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Empreinte militaire en Lorraine (02-2015) Pierre Labrude

De Wicri Lorraine
Les hôpitaux militaires américains érigés dans les provinces de l'Est pendant la période de la Communication Zone et de l'intégration à l'OTAN. À quoi ont-ils servi ? Qu'en reste-t-il aujourd'hui ?


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Auteur : Pierre Labrude


Lorsqu'à l'automne 1967 les dernières installations dont l'Armée américaine bénéficie en France sont restituées à notre pays - c'est le terme officiel -, et que les personnels qui en étaient chargés quittent la France dans le cadre de la décision du général de Gaulle de retirer la France des structures intégrées de l'OTAN, les Américains abandonnent un nombre considérable d'infrastructures, pour l'essentiel très récentes et donc modernes, bien construites, faites pour durer au moins cinquante années et remarquablement équipées. Parmi ces infrastructures, figure un ensemble d'hôpitaux répondant aux caractéristiques ci-dessus, ensemble auquel s'ajoute un petit nombre d'établissements anciens qui ont été totalement rénovés et éventuellement agrandis.

Avant d'envisager l'histoire américaine et française de ces hôpitaux[1], un développement sera consacré à deux questions dont la réponse échappe à la plupart de nos concitoyens - surtout presque un demi-siècle après le départ des Américains - et qui justifie l'existence de ces établissements : que fait l'Armée américaine en France dans les deux décennies qui suivent la Seconde Guerre mondiale ? Pourquoi des hôpitaux militaires américains en territoire français ? Cette réponse n'était pas donnée au moment de la présence de l'US Army sur notre sol, car certains des accords qui justifiaient cette existence étaient secrets ; elle ne l'a pas été à la suite de leur départ, ni ultérieurement, et seuls les quelques historiens qui s'intéressent à ce sujet en connaissent les éléments.

LES RAISONS DE LA PRÉSENCE MILITAIRE AMÉRICAINE EN FRANCE APRÈS 1945[2]

Contrairement à une idée très répandue et que la décision du général de Gaulle semble accréditer, la présence de l'Armée américaine en France n'est pas la conséquence de la création de l'OTAN. L'US Army est présente dans notre pays à la demande du gouvernement des États-Unis dans le cadre d'une ligne de communication, devenue ensuite ligne de communication et de logistique. La création d'une telle ligne, en vue de ravitailler l'armée américaine en Allemagne et même en Autriche, est envisagée dès 1945. Elle revient à l'ordre du jour en 1947 avec la naissance de la Guerre froide et aboutit à l'accord Bidault-Caffery du 16 février 1948 qui, sans l'indiquer explicitement, permet la création d'une telle ligne, et qui constitue l'initiation et le fondement juridique des accords qui sont conclus ultérieurement. Georges Bidault[3] st alors ministre des Affaires étrangères, et Jefferson Caffery, ambassadeur des États-Unis en France.

La signature du traité de l'Atlantique nord, le 4 avril 1949, et l'organisation qui en découle, l'OTAN, puis la conclusion de l'accord Pleven-Bruce du 27 janvier 1950 relatif au Programme de défense mutuelle, ménagent également la possibilité de cette création qui intervient officiellement quelques mois plus tard. La constitution de la ligne de communication entre les ports français de l'Atlantique et les départements lorrains en vue d'accéder à l'Allemagne est le fait de l'accord Parodi-Bruce du 6 novembre 1950. La logistique étant placée sous la responsabilité des Américains dans l'OTAN, la ligne de communication devient aussi une ligne de logistique.

Les buts de cette ligne étant la communication vers l'Allemagne et le ravitaillement des armées qui sont susceptibles d'y combattre, il faut envisager le parcours des blessés en sens inverse, c'est-à-dire depuis l'Allemagne vers les ports français de l'Atlantique où ils seront embarqués sur des navires hôpitaux. À cette époque en effet, la décennie 1950-1960, les avions transcontinentaux gros porteurs n'existent pas. À cette fin, l'Armée américaine demande la création sur la ligne de communication d'un ensemble d'hôpitaux d'infrastructure, c'est-à-dire construits "en dur" et donc permanents, correspondant à une capacité de 15.000 lits. Dans l'attente de la définition d'un modèle hospitalier standart et de la construction de ces établissements, l'US Army et l'US Army Air Force in Europe (USAFE) - présente en France plus tardivement et essentiellement dans le cadre de l'OTAN - décident d'utiliser temporairement des hôpitaux pré-existants ou d'autres bâtiments, à l'issue d'une très importante mise à niveau technique et "hôtelière".

LES DEUX GÉNÉRATIONS D'HÔPITAUX MILITAIRES AMÉRICAINS

Dans un premier temps, l'US Army installe de petits hôpitaux dans des casernements : caserne Maginot à Verdun (Thierville-sur-Meuse en réalité) où siège le commandement du secteur avant de la ligne (Adsec), et caserne Lariboisière à Fontainebleau où se trouve le quartier général des forces alliées du secteur Centre Europe (AFCENT).

