Bull. Soc. sci. Nancy (1883) Millot : Différence entre versions

De Wicri Nancy
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(Influence de l'Atlantique Nord)
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(Influence de l'Atlantique Nord)
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:: « Dans  nos contrées  occidentales,  dit  M. de  Tasles, président  de  la  Commission  météorologique  d'Indre-et-Loiré,.  on  constate  des  orages  en  toute  saison. Mais les  rares  orages  de  la  saison  d'hiver,  qui  n'ont  jamais  lieu  que  par  des  bourrasques  océaniques  de  l'Ouest  ou  du Sud-Ouest,  présentent  des  caractères  bien  différents  de  ceux  de  la  belle  saison.  Du  sein  de  grosses  nuées  chassées  par  un  vent  violent,  retentissent  un  ou  deux  coups  de  tonnerre  :  ce  sont  les  dernières  manifestations  électriques'd'un  orage  formé  fort  au  large  de  nos  côtes  et  qui  ne  sont  signalées  souvent  que  par  un  petit'nombre  de  communes.  Des  orages  semblables  sont  aussi  observés  dans'la  belle  saison,  sur  le  bord  méridional  des  mouvements  tournants  dont  le centre  suit  ordinairement  une  trajectoire  passant  sur  les  Iles  Britanniques,  dans  la  direction    S.-O.-N.-E.    Mais  les  véritables  orages  d'été,  ceux  qui  offrent    le  spectacle  le  plus  imposant  et  sont  accompagnés  de  phénomènes  électriques  d'une  grande  intensité,  ont  une  allure  bien  différente.  Lorsque  la  zone  des  hautes  pressions,  des  calmes  et  des  temps  secs  et chauds a recouvert  nos contrées  pendant  quelques jours, et  que le  régime  des  vents  marins  du  Sud  ou  du  S.-O.'  s'établit  chez nous,  ces  cou-rants  arrivent  par  les  régions  supérieures,  où  leur  présence  nous  est  signalée  par  l'apparition  de  cirrus  nombreux,  animés    d'un    mouvement  apparent,  très  lent  du  S.-O.au N.-E.    et  formant  de  bizarres  et  charmants  dessins  • (on.  pourrait  les  désigner  sous  le  nom  de  cirrus-dentelles).      Un  orage  se  forme  bientôt  surplace  et  le  même  fait  se  produit  sur  plusieurs  points  différents;  quand  l'orage  se forme  et  éclate,  il lui  arrive  souvent  de  planer  sans  dé-placement  sensible  pendant  quelque  temps,  puis  il  se  dirige  len-tement  dans  la  direction  du  courant  qui  en  a  provoqué  la  forma-tion,  c'est-à-dire  du  Nord  au  N.-E.;  il  parcourt  ainsi  un  espace  plus  ou  moins  étendu  jusqu'à  ce  qu'il  ait  épuisé  son  action.  Ces  différents  groupes  orageux,  formés  à  des  altitudes  différentes  et  suivant  des  trajectoires  qui  ne  sont  pas  toujours  parallèles,  se  rencontrent,  se  superposent  et  ces  points  de  recoupement  sont  fréquemment  le  théâtre  des  phénomènes  les  plus  violents,  grêle,  tourbillons  de  vent,  coups  foudroyants,  etc. Ce  régime  orageux se prolonge  rarement  au  delà  de trois  ou  quatre jours,  et,  quand  les  courants  du  S.-O.  sont  franchement  établis,  les  manifestations  électriques  cessent  et  on  passe  par  une.période  simplement  plu-vieuse;  si la  direction  générale  du  transport  de  l'air  persiste  de  l'Ouest  à  l'Est  pendant  une  longue  période, les  orages  deviennent  rares  et  insignifiants  : ils  affectent  alors  le  caractère  des  orages  d'hiver<ref>Rapport sur les orages de  l'année 1879 dans  le  département  d'Indre-et-Loire.</ref>.  »
 
