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Empreinte militaire en Lorraine (05-2014) Raphaël Tassin

De Wicri Lorraine
Ambrosio Précipiano et Antonio da Bergamo,

les deux premiers fortificateurs italiens en Lorraine (1545-1569).


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Auteur : Raphaël Tassin


Dans la seconde moitié du XVIe siècle et les premières décennies du XVIIe siècle, le nombre d’ingénieurs en fortification issus de la péninsule italienne s’est considérablement accru sur les territoires du duché de Lorraine, comme dans de nombreux autres états européens[1]. Ainsi associe-t-on, par exemple, le nom du napolitain Jean-Baptiste Stabili à la création de la Ville-Neuve de Nancy et aux remparts de Marsal[2], celui du milanais Orfeo Galeani, « lieutenant en l’artillerie de Sa Majesté Catholique »[3], à la construction de la porte de la Citadelle dans la capitale lorraine[4], ou bien celui de piémontais Hercule [Ercole] Negro aux fortifications de la saline de Dieuze[5]. Ce phénomène, préparé depuis de nombreuses décennies grâce aux liens que les ducs de Lorraine de la dynastie d’Anjou avaient commencé à nouer avec les territoires transalpins[6], ne s’est pourtant mis en place qu’au milieu de la décennie 1540, à cause des importantes évolutions survenues au niveau politique. Nous essaierons ici de comprendre comment ce dynamisme migratoire s’est mis en place et sous quelles formes il a pu se manifester.

LA MISE EN PLACE D'UN CONTEXTE FAVORABLE AU DÉBUT DES ANNÉES 1540

Le règne du duc Antoine (1508-1544) avait consacré un fort intérêt vis-à-vis de l’art, et plus largement de la civilisation italienne. En témoignent la construction du palais ducal de Nancy après le retour du souverain de la Quatrième guerre d’Italie et la réalisation d’œuvres emblématiques comme la Porterie du palais (1512)[7], la Fontaine du jardin ducal en marbre de Lombardie (1520)[8] ou la fresque commencée par Hugues de La Faye peu avant sa mort en 1539[9] et copiant – assez fidèlement – la Cène de Léonard dans le réfectoire du couvent des Cordeliers[10]. Cependant, à l’inverse de ce qui se passait à la même époque à la cour de France[11], Antoine n’a jamais fait directement appel à des artistes italiens pour ses projets artistiques, réservant ses commandes à des artistes exclusivement locaux comme le sculpteur Mansuy Gauvain ou les peintres Hugues de La Faye et Médard Chuppin.

Le second fait, décisif pour la suite, fut le mariage de l’héritier lorrain François – le futur mais éphémère duc François Ier – avec Chrétienne [ou Christine], fille de Christian II de Danemark et nièce de l’empereur Charles Quint[12]. L’union fut consacrée le 10 juillet 1541 à Bruxelles, car la jeune épouse avait été élevée par sa tante Marie de Hongrie, gouvernante des Pays-Bas. Chrétienne avait, très jeune, épousé en première noce le duc de Milan Francesco II Sforza, et était rapidement devenue veuve. Elle a cependant gardé jusqu’à la fin de sa vie des attaches et des intérêts dans le Milanais, passé sous le contrôle de son cousin Philippe II d’Espagne ; elle avait par ailleurs choisi de finir sa vie dans la petite ville de Tortona.

C’est en 1544-1545 qui les événements se nouèrent de manière favorable pour les Transalpins. Le 14 juin 1544, disparut le duc Antoine à l’âge de 55 ans. L’avènement du nouveau duc, François Ier, aurait pu augurer d’une nouvelle période de stabilité, mais la santé fragile du jeune souverain en décida autrement : ce dernier passa de vie à trépas après seulement 363 jours de règne, laissant le trône à son fils Charles [III], âgé de 2 ans. Malgré l’opposition d’un parti favorable à la France – menée par son beau-frère Nicolas de Vaudémont, évêque de Metz et futur duc de Mercœur –, la duchesse-mère réussit à se faire reconnaître régente, conformément au testament de son mari[13].

