi pour remplir une mission.

Grand-sacristain, il poursuit avec acharne- ment sa tâche d'amélioration, copie encore les terriers de cet office et soutient divers procès pour sauvegarder les droits de l'ab- baye. Grand-prieur et prieur de cour'{ieu, il montre la même énergie : en arrivant dans son prieuré il veut placer un portier aux deux portes du vintain du château; malgré toute

(1) Cette analyse est citée par M. Bernard qui n'a pu retrouver la pièce, nous la donnons d'après lui


- XXVI (G) -


résistance il lemporte, en vient à ses fins. Le curé de Courîieu avait de tout temps la garde de la clef d'une des portes du vin- tain, il la lui enlève quand même et la re- met au viguier, qui promit de la rendre à toute réquisition. Il lutte contre les habi- tants dc Courlieu, qui établissent des pres- soirs au préjudice du prieur, supprime m repas annuel que les moines offraient à leurs tenanciers (I), renouvelle les terriers9 pour- suit le recouvrement des cens; en un moty ne laisse rien échapper de ce qui peut être pro- fit pour son couvent.

Voilà rhomme; passons à ïécrivain.

'Benoit éMailliard est-il un historien, comme le dit M. oiuguste Bernard ? Outre les tra- vaux qui rentraient dans ses fonctions, c'est- à-dire les copies et la continuation des ter- riers, on lui doit: un livre â hymnes qu'il

(i) Mailliard raconte ces épisodes dans son chapitre.

I fie funt utilitates quas secs prioratui Corziaci. -



écrivit à '.Bessenay, en 1477, où il s'était réfugié à cause de la peste fij, un bré- viaire qu'il ordonna plus clairement, un traité de la confession, un nouveau traité sur la règle, une traduction de textes des saints Ter es. Tout cela riesi point œuvre d'historien. Peste notre-manuscrit fsj.

(i) V. ci-dessus, p. xxn, note.

(2) Le manuscrit de Benoît Mailliard semble avoir été forme par la réunion de dffiérents cahiers; le foliotage a -été changé plusieurs fois, nous n'indiquerons que le moderne. En tète du manuscrit un traité sur les fonc- tions et les devoirs des dignitaires du couvent, de ce traité il ne reste que deux feuillets ; folio l, recto : De donno abbate; au verso: De priore majore ainsi qu'au folio 2, ce sont les deux seuls feuillets de parchemin. Ce traité se trouve heureusement conservé en entier dans le manus- crit des Archives départementales du Rhône.

Du folio 3 au 24 excl. les Nomina abbatum.

24. — De sepulturis abbatum.

Le feuillet 25 est en blanc, sur le recto du 26 une rature.

Verso du 26 et recto du 27: De tricenariis in monaf- terio nostro fiendis.

Au verso du 27°: De Anniverfariis nostris Capitula CLXI — jusqu'au 44e exclusivement.


Les Nomina abbatum ne sont qu'une analyse des actes du Cartulaire de Savigny ;

44-45 : De fepulturis religioforum, cap. cxli rature, d'une encre plus pâle, CLXV.

Verso du 45'et le 46" blancs.

47: De fepulturis laycorum, cap. clxvi Le recto du 48* est couvert de quelques lignes soigneu.

sement effacées.

48 verso. — 52 excl.: De temporalibus anniverfariis 8t patronagiis communario debitis, cap. CLXVIII.

52—excl : Qiialiter recepta vini diftribui debent, cap. CLXIX. Le feuillet 55 est blanc, sauf au recto les mots : de collationibus vini.

56-58 recto. Qualiter ditfributiones cothidiane diftri- bui ST librari debent, cap. CLXXII.

Le verso du 58", le 59' sont blancs ; au recto du 60 * quatre ou cinq mots d'un scribe plus moderne essayant sa plume.

61-77 : Libellus confeffionalis, traité de la confession en français, le titre seul et les manchettes sont en latin; du 77 verso au 84% feuillets blancs.

85-86: Sequiitur utllitates & comoda quas ego Bene- diélus Mailliardi, decretorum doétor, prior major, in abbacia secs.

Du verso du 86 au bas de la page — au 88 excl: Iste funt utilitates quas secs prioratui Corziaci.

88-9 1 excl.: Sequntur denotaciones annorum ab anno


- XXIX (G) -

es courtes notices sur chacun des abbés sont puisées à diverses sources plus ou moins

Domini M° cccc fexagefimo, signa & portenta ac puni- ciones divine, que, ab illo anno citra usque ad hodierna tempora, hiis in partibus & regno Francie, heu ! proth dolor! exigentibus populi peccatis, obvenerunt.