:: « Dans  nos contrées  occidentales,  dit  M. de  Tasles, président  de  la  Commission  météorologique  d'Indre-et-Loiré,.  on  constate  des  orages  en  toute  saison. Mais les  rares  orages  de  la  saison  d'hiver,  qui  n'ont  jamais  lieu  que  par  des  bourrasques  océaniques  de  l'Ouest  ou  du Sud-Ouest,  présentent  des  caractères  bien  différents  de  ceux  de  la  belle  saison.  Du  sein  de  grosses  nuées  chassées  par  un  vent  violent,  retentissent  un  ou  deux  coups  de  tonnerre  :  ce  sont  les  dernières  manifestations  électriques'd'un  orage  formé  fort  au  large  de  nos  côtes  et  qui  ne  sont  signalées  souvent  que  par  un  petit'nombre  de  communes.  Des  orages  semblables  sont  aussi  observés  dans'la  belle  saison,  sur  le  bord  méridional  des  mouvements  tournants  dont  le centre  suit  ordinairement  une  trajectoire  passant  sur  les  Iles  Britanniques,  dans  la  direction    S.-O.-N.-E.    Mais  les  véritables  orages  d'été,  ceux  qui  offrent    le  spectacle  le  plus  imposant  et  sont  accompagnés  de  phénomènes  électriques  d'une  grande  intensité,  ont  une  allure  bien  différente.  Lorsque  la  zone  des  hautes  pressions,  des  calmes  et  des  temps  secs  et chauds a recouvert  nos contrées  pendant  quelques jours, et  que le  régime  des  vents  marins  du  Sud  ou  du  S.-O.'  s'établit  chez nous,  ces  cou-rants  arrivent  par  les  régions  supérieures,  où  leur  présence  nous  est  signalée  par  l'apparition  de  cirrus  nombreux,  animés    d'un    mouvement  apparent,  très  lent  du  S.-O.au N.-E.    et  formant  de  bizarres  et  charmants  dessins  • (on.  pourrait  les  désigner  sous  le  nom  de  cirrus-dentelles).      Un  orage  se  forme  bientôt  surplace  et  le  même  fait  se  produit  sur  plusieurs  points  différents;  quand  l'orage  se forme  et  éclate,  il lui  arrive  souvent  de  planer  sans  dé-placement  sensible  pendant  quelque  temps,  puis  il  se  dirige  len-tement  dans  la  direction  du  courant  qui  en  a  provoqué  la  forma-tion,  c'est-à-dire  du  Nord  au  N.-E.;  il  parcourt  ainsi  un  espace  plus  ou  moins  étendu  jusqu'à  ce  qu'il  ait  épuisé  son  action.  Ces  différents  groupes  orageux,  formés  à  des  altitudes  différentes  et  suivant  des  trajectoires  qui  ne  sont  pas  toujours  parallèles,  se  rencontrent,  se  superposent  et  ces  points  de  recoupement  sont  fréquemment  le  théâtre  des  phénomènes  les  plus  violents,  grêle,  tourbillons  de  vent,  coups  foudroyants,  etc. Ce  régime  orageux se prolonge  rarement  au  delà  de trois  ou  quatre jours,  et,  quand  les  courants  du  S.-O.  sont  franchement  établis,  les  manifestations  électriques  cessent  et  on  passe  par  une.période  simplement  plu-vieuse;  si la  direction  générale  du  transport  de  l'air  persiste  de  l'Ouest  à  l'Est  pendant  une  longue  période, les  orages  deviennent  rares  et  insignifiants  : ils  affectent  alors  le  caractère  des  orages  d'hiver<ref>Rapport sur les orages de  l'année 1879 dans  le  département  d'Indre-et-Loire.</ref>.  »
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===''Formations des orages''===
  
 
===''Notes de l'article''===   
 
===''Notes de l'article''===   

Version du 29 février 2020 à 09:57

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Étude sur les orages dans le département de Meurthe-et-Moselle


 
 

Titre
Étude sur les orages dans le département de Meurthe-et-Moselle
Auteur
Charles Millot
In
Bulletin de la Société des sciences de Nancy.
Dates
  • création : 1883
  • mise en lecture 25 février 2020
En ligne
http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/32172/ALS_1883_6_16.pdf

Le texte

Les sous-titres sont de la rédaction de Wicri/Nancy[NDLR 1].