La menace française se fit de plus en plus précise et pressante du fait de l’opposition irrésolue entre Charles Quint et François Ier[14], ce dernier et son successeur Henri II considérant que la Lorraine avait en quelque sorte basculé du côté impérial. Dans l’obligation de s’imposer en tant que figure féminine et contestée à la tête du duché, préfigurant en quelque sorte la personnalité de Catherine de Médicis, Chrétienne de Danemark se lança dans une longue tournée de ses États qui la mena notamment jusqu’à Saint-Dié et La Bresse[15] et entreprit parallèlement une vaste entreprise de remise en défense des places fortes les plus importantes – Nancy et La Mothe. Profitant de ses liens d’une part dans le Milanais et d’autre part avec son oncle l’empereur, elle confia ces chantiers à deux Italiens.

AMBROSIO PRECIPIANO ET LES FORTIFICATIONS DE LA MOTHE

La premier de ces ingénieurs à intervenir en Lorraine fut Ambroise [Ambrosio] Precipiano, dès 1545[16]. Un autre, du nom de Balthasar Paduano, est également mentionné dans les archives, mais nous ne savons rien de plus sur lui[17]. D’origine gênoise, Precipiano, qui était sans doute apparenté à l’amiral et condottiere gênois Andrea Doria, travaillait alors pour le compte de Charles Quint en Franche-Comté[18]. Ce territoire était en effet une possession espagnole, et devait le rester jusqu’à sa conquête par Louis XIV en 1678.

Precipiano s’était occupé, à partir de 1541, des fortifications de la ville de Dole, capitale de la province et place stratégique dans la défense des possessions espagnoles comtoises[19]. Ce chantier ne devait d’ailleurs connaître d’achèvement qu’après sa mort en 1560[20]. L’ingénieur, qui se trouvait à proximité de la Lorraine, fut envoyé par Charles Quint auprès de sa propre nièce, laquelle avait besoin des lumières d’un ingénieur expérimenté.

Les comptes de la cour de Lorraine pour les années 1545-1546 attestent ainsi de plusieurs sommes d’argent délivrées à « Ambroise cappitaine de la fortiffication du conté de Bourgongne et ingenieulx de Dolle »[21]. Il semble que celui-ci ait d’abord et avant tout eu un rôle de conseil et d’inspection des fortifications déjà existantes, et qu’on attendait surtout de lui qu’il en améliorât l’efficacité par des interventions ponctuelles. Cela transparaît dans l’énumération des rémunérations : « pour avoir vacqué à la visitation des places fortes de Monseigneur le Duc » (23 janvier 1546)[22], « pour ses peines d’avoir visité aucune places et pays de Monseigneur […] principalement à La Mothe » (27 mars 1546)[23]. Ce n’est probablement que dans un second temps qu’il fut chargé de restructurer la citadelle de La Mothe. Le 5 novembre 1547, il reçut une somme d’argent « pour ses peines d’avoir esté au lieu de La Mothe et au Pont à Mousson pour les fortiffications d’icelles places »[24].

