Débats de société

De IHEST France Brésil
Révision datée du 22 février 2016 à 20:19 par imported>Pascal Aventurier (Indicateurs choisis)

Comment les chercheurs brésiliens/français associent-ils leurs objectifs de recherche à une demande de la société ? Comment la société produit-elle ses propres institutions de recherche / est-elle à l’origine d’une production scientifique (ONG, mouvements sociaux, expertise associative…) ou d’initiatives de formation populaire ? Comment les pouvoirs publics encouragent-ils la collaboration entre les institutions de recherche et organisations de la société civile  ? Quelle contribution à la décision publique ?

Indicateurs choisis

  • La participation des mouvements associatifs, syndicaux, religieux dans diffusion/production savoir
  • Les actions de pression (lobbying), de médiation de la société civile
  • L’existence ou non de centres d’expertise indépendants

Les fondations et les associations sans but lucratif au Brésil (enquêtes de l’IBGE-IPEA)

Sont définies comme fondations privées et associations sans but lucratif (Fundaçoes Privadas et Associaçoes sem Fins Lucrativos - FASFIL) les entités à but non lucratif, déclarées comme telles au registre du Commerce (Cadastro Central de Empresas – CEMPRE). La construction des statistiques s’appuie sur une définition des FASFIL conforme à celle de la Division des statistiques des Nations Unies et présentée dans l’ouvrage méthodologique Handbook on Non-Profit Institutions in the System of National Accounts (New York 2003) : http://unstats.un.org/unsd/publication/seriesf/seriesf_91e.pdf

Définition

Les entités doivent respecter les cinq (5) critères suivants : • Relever du droit privé et en conséquence ne pas être intégrées dans l’appareil d’État ; • Être à but non lucratif, c’est-à-dire que les éventuels excédents financiers ne sont pas redistribués entre les dirigeants ; • Être institutionnalisées, c’est-à-dire être légalement constituées ; • Être autogérées ou capables de gérer leurs propres activités ; • Être constituées librement par les associés ou les fondateurs. Cependant au Brésil la méthodologie de recension des fondations et des associations a été révisée à partir de 2005. La publication de l’IBGE et de l’IPEA As Fundações privadas e associações sem fins lucrativos no Brasil – 2010 (Rio de Janeiro, 2012) précise cette méthodologie et analyse l’évolution des fondations et des associations entre 2005 et 2010 : http://biblioteca.ibge.gov.br/biblioteca-catalogo?view=detalhes&id=262841


Dans le cas brésilien, ces critères correspondent à trois figures juridiques :

  • les associations (associações - Lei n° 10.406 du 10/01/2002) : union de personnes qui se réunissent à des fins non-économiques ;
  • les fondations (fundações) : sont créées par un instituteur, par le biais d’une écriture publique ou sous forme testamentaire, à partir d’une dotation spéciale de biens libres, avec spécification de la finalité à laquelle ceux-ci doivent être destinés, pouvant également faire mention de la manière dont ceux-ci doivent être administrés ;
  • les organisations religieuses (organizações religiosas), auparavant désignées comme “associations“ sont désormais reconnues à part entière par la Lei n° 10.825, du 22/09/2003 comme des personnalités juridiques de droit privé.

Sont ainsi reconnues comme FASFIL et intégrées aux statistiques les : organisations sociales (Organização Social) ; organisations de la société civile d’intérêt public (Organização da Sociedade Civil de Interesse Público - OSCIP) ; autres fondations financées par des ressources privées (Outras Fundações Mantidas com Recursos Privados) ; filiales brésiliennes d’une fondation ou d’une association étrangère (Filial, no Brasil, de Fundação ou Associação Estrangeira) ; organisations religieuses (Organização Religiosa) ; communautés indigènes (Comunidade Indígena); autres formes d’association (Outras Formas de Associação).

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Brésil : panorama des associations et fondations à but non lucratif (IBGE, 2005)

En, les 338 000 FASFIL représentaient 5,6% du total des entités publiques et privées du pays. Elles employaient 5,3% de la population active brésilienne, ce qui représentait un contingent de 1,7 million de personnes, gagnant, en moyenne R$1 094,44 par moi, ce qui équivaut à 3,8 SM de l’année 2005, date de l’enquête. Cette moyenne est légèrement supérieure à la moyenne nationale (3,7 SM / mois).

Une analyse générale des activités développées par ces institutions révèle qu’elles n’ont pas vocation à assumer les fonctions typiques de l'État, mais plutôt de défendre les droits et les intérêts des citoyens ou de diffuser des préceptes religieux. Plus d’un tiers des FASFIL (35,2%) est composé par des Associações de moradores, Centros associações comunitárias, Defesa de direitos e grupos de minorias, Desenvolvimento rural, Emprego e treinamento, Associações empresariais e patronais, Associações profissionais e Associações de produtores rurais, et un quart (24,8%) sont des entités religieuses. Les entités relevant du domaine de la santé et du champ éducation et recherche représentent seulement 7,2% de l’ensemble.

La distribution des FASFIL sur le territoire national reflète la distribution de la population, mais le domaine d’activité varie grandement en fonction des régions. Les entités religieuses se concentrent dans la région Sudeste (57,9%), ainsi que celles consacrées à la santé (49,0%), l’assistance sociale (44,5%) et celles de culture & loisirs (43,3%), tandis que la région Nordeste se spécialise dans le domaine de la défense des droits et intérêts du citoyen (38,9%).

On observe une différenciation régionale également en matière de salaire et de personnel employé.

En moyenne, les FASFIL existent depuis 12,3 années, et une grande partie d’entre elles (41,5%) ont été créées au cours des années 90. Les plus anciennes, créées avant les années 80, relèvent essentiellement du domaine de la santé (36%) ou de la religion (20,2%). Les plus récentes, créées entre 2000 et 2005, se consacrent principalement à la défense des droits des citoyens (30,1%) mais surtout à l’environnement et au respect des droits des animaux (45,1%).

Les FASFIL forment un groupe très diversifié, au sein duquel les généralisations sont délicates. On peut néanmoins affirmer qu’en 2005, les plus anciennes sont les plus traditionnelles, de plus grande portée et où les employés sont les mieux rémunérés. Celles répondant à ce profil se trouvent plutôt dans les régions Sud et Sudeste du pays.

Entre 1996 et 2005, la croissance des FASFIL a été de l’ordre de 215,1%, soit une augmentation presque quatre dois plus élevée que la moyenne de croissance de tous les autres groupes d’entités publiques et privées inscrites au registre du Commerce (74,8%). Entre 2002 et 2005, c’est le domaine de la protection de l’environnement et de la faune qui a suscité la plus grande création d’associations et fondation (61%), suivi de la défense des droits des citoyens (33,4%). Notons également que la croissance a été la plus grande dans les régions Nord (38%) et Nordeste (30,5%). Au cours de cette même période, les emplois créés dans ce secteur ont été équivalent à un tiers des emplois créés dans le secteur public.

Bien que leur rythme de croissance s’atténue, au Brésil, ces institutions semblent continuer à croître, de même que leur nombre d’employés - et dans une moindre mesure, leurs rémunérations. Les données traduisent également une croissance différenciée entre les différents secteurs d’activité, suggérant un changement dans la composition générale des FASFIL, de plus en plus tournées vers la défense des droits des citoyens.

À compléter

Durée d’existence moyenne ; taille/portée (par nb moyen d’employés/volume financier géré) ; segments d’activité, activités de recherche ; public.