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Rev. hist. Église Fr. (1925) Henri Fouqueray, Didier Cheminot

De Wicri Lorraine

Le père Didier Cheminot et le duc Charles IV de Lorraine.


 
 

Titre
Le père Didier Cheminot et le Duc Charles IV de Lorraine.
Auteur
Henri Fouqueray
Dans
Revue d'histoire de l'Église de France Année 1925, Vol. 11, Numéro 53, pp. 453-470
Version en ligne
Sur Persée

Cette page présente une réédition numérique[NW 1]d'un texte rédigé en 1925 par Henri Fouqueray, historien et spécialiste de la compagnie de Jésus.

Elle illustre l'influence des jésuites en Lorraine. La fin de l'article (partie VII notamment) situe cet évènement dans le contexte des rattachements de la Lorraine à la France. On notera également un passage évoquant l'Université de Pont-à-Mousson (page 468).

Le texte original est repris dans son intégralité et complété par quelques notes dans une approche de test de faisabilité[NC 1].

Quelques protagonistes

Cette iconographie a été ajoutée dans l'édition numérique et ne fait pas partie de l'article initial.

La père Muzio Vitelleschi, Supérieur Général de la Compagnie de Jésus de 1615 jusqu'à sa mort en 1645
Charles IV de Lorraine
La Duchesse Nicole de Lorraine

Le texte original

Pages 453, 454, 455, 456, 457, 458, 459, 460, 461, 462, 463, 464, 465, 466, 467, 468, 469, 470 .[NW 2]


453
LE P. CHEMINOT
ET
LE DUC CHARLES IV DE LORRAINE[1]

I. Le P. Didier Cheminot. Il est nommé confesseur du duc de Lorraine. — II. Le duc Charles IV, la duchesse Nicole et Beatrix de Cusance. — III. Rôle du P. Cheminot dans l'affaire du divorce de Charles IV. — IV. La cause portée devant le Saint-Siège. — V. Le P. Cheminot à Rome. — VI. Il retourne auprès du duc et refuse de s'en séparer, malgré les ordres du P. Général. — VII. Le duc de Lorraine traite avec Louis XIII et recouvre une partie de ses Etats. — VIII. Nouvelle rupture. Excommunication du duc et de son confesseur. Soumission du P. Cheminot.

I.Didier Cheminot était né à Pont-à-Mousson le 21 avril 1590. Entré dans la Compagnie de Jésus en 1608, il avait prononcé les vœux solennels de profès le 7 juin 1626. D'un zèle ardent, d'une piété exemplaire, ce religieux n'aspirait qu'aux missions lointaines. Deux fois, alors qu'il enseignait la philosophie au collège de Châlons-sur-Marne, il avait supplié le P. Général de l'envoyer dans les Indes, demande qu'il renouvela encore au lendemain de sa profession. Peut- être fut-il écarté à cause de certains défauts : d'un jugement peu sûr, d'un caractère opiniâtre, il n'avait jamais inspiré une entière confiance à ses Supérieurs. Grand fut donc l'étonnement de tous quand on apprit, le 25 mars 1637, que le duc de Lorraine venait de l'appeler à diriger sa conscience. Comme s'il eût voulu en imposer à la Compagnie, Charles IV avait entouré cette nomination de formalités solennelles et, sans aucun accord préalable, il avait dressé des lettres patentes quelque peu impératives, « en conséquence de quoi, mandait-il, nous prions et instamment requérons les supérieurs de 454 la dite Compagnie, qu'il appartiendra, de lui donner tous congés et licences à ce nécessaires. » (25 mars 1637)[2].

Quelques jours après, le P. Cheminot informa le P. Général du choix dont il avait été l'objet, et demanda son approbation. Il n'ignorait pas, disait-il, les difficultés inséparables d'un tel office, et se déclarait prêt à suivre fidèlement l'instruction du P. Aquaviva pour les confesseurs des grands. « Quelques-uns, ajoutait-il, regretteront peut-être ma présence auprès du sérénissime prince, parce qu'ils me soupçonnent d'avoir une doctrine relâchée ; mais je veillerai sur moi et sur ma doctrine »[3].

Les soupçons des confrères du P. Cheminot n'étaient pas sans fondement ; mais le P. Général, n'ayant alors aucune raison sérieuse de s'opposer aux volontés de Charles IV, donna l'autorisation demandée[4]. Nous avons la lettre par laquelle le prince lui exprime sa reconnaissance, et la réponse de Vitelleschi[5], supérieur général de la Compagnie. Cette dernière montre que Sa Paternité ignorait totalement dans quelle déplorable situation se trouvait à ce moment le duc de Lorraine.

II. — Jeune encore, esprit brillant, caractère courageux, mais de nature inquiète et capricieuse, Charles IV se faisait de la sainteté du mariage la plus fausse idée. Fils de François de Vaudemont et neveu du duc Henri II, il avait épousé la fille aînée de celui-ci, la princesse Nicole, par motif purement politique, pour s'assurer la couronne si vraiment la loi salique n'était pas reconnue dans le duché. Nous avons vu que telle était en effet l'opinion plus ou moins intéressée de Richelieu et comment, après l'occupation de Nancy (septembre 1633), il obtint que Nicole quittât sa capitale pour se retirer à Paris. Or, cette séparation des deux époux allait exercer une funeste influence sur la conduite du mari. Celui-ci, tout d'abord, témoigna le désir de retrouver sa femme et insista, à plusieurs 455 reprises, pour qu'elle vînt le rejoindre à Besançon[6]; puis bientôt, errant à travers l'Europe, il l'oublia pour s'adonner à tous ses caprices.