Ce bâtiment de la caserne Maginot, à deux étages dont un mansardé (figure 1), était auparavant une infirmerie construite au tout début du XXe siècle. L'Armée américaine y installe d'abord un dispensaire comportant dix lits, puis elle y entreprend d'importants travaux de transformation et d'extension qui dotent l'hôpital du chauffage central, d'un ascenseur, d'une salle d'opération moderne, d'un restaurant et d'un système d'appel pour les malades. Un service d'ophtalmologie et un de neuropsychiatrie sont installés. La partie technique comporte un service de radiologie, une pharmacie, des bureaux, des salles de garde et une salle de conférence. Les patients externes et ambulatoires sont traités dans un autre bâtiment de la caserne. Le médecin-chef est un major du Medical Corps[4].

Fichier:Empreinte militaire en Lorraine (02-2015) Pierre Labrude - bâtiment de la caserne Maginot.jpg
Figure 1 : le bâtiment de la caserne Maginot qui abritait le premier hôpital américain (état actuel, photographie P. Labrude, prise en 2011 avec l'autorisation de l'officier supérieur adjoint du 1er régiment de chasseurs).

Cet hôpital est mis en œuvre par le 42nd Field Hospital, c'est-à-dire le 42e hôpital de campagne, en tant qu'hôpital de garnison. Les malades et blessés nécessitant des traitements spécialisés ou chirurgicaux sont évacués sur l'hôpital de La Chapelle Saint-Mesmin près d'Orléans ou vers les hôpitaux d'Allemagne.

L'US Army crée en effet un grand hôpital moderne dans un ancien séminaire ayant servi ensuite de sanatorium, à La Chapelle Saint-Mesmin, à quelques kilomètres à l'ouest d'Orléans où est installé le quartier général de la Communication Zone ; elle remet en état l'ancien hôpital Aufredi de la Marine nationale à La Rochelle où se situe la base arrière de la ligne (Basec). Elle crée enfin des hôpitaux dans des constructions légères à Vassincourt[5](Meuse, non loin de Bar-le-Duc) et à Bussac-Bédenac (à l'extrémité sud du département de Charente-Maritime).

Pendant ce temps, entre 1950 et 1953, les structures de commandement de l'US Army installées en Allemagne élaborent un modèle d'hôpital destiné à être construit partout en France ainsi qu'en République Fédérale d'Allemagne, créée le 25 mai 1949. Il s'agit d'un établissement d'un peu moins de 1000 lits, constitué de pavillons à un étage, parallèles et reliés par leur milieu au moyen d'un couloir central qui leur est perpendiculaire. Ce couloir médian en croise un autre, parallèle aux bâtiments d'hospitalisation et qui joint les extrémités avant et arrière de l'établissement. Ces extrémités correspondent au service des entrées et à l'administration dans la partie avant et au service de la restauration dans la partie arrière (figure 2).

Fichier:Empreinte militaire en Lorraine (10-2014) Pierre Labrude - bâtiments de l'ancien hôpital.jpg
Figure 2 : vue aérienne de l'hôpital Jeanne d'Arc de Dommartin-les-Toul à l'époque américaine (collection P. Labrude). L'avant de l'hôpital est en bas de la photographie.

Le choix d'un plus ou moins grand nombre de pavillons d'hospitalisation de part et d'autre du couloir central permet la modulation du nombre des lits. Dans notre région, la capacité initialement prévue est de 1000 lits à Verdun et à Vassincourt, et de 500 lits à Toul et à Vitry/Marolles, soit 3000 lits[6]. Ces prévisions ne seront pas respectées et la capacité totale des quatre établissements réalisés s'élèvera à environ 2500 lits. De nombreux dessins et plans sont publiés dans le bulletin médical du commandement américain en Europe[7]. L'hôpital Jeanne d'Arc de Dommartin obéit exactement à ce plan (figure 3). Il en est de même pour l'hôpital Desandrouins à Verdun.

Fichier:Empreinte militaire en Lorraine (02-2014) Pierre Labrude - développement au sol Jeanne d'Arc.jpg
Figure 3 : développement au sol de l'hôpital Jeanne d'Arc montrant les bâtiments annexes construits à la périphérie, dont le château d'eau (XXIII) (plan américain, collection P. Labrude). Le bâtiment XIV accueille le service des entrées et l'administration.

La construction ultérieure de pavillons supplémentaires aux extrémités est prévue dans le but de faire passer la capacité de certains hôpitaux à 1500 lits. C'était le cas pour l'hôpital Jeanne d'Arc où certains murs d'extrémité des bâtiments III et XIII sont plus minces que normalement afin de faciliter les éventuels travaux de percement du futur couloir dont l'encadrement est visible à l'intérieur. Presque tous les services annexes sont installés dans des pavillons spécifiques à la périphérie de l'hôpital dans une vaste emprise[8](figures 4 et 5).

Fichier:Empreinte militaire en Lorraine (02-2014) Pierre Labrude - chaufferie Desandrouins.jpg
Figure 4 : la chaufferie de l'hôpital Desandrouins, état actuel (photographie P. Labrude).
Fichier:Empreinte militaire en Lorraine (02-2014) Pierre Labrude - entrerpôt Desandrouins.jpg
Figure 5 : l'entrepôt de l'hôpital Desandrouins, état actuel (photographie P. Labrude). C'est le réemploi après aménagement d'anciens hangars du terrain d'aviation qui occupait auparavant les lieux.