On ignore quelle put être l’ampleur de son intervention sur les remparts mussipontains mais en revanche son intervention à La Mothe est connue de manière indirecte. Bien que le tracé des fortifications édifiées selon le projet de Precipiano n’existent plus, ayant été d’une part reconstruites à la fin du XVIe siècle par l’ingénieur Florent de Belleau, et d’autre part mises à bas durant la guerre de Trente Ans après le siège de 1644-1645[25]. On conserve cependant, dans le fonds d’Architettura militare de l’Archivio di Stato de Turin un dessin des années 1570 qui nous fournit quelques renseignement sur l’état des remparts au milieu du siècle[26]. Le projet représenté sur cette feuille fut probablement conçu par l’ingénieur Fer[di]nando Vitelli, « Gentilhomme de Savoie » et architecte militaire qui fut ensuite chargé par la République de Venise de fortifier la ville de Corfou à partir de 1577. Celui-ci fut payé par Charles III en 1573 pour des interventions dans lesquelles on croit pouvoir inclure l’élaboration d’une campagne de remaniement des défenses de La Mothe, mais qui ne fut jamais réalisée[27]. En filigrane des sept bastions à orillons projetés, en couleur jaune, se distinguent le tracé préexistant ainsi que des bastions plus petits que l’on peut aisément interpréter comme ceux de Precipiano. Comme dans le cas de Dole, et comme il devait le faire aussi à Gray à partir de 1551[28], on s’aperçoit que l’ingénieur gênois n’a aucunement envisagé de rendre ces places d’une forme régulière selon les modèles idéaux diffusés par les traités de cette époque. Au contraire, faisant preuve de pragmatisme, il s’est adapté au tracé de la ville telle qu’elle se trouvait alors. La forme des bastions, dotés d’orillons courbés et non droits, ne constitue pas une originalité puisqu’elle se retrouve de manière très fréquente à l’époque, à la Vieille-Ville de Nancy, à Dinant, ou bien encore en Italie à Arezzo, Florence ou Pise.

Il est probable que Precipiano ne resta que quelques mois en Lorraine avant de reprendre le chemin de la Franche-Comté, laissant sans doute à des maçons et ingénieurs locaux le soin de terminer ce qui avait été entrepris. En effet, l’inauguration du bastion Montroland à Dole en 1547 ne put se faire en présence de l’Italien, puisque l’on y avait fait apposer une inscription dédicatoire :

QVO.TEMPORE.A.CAROLO.CAESARE.COMITE.BVURGVNDIAE.GERMANI.A.PRECIPIANO.EIVS.PRAEFECTO.HI.LAPIDES.SVBACTI.SVNT.[29]

Quoi qu’il en soit, le mouvement venait de s’amorcer. Ayant sans doute répondu efficacement aux souhaits de la duchesse, Precipiano joua en quelque sorte le rôle d’avant-garde pour les ingénieurs fortificateurs transalpins auxquels l’État lorrain fit appel ensuite.

ANTONIO DA BERGAMO

Parallèlement à la consolidation de La Mothe, Chrétienne de Danemark lança également une vaste campagne de fortification à Nancy[30]. Le nom de celui à qui fut confiée la supervision de ce chantier de longue haleine nous est connu par les registres des comptes ducaux : il s’agit d’Antoine de Bergame, ou Antonio da Bergamo. Il est nécessaire de ne pas le confondre avec l’un de ses homonyme, Antonio Ferramolino da Bergamo, qui fut l’un des principaux ingénieurs actifs dans la péninsule italienne dans la première moitié du XVIe siècle – on lui doit, entre autres, l’arsenal de Venise, les fortifications de Messine, Palerme ou encore Raguse [Dubrovnik][31]. L’origine lombarde d’Antonio nous laisse supposer que c’est à cause de son séjour à Milan que la duchesse de Lorraine fit appel à lui, soit qu’elle avait déjà eu affaire à lui et connaissait ses compétences en termes de poliorcétique, soit qu’un de ses contacts resté dans le Milanais a joué le rôle d’intermédiaire entre eux. En tout état de cause, Charles Quint n’est, cette fois, pas forcément intervenu directement.