Ce fut en 1634, lors de son premier séjour dans la capitale de la Franche-Comté, que Charles IV rencontra Beatrix de Cusance. Épris des charmes et de la beauté remarquable de cette jeune fille de dix-huit ans, il ne tarda pas à déclarer sa passion[7], et dès lors, fertile en expédients, il chercha les moyens de rompre avec Nicole : son mariage était nul, prétendait-il, comme contracté par la seule raison d'Etat à la suite de contrainte exercée sur sa libre volonté, sa cousine elle-même n'ayant cédé qu'aux injonctions de ses parents. A l'entendre, le séjour de Nicole à Paris confirmait le peu de valeur de leur union. Cependant, la famille ducale pensait tout autrement, et, l'année suivante, tandis que Charles IV guerroyait en Allemagne, sa sœur, la princesse de Phalsbourg[NC 2], dans le dessein de couper court au projet de divorce, parvint à marier mademoiselle de Cusance au prince de Cantecroix, riche seigneur de la maison de Granvelle[8][NC 3].

Mais le duc de Lorraine ne s'embarrassait pas pour si peu. Revenu à Bruxelles après la victoire de Nordlingen et y ayant retrouvé Beatrix, il lui témoigna les mêmes attentions que par le passé. Le désir d'apparaître comme un sauveur aux yeux de la princesse de Cantecroix et de ses compatriotes ne fut sans doute pas étranger à la détermination qu'il prit de marcher au secours de la Franche-Comté. A peine Dôle était-il délivré que le prince de Cantecroix mourut emporté par la peste. Peu après, Charles IV demanda la main de Beatrix ; comme celle-ci lui objectait qu'il était déjà marié, il résolut de faire rompre officiellement son union avec Nicole, et trouva des casuistes et des jurisconsultes complaisants pour en déclarer la nullité. Sur quoi, le 2 avril 1637, en présence des témoins requis, mais en secret, le vicaire de la paroisse Saint-Pierre de Besançon, délégué par son curé, donna la bénédiction aux nouveaux456 époux[9]. Dès qu'elle eut connaissance de ce qui s'était passé, la princesse Nicole fit toutes les protestations nécessaires et attendit les événements.

III. — Ce mariage avait été célébré huit jours après le choix du P. Cheminot comme confesseur du duc de Lorraine. On l'accusa de s'être facilement prêté aux caprices du prince, et l'on rendit tous les Jésuites solidaires de cette honteuse condescendance. Qu'en est-il au juste ? et si le P. Cheminot fut coupable, à quel point la Compagnie doit-elle porter la responsabilité de sa faute ?

D'abord, il n'est point du tout certain que le P. Cheminot ait été consulté ou qu'il soit entré en fonctions avant la célébration du second mariage. Charles IV du moins le niera : « Nous attestons à tous, écrira-t-il le 22 juillet 1639, que le P. Didier Cheminot, notre confesseur, n'a coopéré en rien de près ou de loin à notre mariage avec Madame Beatrix de Cusance. C'est à son insu qu'il a été contracté, le Père n'étant devenu notre confesseur qu'après sa célébration »[10]. En effet, ce fut le 20 mai seulement que le P. Général approuva le choix du confesseur, et le 10 juillet que le duc remercia Vitelleschi de l'autorisation accordée à Cheminot et demandée le 25 mars. Mais si le Père ne fut pas consulté avant le mariage, il faut bien avouer que dans l'exercice de sa charge il se montra dès le principe, faible et complaisant. Aussi, le 15 janvier 1638, avec une singulière inconscience, Charles IV écrivait-il au P. Général : « Monsieur mon Révérend Père, la satisfaction que je reçois de la conduite du P. Cheminot m'oblige d'en porter témoignage à Votre Révérence, et à assurer que dans l'assistance spirituelle qu'il me rend, je reconnais tous les jours les effets de la probité et suffisance qui le tiennent en estime parmi ceux de votre Ordre. C'est le rapport que l'on en doit faire avec vérité, ni ayant (sic) que les esprits téméraires et mal informés qui en puissent457 parler autrement »[11]. Non, les téméraires n'étaient point ceux qui blâmaient la conduite de Cheminot, mais lui-même et son pénitent, que les critiques auraient dû rendre plus circonspects.

Est-il vrai que les Supérieurs de la Compagnie prirent en main la défense du duc de Lorraine et trouvèrent des raisons pour disculper l'imprudent confesseur ? Nullement. Crétineau-Joly a eu entre les mains la volumineuse correspondance des PP. Claude Maillard, Florent de Montmorency, Jean Bruan, Barthélémy Jacquinot et Jean Tollenare, tous activement mêlés à cette affaire : « Ces lettres, dit-il, au nombre de plus de cent cinquante, embrassent un espace de cinq ans ; elles contiennent le récit des tentatives faites auprès du duc de Lorraine et de Cheminot pour les amener à résipiscence »[12].

Dès le début, les Pères de Besançon avec lesquels vivait le confesseur de Charles IV, désapprouvèrent vivement son attitude, et leurs plaintes parvinrent au P. Général. Ne voulant pas agir sans peser le pour et le contre, Vitelleschi prit des informations auprès des étrangers les mieux renseignés. Or, il n'en reçut que des témoignages favorables au P. Cheminot, preuve évidente que la question du second mariage, si claire pour nous, ne l'était pas autant pour les contemporains. Voici d'abord l'archevêque de Besançon, Claude d'Achey, qui loue les vertus et la piété du duc de Lorraine. « Quant au Père Didier Cheminot, dit-il, je n'ai rien remarqué en lui d'indigne d'un religieux ou de contraire à l'Institut de votre Société. » Et il engage le P. Général à ne point croire trop facilement les bruits qui courent, ajoutant que dans les circonstances présentes, on ne pourrait sans scandale enlever le Père à son emploi[13]. Un reclus de Besançon, en réputation de sainteté, écrit dans le même sens : « Pour ses grands mérites, il importe grandement qu'il [le P. Cheminot] n'abandonne de loin son Altesse »[14]. Un sieur Arnoult est plus explicite encore458 et prend hautement la défense du confesseur : « Je dois assurer Vôtre Excellence que ceux qui ont donné les avis que j'ai eu en mains du dit Rev. Père Cheminot, sont mal informés ; du moins ils interprètent ses actions avec trop de rigueur... sur quelques rapports de personnes passionnées qui ne pénètrent pas assez l'affaire et qui ne l'entendent pas... Ce bon Père Cheminot est homme fort prudent et... je crois que cette sainte Compagnie a plus avantage de toutes parts en le laissant agir comme il fait avec ce Prince que de le séparer »[15].

