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Empreinte militaire en Lorraine (01-2017) Pierre Labrude

De Wicri Lorraine
La diffusion de la célèbre canne, universellement et à tort dite « anglaise », à partir des Hospices civils de Nancy et de l’hôpital auxiliaire du Bon-Pasteur, par le professeur agrégé Gaston Michel en avril 1915.


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Auteur : Pierre Labrude


Nous avons presque chaque jour l’occasion de rencontrer au moins une personne qui se déplace à l’aide de « cannes anglaises », le plus souvent deux, quelquefois une seule. Dans notre pays, ce dispositif médical a complètement remplacé les béquilles et cela fait bien longtemps qu’il ne m’a pas été donné d’en voir. L’une n’est pas identique à l’autre, en dépit de la confusion fréquente, tant sur le plan morphologique, que surtout sur le plan fonctionnel car l’appui est très différent et beaucoup plus satisfaisant avec la canne[1]. La béquille offre un appui axillaire (au creux axillaire, c’est-à-dire sous l’épaule) tandis que la canne permet un appui de l’avant-bras, ce qu’on appelle antébrachial ou antibrachial, et du poignet tout en facilitant ou en permettant la marche. Cet appareil, dont l’origine française est avérée, a complètement modifié le concept de la reprise de la marche chez les personnes ayant un handicap d’un ou des membres inférieurs. Ceci a été le cas chez les blessés de la Première Guerre mondiale.

Quelques rares initiés savent que cette orthèse, puisque ce matériel correspond à la définition : dispositif permettant le soutien d’une fonction déficiente, porte aussi le nom de « canne de Schlick », mais la terminologie la plus habituelle de nos jours, dans le vocabulaire et dans les prescriptions médicales, est « canne anglaise », quelquefois « canne canadienne ».

La réalité historique n’a rien à concéder aux Anglais ou aux Canadiens. Si peut-être les Britanniques et/ou les Canadiens ont apporté des modifications au modèle initial, l’invention est française cependant que la présentation de ce dispositif s’est d’abord faite à Nancy au début de la Première Guerre mondiale. Les quatre noms qui sont attachés à cette mise au point sont en premier lieu ceux d’Emile Schlick, ingénieur-constructeur, et de Gaston Michel, agrégé libre de chirurgie de la faculté de médecine et chirurgien d’hôpitaux nancéiens, et ensuite ceux de Jean Amar, ergonome attaché au Conservatoire national des Arts et Métiers de Paris, et de Théodore Marin Tuffier, célèbre chirurgien parisien et président de la Société de chirurgie.

La bibliographie est dans l’ensemble rare sur le sujet, mais ce qui est certain, c’est que la première mention de cette importante innovation a été faite à Nancy le 7 avril 1915 au cours de la séance hebdomadaire de la Société de médecine qui se tient chaque mercredi après-midi dans un amphithéâtre de l’hôpital civil, l’actuel hôpital central. Cette séance est l’occasion de faire le point et de débattre sur les sujets médicaux et chirurgicaux qui semblent importants aux professeurs, aux agrégés et aux autres praticiens qui exercent à titre militaire ou civil dans les différents hôpitaux de la ville : l’hôpital Sédillot et les hôpitaux militaires complémentaires, les cliniques et les établissements civils devenus hôpitaux auxiliaires, enfin les propriétés mises à disposition des sociétés de secours et transformées en hôpitaux bénévoles. La présentation de l’orthèse est faite par le docteur Gaston Michel[2] qui est à ce moment le médecin-chef de l’Hôpital du Bon-Pasteur.



L'HÔPITAL DU BON-PASTEUR AU COURS DE LA PREMIÈRE ANNÉE DU CONFLIT

Cet établissement est constitué par deux groupes d’immeubles qui s’ouvrent, l’un aux numéros 40 et 42 de la rue de Toul, l’actuelle avenue de la Libération, et l’autre au numéro 1 du boulevard Godefroy-de-Bouillon, l’actuel boulevard Albert 1er. Le premier est la pension Menestrel pour laquelle on trouve aussi le nom de « Pensionnat de la bienheureuse Jeanne d’Arc », et le second l’Institution Saint-Joseph, qui est un établissement d’enseignement technique et de préparation aux écoles d’arts et métiers. Il convient d’indiquer dès à présent que les immeubles de ces institutions occupaient une partie de l’actuel campus de lettres et sciences humaines et que les bâtiments se trouvaient du côté de l’entrée qui se trouve immédiatement après la station-service avenue de la Libération.

L’ensemble est l’ancien couvent de la congrégation de Notre-Dame de Charité du Bon-Pasteur, créée à Angers en 1835 et dont les religieuses, appelées Sœurs du Bon-Pasteur, sont chargées par le ministère de la Justice de l’éducation des « filles de justice »[3]. La congrégation est installée dans ces lieux depuis 1838. La fin du monastère nancéien est tumultueuse puisqu’il est fermé par décision judiciaire en 1903 à la suite d’une affaire compliquée qui relève du scandale, qui a éclaté plusieurs années auparavant et auquel les journaux apportent un large écho. Cette affaire, bien réelle puisque l’évêque du diocèse critique les méthodes employées par les sœurs vis-à-vis des pupilles qui leur sont confiées, est aussi un épisode de la lutte antireligieuse de l’époque[4]. L’ensemble immobilier est alors acquis par les « Frères de la doctrine chrétienne du diocèse de Nancy » qui y installent l’Institution dite « Saint-Joseph », du nom d’une propriété de campagne des Pères de l’Oratoire qui se trouvait, ou s’était trouvée, à côté, d’où le nom de la rue de l’Oratoire. Les terrains des Frères et des Pères ont été amputés en 1908 par la création du boulevard Godefroy-de-Bouillon, l’actuel boulevard Albert Ier.

