Innovation

Brésil - Une forte division entre monde académique et monde de l’entreprise ; déconnexion entre la production de savoirs théoriques et leur mise en pratique<br\> -Manque d’investissements du gouvernement et des entreprises privées dans le secteur de la R&D<br\> L’investissement en matière d’innovation technologique provient essentiellement du secteur public (55%).<br\> Pour atteindre la moyenne des pays de l’OCDE, le Brésil devrait investir 3,3 milliards de réais supplémentaires par an, un montant qui correspond à trois fois le budget de du CNPq. En moyenne, les sommes dépensées en R&D par les pays membres de l’OCDE sont trois fois supérieures aux dépenses brésiliennes en la matière. Pour atteindre le même niveau, le Brésil devrait augmenter ses investissements privés, et passer de US$ 9,95 milliards par an à US$ 33 milliards par an (Unesco Science Report, 2010). <br\> Une culture de la recherche, financée de façon fiable et conséquente par le secteur public, a excellé dans la production de savoirs conceptuels (Brésil = 2% des publications mondiales). En revanche, les dépenses publiques n’ont pas connu le même succès en matière d’innovation technique. <br\>En effet, alors que la production scientifique croit de manière continue depuis les années 1980 (atteignant 2,69% des articles publiés dans le monde en 2009 – +1547% par rapport à 1981), le Brésil ne détient qu’une part infime des brevets déposés internationalement (selon l’Office mondial de la propriété intellectuelle (OMPI) 0,18% de brevets en 2000). En comparaison, la France produit environ 5,48% des publications et produit environ 3,5% des brevets (Campus-France/Cendotec, 2009).<br\> D’une part, le développement de la connaissance apparaît extrêmement vigoureux, conférant au Brésil une position clé en Amérique latine (54,56 % d'articles publiés en Amérique latine proviennent du Brésil) ; le Brésil se hisse ainsi au 13è rang mondial (classification Thomson Reuters Scientific) en nombre d'articles écrits, tandis que la France se classe au 6è rang.<br\> D’autre part, la production technologique (mesurée par les brevets) reste très faible, et largement en deçà de celle des autres BRIC.<br\> Le Brésil est à la traîne d’autres pays émergents en ce qui concerne les applications pratiques de sa production scientifique. Une des raisons en est le faible niveau des investissements en R&D dans le pays. Le Brésil consacre seulement 0,98% de son PIB à l’innovation, alors que la Chine en investit 1,22%. De ce fait, le Brésil reste derrière ses concurrents principaux au niveau mondial : la Corée du Sud, la Chine, l’Inde et la Russie. (Wharton Universia, 2008)<br\> Par ailleurs, les brevets sont très largement issus du milieu universitaire (27%), bien avant les entreprises hautement technologiques comme la compagnie pétrolière Petrobrás, le fabricant d’électroménager Multibras ou le fabricant aéronautique Embraer. Cette situation fait écho au faible nombre de chercheurs en entreprise.<br\>

Des 107 605 entreprises recensées en 2008 par l’Institut brésilien de statistiques , 32836 (30,51%) ont effectué des investissements pour intégrer des processus innovants dans leur système de production. Seules 4 701 d’entre elles (soit 4,37% du total) faisaient état d’activités internes de R&D, permanentes ou temporaires, pour un montant de R$ 15 milliards ; tandis que 1535 (1,43%) des entreprises ont recours à des prestataires extérieurs. L’industrie chimique était la plus engagée (9,46% des investissements internes en R&D), suivie des équipementiers automobiles (4,16%) (Source PINTEC, 2008). note : Recensement Pesquisa de Inovação e Tecnologia (PINTEC) de l’IBGE - voir : http://www.pintec.ibge.gov.br/ <br\> <br\> <br\> <br\> <br\>Brevets délivrés par office et pays d'origine<br\> <br\> Source 7 : Office mondial de la propriété intellectuelle (OMPI)<br\>

Analyse

Encadré / commentaire : Transfert « R -> R&D -> I -> D » : quels processus d’adaptation de la recherche pour une application technologique (allers-retours) ???