Ces bons témoignages ne suffisaient point à rassurer le P. Général, d'autant moins que de nouvelles plaintes lui arrivaient de tous côtés, des princes de la maison de Lorraine, des personnages les plus distingués du pays, et même des Pères de la Compagnie1[16]. Il écrivit donc le 15 mars 1639 au P. Cheminot, lui demandant des explications et lui ordonnant de s'astreindre désormais à la règle commune, de ne point se séparer de son socius[NC 4], de rendre compte de ses actions aux Supérieurs et de ne point s'immiscer dans les affaires étrangères à l'Institut[17]. Les Pères de Bruxelles, où le P. Cheminot avait accompagné le duc de Lorraine, se montrèrent moins accommodants que ceux de Besançon : ils lui refusèrent l'entrée du collège, au grand déplaisir de Charles IV. « II est vrai, écrit le duc à Vitelleschi, qu'étant venu en cette ville par la poste, et le Père venant après moi avec mon train, le P. Maillât (Claude Maillard) me vient dire de la part des Jésuites de ce lieu qu'il ne recevrait le P. Cheminot dans leur maison, étant résolu de lui faire cet affront et à moi, poussé par quelque personne ou raison peu considérable... Ainsi il resta dans le logis de mes gens pour ce jour. Le lendemain^ s'étant entrevu avec les Pères, il fut reçu à la (leur) maison, d'où il n'est parti que pour sortir de cette ville »[18].

Le jour même où Charles IV traçait ces lignes (4 juin 1639), 459 le P. Général intimait au P. Cheminot l'ordre formel de quitter le duc et de se retirer à Besançon[19].

IV. — Aussi bien, le Saint-Siège venait d'être saisi de la cause. Le 18 juin, le pape Urbain VIII adressait à l'archevêque de Malines un bref dans lequel il flétrissait le second mariage de Charles IV, exhortait ce prince à reconnaître la duchesse Nicole pour sa vraie et légitime épouse, et le menaçait, s'il tardait à se soumettre, des peines prescrites par le droit canon. Quant au confesseur du duc, le souverain pontife voulait que l'on instituât un procès juridique pour savoir s'il avait conseillé cette détestable union. S'il était reconnu coupable, on devait s'assurer de sa personne, l'emprisonner ou du moins lui enlever le pouvoir d'entendre les confessions[20]. Le P. Guillaume de Waal, recteur du collège de Bruxelles, accompagné du P. Claude Maillard, fut chargé par l'archevêque de porter le bref du pape au duc de Lorraine, alors campé dans le voisinage de Sierck. Charles IV ne pouvant quitter son armée, remit au conseiller d'Etat Bousmard une lettre pour l'archevêque, dans laquelle il protestait de sa parfaite soumission au Saint-Siège. Le sieur Bousmard devait aussi exposer les raisons qui militaient en faveur de la nullité du premier mariage, et la bonne foi avec laquelle avait été contracté le second, sur la décision de personnages éminents et des hauts dignitaires ecclésiastiques du diocèse de Besançon[21]. En outre, par une attestation que nous avons déjà citée, le duc déclara que son confesseur n'avait coopéré en rien à son alliance avec la princesse Beatrix. Une autre lettre, très respectueuse pour l'autorité du souverain pontife, fut envoyée par l'intermédiaire du nonce de Cologne au cardinal Barberini[22].

460 De son côté, le P. Cheminot, dans un Mémoire adressé à Rome, s'efforçait de justifier sa propre conduite : le second mariage était un fait accompli quand il l'avait connu ; au même moment il voyait le duc dans la bonne foi, et l'archevêque consulté jugeait qu'il ne pouvait le quitter sans scandale. Au surplus, c'était d'après ses avis que Charles avait résolu de recourir au pape, et tous deux entendaient bien respecter la décision du Saint-Siège[23].

En effet, nous trouvons dans les papiers de la nonciature cette lettre adressée à Urbain VIII par le duc de Lorraine :

« Très Saint Père. Il y a longtemps que je désirois avec passion faire sçavoir à Votre Sainteté Testât des plus importantes affaires que j'aye, mais à cause de certains rapports qui m'avoient esté faicts de diverses parts, je n'osais en prendre l'hardiesse. Maintenant qu'en la personne du sieur abbé de Jendures, mon résident, il a plu à Votre Saincteté me donner des novelles asseurances de la continuation de ses bonnes volontez en mon endroit, bien qu'en mon particulier je n'en eusse jamais doubté, cela toutes fois m'a affermis dans la résolution de recourir, comme je fais par ces présentes, en toute confiance et toute humilité à sa bonté paternelle pour recevoir l'honneur de sa direction et de son assistence. Je luy envoyé à cet effect le R. P. Cheminot, de la Compagnie de Jésus, mon confesseur que j'ay choisi pour estre zélé à l'union des Princes souverains avec le Sainct-Siège et à mon bien spirituel, la suppliant très humblement de luy donner croyance en tout ce qu'il luy représentera de ma part, et de luy vouloir commettre ce qu'elle désirera de, moi sur le subject de cette dépesche. Et me confiant entièrement en la bonté, prudence et autorité suprême de Votre Saincteté, et que personne ne pourra près d'elle contre la vérité et mon bien, j'attendray l'honneur de ses responces pour m'y conformer avec autant d'obéissance et de ponctualité, que je suis, après luy avoir baisé en toute humilité les pieds, Très Sainct Père, votre très humble et très obéissant fils et serviteur. C. D. Lorraine »[24]

Cette lettre est du 24 mai 1639. Le P. Cheminot, chargé sans doute de la porter, ne partit pour Rome que vers la fin du mois de juin.

V. — Son voyage était fort mal vu des parents de Charles IV461 et spécialement du duc Nicolas-François. Celui-ci, ne pouvant l'empêcher, voulut du moins mettre en garde le P. Général contre les démarches insidieuses du confesseur [25]; la précaution n'était pas inutile, comme la suite le montrera.