La localisation définitive de ces établissements fait l'objet de difficiles discussions entre le commandement des troupes américaines et son Service de santé, puis avec le gouvernement français qui décide en dernier ressort des emplacements. Au total l'essentiel du programme[9] présenté est accepté par la France, deux sites ayant cependant été refusés, l'un en région parisienne sans doute à cause de la densité des villes et de la population, et l'autre dans l'agglomération bordelaise, vraisemblablement pour des raisons similaires et peut-être aussi en raison de l'important programme demandé par l'Armée de l'Air américaine (USAFE). Cependant, certaines réalisations acceptées et entreprises subiront un changement d'ampleur, et d'autres ne seront pas menées à leur terme. C'est le cas dans notre région pour l'hôpital de Vassincourt[5] qui est resté inachevé avec seulement une capacité de 200 lits.

Tous ces hôpitaux de l'US Army[10] sont construits entre 1953 et 1960. Ils sont localisés à Verdun, Vassincourt, Dommartin-les-Toul, Marolles-Frignicourt (Vitry-le-François), Chanteau (non terminé) et Maisonfort, tous les deux à Orléans, Chinon, Poitiers (dit "hôpital de Châlons", similaire à Marolles) et Croix-Chapeau (Aigrefeuille d'Aunis, près de La Rochelle). Ces réalisations entraînent la suppression des hôpitaux temporaires installés à proximité, comme celui de Verdun (figure 1). Ceci n'est cependant pas vrai à Orléans où les hôpitaux neufs connaissent d'autres usages et où celui de La Chapelle est utilisé jusqu'au départ de l'US Army en 1967.

Deux de ces hôpitaux sont baptisées par les Américains : celui de Verdun du nom de Desandrouins, officier français ayant participé avec distinction à la Guerre d'indépendance des États-Unis et ayant été décoré de l'Ordre de Cincinnatus, et celui de Toul du nom de Jeanne d'Arc, qui est celui du quartier de cavalerie qui occupait auparavant le site, les Américains ayant une grande affection pour notre héroïne nationale.

LES USAGES AMÉRICAINS DE CES ÉTABLISSEMENTS

La capacité théorique des hôpitaux réalisés dépasse de beaucoup les besoins des effectifs américains présents en France, même lorsqu'ils atteignent le maximum autorisé par le gouvernement de notre pays, et même en comptant les familles. Comme par ailleurs leurs localisations ont été choisies, au moins partiellement, en fonction des besoins du commandement américain, ces infrastructures sont partiellement, voire totalement, employées en tant que casernes avec une partie réduite dévolue à l'hôpital et en particulier à la maternité (il y a en effet mensuellement plusieurs dizaines de naissances dans ces hôpitaux). Le nombre de lits ouverts est compris entre 50 et 100, et le reste est "en sommeil" comme disent les militaires, et utilisé à d'autres fins : casernement, bureaux, et surtout école et lycée, comme cela a été prévu dès la réalisation des plans. Ceci est particulièrement net à Dommartin-les-Toul où le bâtiment I-IA (figures 3, 6 et 7) comporte un ensemble de salles de classe et toutes les installations annexes (bureaux, sanitaires, etc.) ainsi qu'une grande salle destinée aux manifestations et une cour de récréation. En revanche ceci n'est plus visible à Verdun en raison de la destruction de cette partie de l'hôpital au moment de son intégration au Centre hospitalier de Verdun.

Fichier:Empreinte militaire en Lorraine (02-2015) Pierre Labrude - porte d'entrée Jeanne d'Arc.jpg
Figure 6 : la porte d'entrée originelle et les fenêtres des classes du bâtiment scolaire de l'hôpital Jeanne d'Arc, état actuel (photographie P. Labrude).
Fichier:Empreinte militaire en Lorraine (02-2015) Pierre Labrude - couloir de l'ecole.jpg
Figure 7 : un des couloirs de l'école de l'hôpital, placé latéralement et non médialement, état actuel (photographie P. Labrude).

À Toul, plus exactement Dommartin-les-Toul, l'hôpital Jeanne d'Arc est inauguré le 30 août 1957. En 1958, seulement 50 lits sont ouverts avec une capacité d'expansion rapide à 200. À ce moment, où son homologue de Verdun n'est pas terminé, sa zone d'activité médicale et chirurgicale, obstétricale et pédiatrique s'étend aux garnisons proches comme Nancy, mais aussi plus lointaines, comme Vitry-le-François et Trois-Fontaines[11]. L'ouverture de l'hôpital Desandrouins et la création de Verdun Medical Service Area modifient l'organisation touloise. En 1960, la partie hospitalière dispose seulement d'un service de chirurgie générale, de radiologie et de médecine interne. À ce moment, l'emprise de l'établissement, 56 hectares, accueille d'autres unités [12] que celles du Medical Corps (60th General Dispensary et 57th Field Hospital) : 510th et 525th Engineer Company, B Company du 97th Engineer Battalion[13], 514th et 72nd Transportation Company[14], 4005th Labor Service Company (Service polonais du travail qui participe à la garde des installations), éléments de la 64th Military Police Company disposant d'un chenil, école (Elementary School) et, au moment de la Crise de Berlin, en 1961, lycée en raison de l'accroissement des effectifs. Enfin, le 80th Ambulance Train est affecté dans l'hôpital, le train stationnant en gare de Toul. Comme à Verdun, l'important espace disponible permet la création d'une chapelle, d'abord à l'intérieur des locaux puis dans un bâtiment séparé édifié pour elle, d'un snack-bar, d'un Post-Exchange (le célèbre PX), d'un bowling et de plusieurs terrains de sport. Certains bâtiments de l'hôpital et le terrain sont utilisés par l'école de pontage du 97th Engineer Battalion (Construction)[15]. La construction des ponts a sans doute lieu dans Bridge Street dont l'extrémité se trouve en face de l'entrée de l'hôpital du côté de la route de Villey-le-Sec.

