Le Brésil et l'UTC, une histoire qui dure : un réseau de centres d'innovation

De IHEST France Brésil

Texte paru dans le magazine Interactions #26 de l'Université de Technologie de Compiègne dans le dossier: "[Le Brésil et l’UTC, une histoire qui dure "F/le-bresil-et-l-utc-une-histoire-qui-dure]. Lien vers l’article : http://interactions.utc.fr/Un-reseau-de-centres-d-innovation Février 2010. Texte publié dans ce wiki avec l'aimable autorisation de l'UTC.

Au Brésil, outre la défense des intérêts des industriels, la Confédération nationale des industries a pour mission de former les ressources humaines de ses membres. Cette confédération est composée d’une fédération par État, dont celle de l’État du Paraná avec laquelle l’UTC a noué des coopérations depuis trente ans.

L’État du Paraná est très industriel. Le secteur secondaire contribue pour un tiers du PIB de cet État, qui compte 46 000 industries employant directement 820 000 personnes. « Notre mission est d’accompagner les industries dans leur développement, en misant sur la productivité et le développement durable », introduit Filipe Cassapo, responsable du Centre d’innovation de la Fédération des industries à Curitiba. Pour qu’elle irrigue le monde industriel, l’innovation passe par trois axes : la formation, le conseil (culture de l’innovation, recherche de financements, nouveaux modèles économiques, transfert de technologie), ainsi que la recherche appliquée.

Un centre d’innovation pour le transfert de technologie
« Nous inaugurons en septembre un laboratoire en électrochimie dédié aux problématiques de stockage de l’énergie, du traitement des déchets, de l’optimisation industrielle, etc. Ce laboratoire travaillera en réseau avec 23 instituts de recherche liés aux autres fédérations et répartis dans tout le Brésil », détaille Filipe Cassapo. Le Centre d’innovation, créé il y a cinq ans à Curitiba à proximité des universités de la ville, a pour objectif de faciliter les transferts de technologie entre les mondes académique et industriel. « Nos entreprises ont besoin d’avoir accès aux bonnes pratiques de gestion de l’innovation, ce qui reste relativement nouveau pour elles. Le Centre d’innovation fait le lien entre la recherche et l’industrie. Notre réseau de partenaires, dont l’UTC fait partie, est primordial pour améliorer leur positionnement international », souligne Filipe Cassapo, diplômé de l’UTC en génie informatique.

Priorité à la prévention des accidents de travail
L’UTC travaille depuis trente ans avec la Fédération des industries du Paraná. Marília de Souza, qui a noué des liens avec la Confédération nationale des industries alors qu’elle effectuait son doctorat à l’UTC en 1996, le rappelle : « Les projets de coopération avec l’UTC ont suivi trois grands axes : la prévention des accidents de travail avec Pierre-Henri Dejean, l’analyse de la valeur via des formations/actions, ainsi qu’un volet pédagogique avec des formations en français pour les cadres de la FIEPR et des solutions de formations simultanées avec Bruno Ramond pour les étudiants brésiliens et français. » Pour le futur, Marília de Souza estime que les problématiques de prévention des accidents professionnels restent essentielles pour les industries brésiliennes au vu du durcissement des normes et des règles. « C’est une piste que nous devrions poursuivre ensemble, car il subsiste un décalage en la matière avec les standards européens », invite-t-elle. Les secteurs traditionnels concernés sont le bâtiment, l’agroalimentaire, l’industrie mécanique, etc.

Le développement durable ouvre des opportunités
« Le Brésil manque d’ingénieurs. Il existe donc beaucoup d’opportunités pour les ingénieurs français, et l’UTC est un partenaire historique connu et reconnu dans l’État de Paraná. Tous les secteurs sont demandeurs, et particulièrement le bâtiment, la mécanique, l’automobile, le biomédical, etc. De nouvelles demandes émergent avec l’attention portée au développement durable dans le monde industriel, notamment dans les secteurs de l’énergie, des biotechnologies, des technologies de l’information et dans le bâtiment. Les défis environnementaux constituent un axe prioritaire pour la Fédération des industries. » Parmi les perspectives qui permettraient de formaliser et d’approfondir les liens avec l’UTC, Marília de Souza souligne la création d’une école en jumelage, plusieurs fois évoquée et encore à l’état d’esquisse.

Approfondir les liens entre les Centres d’innovation
Déjà, le module « Europe » du MBA de la FIEPR en Gestion internationale et stratégique de l’innovation est organisé conjointement par l’UTC et l’université catholique du Paraná. Dans ce cadre, une trentaine d’entrepreneurs et de cadres brésiliens ont été accueillis dix jours dans le centre d’innovation de l’UTC en 2012, et un deuxième groupe arrivera à la fin d’août 2014. Ce MBA a été classé 88e sur les 100 meilleurs MBA du monde ! « Les centres d’innovation du Paraná et de l’UTC présentent en potentiel de coopérations qu’il faut exploiter », souligne Marília de Souza. « Notre centre d’innovation poursuit actuellement cinq projets de recherche appliquée sur les nanotechnologies, concernant notamment la résistance des matériaux. Notre laboratoire en électrochimie s’inscrit dans ce contexte, guidé par les besoins de l’industrie du pétrole et du gaz en matière de forages en eaux ultra-profondes et par ceux de la valorisation des agro-ressources, détaille Filipe Cassapo. Tant pour les chercheurs de l’UTC que pour les industries françaises, le Brésil ouvre les portes de nouveaux défis liés à un pays en plein développement. » Face à la présence croissante d’acteurs asiatiques et américains au Brésil, Filipe Cassapo estime qu’il faut développer des projets très pratiques entre l’UTC et la FIEPR, au service des entreprises partenaires de ces deux institutions, en conciliant des programmes de recherche de long terme et des résultats industriels à brève échéance.