Nuvola apps important.png Attention, suite à une faille de sécurité, la plupart des liens vers les serveurs d'exploration sont désactivés.

-

Annales de l'Est (1958) Labarre de Raillicourt

De Wicri Lorraine
Bandeau Annales de l'Est.jpg


Colbert et l'intendant des fortifications des frontières de Champagne (Renart de Fuchsamberg)


 
 


Informations sur l'article
Auteur : Dominique Labarre de Raillicourt
Période historique : Contemporaine
Discipline : Histoire militaire
Type : {{{Type}}}La propriété « A pour type article AdE » (comme le type de page) avec la valeur d’entrée « {{{Type}}} » contient des caractères non valides ou est incomplète, et donc peut provoquer des résultats inattendus lors d’une requête ou d’un processus d’annotation.
Informations de publication
Année : 1958
Numéro : 4



I

Thomas-Adolphe Renart de Fuchsamberg est né à Mouzon en octobre 1605, septième enfant d'Aubry, écuyer, seigneur de Montcy-Notre-Dame près Mézières, maître de forges à Belval et Linchamps, et de Geneviève Bayard, une mouzonnaise, veuve de Benoît Léger des Ruisseaux, chambellan du duc de Guise[1]. Thomas-Adolphe possédait de nombreuses seigneuries ardennaises et barroises parmi lesquelles Montcy[2], Rubigny, Vadimont, Novion, Laval en Porcien et autres lieux. Il fut confirmé dans sa noblesse lors de la Recherche de 1666.

Tout d'abord destiné à la carrière militaire — il fut un brillant capitaine de cavalerie dans le régiment du duc de Bouillon dans lequel il servait avec un jeune champenois Jean de Schulemberg, le futur Maréchal de France. Mais il se retire bientôt dans le rethélois afin d'y mener la vie sédentaire à laquelle l'obligeait les blessures reçues au siège de Mantoue. Nous le retrouvons le Io janvier 1653, époque à laquelle le roi, en récompense de services rendus à sa personne lors de la Fronde lui fait don d'un bien sis à Sainte-Menehoulde, confisqués sur le sieur d'Argy accusé de trop de fidélité au prince de Condé. C'est à partir de cette donation que la faveur royale semble s'étendre sur Renart de Fuchsamberg. Sans doute est-elle due, cette faveur, à son loyalisme à l'égard du prince, cependant certains veulent y voir le résultat du crédit de Colbert cousin de Renart par sa femme Marie Robillard[3].

Néanmoins, dès l'année 1634 il était conseiller du roi en tous ses Conseils et le 1er octobre de la même année était nommé Président de l'élection de Rethel, ce qui prouve déjà une certaine notoriété locale. Le 18 mars 1656 il fut choisi par Louis XIV comme « Commissaire, pour, en l'absence des Intendants de hampagne, et sous leur autorité s'y employer dans le païs de Rethélois à l'exécution de ses Ordres ».

Puis il fut intendant de Justice, Police et Finance aux armées de Flandres, lors du siège de Gravelines. Par ordres du roi du 9 avril 1658 et 4 juin 1658 il accéda aux fonctions — déjà remplies en Flandres en 1658 et à l'Armée, à la frontière de Champagne lors du siège de Stenay en 1654 — d'Intendant de Justice, Police et Finance à l'année de Luxembourg. Enfin par Commission du 1er mars 1663, il fut nommé réformateur général et souverain des Eaux et Forêts de France en Champagne, pays de Metz et Alsace. Son fils, Charles-Albert obtint la survivance de cette fonction rémunératrice et l'exerça à partir de 1669. Ce fut des mains du comte d'Harcourt, grand écuyer de France qu'il reçu en 1661 le collier de chevalier de l'Ordre royal de Saint-Michel.

II

Après ce long préambule, destiné à bien fixer la personnalité de l'Intendant Fuchsamberg, venons à ses activités aux Fortifications des frontières de Champagne.