Pour mieux réussir dans la défense d'une cause qu'il faisait sienne, Cheminot présenta aux professeurs du Collège romain deux cas de conscience dont il demandait la solution. L'un des deux, proposé sous les noms fictifs de Titius et de Bertha, était analogue mais non semblable à celui de Charles et de Nicole. Cependant l'intention du Père, s'il trouvait la réponse conforme à ses vœux, était de s'en servir auprès des consulteurs des Congrégations romaines. D'après un document que nous avons entre les mains, treize Pères, parmi lesquels le célèbre Jean de Lugo, répondirent unanimement que dans le cas proposé, le premier mariage était nul et le second valide ; et vraiment, le cas de Titius et Bertha, tel qu'il était rédigé, ne pouvait recevoir une autre solution : tout mariage où la liberté des conjoints est violentée par une crainte grave[26], est nul en thèse générale ; encore reste-t-il à prouver que dans telle hypothèse déterminée cette condition a bien été remplie. C'est ce que le P. Vitelleschi fit observer au duc Nicolas-François, qui s'était plaint des professeurs du Collège romain : « Le cas proposé, lui écrivait-il le 10 mars 1640, a été apporté ici de Besançon, déjà souscrit par un grand nombre de théologiens de premier mérite et rédigé de manière que tous les théologiens du monde l'auraient souscrit de même. Ils auraient donné une solution contraire si le cas avait été présenté avec toutes les circonstances du mariage de Son Altesse ; ce que feraient aussi les Pères du Collège romain, s'ils connaissaient les vrais noms des personnes et les autres circonstances »[27].

D'après un Mémoire du P. Jean Bouvet, le même cas de Titius et Bertha avait été proposé à trois théologiens Jésuites462 de la Province de Champagne[28]. Ils avaient répondu, suivant la doctrine commune, que le mariage était nul si les partis n'avaient pas donné leur consentement ; mais ils avaient ajouté que la connaissance de ce défaut et la déclaration de nullité appartenaient au juge compétent. Quant aux théologiens, disait le P. Bouvet, qui ont prononcé non seulement que le mariage était nul, mais encore que Titius pouvait en contracter un autre, ils n'appartiennent pas à la Compagnie et on ne doit pas la rendre responsable de leur opinion[29].

En attendant la décision suprême, Urbain VIII écrivit au duc de Lorraine qu'il avait pris connaissance des raisons alléguées par son confesseur en faveur de son prétendu mariage avec Beatrix de Cusance, et que, tout bien considéré, il ne pouvait approuver ce second mariage, contracté sans avoir demandé et obtenu la sentence de l'Eglise sur la validité du premier. C'est pourquoi le duc devait d'abord se séparer de Beatrix, non d'une manière fictive, mais dans les conditions qui lui seraient indiquées par l'archevêque de Malines. Puis la cause serait instruite par des prélats jouissant d'une haute considération dans leurs provinces. Et comme la duchesse Nicole y était surtout intéressée, elle serait citée à comparaître, afin de faire valoir ses droits par les personnes qu'elle aurait déléguées. Sa Sainteté terminait en exprimant l'espoir que Son Altesse accueillerait cette réponse comme sortie d'un cœur bienveillant et paternel, et qu'elle persévérerait dans ses sentiments de soumission au Saint-Siège[30].

VI. — L'affaire ainsi engagée, le P. Général tiendra ferme à ce que ses subordonnés ne s'en mêlent plus.

Le P. Cheminot partit de Rome dans les premiers jours d'octobre 1639, chargé par le Souverain Pontife d'une mission auprès de Charles IV, et muni d'un passeport où le cardinal Barberini le recommandait à la bienveillance des autorités ecclésiastiques et civiles[31]. Il n'en fut pas moins arrêté à 463 Nancy par l'ordre du gouverneur et confiné quelque temps au noviciat des Jésuites sous la garde d'un soldat. « On n'a saisi sur moi, écrit-il au P. Général le 24 décembre, aucun papier compromettant, mais seulement vos lettres patentes, le passeport, la réponse du Saint Père au duc de Lorraine et les cas de conscience souscrits par les Pères de Rome. J'ai remis ces papiers au capitaine des gardes, et le gouverneur les a tous envoyés à Paris d'où nous attendons un mot qui décidera de mon sort. Je ne regretterais pas une détention qui me serait plutôt agréable, si les affaires du sérénissime prince n'avaient pas à souffrir de ce retard. Quoi qu'il puisse m'arriver, j'espère dans la douce et aimable volonté de Dieu[32].

Ces paroles de résignation, que nous voulons croire sincères, allaient bientôt être démenties par les actes.

Tout d'abord, à la demande de Charles IV, le P. Général avait permis à Cheminot de rester auprès de lui, dans l'espoir sans doute qu'il aurait plus d'influence que personne pour le maintenir dans une sage docilité aux commandements du Pape[33]. Mais bientôt, sur les rapports peut-être erronés ou du moins exagérés, Urbain VIII manifesta une très vive irritation de ce qu'il apprenait des procédés de ce Jésuite dans lequel il s'était confié : il alla jusqu'à l'appeler « un méchant homme »[34], et dut s'en plaindre à Vitelleschi, car, à la date du 14 juillet 1640, celui-ci ordonnait au P. Cheminot « en vertu de la sainte obéissance » de ne plus parler à personne du mariage de son pénitent, de ne rien écrire, de ne rien faire à ce sujet ; il lui enjoignait en outre de rester à Luxembourg ou à Besançon et de ne pas s'éloigner de ces deux vilIes sans 464 sa permission expresse[35]. La lettre du P. Général trouva Cheminot à Bruxelles, où il reçut une seconde lettre qui lui renouvelait « sous peine d'excommunication » les mêmes défenses[36].

