Journées du réseau Médici - 5 et 6 avril 2011 - Interventions

De Médici

Restitution par les participants des interventions

Mot d’accueil, par Dominique Rigaux - Directrice de la MSH Alpes

Présentation du déroulement des journées par Hervé Le Crosnier

Assez surprenante, au regard du titre, cette présentation s'est en fait avérée être une riche et intéressante mise en perspective de ce qu'est le processus éditorial dans la science aujourd'hui. Toutes les diapositives sont disponibles dans la Revue non autorisée créée lors de l'atelier wiki de ces journées.

Intervention de Jean-Claude Guédon - Professeur de littérature comparée à l'Université de Montréal, membre de l'Open Society Institute, prix d'excellence de la Society for Digital Humanities

Partant du principe que la science est en fait une grande conversation, Jean-Claude Guédon nous a entraîné dans ses réflexions foisonnantes.

Il en est ressorti que le travail éditorial qui se fait en réseau ailleurs n'existe pas vraiment en sciences, que l'auteur en science est souvent le laboratoire ou un groupe d'individus de différents laboratoires, que les révisions en interne sont souvent non signées bien qu'importantes et qu'étrangement trop souvent le travail éditorial fait à l'intérieur des unités de recherche est finalement livré à une maison d'édition externe. Les personnels de la recherche sont presque devenus serviteurs des maisons d'édition après la Seconde Guerre mondiale lorsque celles-ci sont devenues dominantes. Un travail s'est alors organisé autour des revues. Ce travail a d'ailleurs été beaucoup remanié par l'émergence des index de citation. Le cas des Brésiliens est particulièrement intéressant parce que ceux-ci ont mis énormément de temps à être reconnus par le web of science.

Le fait est que le coût de la communication scientifique ou l'édition (la non-profit academic publishing comme la nomment les anglosaxons) s'élève à 2% du budget de la recherche. Il est de fait tout à fait envisageable de l'internaliser entièrement. La question à laquelle on doit répondre est alors : comment relocaliser correctement la fonction éditoriale pour avoir une bonne valorisation de la science sans tomber dans le problème d'une production d'articles ? L'idée est de restaurer le travail d'édition avec les impératifs de la recherche, de leur redonner le poids qui est le leur pour donner des pistes à la république des sciences. Si on classe à toute force les revues et qu'on évalue les chercheurs selon des critères erronés alors il y aura nécessairement de la fraude. Exactement de la même façon qu'il y a du dopage dans le sport. En revanche il peut y avoir de la très haute qualité d'édition à condition de ne pas aller vers la fausse quête d'excellence.

Le libre accès joue pleinement son rôle si on arrive à soutenir un travail éditorial qui ne soit pas dépendant des ventes. Des mécanismes se mettent en place (comme Scop pour la physique). Il y a des convergence ou des recoupements partiels des métiers de bibliothécaires et d'éditeurs.

Une piste importante réside peut-être dans la séparation entre : - l'édition de consens qui correspond à la transmission de la connaissance telle quelle est à l'heure actuelle couramment admise (c'est le cas des manuel ou des encyclopédies) ;

- l'édition de l'exploration avec les revues savantes et les monographies.


"Gestion et expertise des ouvrages scientifiques universitaires : présentation de Grenoble Sciences", intervention de Jean Bornarel - Directeur de Grenoble Sciences

Jean Bornarel, ancien chercheur motivé par l'accompagnement de ses compères à la course à la publication chez des éditeurs privés, nous a présenté sa structure et son point de vue pragmatique sur la stratégie à adopter pour rendre efficace le travail éditorial dans la fonction publique vouée à être commercialisé par des acteurs privés.

Intervention de Thierry Bouche - mathématicien, directeur du programme Numdam, édition électronique en mathématiques

Table ronde avec Dominique Roux, directeur des Presses universitaires de Caen et Olivier Ramaré, directeur des publications de la Société mathématique de France

    • Quels sont pour leur domaine et ou activité respective les processus, méthodes, outils ou services qui sont ou peuvent être mutualisés ?
    • À quel niveau de maturité technique et normative se situent les processus éditoriaux de leur communauté ?
    • Quels sont les prescripteurs existant ou potentiels des outils développés dans chaque communauté ?
    • Quels sont les moteurs de la mutualisation ? Où se situent les gisements de plus grande efficacité ?
    • Les dangers de la mutualisation : effet couteau suisse ?