Le traité d'Aix-la-Chapelle avait contraint Louis XIV à se contenter des Flandres et à renoncer à la Franche-Comté. Pour se venger de la Hollande, instigatrice de la coalition qui l'avait obligé à signer une paix désavantageuse pour lui, il avait résolu de l'isoler diplomatiquement et il se préparait à l'envahir. Aussi lui était-il absolument nécessaire de s'assurer, à tous points de vue, des places du nord et de l'est de la France. Pour cette organisation il lui fallait un homme sur et dévoué, compétent et énergique. C'est pourquoi par provisions du 14 avril 1669, sur la proposition de Vauban et Colbert il offrit à Fuchsamberg l'Intendance des Fortifications des Domaines royaux des frontières de Champagne[4]. Le 14 avril 1683 il acheta au sieur de Chatillon la charge d'Intendant des fortifications de Picardie, Lorraine et Luxembourg[5].

La correspondance qu'échangeait Colbert avec lui se trouve aux Archives nationales (cote 205 du dépôt des Fortifications). C'est sous l'administration de cet Intendant que furent rasées la plupart des places fortes ardennaises. Dans une lettre du 26 février 1673 le ministre lui disait : « J'ay reçu vos lettres datées de Charleville et Rocroi les 16 et 20 de ce mois ; par la dernière, je vois que vous commencez à faire travailler à la demolition de Chateau-Regnault. Sur quoy je vous dirais que l'ordre que je vous ay donné le 7 de ce mois, de laisser une simple muraille ou autre fermeture équivalente pour garantir les habitants des voleurs, a esté changé et qu'il faut tout raser et laisser la ville toute ouverte comme un gros bourg. A l'égard de Linchamps, le Roy a résolu de faire raser et d'y envoyer un ingénieur pour y faire travailler. Touchant les places de Donchery, Mouzon, Marville et Jamets, vous commencerez incessamment à les faire démolir entièrement à corvées, observant de faire renverser les fondements des murailles » et Colbert recommandait à l'intendant de sages pratiques d'économies : vendre au meilleur profit du roi les matériaux provenant des démolitions. « Vous emploierrez les deniers que vous retirerez ainsy, aux ouvrages. Faites moi scavoir à combien en montera le prix. »

Au sujet de Rocroi il ajoutait : « Je vous repeteray encore qu'il faut que vous y fassiez votre séjour plus ordinaire, que vous travaillez incessamment à faire tous les ouvrages contenus dans le mémoire de M. Deshouliéres (Entrepreneur des Fortifications) et que vous m'envoyiez au plus tôt l'estimation de tous ces ouvrages et en particulier un mémoire de la dépense qu'il faudra faire pour chaque mois ». Il n'existait pas de trop minces écono-mies pour le sage ministre qui ajoutait « Il sera bon que vous fassiez faire une toise des petits murs de pierre séche qui doivent servir au lieu de gazon au revestissement du parapet du chemin de contrescarpes, afin de voir au plus juste prix, à combien on pourra monter la dépense et de connaître s'il n'y aura pas lieu de faire diminuer à l'entrepreneur quelque chose des 4 livres qu'il demande pour ces petits murs… »

Pour Mont-Olympe faire rapidement « tous les ouvrages du mémoire Deshouliéres, à la réserve des contre-gardes qu'il propose de faire aux angles flanqués de bastions et demyes-lunes ».

Charleville n'intéressait nullement pour le moment le ministre. Mézières, au contraire, lui apparaissait de première importance. « Il faut mettre cette place en bon état ; mais à présent il suffit que vous travailliez à faire les amas de palissades nécessaires et que vous fassiez promptement faire à corvées tous les ouvrages de terre sans en entreprendre aucun de maçonnerie… »

Stenay méritait aussi quelque attention. « Puisque vous estimez avantageux écrit Colbert à Fuchsamberg, d'acheter les palissades et autres bois de Dampviller, pour les employer à la place de Stenay vous pouvez sans difficulté faire le marché à plus bas prix que vous pourrez les y faire venir. J'approuve l'adjudication que vous avez faite à 6420 livres pour l'establissement des magasins de cette place…» Et il terminait ainsi sa missive « Vous communiquerez ces lettres au Sr Deshouliéres afin d'agir de concert dans toutes les choses qui regardent le bien du service du ROI.[6]»