Ces mesures étaient d'autant plus nécessaires que Charles ne s'était point séparé de Beatrix. Il l'avait emmenée avec lui dans la capitale des Pays-Bas, exigeant du gouverneur, l'Infant Ferdinand, qu'elle y fût accueillie comme duchesse de Lorraine. Il espérait par là faire constater indirectement la validité d'une union que le Pape n'avait pas voulu reconnaître ; et il obtint sur ce point un commencement de satisfaction, car l'Infant ne souleva aucune difficulté sur la question d'étiquette[37]. Mais pendant que Mme de Cantecroix était l'objet de tous les égards à la petite cour de Bruxelles, l'archevêque de Malines communiqua au duc et à la princesse un monitoire du Saint-Office qui leur ordonnait de se séparer immédiatement et les menaçait d'excommunication en cas de refus[38]. En vain Urbain VIII, joignant la douceur à la fermeté, rappela-t-il à Charles IV les traditions catholiques de sa famille et ses propres promesses de soumission au Saint-Siège[39]. Le duc, insensible aux avertissements comme aux menaces, continua de vivre avec Beatrix. Le P. Cheminot protesta bien auprès du P. Général n'être pour rien dans une pareille résolution ; ne semblait-il pas pourtant l'approuver, quand il ajoutait qu'il lui était moralement impossible d'abandonner Son Altesse[40].

Mais Vitelleschi ne lui laissa point cette échappatoire : il lui renouvela l'ordre de quitter la Cour du duc de Lorraine, le 15 août et le 1er décembre 1641, et encore le 8 du même mois avec conseil de passer à un autre ordre religieux[41].

465 Cheminot trouvait toujours des raisons pour esquiver les injonctions : tantôt il prétendait n'avoir pas reçu les lettres, tantôt n'en avoir pas compris le sens, tantôt n'avoir pu surmonter l'opposition de Charles IV à son départ[42]. Vitelleschi voulut en finir et lui écrivit le 15 décembre : « Par mes lettres précédentes j'ai souvent prévenu V. R. de s'éloigner de la Cour et lui ai défendu, même sous peine d'excommunication, de s'occuper de la cause matrimoniale maintenant réservée au Saint-Siège. Cependant je n'ai rien obtenu, et, au grand scandale et à l'indignation des Pères de la Compagnie et de notables séculiers, V. R. ne cesse d'éluder, voire de mépriser mes ordres, aimant mieux vous en rapporter à des interprétations futiles qu'au sens très clair exprimé dans mes nombreuses lettres. Je vous commande donc, en vertu de la sainte obéissance et sous peine d'excommunication encourue ipso facto, non seulement de vous abstenir de tout ce qui aurait rapport au dit mariage, mais aussi de vous éloigner de la Cour, au moins deux jours après la réception de cette. lettre »[43]. Le P. Jacquinot, provincial de Champagne, fut chargé de remettre au P. Cheminot, en présence de témoins, la lettre du P. Général, afin que le coupable ne pût, cette fois, prétexter qu'il ne l'avait pas reçue. Et, de fait, le 2 février 1641, il en accusait réception. Quant à se soumettre, il ne le pouvait encore, disait-il : le duc ne lui avait pas permis de s'éloigner de sa personne, n'admettant pas que, sous prétexte de vœux de religion, un de ses sujets fût délié envers lui de l'obéissance naturelle et civile, surtout au préjudice de la justice et de l'innocence, car on ne manquerait pas de se prévaloir du départ du confesseur pour attaquer le second mariage[44].

Cette dernière considération ne pouvait toucher le P. Général, tout au contraire. Mais Charles IV voyait dans le maintien du Jésuite à son service une garantie de sa bonne foi ; aussi mit-il tout en œuvre pour le garder. « Mon Père, écrit-il au466 P. Jacquinot, j'ai été bien aise de recevoir de vos lettres... Quant à ce qui regarde le P. Cheminot et les avis que vous dites vous avoir été donnés contre lui par ceux qui me sont le plus affldés, je ne puis que je m'en étonne, cela ne pouvant venir que de ceux qui sont proches de ma personne, étant de la condition que vous les qualifiez, et par conséquent ils sont coupables d'avoir communication et intelligence avec vous qui êtes de France[45]. Et bien qu'il ne soit fort indifférent de quelle sorte de religieux je me serve, je veux croire néanmoins qu'en me laissant les moyens de faire continuer ledit P. Cheminot près de ma personne es fonctions propres de votre Compagnie, vous me donnerez occasion de persévérer en la sincère affection que j'ai toujours eu pour elle... [46]. Non content de prendre la défense de son confesseur auprès des Supérieurs, le duc de Lorraine le menaçait lui-même de châtiment s'il venait à se retirer. « Je vous avertis, lui écrivait- il de Worms le 24 mars 1642, que je ne peux le permettre pour de justes raisons, et que vous n'ayez à l'entreprendre ; autrement vous m'obligerez de vous mettre en arrêt, si bien que l'on apprendra à ne pas désobéir en chose que je commande »[47].

Le P. Vitelleschi, mis au courant de toutes ces tergiversations, ne se laissa point prendre à de vains prétextes ; il confirma ses ordres précédents et en pressa l'exécution[48].

VII. — Entre temps, Charles IV, plus docile aux remontrances d'Urbain VIII, avait fini par se séparer de la princesse de Cantecroix, et promis de ne plus vivre avec elle jusqu'à la sentence de l'autorité ecclésiastique. Fatigué aussi de sa vie errante, il avait songé à se réconcilier avec Louis XIII et Richelieu. Beatrix de Cusance, à l'instigation de madame de Chevreuse, l'y encourageait, espérant que le roi la reconnaîtrait comme légitime duchesse de Lorraine et 467 abandonnerait la cause de Nicole[49]. Au début de mars 1641, Charles IV partit pour Paris, où Louis XIII le reçut magnifiquement[50]. « Mon cousin, lui dit-il avec plus ou moins de sincérité, tout le passé est entièrement oublié ; je ne pense plus qu'à vous donner à l'avenir des marques de mon amitié »[51] Le duc de Lorraine ne manqua pas d'aller visiter la duchesse Nicole, mais il affecta de l'appeler sa cousine. « Eh ! monsieur, lui dit-elle, ne suis-je donc plus votre femme ? » Charles changea de discours et rompit bientôt la conversation[52].