De nombreuses cartes postales permettent de se rendre compte de l’état des lieux au moment qui nous occupe. L’ensemble conventuel comprend une vaste chapelle en forme de croix dont le centre est coiffé par un imposant dôme[5]. L’allée qui la dessert, bordée de murs qui cachent des jardins, s’ouvre sur la rue de Toul. Elle passe devant l’actuel bâtiment E du campus, qui en constitue l’un des deux seuls restes, l’autre étant le bâtiment D qui en est très proche. Autour de cette chapelle sont disposés les deux groupes de bâtiments. Ils bénéficient d’un vaste terrain, circonscrit par les rues qui entourent l’actuel campus, et qui comportent des cours et des jardins ainsi qu’un bassin entouré d’arbres. Certains immeubles, à étages, ressemblent à ceux des casernes bâties au XIXe siècle et sont pourvus de vastes dortoirs aisément transformables en salles d’hôpital. Le jardin de la propriété s’étend jusqu’à la rue de Verdun, et les seules constructions qui lui sont contigües sont les immeubles anciens qui bordent encore aujourd’hui le boulevard[6].


Fichier:Empreinte militaire en Lorraine (01-2017) Pierre Labrude - bâtiments de l’ancien couvent du Bon-Pasteur.jpg
Figure 2 : Les bâtiments de l’ancien couvent du Bon-Pasteur (carte postale ancienne, collection P. Labrude).
Fichier:Empreinte militaire en Lorraine (01-2017) Pierre Labrude - autre vue des bâtiments.jpg
Figure 3 : une autre vue des bâtiments (carte postale ancienne, collection P. Labrude).

À la mobilisation du 2 août 1914, l’ensemble est transformé en hôpital auxiliaire, comme cela devait être prévu par une convention passée entre la congrégation qui en est propriétaire, le ministère de la Guerre et le comité de Nancy de la Société de secours aux blessés militaires des armées de terre et de mer, le plus souvent abrégé en SSBM, société qui va l’administrer[7]. Étant auxiliaire de l’armée, la société a parmi ses missions du temps de guerre la création et l’entretien d’hôpitaux, la constitution de stocks de matériel, la formation d’infirmières et plus généralement de concourir au fonctionnement de l’arrière. Les deux institutions constituent l’hôpital auxiliaire n°13 et abritent 305 lits, sans compter ceux des nombreuses annexes qu’il comporte au début du conflit à différents endroits de la ville : le patronage-ouvroir du Sacré-Cœur (rue de Laxou), l’établissement des Sœurs de la Sainte-Enfance (faubourg du Montet, encore appelé rue du Montet), la maison Bussier (rue de la Ravinelle), l’école des beaux-arts (avenue Boffrand), la clinique Vautrin (rue Sainte-Marie), l’école professionnelle (rue des Jardiniers), etc.[8].

Une très intéressante thèse de doctorat en médecine[9], soutenue le 11 décembre 1915 à Nancy, est consacrée au fonctionnement de l’hôpital du Bon-Pasteur au cours de la première année de la guerre. Elle permet d’en connaître l’organisation, le personnel et les activités. La pension Menestrel, avec ses pavillons dits A et B, forme un premier groupe d’infrastructures. Les services administratifs sont installés dans le pavillon A et le service de médecine occupe les trois niveaux du pavillon B avec treize salles de malades totalisant 121 lits. L’institution Saint-Joseph, avec ses pavillons dits C et D, accueille la chirurgie. Le pavillon C, parallèle au boulevard Godefroy-de-Bouillon, avec ses trois premiers niveaux, abrite entre autres deux salles d’opération et la pharmacie, deux salles de pansement et quatre salles pour opérés qui groupent 64 lits. Le pavillon D, qui lui est perpendiculaire au nord, comporte 65 lits dans six salles. Enfin, leur étage mansardé et communiquant accueille encore 55 lits dans trois salles utilisées indifféremment par les services de médecine et de chirurgie.

Le docteur Gaston Michel, chirurgien, est, comme déjà indiqué, le médecin-chef de l’établissement. Il fait tous les jours la visite des différentes salles et il examine les blessés qui lui sont présentés. C’est lui qui décide des interventions qui seront pratiquées. Au début des hostilités, au moment des batailles qui ont lieu sur le front devant Nancy, l’hôpital reçoit jusqu’à 140 blessés par jour.

Aux pages 68 et 69 de sa thèse, Freidin cite la canne-soutien et il évoque la présentation qui en est faite par Tuffier à la Société de chirurgie à Paris le 7 juillet 1915, mais il ne parle pas d’Émile Schlick. Par contre, sa bibliographie mentionne la présentation que Gaston Michel a faite à la Société de médecine de Nancy le 7 avril 1915.