La Commission météorologique départementale, qui fonctionne depuis 1878, n'a cessé, au milieu de ses différentes occupations, de porter une attention toute particulière à l'étude des orages.

Motivation régionales : l'été 1883

Dans le but d'arriver un jour à armer les agriculteurs contre les pertes, heureusement toutes locales, mais trop souvent désastreuses, que leur font subir ces météores, elle a rassemblé le plus grand nombre de données qu'elle a, pu se procurer en faisant appel aux instituteurs du département. Elle a trouvé dans ces observateurs instruits un concours empressé et éclairé; c'est ainsi que, pour le seul mois de juillet 1883, la Commission a reçu, de différents points du département, 357 bulletins d'orages. Aussi, grâce aux hommes dévoués qui représentent la science dans nos campagnes, espérons-nous un jour pouvoir dissiper les ténèbres dont cette question des orages est encore enveloppée.

Notre intention n'était pas de prendre, si tôt la parole, mais d'attendre l'appoint de connaissances que nous auraient encore fourni plusieurs années d'observations. Le désastre éprouvé par plusieurs communes des cantons de Lunéville-Nord et de Saint-Nicolas, et en particulier par la malheureuse ville de Rosières, nous a décidé à ne pas différer plus longtemps la publication de ce que nous savons au sujet des orages, sauf à rectifier et à compléter plus tard ce que nos conclusions auraient de trop hâtif et d'incomplet.

Influence de l'Atlantique Nord

On sait que, dans nos latitudes, existe, au-dessus de l'Atlantique nord et de l'Europe occidentale, la branche septentrionale d'un vaste circuit aérien, véritable gulf-stream atmosphérique, comme l'a appelé M. de Tastes, se mouvant de gauche à droite autour d'une zone de calmes et de hautes pressions. Ce fleuve aérien; qui traverse la France de l'O.-S.-O. à l'E.-N.-E., est par-semé de mouvements tournants qui sont une conséquence mécanique du frottement de l'air en marche contre l'air calme ou moins rapide situé sur sa rive gauche. Ce sont ces mouvements tournants qui nous amènent les tempêtes en hiver et les orages en été; ils sont animés d'un mouvement de rotation en sens in-verse des aiguilles d'une montre, c'est-à-dire de droite à gauche, et la force centrifuge engendre une dépression à leur centre. C'est dans leur demi-cercle méridional que souffle la tempête, parce que le mouvement de rotation dirigé dans le même sens que le mouvement de translation s'ajoute à celui-ci ; dans le demi-cercle septentrional, au contraire, ces deux mouvements, dirigés en sens inverse, se contre-balancent en partie et l'on y jouit souvent du calme, malgré la baisse barométrique.

Aussi la tempête étant rarement circulaire, préférons-nous donner à ces mouvements tournants le nom de dépression, de préférence à celui de cyclone, qu'on leur applique souvent, et qui doit, selon nous, être réservé aux ouragans ou tempêtes tournantes complètes des régions tropicales.

Les dépressions sont rarement isolées, elles se suivent généralement à la file en formant une sorte cle chapelet, ce qui constitue une série de mauvais temps. Le vaste courant aérien qui les en-traîne se déplace lui-même avec la zone des hautes pressions qu'il entoure, et les fluctuations de cette masse centrale et de son circuit déterminent les variations de notre climat[1].