Quand il s'agit de conclure un accord avec le roi, une de ses premières demandes fut qu'on voulût bien reconnaître la légitimité de son second mariage. On lui répondit que le Pape étant saisi de l'affaire, on ne pouvait intervenir dans une matière si délicate[53]. Par une convention du 21 mars, Charles IV promit « pour lui, ses successeurs et ayant cause, d'être à l'avenir, et pendant le cours de la guerre et pendant la paix, inviolablement attaché aux intérêts » de la France. Louis XIII consentit à le rétablir dans ses Etats « moyennant qu'il fît hommage du duché de Bar ». Les fortifications de Marsal seraient rasées ; les places de Clermont, Stenay, Jametz et Dun demeureraient en propriété au roi, qui conserverait également Nancy jusqu'à la paix générale. Le 2 avril, dans la chapelle du château de Saint-Germain, le duc fit serment solennel d'accomplir fidèlement le traité de Paris[54].

De retour dans ses Etats, Charles IV ne put résister aux larmes de Beatrix le suppliant de la produire en souveraine aux yeux des populations. Ils parcoururent ensemble la Lorraine, accueillis sur leur passage avec le plus chaleureux enthousiasme[55]. Le dimanche 2 juin 1641, le duc, après huit années d'absence, revint visiter Pont-à-Mousson. La réception du souverain, rapporte le P. Abram, « donna lieu à des 468 transports d'une telle joie de la part de toutes les classes de la société, que le récit en paraîtrait incroyable »[56]. Le recteur de l'Université, accompagné de trois docteurs en théologie, de deux docteurs en droit et des autres professeurs et officiers en grand costume, alla à la rencontre du duc, hors des portes de la ville, et Son Altesse, avant de se rendre à l'hôtel qu'on lui avait préparé, entra dans l'église du collège. Le vendredi suivant les élèves représentèrent un drame qui satisfit toute la Cour, et Charles accepta, avec les princes de son entourage, un goûter servi dans le réfectoire de la communauté[57].

VIII. — Ni l'expérience ni les revers n'avaient appris à Charles IV le respect de la foi jurée : quatre mois ne s'étaient pas écoulés depuis le traité de Paris qu'il pactisait de nouveau avec les ennemis de la France. Le châtiment ne se fit pas attendre. Des ordres furent envoyés à M. du Hallier pour occuper entièrement la Lorraine, et des instructions adressées à notre ambassadeur auprès du Saint-Siège pour soutenir les intérêts de la duchesse Nicole[58]. Déjà le duc Nicolas-François, réfugié à Vienne, avait provoqué les principales Cours de l'Europe à demander au Saint-Père de réprimer le scandale que son frère donnait à toute la chrétienté. L'insistance de Louis XIII et de Richelieu déterminèrent le Pape à prendre une décision qui ne pouvait être douteuse. Le 23 avril 1642, Urbain VIII fulmina contre le duc de Lorraine et Beatrix de Cusance une bulle d'excommunication qui leur fut notifiée par l'archevêque de Malines[59]. En vain Charles voulut-il protester contre la censure du Saint-Siège, qu'il déclarait contraire au droit canonique et attentatoire aux privilèges des ducs de Lorraine. En vain ordonna-t-il au procureur général de son Conseil souverain d'interjeter appel du Pape mal informé au Pape mieux informé[60]. Le Souverain Pontife 469 consentit à recevoir l'appel, mais à la condition que le duc se ferait relever de l'excommunication, et se séparerait de là princesse de Cantecroix, avant d'être admis à faire entendre ses raisons en cour de Rome[61].

Nous n'avons pas à nous occuper de ce procès ; il fut très long, car en 1654 seulement le tribunal de la Rote prononça la validité du mariage avec Nicole ; disons seulement qu'à cette époque le duc Charles IV n'était plus en bons termes avec Beatrix[62], et revenons au P. Cheminot.

Il n'avait pas obéi, nous l'avons vu, aux injonctions répétées du P. Général, et regardant l'autorité du duc de Lorraine comme une sauvegarde suffisante, il avait espéré que les menaces du premier supérieur de la Compagnie ne seraient pas poussées à l'extrême. En quoi il se trompait. Le P. Vitel- leschi et le Saint-Siège, ayant épuisé les moyens de persuasion et d'intimidation pour faire cesser un scandale public, eurent recours aux voies de rigueur. Cheminot fut excommunié. Mais qui oserait affronter la colère de Charles IV en signifiant à son confesseur l'acte pontifical ? Aucun officier public n'y consentirait. Un Jésuite de Worms, le P. Toccius Gérard, fut chargé de cette mission, et le 2 mai 1643 il pouvait annoncer au P. Général qu'elle avait été dûment remplie. « Le 27 avril, lui écrit-il, je reçus de notre R. P. Provincial avis d'intimer l'excommunication au P. Didier Cheminot, d'après les ordres de Votre Paternité. Je fus dans la stupeur. Je pensais aussi à la fureur du duc et de la princesse de Cantecroix. Je me suis cependant reproché ma lâcheté et je me suis dit : mieux vaut qu'un seul périsse que l'honneur de toute la Compagnie, au grand scandale des âmes. Le Père étant venu un instant au collège le 28 avril, je l'ai appelé dans ma chambre. Il ne pensait plus à l'exécution des menaces tant de fois réitérées. Je lui ai lu clairement et distinctement en présence de deux des Nôtres la formule de son excommunication : il l'a entendue 470 jusqu'au bout, puis il est sorti du collège, triste et abattu »[63].

Retranché du sein de l'Eglise, devenu pour ses frères et les fidèles un objet d'éloignement, le P. Cheminot rentra en lui-même ; il comprit ses illusions et sa faute. Le 14 septembre 1643, il fit sa soumission en manifestant le plus sincère repentir et se mit à la disposition du P. Général. Malgré le mal qu'il avait causé à la Compagnie et les outrages qu'il avait attirés sur elle, le P. Vitelleschi lui accorda son pardon, comme l'avait fait la Congrégation du Saint-Office. « Vous vous rendrez le plus tôt possible, lui écrivit-il le 24 octobre, à la maison professe de Gênes, que vous avez désignée vous- même, et en passant à Trente vous recevrez du P. Recteur, à qui j'en ai donné le pouvoir, l'absolution des censures. Que le Bon Jésus vous accompagne et vous accorde la persévérance dans la voie où vous êtes entré, à la grande consolation de tous »[64] A Gênes, l'enfant prodigue recevait, de son Père Général, de nouveaux encouragements. « Que Dieu soit béni qui vous arrache à la tempête pour vous conduire au port ! Il ne vous reste plus qu'à être fidèle aux inspirations divines, à votre bon propos, et à compenser par le zélé de votre perfection, selon l'esprit de notre Institut, les erreurs de votre vie passée [65]. Le P. Cheminot se montra docile à ces conseils, il s'abandonna désormais aux douceurs de la vie d'obéissance, et mourut à Pont-à-Mousson le 6 février 1664.