Quelques jours plus tard, le 6 mars 1673 Colbert envoyait de nouvelles précisions à son intendant : « Vous trouverez ci-joint l'ordre du Roy pour faire loger dans les hameaux voisins de Rocroy les habitants dépendant de ce gouvernement qui travaillent aux remuements des terres nécessaires pour la fortification de cette place… » Il le mettait en garde contre « plusieurs personnes qui ont crédit dans le pays » et pourrait le solliciter d'exempter certains particuliers de l'obligation de loger les ouvriers. « Je vous diray que dans ces contrées, vous ne devez avoir aucun égard, et que vostre seul intérêt doit estre de rendre justice également à chacun sans nulle autre considération… »[7] Que ne dirait-on pas un langage démocratique, et pourtant c'est le représentant du plus absolu de nos Rois qui l'émet.

En ce qui concernait la contrescarpe Colbert écrivait des directives dont l'esprit dénote une sordide avarice : « Je ne puis pas vous dire, s'il est plus avantageux de la revestir de pierre séche que de gazon. Voyez le sentiment des officiers commandants la place. Seulement vous devez observer, en cas que vous la fassiez de pierre, de ne pas donner les 4 livres qu'on vous demande de la toise parceque M. Rouillé m'a écrit qu'on luy a proposé de le faire à 3 livres, 10 sols. Appliquez vous toujours à trouver des moyens de diminuer la dépense, tout en faisant faire les ouvrages avec diligence et solidité…[8] »

L'année suivante l'Intendant faillit se démettre de sa charge étant incapable d'empêcher les soldats de brutaliser la main-d’œuvre recrutée par eux dans les villages et les gens chez lesquels elle devait loger. Fuchsamberg en avait parlé à Colbert qui lui répondit le 11 novembre « le roy a fait écrire par M. Le Tellier au Gouverneur de Charleville et Mont-Olympe pour empescher la continuation des violences de ces soldats. Ainsy, vous pourrez estre assuré qu'il n'arrivera plus à l'avenir aucun désordre…[9]. » Colbert ne manquait jamais de tancer vertement les serviteurs du Roi qui paraissaient trop s'enrichir à ses dépens. C'était le cas de l'intendant Fuchsamberg : « J'ay esté surpris, lui écrit-il le 17 août 1675, que la dépense des ouvrages ordonnées cette année pour les travaux des places de Champagne sera beaucoup plus forte que l'estimation de Monsieur de Vauban, d'autant que dans toutes les autres places les estimations dudit sieur de Vauban se trouvent fort justes et qu'il n'y arrive point de pareilles différences… Prenez-bien garde que cela n'arrive pas d'aucune faute de vostre part, estant de grande conséquence dans la conjoncture présente de mesnager les deniers du roy avec grande économie et de faire presser les ouvrages avec toute la force et la vigueur que la belle saison peut permettre et que vous voyez que les affaires présentes demandent… »[10]. La moindre faute n'échappe pas non plus au vigilant regard du ministre : « J'ay esté surpris, écrit-il encore à Fuchsamberg le 23 janvier 1676, d'apprendre par vostre lettre du 16 de ce mois la chute de l'une des fasces de la demye-lune de Barthecourt de Méziéres, vu qu'il me semble que ces accidents n'arrivent pas d'ordinaire, et vous ne dites pas mesme dans votre lettre si c'est une vieille où une nouvelle maçonnerie, et pour qu'elle cause elle est tombée, ce qu'il est pourtant très nécessaire de savoir pour rendre compte au Roy… »

Avec une minutie quelque peu exagérée Colbert précisait sa pensée : « Si c'est une vieille maçonnerie il faut nécessairement que on l'ayt chàrgé de terre depuis peu, au-delà de ce qu'elle pouvoit porter ; et si elle est nouvelle ce doit estre à l'entrepreneur qui l'a faite à la réparer de ses deniers propres. J'attendray sur cela de vos nouvelles et une autre fois ne manquez pas de m'en dire toujours le détail…[11] »