LA PRÉSENTATION FAITE PAR LE PROFESSEUR AGRÉGÉ MICHEL

La communication présentée par le docteur Michel est publiée dans le Bulletin de la Société de médecine[10]. Il y indique ce qui peut se résumer comme suit. Tout doit être essayé pour améliorer le sort des blessés. Or il apparaît que la béquille peut jouer un rôle néfaste dans cette tentative car certains soldats handicapés des membres inférieurs finissent par ne plus faire fonctionner leurs articulations et deviennent ce qu’on a coutume d’appeler « des béquillards ». Aussi faut-il à un moment supprimer la béquille. Michel précise alors : « J'ai eu l'occasion de parler (…) à un ingénieur qui, ayant eu de nombreux traumatismes des membres inférieurs, avait eu à rechercher le moyen de diminuer le plus possible son incapacité (…). Il s’était construit (…) une canne spéciale qui lui avait rendu de grands services. Ayant vu beaucoup de soldats se traînant péniblement avec de mauvaises cannes, il est venu me proposer d’étudier cette canne. (...). Ce qui la caractérise, c’est sa poignée légèrement inclinée et un ressort qui emboîte l’avant-bras. Le blessé prend appui sur la poignée et sur le ressort, l’avant-bras étant dans le prolongement du bras, il n’y a pas d'effort perdu. Le soutien est très solide, et la ou les deux cannes étant bien parallèles aux membres inférieurs, la marche est facile ».

Gaston Michel poursuit en précisant qu’il a fait essayer cette canne à plusieurs blessés de l’hôpital où il opère. Il doit penser au Bon-Pasteur car, s’il s’agissait d’un des hôpitaux des hospices civils où il dirige un service, il ne préciserait pas, sa situation étant connue de tous ses collègues. Parmi ses blessés se trouve un béquillard qui « a marché très vite en mettant le pied à terre », ce qu’il ne faisait plus. Il conclut en demandant à ses confrères de faire essayer ce dispositif, en précisant que l’inventeur de la canne, M. Schlick, a pris un brevet, et que la canne sera vendue entre 3 et 5 francs au profit de l’Œuvre des Mutilés de guerre. S’agit-il de celle de Nancy dont il sera question plus loin ? Il n’est pas possible de préciser. Emile Schlick prend effectivement un brevet français, dont la demande est faite le 7 mai 1915, qui est accordé le 13 novembre et dont la publication intervient le 2 février 1916[11][12].

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Figure 4 : Le brevet français pris par Emile Schlick (document fourni à l’auteur par ses descendants).


Il prend ensuite deux brevets étrangers. Le premier est demandé au Royaume-Uni, le 5 novembre 1915, et nous savons que des journaux médicaux britanniques comme le Lancet et le British Journal of Nursing évoquent la canne-soutien pendant l’année 1916. La seconde demande est faite aux États-Unis le 5 mai 1916. Ce brevet est délivré le 23 octobre 1917 avec le n°1.244.249[13]. Des commandes militaires sont-elles alors intervenues ?

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Figure 5 : Le brevet pris aux États-Unis (document fourni à l’auteur par les descendants d’E. Schlick).

Le bulletin de la Société de médecine montre plusieurs représentations de la canne de M. Schlick[14]. En 2017, il apparaît que sa forme n’a subi aucune modification depuis sa naissance officielle il y a un siècle, si ce n’est que le montant qui se place derrière l’avant-bras est maintenant rigide et donc qu’il n’est plus question de ressort. Même l’embout qui permet l’adhérence au sol figure sur le dessin de 1915. La figure 7 présente une canne actuellement disponible, et l’on peut constater que la forme est celle de 1915.

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Figure 6: Les représentations des cannes parues dans le Bulletin de la Société de médecine de Nancy.
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Figure 7: « Une canne anglaise » en 2017 (photographie P. Labrude).

Le texte d’un document illustré qui m’a été offert par la famille de M. Schlick[15]se termine par cet alinéa, signé « Paris, mai 1916 » : « Celui qui écrit ces lignes se sert de la Canne Schlick depuis plus d’un an. Il a pu constater que, pour un homme de corpulence, de vigueur, d’adresse moyennes, son usage facile est l’affaire d’une demi-heure. Avec un peu d’entraînement, on arrive à progresser très vite, plus adroitement qu’avec l’ordinaire béquille parce que plus courte et plus maniable, à faire, sans fatigue excessive, ses 8 ou 10 kilomètres et davantage ; à monter des escaliers, utiliser tramways et métros, etc. » Ce texte est-il écrit par le soldat amputé de la jambe droite qui pose sur le document ?[16]. Qui est, par ailleurs, l’auteur des deux pages du texte qui se termine par ce témoignage ? Je n’ai pas de réponse à ces questions.

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Figure 8: Le soldat handicapé qui figure sur le document de 1916 (document offert à l’auteur par les descendants d’E. Schlick).

Au total, il est très clair que l’inventeur de la canne et le dépositaire des brevets qui lui correspondent est Monsieur Emile Schlick, qui réside alors à Nancy, et qui est qualifié d’ingénieur. Par ailleurs il apparaît que le premier médecin qui en évoque l’existence est Gaston Michel, à Nancy également, le 7 avril 1915.

