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Voyageur et Loi 2013 Nancy

De Wicri Lorraine

La journée d'études Voyageur et Loi en Afrique du Nord du XIXe siècle, organisée par le Centre d'études littéraires Jean Mourot (Textes, genres, milieux), se déroule à Nancy le 18 octobre 2013.

Programme de la journée d'études

  • 14h00 : Accueil des participants
  • 14h15 : Ouverture du colloque, par Alain Guyot - Littératures, Imaginaire, Sociétés, Université de Lorraine
  • 14h00 - 15h30 :
    • Voyageurs et premiers colonisateurs. Leur rôle dans l'invention du droit musulman algérien, par C. Botames
    • Charī'a, qānūn, ādāb al-siyāsa, aḥkām : le concept de loi chez R.R. al-Ṭahṭāwī, par Sylvie Chraïbi
    • Notions de šarī‘a chez Bayram I d’après al-Siyāsa al-šar ‘iyya, par Nejmeddine Khalfallah
  • 16h00 - 18h00 :
    • La traduction d’un traité de jurisprudence musulmane par un diplomate français : le cas de la traduction en 1872 du Šarā’i ʿal-Islām (1248) de Muḥaqqiq al-Ḥillī (d.1254) par Amédée Querry (1825-1900), par Julien Pelissier
    • La sharî'a : bouclier identitaire ou instrument de modernisation?, par Duarte Steven
    • La question du voile et de la femme voilée dans les récits des voyageurs de la Mer Rouge entre 1930 et 1936, par Ibrahim Abdoulmaik
  • 18h00 : Clôture du colloque par Nejmeddine Khalfallah.

Appel à communications

Qu’ils relèvent des récits de voyage, des essais littéraires ou de la réflexion philosophique et diplomatique, de nombreux discours se sont attelés à la Loi islamique (šarī‘a) et au fonctionnement judiciaire en Afrique du Nord du XIXe siècle. Ces descriptions ont mis l’accent sur l’archaïsme et l’obscurantisme de la šarī‘a, pour légitimer la « mission civilisatrice » de la France. Paradoxalement, d’autres discours ont franchement exprimé leur admiration face à la simplicité de cette Loi, son efficacité dissuasive et son coût dérisoire, comparés à la justice, lente et couteuse, pratiquée dans l’Hexagone. Ces écrits ont eu, en outre, un intérêt épistémologique puisqu’ils ont contribué à l’élaboration de nouvelles disciplines dont la scientificité s’est progressivement affinée, telles que l’ethnologie, l’anthropologie et la sociologie (juridiques) dont l’objet était les modes culturels des Indigènes (codes, droits, symboles, coutumes...). Croisés, voire contradictoires, ces regards sont à mettre en parallèle avec ceux portés par les penseurs arabes sur leur propre Droit. Ne se sont-ils pas ingéniés à réformer la šarī‘a alors même qu’ils étaient convaincus de son éternelle validité ?

Trois grands axes indicatifs pourront servir de trame :

  • Perspective de la terminologie/ de la traductologie : Ces écrits usent d’un corpus terminologique arabe lié aux vastes champs du fiqh islamique. Pendant des décennies, les interprètes français ont effectué la traduction d’un nombre important de traités (classiques) de droit musulman (ex. Code musulman, par Khalīl, traduction, par N. Seignette, Constantine, 1878). Il conviendrait aujourd’hui de s’interroger sur les problèmes posés par cette œuvre de traduction : équivalences, adaptations, interprétations, modifications, emprunts, connotations culturelles des termes de départ, francisation (aborder une notion par le prisme du droit positif français)... Néanmoins, ces traductions ont favorisé la codification des droits arabes, et la terminologie arabe vit naître de nombreux néologismes juridiques suite à cette acculturation. Toute contribution sur la traduction et la terminologie juridique (arabe- français) du XIXe siècle sera la bienvenue.
  • Perspective littéraire/fictive : Il serait intéressant d’étudier les regards portés par les hommes de lettres, dramaturges, journalistes et voyageurs français sur la Loi « allogène ». Un riche faisceau de thèmes littéraires, images, et motifs liés à la šarī‘a pourrait être explorés: exécutions capitales, polygamie, jihād, adultère, Cadīs, oulémas, juges français, militaires, séances de justice… Toute étude littéraire portant sur les thèmes liés au droit musulman, vus par les français du XIXe siècle, sera la bienvenue.
  • Perspective socioculturelle : Il serait également judicieux d’analyser les définitions et représentations de la šarī‘a qui émergent de ces discours, afin d’établir la liste exhaustive des traits distinctifs de cette Loi à leurs yeux : barbare, archaïque, vindicative, expéditive, irrationnelle, absconse, élitiste, dissuasive, efficace... De même, il conviendrait d’explorer les représentations objectives qu’ont élaborées ces voyageurs dans le cadre d’une « description scientifique ». Pourront s’y inscrire également les écrits de diplomates, à l’instar du Ministre Guizot (1787-1874), sous la forme des Mémoires portant sur l’Afrique du Nord. Les contributions sur l’idéologie républicaine et son influence sur les représentations de la šarī‘a s’intègrent parfaitement dans notre problématique.

Comité scientifique

Modalités pratiques

  • Date limite de réception des propositions : 30 avril 2013
  • Notification d’acceptation aux auteurs après examen en aveugle par le comité scientifique : 30 mai 2013.
  • Format des propositions :
    • 1 page isolée comportant le nom, l’appartenance institutionnelle, le grade, le titre de la communication et les coordonnées de l’auteur (adresse professionnelle, adresse personnelle, adresse électronique et téléphone)
    • 1 autre page : un résumé de 15 à 20 lignes en français ou en anglais (Word, Times 12, interligne 1,5) présentant le corpus étudié, les idées principales, le raisonnement et les conclusions générales, et précisant le cadre et les notions. 3 mots-clés devront également être mentionnés.
  • Langue du colloque : français et anglais.
  • Les communications seront de 20 minutes, suivies de 10 minutes de questions.

Voir aussi