À Verdun, l'hôpital Desandrouins est inauguré le 18 octobre 1958, et une très belle photographie aérienne en est publiée dans le bulletin médical de l'armée américaine en Europe[16]. En 1960, il apparaît qu'il est mieux doté que Jeanne d'Arc, donc plus important, ce qui est logique compte tenu de sa localisation dans la ville siège de l'Adsec. Il comprend les services de chirurgie générale, médecine interne, neuropsychiatrie, gynécologie-obstétrique, pédiatrie et ophtalmologie. En tenant compte de ces services médicaux et de tous les autres qui y sont installés : chapelle, bibliothèque, école et lycée avec internat, poste, snack-bar, l'occupation des locaux correspond à une petite moitié des bâtiments[17]. L'emprise offre aussi un gymnase (figure 8) et un terrain de golf avec neuf trous. Les installations accueillent en même temps la 26th Transportation Company et la compagnie de commandement du 32th Engineer Group (figure 9) dont dépend le 97th Engineer Battalion stationné caserne Maginot à Thierville, ainsi qu'à Étain, Vassincourt et Toul.

Fichier:Empreinte militaire en Lorraine (02-2015) Pierre Labrude - gymnase.jpg
Figure 8 : le gymnase de l'hôpital Desandrouins, état actuel (photographie P. Labrude).
Fichier:Empreinte militaire en Lorraine (02-2015) Pierre Labrude - bureaux.jpg
Figure 9 : le bâtiment abritant les bureaux du 32th Engineer Group dans l'enceinte de Desandrouins Caserne à Verdun (photographie 97th Engineer Battalion, avec l'autorisation permanente d'emprunts du responsable du site, M. Donald M. Ricks). On notera en noir l'insigne de l'Arme du Génie américain dont l'origine est la Porte Chaussée de Verdun.

L'importance de l'établissement s'accroît. En effet, le 1er juillet 1962 est créé le 819th Hospital Center[18],qui regroupe les hôpitaux de la Communication Zone dans six sections, dont quatre dans notre pays, l'une d'entre elles ayant son siège à Verdun : Verdun Medical Service Area auquel sont attachées les unités médicales stationnées dans les garnisons américaines de Vitry-le-François, Trois-Fontaines, Toul, Metz et Verdun. L'ensemble constitue le 319th Station Hospital qui est placé sous le commandement du médecin-chef de l'hôpital Desandrouins. En 1964, le personnel sanitaire comporte 87 officiers et sous-officiers, 372 personnels du rang et 100 civils, soit 559 personnes. À ce moment, l'importance de l'hôpital s'est encore accrue, le nombre des services a augmenté avec la création d'une banque de sang, d'un laboratoire de chimie clinique, d'un secteur d'électrocardiographie et d'un service dentaire, et 100 lits sont ouverts.

Si l'essentiel des hôpitaux reçoit ainsi un usage hospitalier minimal, il en est cependant trois auxquels d'autres emplois sont dévolus : celui de Vassincourt5, très petit puisqu'inachevé, n'a qu'un secteur hospitalier très réduit. Le camp de Vassincourt est essentiellement une annexe à usage de casernement du grand dépôt de munitions installé dans la forêt de Trois-Fontaines. Une compagnie du 97th Engineer Battalion (Construction) y stationne en permanence et contribue aux travaux qui sont effectués dans la zone-vie et dans le dépôt. De plus, au moment de la Crise de Berlin, le renforcement des moyens militaires dans la région aboutit au stationnement temporaire d'une compagnie du 69th Signal Battalion. Bien que le camp soit fermé le 30 juin 1966 par une décision d'origine américaine et qui n'a rien à voir avec celle du gouvernement français, les installations ne sont cependant restituées à la France qu'en même temps que toutes les autres, c'est-à-dire en 1967.

Le quatrième hôpital militaire américain de la grande région Est est construit à Marolles-Frignicourt, à côté de Vitry-le-François, où il est associé à un dépôt sanitaire18. Réalisé selon le plan habituel, l'hôpital est cependant de petite dimension puisqu'il ne comporte que quatre bâtiments d'hospitalisation, ce qui lui donne donc une capacité d'environ 300 lits, inférieure à ce qui était initialement prévu (500 lits). De ce fait le bâtiment des entrées, dans lequel se trouvent les locaux administratifs, ne comporte qu'une seule aile. La partie correspondant aux cuisines et à la restauration est comme d'habitude à l'arrière, cependant que les bâtiments annexes comme la chaufferie ou la salle de sports se trouvent répartis à la périphérie. La route nationale 4 longe le terrain militaire sur lequel les bâtiments sont construits et qui a été divisé en deux parties : l'une pour l'hôpital et l'autre pour le dépôt sanitaire, qui est relié à la voie ferrée Paris-Strasbourg. Vers le milieu, face à la porte d'entrée créée à l'origine des installations, se dresse le château d'eau, puisque tout établissement américain important comporte un forage, un tel château d'eau et une station d'épuration des eaux. Le dépôt est inauguré, "dédicacé" selon la terminologie américaine, en avril 1960, ainsi que le rappelle une plaque présente dans l'établissement.