Malgré tout, le premier chantier d’Antonio se déroula en 1552. On lui demanda, devant l’urgence et l’imminence de la campagne française du roi Henri II – le « voyage d’Allemagne », de consolider les défenses de la capitale. Ensuite, progressivement durant tout le troisième quart du siècle, la courtine médiévale jalonnée de tours, héritée des règnes précédents, fut remplacée par une enceinte bastionnée plus moderne et efficace. C’est d’abord le sud et l’ouest de la ville qui furent concernés : la barbacane Saint-Nicolas, qui protégeait l’accès méridional de la cité nancéienne depuis le duc Antoine[32], fut substituée par un bastion à orillons qui prit le nom « d’Haussonville », celui du gouverneur de la place[33]. L’angle sud-est de la cité fut légèrement décalé et fut dès lors défendu par le bastion « de Vaudémont », baptisé ainsi en l’honneur du co-régent. Cela permit le dégagement d’un grand espace qui fut d’abord nommé « Rue Neulve », puis Place de la Carrière[34]. Sa forme allongée et sa proximité avec le palais ducal le destina à l’organisation des fêtes et des tournois, comme en témoigne notamment les gravures – un peu plus tardives – de Jacques Callot et Claude Déruet. À l’emplacement de la tour du Bourget, en haut de l’actuelle rue du Haut-Bourgeois, Antonio éleva le bastion « de Danemark », nommé ainsi en l’honneur de sa commanditaire. Les remparts proprement dits furent refaits à partir de 1567, grâce aux subsides exceptionnellement accordés par les États généraux[35].

Il semble qu’Antonio ait terminé sa vie en Lorraine sans plus jamais reprendre le chemin de sa terre natale. Il mourut vers 1569, sans voir le complet achèvement de sa tâche. Un autre Antonio est recensé en terres ducales quelques années plus tard, mais qui n’a rien à voir avec le précédent, puisqu’il était seulement militaire : en 1587, il reçut une somme d’argent « que Son Altesse lui octroy[a] en considération du bon debvoir qu’il a[vait] faict devant Jametz »[36], à l’occasion du fameux siège où s’était aussi illustrés d’une part Jean Errard et de l’autre Orfeo Galeani[37].

L'APOGÉE DE LA FORTIFICATION TRANSALPINE EN LORRAINE : LA CRÉATION DE LA VILLE-NEUVE DE NANCY

Sans doute serait-il trop ambitieux de vouloir dresser un panorama exhaustif de la production défensive de tous les architectes fortificateurs qui suivirent. Mentionnons simplement, en guise de conclusion, ceux qui intervinrent dans le cadre de ce que l’on peut considérer comme l’un des plus grands projets urbanistiques de la Renaissance : la création d’une seconde enceinte fortifiée au sud de la ville médiévale de Nancy, que l’on devait bientôt appeler Ville-Neuve[38].

Il semble peu probable que Charles III ait eu le projet de cette extension dès sa prise de pouvoir effective en 1559-1560, comme on le pense depuis longtemps sur la base d’un dessin conservé également à l’Archivio di Stato de Turin[39]. Il n’est pas incongru de penser que ce projet qui, outre une seconde enceinte au sud de la première, prévoyait aussi une citadelle pentagonale à l’ouest, fut conçu par Ercole Negro. Celui-ci, avant de passer au service du roi de France Henri IV – il devait fortifier plusieurs place en Dauphiné notamment – avait participé à la fortification de Turin et avait été rémunéré pour plusieurs ouvrages au service du duc de Lorraine : en 1587, il avait ainsi reçu des gages pour avoir été occupé au sujet des « fortiffications de la ville de Nancy »[40]. Plusieurs de ses projets furent en outre dotés de cette forme pentagonale qui en fait presque sa signature. Un second dessin, beaucoup plus approximatif et schématique dans la forme des îlots, le tracé des rues et l’étendue même de la ville, est conservé à la Bayerische Staatsbibliothek de Munich[41]. Représentant sans doute un projet de restructuration ou une sorte d’état d’avancement des travaux vers 1590, plutôt qu’une première idée de Ville-Neuve, il est attribué aux frères Pagliaro [ou Paleazzo], ingénieurs piémontais au service des Habsbourg[42]. Pour autant, les travaux de Léon Mougenot ont montré que la Ville-Neuve de Nancy – pour ce qui s’agit de ses fortifications, telles qu’elles ont effectivement été réalisées – est l’œuvre du napolitain Jean-Baptiste Stabili, qui devait plus tard obtenir d’Henri II le titre de « mathématicien, intendant général des fortiffications des païs de Son Altesse et conseiller guerre » eu égard à « la fidélité et suffisance d’iceluy, [qu’il a] bien monstré et faict paroistre, tant aux fortiffications de Marsal et aultres places qu’en d’aultres affaires où il a esté employé » et en considération de la « grande assurance de feue ladicte Altesse [Charles III] » à son égard[43].