  1. Ces pages sont tirées du tome V de l'ouvrage du P. FOUQUERAY, sur La Compagnie de Jésus en France, actuellement sous presse. — Les lettres citées sans autre indication que les recueils d'où elles sont extraites, appartiennent aux Archives de la Compagnie de Jésus.
  2. Patentes du duc Charles IV nommant le P. Cheminot son confesseur, 25 maris 1637 (Campaniæ historia, t. I, n° 81).
  3. Lettre du P. Cheminot au P. Général1 (Campaniæ historia, t. I, n° 92)
  4. Lettre de Vitellesichi à Cheminot, 20 mai 1637 {Lugdun., Epistolœ Generalium, t. III.
  5. Lettre de Charles IV à Vitellesehi, 10 juillet 1637 (Lugdun., Epist. ad Generales, t. I). Lettre de Vitellesehi à Charles IV, 23 août 1637 (Gallia, Epistolœ Generalium ad externos, 1613-1672).
  6. Lettres de Charles IV à la duchesse Nicole, dans DES ROBERT, Campagnes de Charles IV, 1634-1638, p. 5 et pièces justificatives, p. 433-439.
  7. DOM CALMET, Hist. de Lorraine, t. III, p. 324. — Des Robert, Campagnes de Charles IV, pp. 238, 239, 375-385,
  8. D'HAUSSONVILLE, Hist. de la réunion de la Lorraine à la France, t. II, p. 2
  9. D'HAUSSONVILLE, ouvr. cité, p. 9&J&8. DIGOT, Hist. de la Lorraine, pp. 235, 273. Dom Calmet, Hist... de Lorraine, t. III, p, 342.
  10. Déclaration du duc de Lorraine, 22 juillet '1639 {Gall. Assist. Les confesseurs du Roy!). Le texte porte electus fuerit ; mais il ne peut être ici question de la déclaration du choix, puisque les patentes de nomination sont du 25 mars 1S37 ; il s'agit donc seulement de l'entrée en charge.
  11. Lettre de Charles IV à Vitelleschi, 15 janvier 163» (Epistolæ principum, t. IV).
  12. CRÉTINEAU-JOLY, Histoire de la Compagnie de Jésus, t. III, pp. 368, 369.
  13. Lettre de l'archevêque de Besançon à Vitelleschi, 14 août 1638 (Epistolæ Episcoporum) .
  14. Lettre d'un reclus de Besançon à Vitelleschi, 14 août 1638 (Francia, Epistolæ ad Generales, t. I).
  15. Lettre de M. Arnoult au P. Vitellescbi, 15 août 1638 (Lugdun., Epistolæ ad Generales, t. I, n° 81).
  16. Lettre du ,P. Général au P. Cheminot, 21 mai 16391 (Flandre-Belg., Epistolœ Generalium, i163i(M645!).
  17. Du même au même, 15 mars 16^S9 (Lugdun, Epistolœ Generalium. t. III).
  18. Lettre de Charles IV à VHellesfchi, 4 juin 163$ tCampan., Epistolœ ad Générales, t. I, n° 143),
  19. Lettre de Vitelleschi à Cheminot, 4 juin 1G3<9 (Lugd., Epistolæ Generalium, t. III). — Rien ne peut mieux donner idée des démarches inconsidérées du P. Cheminot que celle qu'il fit auprès de Pierre Fourier ; n'osa-t-il pas lui demander un témoignage favorable à la thèse de la nullité du premier mariage ? Le saint reconduisit non sans un douloureux étonnement. 'Cf. E. Longin, Deux études sur saint Pierre Fourier, p. 41-44.
  20. Bref d'Urbain VIII à l'archevêque de Malines, 18 'juin 1G39 (Cam- paniœ historia, t. I, n° %).
  21. Lettre du duc de Lorraine, 23' juillet 1G3® (Campaniœ historia% t. I, n° 105).
  22. Lettre du même à Barberini (Arch, vat., Colonia, n° 1% f. 131).
  23. Mémoire justificatif du P. Cheminot {Arch, vat., Nunz, di Francia, n° 79, f. il 2).
  24. Lettre de Charles IV au pape, 24 mai ÎJÎW (Arch, vat., Nunz. di Francia, n° 79, fol. 19"),
  25. Lettre du duc Nicolas-François au P. Général, 2 juillet 163# iCcan- paniœ historia, t. I, n° 99).
  26. Le cas (proposé aux docteurs du Collège romain et dont nous avons la copie (EBibl. nat,, fonds Dupuy, vol. 586, fol. 107, 108) commence ainsi :
    « Titius et Bertha, ambo ex gravi metu et cadtente in constantem viruna contraxerunt matrimonium... »
  27. Lettre du P. Général au duc Nicolas, 10 mars 164'0 (Epistolœ Generaliam ad externos, t. II).
  28. Lettre du P. Général au P. Jaoquinot, 20 octobre 164*1 (Campan., Epistolse Generalium, t. II).
  29. Mémoire du P. Bouvet au P. Général (Campaniæ historia, t. I, n° 106).
  30. Bref d'Urbain VIII au duc de Lorraine, 19 octobre 163UI ('Bibl. nat., fonds Dupuy, t. 586, fol, 1W).
  31. Arch, vat., Nunz. di Francita, n° 7% fol. 37).
  32. Lettre de Cheminot à Vitelleschi, 24 décembre l639 Campaniœ historia, t. I, n° 120.
  33. Lettre du P. Général au duc de Lorraine, 28 janvier 1640 (Gall., Epistolæ Generalium ad externos, 1613-1672).
  34. Nous connaissons le sujet de ce mécontentement par une lettre de Cheminot au P. Général. « L'abbé de Jandures a écrit ,au secrétaire par-
    « ticulier du duc de Lorraine : Le Pape me dit que le P. Cheminot estoit