L'hôpital ne fonctionne pas en tant que tel, mais seulement en qualité de dispensaire mis en œuvre par des personnels du 16th Field Hospital pour les besoins de la garnison locale et de celles de Brienne-le-Château, une grande base aérienne de maintenance de l'US Army[19], et celle de Châlons-sur-Marne, comportant en particulier des installations pétrolières20. Les bâtiments sont occupés par la 591st Medical Ambulance Company qui assure les évacuations sanitaires au profit de toutes les installations de l'Est de notre pays, par la 505th Medical Holding Company qui s'y entraîne, et par la 70th Transportation Company.

Quand l'Armée américaine quitte la France, toutes ces installations doivent être restituées à notre pays pour le 1er avril 1967. Cela ne sera toutefois pas le cas pour les hôpitaux, en raison de leur usage partiel en qualité d'école ou de lycée, et aussi du désir, sans doute tacite, des deux parties - et certainement de M. Pompidou à qui incombe cette question des restitutions comme nous allons le voir -, de laisser l'année scolaire se terminer le moins difficilement possible pour les familles et les enfants. C'est ainsi que les derniers écoliers scolarisés à Toul iront ensuite à Verdun avant de poursuivre leurs études en Allemagne, principalement à Kaiserslautern qui est la garnison américaine proche de notre pays où ont été transférées beaucoup d'unités et d'installations. C'est pourquoi ces hôpitaux ne sont remis à la Direction centrale du Génie que pendant l'été : le domaine de Dommartin-les-Toul le 16 juin 1967, celui où est situé l'hôpital Desandrouins le 25 juillet, Vassincourt le 11 août et Marolles le 29 juin[20].

LES USAGES FRANÇAIS DES HÔPITAUX AMÉRICAINS

Étant militaires par nature, toutes les installations américaines, et celles des autres armées, principalement de l'Armée de l'Air canadienne[21], sont affectées au ministère des Armées dont le titulaire est M. Messmer. Cependant la liquidation de ces biens dépend d'une mission placée sous la responsabilité du Secrétariat général de la Défense nationale, c'est-à-dire du Premier ministre, M. Pompidou, qui a demandé que les hôpitaux soient conservés en état de fonctionnement afin de pouvoir être utilisés en tant que tels en raison des importants besoins hospitaliers de notre pays. Certains établissements proches des villes et tous très récents apparaissent en effet comme potentiellement intéressants. Dans notre région, c'est le cas pour les ensembles présents à Dommartin-les-Toul et à Verdun à condition de ne pas les démanteler à l'occasion du départ de leurs occupants. Il faut indiquer en effet que les Américains ont la capacité juridique d'enlever, de détruire ou de rendre inutilisables tous les matériels démontables comme les systèmes de chauffage, les cuisines ou les installations sanitaires, obérant gravement tout réemploi des locaux.

M. Messmer conserve pour les besoins de son département ministériel les deux hôpitaux d'Orléans, celui de Vitry/Marolles et celui de Croix-Chapeau, ce dernier en partage avec la Protection civile. Les installations d'Orléans-Chanteau et de Vitry-Marolles sont attribuées au Service de santé, cependant que celles d'Orléans-Maisonfort échoient à l'Armée de Terre. Toutes trois appartiennent toujours au domaine militaire et sont encore utilisées.

Tous les autres hôpitaux sont transférés à l'Administration des Domaines en vue de leur cession à d'autres ministères ou à tout acheteur privé, les préfets recevant l'ordre d'essayer de trouver des acquéreurs. A l'exception de l'hôpital du camp militaire de Bussac, constitué de baraquements, tous les autres ensembles, ayant transité par le ministère des Affaires sociales, dont les titulaires successifs sont MM. Jeanneney puis Schumann, sont acquis par les centres hospitaliers des villes correspondantes ou les centres hospitaliers régionaux (CHR) les plus proches, où ils sont appelés à être efficacement utilisés pendant plusieurs décennies, voire encore de nos jours. Ces centres hospitaliers doivent passer deux marchés, l'un avec l'Armée américaine pour les installations démontables et l'autre avec le ministère des Affaires sociales, en partenariat avec celui des Finances pour les bâtiments et les terrains. C'est ainsi par exemple que le Centre hospitalier régional de Nancy acquiert à Dommartin les installations démontables bien avant le reste des infrastructures de l'hôpital Jeanne d'Arc, devenant ainsi propriétaire entre autres installations d'une chaufferie et de salles de bains dans des locaux qui ne lui appartiennent pas, et dans lesquels son personnel ne peut en principe pas pénétrer, ceux-ci étant par ailleurs gardés par l'Armée et la Gendarmerie[22].

À l'issue de leur achat, une rénovation de ces établissements est réalisée, même s'ils sont récents. En effet, leur ouverture a eu lieu en 1957-1958 et la construction des bâtiments techniques s'est terminée un peu plus tard, vers 1960. Par ailleurs une adaptation à leur nouvel usage et un rééquipement complet sont nécessaires.

Envisageons donc le devenir de ces établissements lorrains et champenois. Le département de la Meuse comporte deux hôpitaux. À Verdun, l'hôpital Desandrouins, d'une capacité de 1000 lits, devient en 1972 un hôpital psychiatrique rattaché au centre hospitalier général de la ville. À cette occasion des bâtiments sont abattus et ces transformations ne laissent en place qu'une petite moitié de l'ensemble initial, du côté de l'entrepôt et de la ville[23]. Je ne connais pas les raisons de cette opération qui apparaîtront lors d'une étude complète de l'histoire de l'établissement, qui reste à effectuer. La partie subsistante de l'hôpital (figure 10) est toujours en service actuellement.