L’arrivée et la longue présence des fortificateurs italiens à Nancy et en Lorraine est donc le fruit conjugué de la volonté de Chrétienne de Danemark de protéger les places les plus importantes du duché tout en assurant sa position à la tête du petit état et des liens politiques et familiaux qu’elle sut utiliser pour mettre ses projets à exécution. Cette tradition s’est encore perpétuée de manière indirecte jusqu’à la fin du XVIIe siècle puisque des architectes et entrepreneurs valsésians comme Michele et Pietro Betto – les frères de Giovan Betto – furent eux aussi des artisans de la remise en état des fortifications de Nancy, Thionville ou Sarrebrück, mais cette fois sous les ordres d’un français, Vauban[44].

NOTES

  1. Voir par exemple Marino Viganò, « Ingegneri militari bolognesi all’estero nel XV e XVI secolo », in Crocevia e capitale della migrazione artistica : forestieri a Bologna e bolognesi nel mondo, a cura du Sabine Frommel, Bologne, Bononia University Press, 2010, p.291-307.
  2. Léon Mougenot, « Recherches sur le véritable auteur des fortifications de la Ville-Neuve de Nancy », Mémoires de la Société d’Archéologie lorraine, 1860, p.181-254
  3. Compte du trésorier des guerres pour l’année 1590, cité par Léon Mougenot, art. cit., p.192.
  4. Dom Calmet estime dans sa Notice de la Lorraine que la Ville Neuve de Nancy fut réalisée selon les « desseins dressés par le colonel Orphée de Galean, mort devant Canise [Nagykanizsa] en Hongrie, très-excellent mathématicien » (Dom Augustin Calmet, Notice de la Lorraine […], 2ème édition, Lunéville, Chez Mme George, 1840, tome 2, p.135), mais son épitaphe décrit Galeani comme Nanceianae Veteris Urbis Munitorem. N’étant pas arrivé en Lorraine avant 1590, on ne peut raisonnablement lui attribuer que la porte de la Citadelle (1598).
  5. Archives Départementales de Meurthe-et-Moselle (A.D. 54), B 1208. Sur Ercole Negro, voir François De Dainville, « Les activités de l’ingénieur piémontais Ercole Negro en France (1566-1597) », Armi antiche. Bolletino dell’Accademia di San Marciano, 1972, p.133-185.
  6. René Ier était devenu roi de Naples en 1435 par héritage de la Jeanne II et avait dû mener bataille sur le terrain napolitain contre Alphonse le Magnanime. René II avait voulu récupérer – sans succès – le royaume angevin et était ensuite devenu Capitaine général de la République de Venise. Quant à Antoine, il avait participé à plusieurs reprises aux campagnes d’Italie sous les ordres de Louis XII et François Ier. Voir Amedeo Feniello, « Naples dans l’aventure italienne », in Le Roi René dans tous ses États, sous la dir. Jean-Michel Matz et Élisabeth Verry, Paris, Éditions du Patrimoine/Centre des monuments nationaux, 2009, p.99-123 ; René De Vienne, « René II et Venise, 1480-1483 », Le Pays lorrain, 58ème année, 1977, p.135-145 ; Dom A. Calmet, Histoire de la Lorraine […], Nouvelle édition, tome V, Antoine Leseure, 1752, p.473-474. En complément, voir également Hubert Collin, « Les royaumes qui se dérobent : gloires et chimères du Sud chez le roi René Ier d’Anjou et ses descendants, les ducs de Lorraine, de 1435 au XVIIIe siècle », Le Pays lorrain, 106ème année, vol.90, n°4, décembre 2009, p.291-302.