Compte tenu de l’importance de la rééducation des blessés en vue de leur réintégration dans les unités de combat ou de leur insertion dans les structures militaires ou civiles assurant le soutien logistique des armées, et ensuite de leur réinsertion dans le monde du travail à l’issue de leur convalescence ou de la guerre, la mécanothérapie se développe activement. Les praticiens concernés par cette question sont bien sûr des médecins et des chirurgiens, mais aussi des physiologistes du travail et des ergonomes, mot qui fait son apparition avec la création alors récente (1907) de l’ergographe, appareil destiné à étudier et à quantifier le travail musculaire. Parmi ces praticiens, l’un des plus importants est Jules Amar (1879-1935) qui travaille sur ces questions depuis 1910.

Avant d’envisager brièvement cette question d’ergonomie, précisons un peu plus qui sont Gaston Michel et Emile Schlick.

QUI EST GASTON MICHEL

Gaston Michel est né le 19 août 1874 à Bussy-la-Côte[17], où son père est propriétaire. Il s'inscrit à la faculté de médecine de Nancy en avril 1893 et, au cours de ses études, il y est aide d'anatomie de 1894 à 1895, puis prosecteur[18]jusqu’en 1896. Au sein des Hospices civils, il est externe puis interne des hôpitaux, et, ayant soutenu sa thèse de doctorat en médecine en mai 1898, il devient peu après chef de clinique chirurgicale dans le service du professeur Gross. Reçu au concours d’agrégation, il est nommé agrégé de chirurgie pour neuf ans le 1er novembre 1901. Au terme de ces années, devenant selon la règle « agrégé libre », la faculté de médecine le conserve dans ses cadres en le chargeant d’enseignements dits « complémentaires »[19]. Il opère alors à la clinique de la Sainte-Enfance[20], faubourg du Montet, à Nancy. Cependant, dans le cadre de l’aménagement du nouvel hôpital public issu du couvent des Dames du Sacré-Cœur, entre la voie ferrée, la rue de Nabécor et le cimetière du sud, Gaston Michel reçoit en 1914 la direction d’un service hospitalier. Les travaux d’aménagement ont lieu de l’automne 1912 au printemps 1914 et comportent, entre autres, l’installation dans le corps de bâtiment principal d’une clinique chirurgicale complémentaire, destinée à soulager les grands services de l’hôpital central, qui sont surchargés de malades. Le transfert des premiers hospitalisés intervient le 1er avril 1914. La clinique chirurgicale est confiée au professeur agrégé libre Gaston Michel[21].

C’est dans cette situation que la Grande Guerre trouve le professeur Michel. Appartenant à la classe 1894, il avait été classé « service auxiliaire ». Toutefois, en 1901, il était devenu médecin adjoint à la Société de secours aux blessés militaires, ce qu’avait confirmé une décision ministérielle de 1911. Aussi, le 2 août 1914, à la mobilisation, Gaston Michel est-il nommé médecin-chef de l’hôpital auxiliaire n°13 du Bon-Pasteur, tout en intervenant à « l'hôpital civil militarisé », c’est-à-dire les Hospices civils, en qualité de chirurgien[22]. Il participe aussi à l’enseignement à la faculté en qualité de chargé du cours complémentaire de médecine opératoire et de la clinique chirurgicale élémentaire[23]. Cette activité diversifiée se poursuit jusqu’au début de l’année 1918 où Gaston Michel est intégré dans le Service de santé militaire, d’abord avec le grade d’aide-major, puis, en juin, avec celui de major de 1e classe (commandant) en application du décret du 31 décembre 1915 relatif aux membres du personnel de l’enseignement supérieur médical et pharmaceutique et des hôpitaux.

C’est en partie à son initiative qu’est créée à Nancy, le 30 décembre 1914, l’Association lorraine d’assistance aux invalides de guerre qui se donne pour mission de permettre aux mutilés d’entreprendre une reconversion lorsqu’il ne leur est pas possible de reprendre leur ancienne activité professionnelle. Une école de rééducation est créée et Gaston Michel appartient à son comité médical d’admission[24]. En accord avec la Commission des hospices, elle s’installe à l’Hôpital Villemin au début du mois de novembre 1915. Un immeuble spécialisé, dû à l’initiative de l’association, est alors construit dans l’enceinte de l’Hôpital Maringer. Il trouve place perpendiculairement à la façade principale de l’hôpital, contre son côté ouest, malheureusement en en altérant l’harmonie architecturale. Utilisé par l’association à partir du 12 mai 1916[25], il reste en usage jusqu’en juillet 1925, moment où sa mission étant terminée, les locaux sont offerts aux Hospices civils qui y installent un service hospitalier. Les photographies de l’époque montrent que le fronton de l’immeuble indique sa destination, mais que l’école porte aussi le nom d’« École Maréchal Foch »[26]. Le bâtiment, aujourd’hui inutilisé consécutivement à la désaffectation complète du groupe hospitalier, existe encore[27].

Gaston Michel reçoit la Légion d’honneur en 1920 et est nommé professeur de médecine opératoire à la faculté de médecine le 1er novembre 1921, puis professeur de clinique chirurgicale une année plus tard, le 1er novembre 1922. Il prend alors en charge la clinique chirurgicale A des hospices civils.