En hiver, à cause de la différence de température entre nos latitudes et les latitudes plus méridionales, le gulf-stream aérien a une grande force et les dépressions y sont considérables. S'il passe sur nos contrées, les tempêtes du S.-O. nous donnent un hiver doux et pluvieux. Si, au contraire, notre pays est dans la zone des calmes et des hautes pressions, où règne ce que l'on a improprement appelé un anticyclone, on a un hiver froid et sec, comme celui de 1879-1880, par exemple.

En. été, à cause du peu de différence de température entre nos régions elles latitudes plus méridionales, le circuit aérien a une force moindre, les dépressions y sont peu considérables (à peine de quelques millimètres) ; par conséquent, pas de grandes tempêtes comme en hiver, mais en revanche la chaleur et les actions chimiques et physiologiques qui en sont la conséquence engendrent l'électricité et donnent naissance aux orages.

Si le fleuve aérien passe sur nos contrées, on a un été orageux, pluvieux et de température variable comme celui de 1883 ; si, au contraire, notre pays se trouve dans la zone des calmes et des hautes pressions, on a un été chaud, sans orages, mais aussi très sec.

« Dans nos contrées occidentales, dit M. de Tasles, président de la Commission météorologique d'Indre-et-Loiré,. on constate des orages en toute saison. Mais les rares orages de la saison d'hiver, qui n'ont jamais lieu que par des bourrasques océaniques de l'Ouest ou du Sud-Ouest, présentent des caractères bien différents de ceux de la belle saison. Du sein de grosses nuées chassées par un vent violent, retentissent un ou deux coups de tonnerre  : ce sont les dernières manifestations électriques'd'un orage formé fort au large de nos côtes et qui ne sont signalées souvent que par un petit'nombre de communes. Des orages semblables sont aussi observés dans'la belle saison, sur le bord méridional des mouvements tournants dont le centre suit ordinairement une trajectoire passant sur les Iles Britanniques, dans la direction S.-O.-N.-E. Mais les véritables orages d'été, ceux qui offrent le spectacle le plus imposant et sont accompagnés de phénomènes électriques d'une grande intensité, ont une allure bien différente. Lorsque la zone des hautes pressions, des calmes et des temps secs et chauds a recouvert nos contrées pendant quelques jours, et que le régime des vents marins du Sud ou du S.-O.' s'établit chez nous, ces cou-rants arrivent par les régions supérieures, où leur présence nous est signalée par l'apparition de cirrus nombreux, animés d'un mouvement apparent, très lent du S.-O.au N.-E. et formant de bizarres et charmants dessins • (on. pourrait les désigner sous le nom de cirrus-dentelles). Un orage se forme bientôt surplace et le même fait se produit sur plusieurs points différents; quand l'orage se forme et éclate, il lui arrive souvent de planer sans dé-placement sensible pendant quelque temps, puis il se dirige len-tement dans la direction du courant qui en a provoqué la forma-tion, c'est-à-dire du Nord au N.-E.; il parcourt ainsi un espace plus ou moins étendu jusqu'à ce qu'il ait épuisé son action. Ces différents groupes orageux, formés à des altitudes différentes et suivant des trajectoires qui ne sont pas toujours parallèles, se rencontrent, se superposent et ces points de recoupement sont fréquemment le théâtre des phénomènes les plus violents, grêle, tourbillons de vent, coups foudroyants, etc. Ce régime orageux se prolonge rarement au delà de trois ou quatre jours, et, quand les courants du S.-O. sont franchement établis, les manifestations électriques cessent et on passe par une.période simplement plu-vieuse; si la direction générale du transport de l'air persiste de l'Ouest à l'Est pendant une longue période, les orages deviennent rares et insignifiants  : ils affectent alors le caractère des orages d'hiver[2].  »

Formations des orages

Notes de l'article

  1. De Tastes
  2. Rapport sur les orages de l'année 1879 dans le département d'Indre-et-Loire.

Voir aussi

Notes de la rédaction
  1. Ils peuvent donc être modifiés en vue d'améliorer la lisibilité de l'article.