Fichier:Empreinte militaire en Lorraine (02-2015) Pierre Labrude - côté détruit Desandrouins.jpg
Figure 10 : l'espace correspondant au côté détruit de l'hôpital Desandrouins, et, au fond, l'ancien couloir médian, état actuel (photographie P. Labrude).
Fichier:Empreinte militaire en Lorraine (02-2015) Pierre Labrude - bâtiment principal Vassincourt.jpg
Figure 11 : le bâtiment principal de Vassincourt dans son état actuel (photographie P. Labrude).

À Vassincourt, l'hôpital inachevé est immédiatement acquis par l'Association des parents et amis d'enfants inadaptés de la Meuse (ADAPEIM) pour en faire un institut médicopédagogique. Il l'est toujours en 2015, sous l'autorité de la Caisse d'allocations familiales de la Meuse et l'ensemble des bâtiments en dur laissés par l'US Army est totalement occupé et remarquablement entretenu[5] (figure 11).

Il n'existait qu'un seul hôpital américain en Meurthe-et-Moselle, celui de Dommartin-les-Toul, appelé Jeanne d'Arc et d'une capacité théorique de 1000 lits. Dès l'annonce du départ des troupes américaines, il fait l'objet d'un projet d'acquisition par le CHR de Nancy qui doit faire face à d'importants besoins dans l'attente de la fin de la construction du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Brabois, et cet achat ne doit constituer qu'une "opération tiroir" destinée à fournir des locaux pendant quelques années. Il n'en est rien en réalité et l'hôpital est utilisé pendant plus de quatre décennies en accueillant des services spécialisés qui n'existent pas à Nancy. Il n'a toutefois jamais été ré-employé complètement et certains locaux sont restés dans l'état où l'US Army les a laissés en déménageant en 1967 (figures 12 et 13).

Fichier:Empreinte militaire en Lorraine (02-2015) Pierre Labrude - cage d'escalier.jpg
Figure 12 : une cage d'escalier dans un bâtiment inutilisé par le CHR de Nancy et donc resté dans l'état où l'ont laissé les Américains (photographie P. Labrude).
Fichier:Empreinte militaire en Lorraine (02-2015) Pierre Labrude - salle de bain.jpg
Figure 13 : une salle de bain jamais réutilisée depuis 1967, état actuel (photographie P. Labrude).

Ayant énormément servi au CHR, Jeanne d'Arc ne ferme ses portes qu'en 2011, non pas victime de son état ou de sa vétusté, même si bien sûr sa conception date de plus d'un demi-siècle, mais cependant de son âge, et surtout de son éloignement de Nancy - une vingtaine de kilomètres -, de sa capacité trop importante et des constructions neuves réalisées à Brabois.

À Marolles, le Service de santé militaire occupe l'ensemble du site. Il y installe trois établissements. L'hôpital, qui est récent, est maintenu dans l'état général où le laissent les Américains et, après avoir subi une adaptation aux besoins français, est conservé en qualité d'hôpital "en sommeil", c'est-à-dire entretenu en permanence et prêt à être mis en activité en cas de mobilisation. Pour sa part, le dépôt médical est partagé, selon les pratiques du moment, entre une pharmacie générale et un magasin général. Ces deux établissements sont transférés en 1968 depuis Sainte-Menehould où ils avaient été créés en 1950 dans l'ancien quartier de cavalerie Valmy. La pharmacie consacre son activité à tout ce qui est de nature médicamenteuse avec sa réglementation particulière, et le magasin à l'ensemble du matériel et des dispositifs non pharmaceutiques. En 1987, ces deux fonctions sont réunies dans un seul établissement, nommé "Établissement central de ravitaillement sanitaire" qui y fonctionne encore de nos jours[24].

L'hôpital reste donc "en sommeil" pendant plusieurs décennies, "réveillé" de temps à autre pour une durée de quelques jours à l'occasion d'un exercice par la convocation de personnels qui y sont affectés. Je l'ai fréquenté à plusieurs reprises. À Noël 1999, sa toiture est fortement endommagée par la tempête de vent qui ravage notre région. Comme sa mission a cessé par suite de la refondation de nos armées et que le coût de sa réparation serait important, il est décidé de détruire les parties les plus endommagées et les moins utiles. Cette déconstruction intervient en 2004, cependant que le château d'eau est abattu en janvier 2006[25]. Il ne reste donc plus aujourd'hui de cet hôpital que le bâtiment des entrées avec son aile administrative et un ancien bâtiment d'hospitalisation. Le premier doit se trouver dans un état très proche de celui où l'ont laissé les Américains, ce qui, sur le plan patrimonial et historique, serait très intéressant à étudier (figure 14). Le second a fait l'objet d'une très importante réhabilitation.

Fichier:Empreinte militaire en Lorraine (02-2015) Pierre Labrude - bâtiment des entrées et administration.jpg
Figure 14 : l'ancien bâtiment des entrées et de l'administration, et, à l'extrême gauche, le bout du seul ancien bâtiment d'hospitalisation subsistant à Marolles, état actuel (photographie P. Labrude, prise au cours d'une visite avec l'autorisation du directeur de l'établissement).