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Figure 9 : Le bâtiment de l’école de rééducation « Maréchal Foch » (photographie ancienne parue dans l’ouvrage Les hôpitaux de Nancy, [28]).
Fichier:Empreinte militaire en Lorraine (01-2017) Pierre Labrude - bâtiment actuel.jpg
Figure 10 : Le bâtiment tel qu’il se présente actuellement (photographie P. Labrude, décembre 2016).

QUI EST ÉMILE SCHLICK

Emile Schlick est aujourd’hui presque totalement inconnu alors même qu’il est le concepteur d’un dispositif médical universellement connu et utilisé chaque jour par des milliers de personnes handicapées. La communication du professeur agrégé Michel ne fournit que quelques rares éléments biographiques sur sa personne. Cependant sa famille, Madame Joasem, du Cercle généalogique de Nancy, et les registres de population de la ville m’ont permis d’acquérir une connaissance assez satisfaisante de la vie et de l’œuvre de cet ingénieur et industriel. Je ne dispose malheureusement pas de photographie, et sa famille n’a pas pu combler cette lacune.

Emile Schlick est né à Mulhouse le 25 juin 1849 dans une famille nombreuse. Pendant la guerre de 1870, il est caporal dans la compagnie du Génie de la Garde nationale du Haut-Rhin. Le 28 novembre 1874, il épouse Berthe Catherine Roesssel, dite « Neudoerfel », née à Strasbourg le 16 juillet 1855. Quatre enfants, tous nés à Mulhouse, sont issus de cette union entre 1875 et 1888.

Emile Schlick est qualifié d’« ingénieur-constructeur » ; il a pris plusieurs brevets pour des dispositifs industriels et une facture de l’entreprise de son fils Paul révèle qu’il a obtenu des médailles aux expositions universelles d’Anvers en 1885 et de Paris en 1889. Il a travaillé dans ou pour l’industrie textile comme en témoigne une publicité pour une « embrocheuse à canettes » qui semble du début du XXe siècle. Son parcours professionnel est en partie inconnu, mais, autour de 1900, il est le directeur de l’usine Fabius-Henrion de Jarville, qui fabrique du matériel électrique : dynamos, lampes, fils, cables, etc. Arrivé au terme de son contrat, il quitte cette entreprise à la fin du mois de juin 1902, et je présume qu’il fonde ou acquiert alors une entreprise d’appareillage électrique à Nancy comme son adresse télégraphique le montre. Il est vraisemblable que l’entreprise a été transférée à Paris comme l’indique une adresse présente dans le registre de population de Nancy. Entre-temps, Emile Schlick et son épouse ont été réintégrés dans la nationalité française par un décret du 17 octobre 190019.

Selon l’Annuaire administratif de Meurthe-et-Moselle20, en 1914, Emile Schlick, « sans profession », et son épouse, habitent 16 rue de Toul, aujourd’hui rue de l'Armée Patton, à Nancy. Ils ont respectivement 65 et 59 ans. Le registre de population21 fournit d’autres éléments sur ce couple. Les abréviations utilisées par les agents recenseurs ne sont pas très compréhensibles et semblent indiquer, pour la profession, « retraité du commerce », mais une mention en marge, non datée, indique : « ingénieur constructeur à Paris 21 boulevard d’Ornano ». Emile Schlick, compte tenu de son âge, est donc vraisemblablement retraité, peut-être depuis peu. D’autres mentions, elles aussi peu explicites, confirment que la famille a résidé à Mulhouse à la fin du XIXe siècle, puis à Jarville. Le quotidien L’Est républicain mentionne que, le 25 juillet 1915, M. Schlick fait un don à l’« Association lorraine pour l’éducation professionnelle et par le travail aux invalides de guerre ». C’est sans doute, avec une variation dans l’intitulé, l’association nancéienne d’aide aux mutilés dont il a été question plus haut.

Madame Schlick décède en 1924 et son mari le 29 novembre 1927 à Paris dans le 18e arrondissement. Peut-être s’étaient-ils rapproché de leur fils Paul Lucien. En effet, leurs autres enfants étaient morts accidentellement ou en bas-âge. Paul Lucien, né en 1877, ingénieur électricien, a pris la succession de son père dans une entreprise qui est sise 68 boulevard Blanqui à Paris et dont l’en-tête est sans équivoque : « Appareillage électrique Emile Schlick, Lucien Schlick, ingénieur électricien, successeur ».

Ce qu’a indiqué le professeur Michel, à savoir que la conception de la canne-soutien est relativement ancienne et qu’elle a eu lieu pendant l’exercice professionnel de M. Schlick, conduit à faire l’hypothèse que l’orthèse a été réalisée dans les ateliers de son entreprise, peut-être à Paris, puis que cette remarquable invention n’a plus servi jusqu’à ce que la guerre conduise son concepteur à rencontrer un chirurgien pour la lui proposer. Il faut noter à ce propos que Messieurs Schlick et Michel habitent dans le même quartier de Nancy, le premier, rue de Toul, et le second, rue de Rigny, et que l’une et l’autre de ces rues sont proches des bâtiments de l’ancien couvent du Bon-Pasteur, hôpital dont M. Michel est le médecin-chef. M. Schlick y intervient peut-être en qualité de bénévole.