    « un méchant homme, qu'il avoit produit une escriture que les Pères
    « Jésuites d'ici, auxquels il l'attribuoit, ne recognoissoient pas, pour en
    « avoir osté certaines clauses et restrictives qu'ils y avoient mises ;
    « qu'on croit qu'il s'estoit fait prendre affin que ces papiers fussent
    « veus ; qu'enfin qu'il s'estoit mocqué de luy. » De cette accusation Cheminot se défend énergiquement et ipar des raisons qui semblent plausibles. (Cheminot à Vitelles.chi, 6 juillet 1640, Campaniæ historia, t. I, n° 127.)
  35. Lettre du P. Général au P. (Cheminot, 14 juillet 1640 (Gall. Belg. Epistolœ Generalium, 1626-1641).
  36. Du même au même, 28 juillet 1640 (F land. -Belg., Epistolœ Gene- nalium, 1630-1643).
  37. D'HAUSSONVILLE, Hist. de la réunion de la Lorraine à la France, t. II, p. 110. — Dam Calmet, Hist... de Lorraine, t. III, p. 385.
  38. « Nouvelles de Rome », 1® mai et 16 septembre l'64'0 (Arch, des Affaires Etrangères, Rome, Correspondance, vol. 71, fol. 336-428).
  39. Brefs d'Urbain VIII au duc de Lorraine, 5 octobre 1640, 1er juin 1-641 (Rome, Bibl. Rospigliosi, t. 13).
  40. Lettres de Cheminot à Viteilleschi, 5 juin 1641, 2 février 1642 (Cam- panise historia, t. I, nos 142, 148).
  41. Lettres de Vitelleschi à Cheminot (Campan.f Epistolœ Generalium, t. II). Cheminot étant profiès, le pape seul avait le pouvoir de lte relever de ses vœux.
  42. Lettre de Cheminot à Vitelleschd, 14 août MMO (Campaniœ historia, t. I, n° 1321).
  43. Vitelleschi à Cheminot, 15 déoembre 1640 {Campan., Epistolœ Generalium, t. II).
  44. Cheminot à Vitelleschi, '2 février 1641 (Campanile historia, t. }, n° 150).
  45. Le P. Barthélémy Jacquinot était né à Dijon.
  46. Lettre de Charles IV au P. Jacquinot, citée dans une lettre de Cheminot à VitellescEl, 14 août 1642 (Campaniœ historia, t. I, n° 1490..
  47. Lettre de Charles IV à Cheminot, 24 mars 1642, publiée par Cré- tineau-Joly, Hist, de la Compagnie de Jésus, t. III, pp. 3&9, 370.
  48. Lettre de Vitelleschi à Cheminot, 5 avril 1642 (Flandre-Belg., Epistolæ Generalium, 1630-<1643).
  49. Digot, Histoire de la Lorraine, t. V, p. 2)93.
  50. GODEFROY, Le cérémonial français, t. II, p. 8O91.
  51. D'HAUSSONVILLE, Hist. de la réunion de la Lorraine à la France, t. II, p. 1»Q.
  52. D'HAUSSONVILLE, ouvr. cité, p. l'23; Dom Calmet, Hist... de Lorraine, t. III, p. 106.
  53. BAZIN, Hist. de France sous Louis XIII, t. IV, p. 268.
  54. Godefroy, Le cérémonial français, t. II, p. W212-%S4. 'Dom Calmet, Hist... de Lorraine, t. III, preuves, col. dxx-dxxiv.
  55. Bazin, Hist, de France sous Louis XIII, t. IV, p. 270.
  56. ABRAM, Histoire de l'Université de Pont-à-Mousson, p. 5l2|2i. ■57.
  57. Abram, ouvr. cité, p. 529, Cf. Martin, L'Université de Pont-à-Mousson, ip. 104.
  58. Dom Calmet, Hist... de Lorraine, t. III, p. 418.
  59. Bulle d'excommunication de Charles IV, 23 avril 1642 (Bibl. nat., fonds Dupuy, vol. 586, fol. 1213-2.1 6). Cf. Mercure français, t. XXIV, ann. 1642, p. 549.
  60. Appel du duc Charles IV de l'excommunication publiée contre lui (Bibl. nat., fonds Dupiiy, vol. ô8*, fol. 217).
  61. D'iHaussonville, Hist, de la réunion de la Lorraine à la France, t. II, pp. 144, 145; Digot, Hist, de la Lorraine, p. 30!6-3'07.
  62. Dom Calmet, Hist... de Lorraine, t. III, p. 485; Digot, Hist de la Lorraine,^ t. V, p. 31 6. Quand Charles IV fut devenu veuf de Nicole, Beatrix de iCu&anee, malade à l'extrémité, le supplia de l'épouser afin de pouvoir mourir femme légitime (Digot, t. V, p. 369).
  63. Lettre du P. Toccius Gérard au P. Vitelleschi, 2 mai 1643, citée par Crétineau-Joly, Hist. de la Compagnie de Jésus, t. III, p. 37'0.
  64. Lettre de Vitelleschi à Cheminot, 24 octobre 1643 tRhenania Superior, Epistolœ Generalium, 1621-1645i).
  65. Du même au même, 19 décembre 1643 (Rhenanm Superior, Epistolœ Generalium, 1621-1645).


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Notes explicatives
  1. Plus précisément, les notes, les liens hypertextes et les illustrations ont été rédigées ou définis par des non-spécialistes du domaine. Dans un contexte coopératif cette remarque est appelée à évoluer.
  2. Les places fortifiées de Phalsbourg et Lixheim ont été regroupées dans une principauté de 1629 à 1660.
  3. François Perrenot de Granvelle, comte de Cantecroix.
  4. Dans la Compagnie de Jésus, un socius joue un rôle de secrétaire général auprès d'un supérieur provincial.