QUELLE EST LA SITUATION EN 2015 ?

Comme indiqué ci-dessus, tous les hôpitaux ex-américains ont rendu d'importants services à la collectivité depuis leur remise en service, et, si certains sont encore utilisés, d'autres sont maintenant fermés, plusieurs ont subi des démolitions et transformations cependant que l'un d'eux, celui de Poitiers, a totalement disparu. De ces différents ensembles relevant du secteur hospitalier public, seul l'hôpital Jeanne d'Arc de Dommartin-les-Toul a intégralement, ou presque, conservé son allure originale car rares ont été les bâtiments abattus et les constructions ajoutées. Mais il est aujourd'hui fermé, placé en gardiennage, et son avenir est sombre, à côté d'une zone commerciale qui risque de s'étendre à son détriment. Et, si l'hôpital est intact, le terrain ne présente plus aucune ressemblance avec ce qu'il était en 1967 ! Il en est à peu près de même à Vassincourt où l'ensemble jamais achevé par l'US Army est complètement utilisé. Mais, comme il ne ressemble pas à un hôpital américain et qu'il a été rénové et repeint (figure 11), rares sont ceux qui peuvent identifier son origine.

Aussi ne reste-il donc que les établissements que l'Armée a ou avait conservés. La plus grande partie de l'hôpital de Marolles/Vitry-le-François a été abattue comme ceci est indiqué plus haut. Le bâtiment d'hospitalisation qui a été conservé, maintenant isolé, a été excellemment rénové mais il est méconnaissable par rapport à son état antérieur d'autant qu'il a perdu son environnement normal.

Bien que n'étant pas dans la région et se trouvant donc hors sujet ici, les deux ensembles situés à Orléans méritent quelques mots. Faisant toujours partie du domaine militaire utilisé, ils n'ont, comme déjà indiqué, jamais servi d'hôpital. Celui de Chanteau, que je n'ai pas vu depuis plusieurs années, doit encore se trouver dans un état acceptable, mais son avenir dépendra de son usage. Il reste celui d'Olivet-Maisonfort qui est depuis longtemps utilisé en tant que casernement et qui est actuellement celui du 12e régiment de cuirassiers ; il était, la dernière fois que je l'ai vu, dans un état exceptionnel de conservation et d'entretien. Sous le nom de Quartier Valmy, il est sans contestation possible le plus beau de tous ses homologues civils et militaires (figure 15). Ses toits rouges, qui y contribuent, ne sont cependant pas d'origine.

Fichier:Empreinte militaire en Lorraine (02-2015) Pierre Labrude - quartier Valmy.jpg
Figure 15 : l'ancien hôpital de Maisonfort devenu le quartier Valmy, état actuel (photographie fournie à l'auteur par le 12e régiment de cuirassiers).

CONCLUSION

Presque cinquante années après le départ de l'Armée américaine de notre sol, les hôpitaux qu'elle a utilisés ou fait réaliser - et qui ont été construits pour durer cinquante ans -, ont pour beaucoup d'entre eux bien servi à la collectivité hospitalière française. Mais ils sont aujourd'hui en cours de disparition par fermeture ou par démolition. Les deux seuls à être restés dans leur état primitif, Toul et Vassincourt, sont l'un fermé et l'autre méconnaissable. Deux des trois qui sont restés militaires n'ont pas changé. Enfin, celui qui avait été saccagé, Croix-Chapeau, est en pleine renaissance.

Au total, les trois plus intéressants se trouvent à Dommartin-les-Toul, à Olivet et à Aigrefeuille d'Aunis. Comme il est tout à fait impossible d'en faire des musées, pour toutes sortes de raisons, il serait satisfaisant, au minimum, de faire réaliser, pendant qu'il en est encore temps, une campagne de photographies comme les services régionaux de l'Inventaire général du patrimoine en font. Il faut associer cette campagne à une opération de conservation des plans, comme il en existe encore des milliers dans un état de conservation qui les rend tout à fait utilisables par les chercheurs, à condition de les manipuler avec précaution, en les faisant déposer dans des services d'archives officiels, comme les archives départementales ou les conservatoires d'architecture. Dans le cas contraire, dans quelques décennies, il ne restera rien de cet immense ensemble qui avait été réalisé, de 1953-1954 à 1960 pour la défense de l'Europe occidentale, dans le cadre d'une organisation, l'OTAN, pour la création de laquelle notre pays, en son temps, avait ardemment milité[26].

