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Orients et orientalismes dans les pays de langue allemande au XXe siècle 2012 Nancy

De Wicri Lorraine

Le colloque Orients et orientalismes dans les pays de langue allemande au XXe siècle, organisé par le Centre d'études germaniques interculturelles de Lorraine (CEGIL), est organisé à Nancy, les 31 mai et 1e juin 2012.

Présentation du colloque

Le CEGIL de Nancy a initié il y a quelques années, lors d’un premier colloque, une réflexion portant sur « L’Orient dans la culture allemande aux XVIIIe et XIXe siècles »[1].

Le but était d’interroger les représentations et perceptions de l’Orient dans les différents champs de l’activité intellectuelle, artistique, politique et religieuse des pays de langue allemande des Lumières au XXe siècle. Cette première réflexion se proposait en outre de mettre en évidence les spécificités des relations des pays de culture allemande avec l’Orient durant la période étudiée. Cet Orient demeurait pour l’Europe conservatrice, colonialiste et nostalgique du XIXe siècle, persuadée d’incarner la civilisation, le réceptacle de fantaisies confuses et contradictoires suscitées par l’inconnu ; mais il était aussi devenu l’objet de recherches scientifiques, soucieuses de le saisir au plus près dans sa diversité et ses contours encore souvent fluctuants. Source d’inspiration constante, l’Orient permettait à une Allemagne de plus en plus conquérante et dominatrice de s’affirmer, à côté de l’Angleterre et de la France, comme un centre des études orientales et de remplacer une vision unificatrice et fantastique par une approche à la fois plus nuancée et plus hétérogène.

Le colloque de 2012 aura pour but de cerner les conditions nouvelles dans lesquelles s’élaborent les visions, mais aussi les relations des pays de langue allemande avec les pays orientaux au cours du XXe siècle, alors que l’on assiste à la fin d’une Europe triomphante et au réveil de l’Asie, qui, désormais, ne se confond plus avec l’Orient. Pendant longtemps, l’Europe a essentiellement abordé les réalités étrangères à travers ses propres normes et ses codes ; mais son affaiblissement politique, économique et culturel a contribué à modifier durablement les relations et les échanges entre les cultures occidentales et orientales. Le Japon, modernisé sous l’ère Meiji, a développé depuis la fin du XIXe siècle sa puissance économique et militaire, conquérant ainsi une place centrale et peu à peu hégémonique en Extrême-Orient ; mais voici que, récemment, la Chine s’est « éveillée. Dans d’autres régions orientales, les peuples ont conquis leur indépendance, et une situation nouvelle a favorisé en même temps des flux migratoires et l’affirmation d’identités. Au XXe siècle, les Européens se sont donc trouvés confrontés à l’immensité, à l’extrême diversité et à la complexité d’un Orient pluriel. De l’Asie ils ont fait l’objet d’une quête spirituelle, révélatrice du malaise de la civilisation occidentale. Les créations artistiques et littéraires rendent compte de ces évolutions et les initient aussi : on songe par exemple à l’inspirante taoïsante perceptible dans Der Mann ohne Eigenschaften de Robert Musil qui se veut un homme sans caractéristiques particulières, comme tout sage taoïste, ou à Die drei Sprünge des Wang-lun d’Alfred Döblin (1912). La décolonisation en Afrique et ailleurs a fait naître des thèmes nouveaux dans la création artistique, l’immigration de populations « orientales » en Europe une littérature germano-turque par exemple en Allemagne, comme une littérature franco-maghrébine en France. Ces évolutions nouvelles ont donné une toute autre dimension à un orientalisme davantage fondé sur le partenariat et l’échange. Ce sont ces réalités nouvelles que le colloque « Orients et orientalismes dans les pays de langue allemande au XXe siècle » se propose d’explorer et d’analyser.

La réflexion s’organisera autour des enjeux politiques et religieux autant qu’esthétiques et scientifiques de ces relations.

Programme

À venir

Comité scientifique

À venir

Comité d'organisation

Voir aussi

Notes

  1. Sylvie Grimm-Hamen et Philippe Alexandre (éds), L’Orient dans la culture allemande aux XVIIIe et XIXe siècles. Nancy : Presses Universitaires de Nancy, 2007.