  7. Raphaël Tassin, « La migration et la diffusion des motifs de trophées d’armes de l’Italie vers la France au début du XVIe siècle », in Cahiers de l’ornement, actes des séminaires du Collègue de France, sous la direction de Pierre Caye et Francesco Solinas, en préparation.
  8. A.D. 54, B 1039.
  9. Henri Lepage, « Quelques notes sur des peintres lorrains des XVe, XVIe et XVIIe siècles », Bulletin de la Société d’Archéologie lorraine, tome 4, 1853, p.5-104.
  10. Jean-Jacques Lionnois, Histoire des villes vieille et neuve de Nancy, depuis leur fondation jusqu’en 1788 […], Nancy, Haener, 1805, tome 1, p.112 : « Enfin dans le réfectoire du Monastère, on apperçoit dans le fond au côté méridional, une Cène qui en occupe toute la largeur. Elle a été peinte à l’huile sur un mur enduit de chaux et de sable par le grand Léonard de Vinci, né à Vinci en Toscane en 1443, et mort à Amboise en 1519. » Un relevé de cette fresque a été effectué par Charles Cournault en 1881 et est actuellement conservé dans le fonds du Musée lorrain de Nancy.
  11. Léonard de Vinci, Domenico da Cortona, Rosso Fiorentino ou Francesco Primaticcio en sont les personnalités les plus célèbres.
  12. Sur Chrétienne de Danemark voir Émile Duvernoy, « Chrétienne de Danemark, duchesse de Lorraine », Mémoires de la Société d’Archéologie lorraine, volume 74, 1936, p.163-313 et Jacqueline Carolus-Curien, Pauvres duchesses. L’envers du décor à la cour de Lorraine, Metz, Serpenoise, 2007, p.91-103.
  13. Jacqueline Carolus-Curien, op. cit., p.95.
  14. La construction à partir de 1545 de la forteresse de Vitry-le-François, en remplacement de la ville de Vitry-en-Perthois détruite par les armées impériales en 1544, en est l’une des illustrations
  15. Jacqueline Carolus-Curien, op. cit., p.97-98.
  16. Voir Philippe Bragard, Dictionnaire biographique des ingénieurs des fortifications. Pays-Bas espagnols, principauté de Liège, Franche-Comté, 1504-1713, Namur, Les Amis de la Citadelle de Namur, 2011, entrée « Ambrosio Precipiano », p.177.
  17. Qualifié « d’ingénieur et fortificateur », il reçut « 168 frans 9 gros, pour les dépens qu’il a soutenus venant d’Italie par deça ». Voir « Comptes du trésorier général de 1544-1545 », cité dans Léon Mougenot, art. cit., p.200.
  18. Raphaël Tassin, « Les premiers architectes italiens en Lorraine et le rôle fondamental de la Franche-Comté espagnole », Travaux 2012 de la Société d’émulation du Jura, 2013, p.217-230.
  19. Les archives concernant la fortification de Dole sont conservées aux Archives départementales du Doubs (A. D. 25, B 1877-1928). Voir Jules Gauthier et Julien Feuvrier, Les Fortifications de Dole, Extrait du Compte rendu du LVIIIe Congrès Archéologique de France de Besançon, 1891, Caen, Henri Delesques, 1894. Cf. aussi Jean Richard, « Les conséquences de la définition d’une frontière : les travaux de fortifications en Bourgogne et en Franche-Comté de 1493 à 1559 », Publication du centre européen d’études burgondo-médianes, n°22, 1982 (actes des rencontres de Mayence, 2-4 octobre 1981), p.39-46.
  20. Jules Gauthier et Julien Feuvrier, op. cit., p.30.
  21. A. D. 54, B 1078, f°CXXX recto.
  22. Idem.
  23. Ibidem, f°CXXX verso.
  24. A. D. 54, B 1082, f°IIIIXXIII recto.