NOTES

  1. Les infirmeries des camps et dépôts ne sont pas envisagées ici. Pour leur part, les hôpitaux des bases aériennes ne font l'objet que d'une mention. En effet, en 1967 les bases américaines (et canadiennes) sont transférées à l'Armée française, et aucun de leurs hôpitaux n'est utilisé par le milieu civil.
  2. Pottier O., Les bases américaines en France (1950-1967), L'Harmattan, Paris, 2003, introduction et chapitre 1, p. 11-58.
  3. Garrett P.-F., "Bidault (G.A.)", dans : Yvert B., Premiers ministres et présidents du Conseil depuis 1815, collection tempus, Perrin, Paris, 2007, p. 597-602.
  4. « U.S. Army Hospital Verdun », Medical Bulletin of the United States Army in Europe, 1956, vol. 13, n° 3, p. 72. Il s'agit ici de l'hôpital installé à l'intérieur de la caserne Maginot. Ce bulletin est disponible en ligne sur le site de la Stimson Library.
  5. 5,0, 5,1 et 5,2 Labrude P., Une empreinte militaire de la période de la Communication Zone en Meuse : les établissements médico-sociaux de l'ADAPEIM à Vassincourt, un ancien hôpital et un ancien dépôt sanitaire américains (1951-1967), en ligne sur ce site, octobre 2014.
  6. Archives départementales de la Meuse (A.D.M) dossier 1251 W 2337, "Programme général d'aménagement ou de construction d'hôpitaux pour les armées américaines stationnées en France", courrier du 15 septembre 1952 transmis au préfet de la Meuse par le préfet Igame de Metz le 24 septembre. Service historique de la défense, Vincennes (SHAT), dossier 12 Q 106-3, chemise n° 3 "Hôpitaux US en temps de guerre". Le chiffre pour Toul est 1000, mais il apparaît avoir été corrigé.
  7. Medical Bulletin of the European Command, 1951, vol. 8, n°7, 11 et 12 ; et 1952, vol. 9, n°1, 2, 3, 5, 6 et 7. Le plan type se trouve en 1951 à la page 325 dans le fascicule 7 et en 1952 à la page 331 dans le fascicule 7. Ce plan est daté du 14 mai 1951. Ce bulletin est disponible en ligne sur le site de la Stimson Library.
  8. Ces anciens hôpitaux, leurs annexes et leurs emprises sont aisément visibles et reconnaissables sur les photographies aériennes présentes sur différents sites internet comme US Army in Germany (référence 10), Google Maps ou le site de l'Institut national de l'information géographique et forestière, ex Institut géographique national.
  9. Grathwol R.P. et Moorhus D.M., Building for peace - US Army engineers in Europe 1945-1991, US Army in the Cold War séries, Wahington, DC, 2005, chap. 4 (Construction in the mid-1950s), p. 95-120.
  10. Site US Army in Germany (www.usarmygermany.com/), "dossiers" US Army Communication Zone/64th Medical Group, /819th Hospital Center et Army Medical Department Communication Zone (www.usarmygermany.com/Sont.htm).
  11. U.S. Army Hospital, Toul, Medical Bulletin of the United States Army in Europe, 1958, vol. 15, n° 3, p. 65.
  12. www.catkillers.org/97thEngr/, p. 9, consulté le 1er février 2015.
  13. Labrude P., La B Company du 97th Engineer Battalion (Construction) à Toul Engineer Depot puis à Jeanne d'Arc Caserne à l'époque de l'intégration à l'OTAN (1951-1967), Études touloises, 2012, n° 142, p. 9-17.
  14. 72nd Transportation Company (53th Transportation Group), avec cinq photographies des bâtiments de l'hôpital Jeanne d'Arc. www.usarmygermany.com/Sont.htm, consulté le 27 janvier 2015.
  15. Labrude P., La B Company du 97th Engineer Battalion (Construction) à Toul Engineer Depot puis à Jeanne d'Arc Caserne à l'époque de l'intégration à l'OTAN (1951-1967), Études touloises, 2012, n° 142, p. 9-17.
  16. . « US Army Hospital Verdun », Medical Bulletin of the United States Army in Europe, 1959, vol. 16, n° 1, p. 15.
  17. « The United States Army Hospital Verdun », Medical Bulletin of the United States Army in Europe, 1964, vol. 21, n° 7, p. 215-217.
  18. « The 819th Hospital Center », Medical Bulletin of the United States Army in Europe, 1964, vol. 21, n° 12, p. 379-382.
  19. Army Aviation Maintenance Acty, Brienne-le-Château, dans : Army Aviation in the European Theater, www.usarmygermany.com/Sont.htm (référence 10), consulté le 27 janvier 2015.
  20. Service historique de la défense, Vincennes, dossier 13 T 14.
  21. Les unités de la Royal Canadian Air Force utilisent essentiellement le quartier général installé au château de Mercy et dans ses abords immédiats, à quelques kilomètres de Metz (là où vient d'être construit le nouvel ensemble hospitalier messin), et les bases aériennes de Marville (Meuse) et de Grostenquin (Moselle).
  22. Labrude P. et Thiébaut P., « L'hôpital Jeanne d'Arc », dans : Les Hôpitaux de Nancy - L'histoire, les bâtiments, l'architecture, les hommes, Gérard Louis, Haroué, 2009, p. 197-223.
  23. Army Hospital at Verdun, http://www.usarmygermany.com/Units/ComZ/USAREUR_ComZone%203.html, p. 13, consulté le 17 janvier 2015.
  24. La direction des approvisionnements et des établissements centraux, Service de santé des Armées, Imprimerie de l'ECMSSA, Orléans-Chanteau, 2000, 36 p., ici p. 26-27.
  25. www.bct-demolition.com/reportages/BCT 7.html, consulté le 27 janvier 2015.
  26. Raflik J., Georges Bidault, « les diplomates du Quai d'Orsay et la négociation du Pacte atlantique », Bulletin de l'Institut Pierre Renouvin, 2004, n° 20, p. 35-47. Disponible en ligne sous un titre légèrement différent. Raflik-Grenouilleau J., La IVe République et l'Alliance atlantique. Influence et dépendance (1945-1958), Presses universitaires de Rennes, Collection Histoire, Rennes, 2013, 323 p., passim.