91 blanc.

02-97 excl.: Sequntur signa & portenta ac divine pu- niciones que fere per universum orbem & precipue in regno Francie obvenerunt ab anno Domini M° ccccMo feptuagefimo usque ad annum Domini millefimum cccc nonagefimum.

97, 98, 99 blancs.

100-102 excl: Sequntur nomina religioforum qui, tempore quo monachus fui, erant in abbacia &. qui post me religiosi fuerunt.

103.: - Jhesus-Maria. — Sequntur annotaciones Dierum pafcalium & litterarum dominicalium ab anno Domini M° cccc fexagefimo tercio, usque ad annum prefentemM cccc nonagefimum quintum.

Au feuillet 103 reprennent les notes historiques et inétéorologiques jusqu'au 108 recto.

108 verso, 109, 11 o recto blancs; au verso duf 1 io : Ego Benediftus Mailliardi decre.

1 11 recto: notes sur Mailliard et sa famille; sur un soulèvement à Lyon et les écorcheurs à Vimy.

111 verso, 112 recto blancs ; au verso du 1 12" feuillet

B..



- XXX (G) -

sûres; il ne reste donc, en fait d' œuvre his- torique, que la chronique fij.

Cette chronique est-elle bien un travail el historien? :Benoit zMailliard se contente d'insérer les faits qui se passent sous ses yeux, que lui rapportent ses frères ou que lui apprennent les bruits de la foule; ce sont des notes que rien ne relie entre elles,

une main de la fin du X V l'ou du commencement du X VI l' siècle a écrit ces quatre lignes : Monsieur se recommande bien fort à vostre bonne grâce.

Communément &. bien souvent dans ma bource n'at poin d'argent, ny ort, ni monoye ; je prie à Dieu qui m'ent porvoy. Ainsy foit-il.

Ce manuscrit de 112 feuillets a 0,28 de haut sur 0,20 de large.

(1) Benoît Mailliard semble d'abord avoir voulu divi- ser ses notes historiques et météorologiques en série, car dans son manuscrit, on trouve trois titres, ou indications de chapitres: aux f" 88, 93 et 102 ; mais il n'observe guère ces divisions; aussi avons nous fondu ensemble ces trois séries, pour suivre simplement l'ordre chronologique que notre chroniqueur intervertit par fois.


- XXXI (G) -


une sorte de journal au jour le jour, sans aucune appréciation. tN^éanmoins le moine de Savigny afait œuvre utile : il nous donne des détails précieux sur l'histoire liu Lyon- nais, et même pour l'histoire générale. Ces notes si brèves reflètent mieux la pensée du peuple que de longues phrases longtemps cherchées; dans son latin incorrect, mélangé de français, il arrive parfois à une simplicité d'exposition qui touche au talent. Tarfois il commet des erreurs asseï grossières sur la date des faits, sur les noms des personna- ges, sur les causes mêmes des évènemems, mais les faits sont là, il dit ce qu'il a vu ou appris 'de vive voix. C'est dans ce dernier cas, surtout, qu'il lui arrive â errer sur les noms et sur les dates ; mais en somme, dans tout ce qu'il avance, il y a vérité à prendre ou renseignement utile.De l'avis d'un savant émérite, ses observations météorologiques sont particulièrement intéressantes pour la


cience qui enregistre de nos jours les plus petits phénomènes, dans le but de découvrir les lois qui les provoquent et les régissent.

Il est asser. difficile de rendre en français la langue de notre auteur, qui écrit sans s'inquiéter beaucoup de la syntaxe, et qui forge des mots quand l'expression lui man- que. f ai néanmoins tenté de le tra- duire; que l'on me pardonne donc si, pour rester interprète fidèle, j'ai dû ne rien sacrifier à la forme. Ce qu'il importait en pareil cas, c était de donner en quelque sorte un décalque du texte, d'en rendre tel quel r esprit et la naïve te.

On gâte, je crois, souvent nos vieux chroniqueurs à vouloir les rajeunir ou les transformer en littérateurs. C'est, en réalité, avec leur physionomie personnelle qu'ils doi- vent être reproduits. Néanmoins toutes les traductions, même les moins heureuses, sont utiles; elles peuvent être, en effet, causes de




contradictions et par suite causes de lu- mière; en outre elles vulgarisent les noms et mettent à la portée de tous les œuvres de ceux qui avant nous ont aiméAe pays^


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