  25. Philippe Martin, Une guerre de Trente Ans en Lorraine. 1631-1661, Metz, Serpenoise, 2007, p.282-287. Voir aussi Raphaël Tassin, « Symbolique et réemploi des ruines : réflexions à partir du cas de la Lorraine après la guerre de Trente Ans », in Les Ruines. Entre destruction et construction de l’Antiquité à nos jours, sous la direction de Karolina Kaderka, Rome, Campisano editore, 2013, p.119-127.
  26. Archivio di Stato di Torino, Architettura Militare, vol. I, f° 65 : « La Motta ». Voit Jean Charles, « L’enceinte urbaine et le château de La Mothe-en-Bassigny. L’apport des plans de l’Architettura Militare de Turin », Lotharingia, t. XII, 2004, p.159-207 (en part. p.181-186).
  27. A. D. 54, B 1161.
  28. A. D. 25, B 1929-1954.
  29. « Sous le règne de Charles, empereur, comte de Bourgogne germanique, ces pierres ont été élevées par A. Precipiano son envoyé ».
  30. Françoise Boquillon, Catherine Guyon, François Roth, Nancy. 1000 ans d’histoire. Du bourg castral à la communauté urbaine, 3ème édition actualisée, Nancy, éditions Place Stanislas, 2010, p.81-82.
  31. Guido Tadini, Ferramolino da Bergamo. L’ingegnere militare che nel ‘500 fortificò la Sicilia, Bergame, Poligrafiche Bolis, 1977. Voir aussi la thèse en cours d’Anita Ruso, Les influences architecturales au cours des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles dans la ville de Dubrovnik, sous la dir. Sabine Frommel, École Pratique des Hautes Études.
  32. La Ville révélée. La renaissance d’une capitale, Catalogue de l’exposition de Nancy, 1er février-31 août 2013, sous la direction d’Alain Barbillon et René Elter, Villers-lès-Nancy, La Gazette lorraine, 2013.
  33. Les vestiges de la barbacane Saint-Nicolas et du bastion d’Haussonville sont aujourd’hui visibles dans les sous-sol du musée des Beaux-Arts de Nancy.
  34. Antoine Beau, « La création de la "Neuve rue" de la Carrière à Nancy en 1567 », Le Pays lorrain, 85ème année, vol. 85, n°1, 1988, p.25-41.
  35. Léon Mougenot, art. cit., p.204.
  36. A. D. 54, B 1210.
  37. Raphaël Tassin, « Les premiers architectes italiens », art. cit., p.226.
  38. Voir La Ville révélée, op. cit.
  39. Archivio di Stato di Torino, Architettura militare, vol. III, f°60. Françoise Boquillon, Catherine Guyon, François Roth, op. cit., p.81.
  40. A.D. 54, B 1210.
  41. Bayerische Staatsbibliothek (Munich), Cod. Icon. 141, f°122 r.
  42. Natividad Planas, « La frontière et les îles : l’archipel baléare à l’époque moderne », in L’historien en quête d’espaces, actes du colloque de Clermont-Ferrand (2002), sous la direction de Jean-Luc Fray et Céline Pérol, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise-Pascal, 2005, p.293-313 (p.305).
  43. A.D. 54, B 79. Voir Léon Mougenot, art. cit., p.217.
  44. Entres autres documents, voir A.D. 54, 3 E 2393, année 1674, marché du 12 juin 1674 (pose des armoiries royales françaises sur les bastions de la Vieille-Ville de Nancy) et A.D. 57, 3 E 7555, marchés des 4 et 18 février 1690 (fortifications de Thionville). Voir également Charles Hiegel, « Du nouveau sur l’architecte italien Jean Betto (1642-1722) en Lorraine », Lotharingia, tome XVIII, 2013, p.217-226.


  Pour citer cet article :
Raphaël Tassin - Ambrosio Precipiano et Antonio da Bergamo,

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