L'ÉTUDE FAITE À PARIS PAR MESSIEURS TUFFIER ET AMAR

En 1912, le physiologiste Jules Amar avait pris la responsabilité, au Conservatoire national des arts et métiers de Paris, du premier laboratoire de recherche sur le travail musculaire dans un cadre professionnel, ce que l’on peut considérer comme le début de l’ergonomie. Ainsi que Monod et Monod l’indiquent[29], la guerre ne ralentit pas l’activité scientifique de Jules Amar qui se propose d’appliquer la mécanique et la physiologie à la situation des blessés de guerre.

Il utilise une aide financière qui lui a été accordée par l’Académie des sciences pour construire un «arthrodynamomètre », c’est-à-dire un appareil de mesure de l’amplitude articulaire et de la variation de la force de l’articulation en fonction de l’angulation de celle-ci. C’est une description avant la lettre du « diagramme tension-longueur » du muscle strié qui est bien connu des professeurs de physiologie et de leurs étudiants. Amar présente son appareil à l’Académie des sciences le 7 juin 1915, puis il fait état des résultats obtenus dès le 23 août. Les deux notes paraissent dans les Comptes rendus de l’Académie des sciences[30].

Aussitôt qu’il a connaissance de l’existence de la canne de Schlick, Amar se livre à une évaluation de ses qualités au moyen de son arthrodynamomètre. Cette étude est faite en collaboration avec le grand chirurgien Théodore-Marin Tuffier[31]. Elle fait l’objet d’une communication à l’Académie des sciences le 13 septembre 1915 et son texte paraît dans les Comptes-rendus[32]. En l’absence de précision faite par ces auteurs sur la manière dont l’existence de la canne leur est parvenue, on peut émettre l’hypothèse que c’est Gaston Michel qui en a avisé son collègue Tuffier, l’un et l’autre étant membres des sociétés nationales et internationales de chirurgie. Tuffier et Amar emploient l’arthrodynamomètre et, en parallèle, ils évaluent le « prix énergétique » de la marche, tant avec les cannes qu’avec les béquilles traditionnelles, à la même allure, « en calories d’après la consommation effective d’oxygène respiré ». Ils concluent que « le centre de gravité de la personne ne subit que de faibles variations, que la marche s’effectue sans gaspillage d’énergie, que le blessé n’a plus à redouter les risques des béquilles : la « paralysie des béquillards », enfin que le coût énergétique de la marche est diminué ».

Pour sa part, Tuffier, qui est chirurgien des hôpitaux de Paris et qui préside la Société de chirurgie en 1914-1915, présente la canne-soutien à la séance du 7 juillet 1915. Dans les quelques lignes qui paraissent à son sujet dans le numéro de la Presse médicale du jeudi 29 juillet[33], Émile Schlick est cité.

Il n’est pas indifférent de donner ici quelques éléments de la biographie de Théodore-Marin Tuffier car c’est un chirurgien de très grande renommée. Né en 1857, étudiant en médecine à Paris, il est interne des hôpitaux et prosecteur d’anatomie, puis chirurgien des hôpitaux en 1885 et agrégé de la faculté de médecine en 1889. Bien qu’il n’accède pas à une chaire et reste donc agrégé libre à l’issue de son temps d’agrégation, il est l’un des maîtres incontestés de la chirurgie française de l’époque. Pendant le conflit, en dehors de la présidence de la Société de chirurgie, il est le premier chirurgien consultant à être nommé aux armées par les autorités ; il est aussi chargé de missions et membre de conférences sur la chirurgie de guerre. Le 14 mai 1918, il est élu membre de la section de pathologie chirurgicale de l’Académie de médecine[34], et, lorsqu’il meurt en octobre 1929, il est titulaire du grade de grand officier de la Légion d’honneur.

CONCLUSION

Au terme de cette étude, il est indéniable que la canne dite « de Schlick » ou « canne-soutien » a été inventée par M. Emile Schlick à une date et dans un lieu qui reste pour l’instant inconnus. Constatant les difficultés de déplacement des blessés qu’il rencontre certainement ici et là dans les rues de Nancy, voire dans les hôpitaux, il a pris contact avec le chirurgien Gaston Michel, qu’il connaît peut-être, et ce dernier a évoqué cette invention au cours d’une des réunions de la Société de médecine de Nancy, en invitant ses collègues à l’expérimenter. On peut augurer que c’est M. Michel qui a pris contact avec son collègue Tuffier à Paris, plutôt que M. Schlick, et plutôt qu’avec M. Amar. Le fait que le nom de M. Tuffier figure en premier sur la publication des Comptes rendus de l’Académie des sciences me semble significatif. Enfin, les brevets pris en 1915 et 1916 ne laissent aucun doute sur l’inventeur, sur l’invention et sur le moment du dépôt, l’invention étant plus ancienne selon Gaston Michel. Contrairement à ce qui s’écrit ici et là, elle ne date pas de 1915 et rien ne permet d’affirmer jusqu’à présent qu’elle a eu lieu à Nancy.

A partir de là, les choses sont moins claires. Il est vraisemblable que la canne est employée au sein des hôpitaux nancéiens et de l’école de réadaptation dont M. Michel fait partie, mais il n’en est plus jamais question aux séances de la société et dans le bulletin. Nous ignorons donc ce qu’il en est advenu ensuite.