Quelques mois plus tard, le 16 septembre 1676 nouvelle indignation de Colbert. Comment la plupart des travaux envisagés pour cette année à Charleville, Mont-Olympe et Mézières ne sont pas encore entrepris? « A l'égard de ceux qui sont commençés, ils paroist qu'ils le sont fort peu et nonobstant ce mauvais estat, je ne laisse pas de voir que les fonds sont presque entièrement consommés. En sorte que je puis vous dire que, selon ce qui me paroist par ce mémoire, le Roy a esté trés mal servi en ces trois places et les fonds que Sa Majesté à faict ont esté presqu'entiérement consommés quoyque ses ordres n'ayent pas été exécutés. Je ne puis pas m'empescher de vous en prévenir auparavant, que si, au retour du Sieur Ferry (expert envoyé par Colbert) ce qui aparoist par ses mémoires se trouvoit en effet véritable je ne pourrai pas vous excuser auprés de Sa Majesté et il serait impossible de vous maintenir en cet emploi… Eclaircissez-moi donc sur tout ce que je viens de vous dire, si vous voulez que je puisse satisfaire Sa Majesté du mécontentement qu'elle reçoit des places dont vous prenez soin et qui sont à présent les plus importantes du royaume soyent en aussi mauvais estat qu'elles sont…[12] »

Fuchsamberg réussit sans doute à se justifier, du moins à s'excuser adroitement au sujet des reproches qu'on lui faisait, car l'année suivante il occupait toujours son poste.

Colbert se penchait avec un certain réalisme sur le problème de la main-d’œuvre. Le 14 avril 1677 il demandait à l'intendant s'il était bon de « payer par jour, aux hommes Io sols et aux femmes 7 sols, ainssy que vous le proposez, parceque je doute fort que ces moyens soient bons, ayant observé que dans toutes les places où l'on s'en est voulu servir il n'a pas réussi et qu'il vaut beaucoup mieux obliger les entrepreneurs de donner quelque peu de chose davantage par journées pour attirer les ouvriers volontairement[13]. » L'Intendant tint compte de la réflexion et en fit bon usage.

Ce fut aussi cette année-là que Fuchsamberg fit rétablir provisoirement le Pont de Mézières « en attendant qu'il soit fait à demeure car il faut le mettre en estat que les troupes y puissent passer seurement et sans difficulté… » Faisant preuve d'à-propos Colbert qui d'ordinaire prêchait l'économie déclarait à Fuchsamberg : « Quoyque je ne doute pas que la ville ne soit tenue du restablissement de ce pont, si les deniers d'octroys peuvent suffire, il s'en faut servir; mais en cas qu'il y ait quelque difficulté ou que cela apporte retardement il ne faut pas tarder d'y faire travailler et d'en prendre la dépense sur les fonds du Roy…[14] »

Achever les défenses de Stenay demeurait en cette année 1677 le principal travail de Fuchsamberg : il avait réussi à trouver près de 2 000 ouvriers pour y œuvrer. Le Roi avait fait placarder en tous les villages et villes de la région un Ordre daté de Versailles 24 juillet 1677 « Sa Majesté, disait-il, voulant faire continuer les travaux de fortifications des places de Charleville, Mont-Olympe, Mézières et Stenay pour mettre les villages circonvoissins à couverte des entreprises ennemies, Sa Majesté mande et ordonne aux habitans de venir incessamment travailler aux ouvrages desdites places ainsy qu'il leur sera ordonné par le sieur Renart de Fuchsamberg Intendant des places frontiéres de Champagne en les faisant payer de leurs journées sur le pied des ouvriers qui travaillent volontairement auxdits ouvrages[15]. »

L'enceinte de Charleville, qui quelques années plus tôt indifférait totalement le roi commençait à le préoccuper. Celle-ci « n'ayant esté batie, écrit Colbert le ü juin 1678, que par ostentation par M. le duc de Mantoue lorsqu'il estoit en France et pour une représentation de souveraineté » il devenait nécessaire de la consolider. Il donnait ordre à l'intendant des Fortifications, de bien examiner les fondations, l'épaisseur des murs, l'élévation des terre-pleins des tourelles et remparts. « Il faut s'éclaircir bien à fond de leur qualité et en avoir l'avis de tout ce qu'il y a d'habiles gens en toute l'étendue de terre de la frontière de Champagne ». À cet effet le roi désigna comme experts les sieurs Ferry et Raullet Le Thuillier. « Il faut pour cela faire divers profils exacts de la contrescarpe, du fossé, de la muraille et des remparts » mande Colbert aussi minutieux qu'à l'ordinaire. Examiner aussi de quelle matière sont les fondations, si le mortier est en bon état de même que les différentes épaisseurs que la muraille a en toute hauteur[16].