Aujourd’hui, en 2017, cette canne est toujours employée, et même beaucoup, et, si de temps à autre le nom de Schlick est encore utilisé, c’est celui de « canne anglaise » qui domine très largement. Qu’est-ce que les Anglais ont à faire dans cette question ? Comment se sont-ils « emparé » de cette invention brevetée en France mais aussi chez eux, si tant est qu’ils s’en sont emparé ? Qu’ont-ils apporté comme modification au dispositif primitif ? Nous n’avons pas de réponse à ces questions. Aujourd’hui, il n’y a plus de ressort dans la partie qui soutient l’avant-bras ; celle-ci est rigide et en forme de coque, ce qui augmente la surface d’appui, donc le confort et l’efficacité (figure 7). Sont-ce les Anglais qui ont réalisé cette modification ? Est-ce un apport important ? Tout cela est pour l’instant obscur et il faudrait sur ce point prendre l’avis des réadaptateurs et des kinésithérapeutes.

Dans l’entre-deux-guerres, le développement de l’emploi de la canne-soutien d’Emile Schlick a certainement été entravé d’une part par son coût, qui, selon les catalogues de matériel médical, a beaucoup dépassé ce qui était imaginé en 1915, et d’autre part par la résistance au changement qui se manifeste toujours initialement face aux innovations. A cette époque, ces catalogues proposent aux orthopédistes diverses cannes qui ressemblent à celle de Schlick et qui peuvent en être inspirées, mais sans indiquer son nom. Par ailleurs, il apparaît que l’invention du Nancéien est reconnue au Royaume-Uni par l’intermédiaire du Stick Crutch Found dont on connaît une affiche très colorée. Ceci donne l’impression qu’à ce moment les brevets pris par M. Schlick sont oubliés ou dédaignés… Ils ont peut-être perdu leur valeur protectrice de l’invention. Il se peut aussi que le nom « Schlick », à connotation germanique, suscitait la méfiance…

Un quart de siècle après la fin du Premier Conflit mondial, le service de santé de l’armée britannique arrive-t-il en France en 1944 avec, dans sa dotation, des cannes à appui antébrachial ? Si tel est le cas, il est très vraisemblable qu’il en est resté dans notre pays après 1945 et que les médecins de réadaptation et leurs collaborateurs s’en sont servi. Dans ce cas, l’oubli de l’origine initiale de l’invention associé à la présence, de fraîche date, d’une canne reconnue et de plus en plus employée, ne peut que conduire à ce nom de « canne anglaise », et ceci d’autant plus que notre pays n’a pas, semble-t-il, revendiqué son invention !

Quoi qu’il en soit, un siècle après sa diffusion à partir de Nancy, il reste indubitablement et en dépit du mot « anglais », voire « canadien », que cette canne-soutien si utile et si universellement employée, a été inventée avant la Première Guerre mondiale, en un lieu inconnu de nous mais où M. Schlick exerçait son métier d’ingénieur-constructeur, et que les deux noms nancéiens qui y sont attachés sont le sien et celui du professeur agrégé et chirurgien Gaston Michel, certainement dans l’hôpital auxiliaire du Bon-Pasteur, compte tenu de ce qu’en écrit dans sa thèse l’étudiant en médecine au jury de laquelle participe Gaston Michel.

Une dernière question mérite d’être posée. Sans la guerre, cette canne serait-elle sortie de chez son inventeur et aurait-elle donc connu l’immense essor qu’on lui connaît ? Il est impossible de répondre nettement à cette interrogation car on ne refait pas l’histoire ! Ce qui est sûr cependant, c’est que sa mise à la disposition des blessés et des handicapés fait partie des progrès scientifiques et techniques qui sont la conséquence des conflits, ainsi que l’a rappelé un colloque consacré à ce sujet et tenu à Metz en 2014[35]. La canne de Schlick reste donc pour toujours une empreinte militaire française.