C'est lui encore qui procéda ensuite au démantèlement de Charleville de 1680 à 1688.

III


La mort de Colbert (1683) arrête la correspondance au sujet des Fortifications régies par Fuchsamberg et nous sommes peu renseignés sur la suite des travaux. Un document des Archives départementales des Ardennes nous indique que c'est lui qui reçu la mission le 6 août 1688 de « rendre à la ville de Charleville des murailles simples, sans bastions, ni fossés, ni terrasses, ni créneaux, les présentes murailles élevées jusqu'à la hauteur de 18 pieds hors-terre, large au bas de 4, et de 3 en haut…[17] »

Après avoir posé la première pierre de cette enceinte, Renart de Fuchsamberg se retira définitivement de toute fonction publique : il avait alors 83 ans. Il était assisté dans sa tâche depuis 1683 par ses deux fils Charles-François et Charles-Albert (qui lui succéda) et par son petit-fils Maximilien Goulet de Montlibert, qui devint plus tard Directeur des Fortifications de Provence[18].

Renart de Fuchsamberg mourut à Rethel le 16 octobre 1692 et fut inhumé le 18 octobre en l'église Saint-Nicolas où se lisait jadis son épitaphe inscrite en latin sur une plaque de marbre noir. Le 18 décembre de l'année suivante une messe haute avec vigile et « recommandise » fut fondée à perpétuité par ses enfants pour le repos de son âme[19].

Il laissait une fortune considérable et de grands biens. Ses quatre fils occupèrent tous d brillants emplois : Charles-François fut Conseiller aux Eaux et Forêts de Champagne, Charles-Albert devint grand maître des Eaux et Forêts de France et gouverneur de Rethel, Jean-Baptiste, Abbé commendataire de l'abbaye de Longwê, Pierre, Maître des Eaux et Forêts de Navarre et Louis, officier au régiment d'Artois. Ses filles furent richement dotées : Marie comme religieuse chanoinesse au Saint-Sépulcre de Charleville et Catherine comme religieuse de Saint-Étienne de Reims ; Louise épousa Jean de Balarin, Lieutenant pour le Roy au Gouvernement de Stenay, Nicole, le capitaine Deuil, Claude-Olive, Antoine d'Estoquoy, comte de Montdej eux et Élisabeth, Nicolas Goulet de Montlibert contrôleur des Traités de Mézières.

La famille de Fuchsamberg[20] devait par la suite donner au Royaume puis à la République de bons et loyaux serviteurs. La réussite de l'Intendant des Fortifications avait donc été durable.

Telle est, dans ses grandes lignes, la carrière peu connue de l'intendant de Fuchsamberg qui prit soin durant vingt ans des places les plus importantes alors du royaume de France.


NOTES

  1. Fuchsamberg, orig. de Saxe du Nord. Installés en France avec Georges, capitaine de mercenaires au service du duc de Bourgogne (début XVe siècle).
  2. Montcy est une des plus anciennes seigneuries de la famille. elle venait de Marie de Frankstein, femme de Mathias de Fuchsamberg, Chambellan du duc de Saxe et capitaine de 3 000 fantassins bourguignons, mort à Liège vers 1464. Un aveu de Jean du Hattoy, seigneur d'Yvois parle « de deux cents de terre au Montcy de Renard, royé Aubertin de Pouilly; item ung cent de terre derrier Renaultmuse ferant au chemin de Poilly royé ledict Aubertin » (14 août 1462) pub. par Goffart : Doc. relat. aux pays d'Yvois et Mouzon.
  3. Marie Robillard, nièce de Claire Camart dont la fille épousa Antoine Martin, maire de Rethel : la fille de ces Martin épousa Henry Pussort : ce sont les grands-parents du Ministre J. B. Colbert. La veuve d'Henry Pussort possédait encore en août 1634 des droits seigneuriaux à Buzancy, terre appartenant aux Fuchsamberg depuis le XVIe.
  4. Service Hist. de l'Armée : Génie-Fiches des ingénieurs XVe-XVIe siècles (Xe 214) Goulet de Montlibert, Seigneur de Brevannes, fut tué en 1704 au siège de Port-Alègre qu'il conduisait en tant qu'ingénieur des Fortifications à la suite des Armées.
  5. Idem.
  6. Arch. Nationales; Département des Forêts, Mss. 205 (1673, fol. 71).
  7. Idem (1673, fol. 50).
  8. Idem.
  9. Arch. Nationales ; Département des Forêts, Mss. 205 (1674 fol. 273).
  10. Idem. (1675 fol. 175).
  11. Idem. (1676 fol. 17).
  12. Arch. Nationales; Département des Forêts, Mss. 205 (1676 fol. 184).
  13. Idem. (1677 fol. 18).
  14. Idem.
  15. Arch. Nationales; Département des Forêts, Mss. 205 (1677 fol. 27o).
  16. Idem. (1678 fol. 152).
  17. Arch. départ. des Ardennes, G. 49.
  18. Goulet de Montlibert (fils du sieur de Brevannes cité note 5) reçu à l'In¬tendance des Fortifications comme ingénieur en 168o, participa au blocus et siège de Guastalla (1701-1702), à celui de Turin (1706). Il eut le bras brisé au siège de Valence (1696) chevalier de Saint-Louis (1703) brigadier des armées du roi (1719) ep. à Metz en 1709, étant intendant des fortifications de Provence, marquise Le Peyre de Valmont. — Service Hist. Armée Xe 214 (Ingénieurs du Génie : Fiches xvme siècle). Voir aussi sur Renart de Fuchsamberg : Mémoires historiques sur les châteaux, citadelles et forts des villes de Mézières, Charleville et Mont-Olympe par le chevalier de Chastillon (pub. par Sénemaud en 1865) Voir Bulletin du Musée de Rethelois et de Porcien, no 15 (automne-hiver 1957), pages 3 à 7 : Charles-Albert Renart de Fuchsamberg, Grand Maître des Éaux et Forêts de Champagne, par D. Labarre de Raillicourt.
  19. Reg. par. de Rethel : 1692. Inhumation dans l'église de Thomas Renart de Fuchsamberg, 87 ans, chevalier, conseiller du Roy et ci-devant intendant de Police, Justice et Finance dans les armées du Roy. Reg. des fondations de Rethel : décembre 1700 : le 18, fondation pour Me Tho-mas Renart de Fuchsamberg, messe haute, vigile et recoramandise.
  20. Sur les Renart de Fuchsamberg existent de nombreuses généalogies tant manuscrites qu'imprimées. Les premières se trouvent au Cabinet des titres de la Bibliothèque Nationale : Dossiers Bleus 561, Chérin 170; Cabinet d'Hozier 287; Carrés d'Hozier 53o ; Nouveau d'Hozier 282; Pièces originales 2459. Les secondes sont multiples. Citons seulement Woelmont : Not. Généalogiques. VII : Famille Renart ; Baudon : La cloche de l'Église de Doux (Ardennes) pub. en 1896 ; Gardin : Hist. de Montcy-Notre-Dame (Sedan 1911) ; Nombreux articles dans la Revue de Champagne et de Brie (1889, 1892, 1897, 19oo) et dans la Revue Historique ardennaise (1867, 1899, 1900, 1905, 1913, etc.). Manuscrit de H. Jonval : La Famille de Fuchsamberg (médaille de l'Acad. de Reims, 1903). Toutes les sources sur cette famille sont indiquées en détail dans notre ouvrage inédit : « Une famille ardennaise au cours de six siècles », déposé aux Archives Départementales des Ardennes.