NOTES

  1. Callanquin J., Camuzeaux C. et Labrude P., Le matériel de maintien à domicile, avec cas pratiques et exercices, Paris, Masson, 4e édition, 2008, p.212-214.
  2. Figure 1.
  3. Tétard F. et Dumas C., Filles de justice. Du Bon-Pasteur à l’Éducation surveillée (XIXe-XXe siècle), Paris, Beauchesne-Enpjj, 2009, 483 p.
  4. Joly H., « Un épisode de la lutte antireligieuse, l’affaire du Bon-Pasteur de Nancy », Paris, Société d’économie sociale, 1903, 27 p.
  5. Figure 2.
  6. Figure 3.
  7. Olier F. et Quénec’hdu J.-L., Hôpitaux militaires dans la guerre 1914-1918, Lisieux, Ysec Éditions, 2016, vol. 5, p. 209. Cet ouvrage cite d’autres annexes que celles de la référence qui suit et un nombre de lits différent. Le nombre cité dans le texte est calculé à partir des données de la thèse de Freidin (référence 6).
  8. Liste des hôpitaux militaires, mixtes, temporaires, auxiliaires ou privés, à Nancy, établie le 22 décembre 1914 par le commissaire de police, chef de la sûreté, Archives communales de Nancy, cote provisoire 4 H 284, document consulté le 17 décembre 2015.
  9. Freidin I., Une année de chirurgie de guerre dans un hôpital auxiliaire improvisé (15 août 1914 au 15 août 1915)(hôpital auxiliaire n°13 du Bon-Pasteur, à Nancy), thèse de doctorat de l’université, mention médecine, Nancy, 1915, Crépin-Leblond, 1915, 140 p. Isaac Freidin n’est pas de nationalité française, d’où le soutien d’une thèse de doctorat d’université et non de doctorat d’État.
  10. Michel G., « Présentation d’une canne-soutien pouvant remplacer d’une façon avantageuse les béquilles chez certains blessés des membres inférieurs », Bulletin de la Société de médecine de Nancy, comptes rendus des séances tenues pendant le conflit, Nancy, Crépin-Leblond, 1915, vol.1, p.260-262.
  11. Figure 4.
  12. Schlick E., Canne-soutien à appui fixe ou flexible de l’avant-bras, brevet d’invention français n°479.036, disponible en ligne.
  13. Figure 5
  14. Figure 6
  15. « Canne-béquille à point d’appui anti-brachial », document sans référence offert à l’auteur par l’arrière arrière petit-fils d’E. Schlick, comportant un dessin de la canne, voisin de celui paru dans le bulletin de la Société de médecine (réf. 7), et la photographie d’un soldat amputé d’une jambe et s’appuyant sur deux cannes-béquilles.
  16. Figure 8.
  17. La commune a fusionné avec ses homologues Mussey et Varney et ses écarts de Rembercourt et de Venise le 1er janvier 1973 pour constituer la commune de Val d’Ornain, dans le canton de Revigny-sur-Ornain.
  18. Personne qui prépare les dissections en vue d’un enseignement d’anatomie.
  19. Spillmann L., « Michel Gaston 1874-1937 », dans : Legras B., Les Professeurs de médecine de Nancy 1872-2013 Ceux qui nous ont quittés, Euryuniverse éditions, sans lieu, 2014, p.250-251.
  20. Vichard P., « Naissance de l’école chirurgicale lorraine (1872-1919) », La Lettre du musée de la Faculté de médecine de Nancy, 2001, n°18, p. 2-4.
  21. . Beau A., « Les hôpitaux Maringer-Villemin-Fournier. De la maison de campagne des Jésuites aux hôpitaux », dans : A. Larcan et B. Legras (sous la direction de), Les hôpitaux de Nancy, L’histoire, les bâtiments, l’architecture, les hommes, Haroué, Gérard Louis, 2009, p.119-135, ici p.130-132.
  22. Dossier constitué en vue d’une nomination dans l’Ordre de la Légion d’honneur, lettre de la main du professeur Gaston Michel en date du 20 octobre 1920. Dossier disponible en ligne sur la base Leonore.
  23. Rapport annuel du Conseil de l’université et comptes rendus des facultés et école, personnel enseignant de la faculté de médecine, années scolaires 1914-1915 à 1918-1919, Nancy, Coubé, 1916 à 1920.
  24. Richard C., La Faculté de médecine de Nancy pendant la Grande Guerre, thèse de doctorat en médecine générale, Nancy, 1999, 150 p., ici p. 78.
  25. Beau A., op. cit.
  26. Figure 9.
  27. Figure 10.
  28. référence 14
  29. Monod H. et Monod J., « Jules Amar (1879-1935) A propos d’un centenaire », Histoire des sciences médicales, 1979, vol. 13, p. 227-235.
  30. Amar J., « Sur la rééducation fonctionnelle. Un arthrodynamomètre », Comptes rendus de l’Académie des sciences, 1915, vol. 160, p. 730-733. Egalement : « Mesures arthrodynamométriques », ibidem, 1915, vol. 161, p. 218-220.
  31. Tuffier Théodore-Marin, dossier constitué en vue d’une nomination dans l’Ordre de la Légion d’honneur, disponible en ligne sur la base Leonore.
  32. . Tuffier T.M. et Amar J., « Cannes et béquilles en orthopédie dynamique. Modèle scientifique d’une canne-soutien », Comptes rendus de l’Académie des sciences, 1915, vol. 161, p. 302-304.
  33. Tuffier T.M., « Cannes pouvant suppléer les béquilles », Bulletin et mémoires de la Société de chirurgie de Paris, 1915 (6 juillet), p. 1390. Egalement : « Cannes pour suppléer les béquilles », La Presse médicale, 1915 (29 juillet), n°35, p. 286.
  34. Index biographique des membres, des associés et des correspondants de l’Académie de médecine, 1820-1984, Paris, Académie nationale de médecine, 1985, p. 204.
  35. Conflits et progrès scientifiques et techniques en Lorraine à travers les siècles, colloque organisé par le Comité d’histoire régionale, à Metz les 17 et 18 octobre 2014, actes publiés sous la direction de L. Jalabert et V. Muller, Moyenmoutier, Edhisto, 2015.


  Pour citer cet article :
Pierre Labrude - La diffusion de la célèbre canne, universellement et à tort dite « anglaise », à partir des Hospices civils de Nancy et de l’hôpital auxiliaire du Bon-Pasteur, par le professeur agrégé Gaston Michel en avril 1915. - Projet Empreinte militaire en Lorraine
Consulté en ligne le <date du jour> - Url : http://ticri.univ-lorraine.fr/wicri-lor.fr/index.php?title=Empreinte_militaire_en_Lorraine_(01-2017)_Pierre_Labrude

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