Bull. Soc. sci. Nancy (1883) Millot : Différence entre versions

De Wicri Nancy
imported>Jacques Ducloy
(Motivation régionales : l'été 1883)
imported>Jacques Ducloy
(Le texte)
Ligne 23 : Ligne 23 :
  
 
===''Influence de l'Atlantique Nord''===
 
===''Influence de l'Atlantique Nord''===
On  sait  que,  dans  nos  latitudes,  existe,  au-dessus  de  l'Atlantique  nord  et  de  l'Europe  occidentale,  la  branche  septentrionale  d'un  vaste  circuit  aérien,  véritable  gulf-stream  atmosphérique,  comme  l'a  appelé  [[A pour personnalité citée::Maurice de Tastes|M.  de  Tastes]],  se  mouvant  de  gauche  à  droite  autour  d'une  zone  de  calmes  et  de  hautes  pressions.  Ce  fleuve  aérien; qui  traverse  la  France  de  l'O.-S.-O.  à  l'E.-N.-E.,  est  par-semé  de  mouvements  tournants  qui  sont  une  conséquence  mécanique  du  frottement  de  l'air  en  marche  contre  l'air  calme  ou  moins  rapide  situé  sur  sa  rive  gauche.  Ce  sont  ces  mouvements  tournants  qui nous  amènent  les  tempêtes  en  hiver  et  les  orages  en  été;  ils  sont  animés  d'un  mouvement  de  rotation  en  sens  in-verse  des  aiguilles  d'une  montre,  c'est-à-dire  de  droite  à  gauche,  et  la  force  centrifuge  engendre une  dépression  à leur centre.  C'est  dans  leur  demi-cercle  méridional  que  souffle  la  tempête,  parce  que  le  mouvement  de  rotation  dirigé  dans  le  même  sens  que  le  mouvement  de  translation  s'ajoute  à  celui-ci ;  dans le  demi-cercle  septentrional,  au  contraire,  ces  deux  mouvements, dirigés en  sens  inverse,  se  contre-balancent  en  partie  et  l'on  y  jouit  souvent  du  calme,  malgré  la baisse  barométrique.   
+
On  sait  que,  dans  nos  latitudes,  existe,  au-dessus  de  l'Atlantique  nord  et  de  l'Europe  occidentale,  la  branche  septentrionale  d'un  vaste  circuit  aérien,  véritable  [[A pour expression citée::Gulf Stream atmosphérique|gulf-stream  atmosphérique]],  comme  l'a  appelé  [[A pour personnalité citée::Maurice de Tastes|M.  de  Tastes]],  se  mouvant  de  gauche  à  droite  autour  d'une  zone  de  calmes  et  de  hautes  pressions.  Ce  fleuve  aérien; qui  traverse  la  France  de  l'O.-S.-O.  à  l'E.-N.-E.,  est  par-semé  de  mouvements  tournants  qui  sont  une  conséquence  mécanique  du  frottement  de  l'air  en  marche  contre  l'air  calme  ou  moins  rapide  situé  sur  sa  rive  gauche.  Ce  sont  ces  mouvements  tournants  qui nous  amènent  les  tempêtes  en  hiver  et  les  orages  en  été;  ils  sont  animés  d'un  mouvement  de  rotation  en  sens  in-verse  des  aiguilles  d'une  montre,  c'est-à-dire  de  droite  à  gauche,  et  la  force  centrifuge  engendre une  dépression  à leur centre.  C'est  dans  leur  demi-cercle  méridional  que  souffle  la  tempête,  parce  que  le  mouvement  de  rotation  dirigé  dans  le  même  sens  que  le  mouvement  de  translation  s'ajoute  à  celui-ci ;  dans le  demi-cercle  septentrional,  au  contraire,  ces  deux  mouvements, dirigés en  sens  inverse,  se  contre-balancent  en  partie  et  l'on  y  jouit  souvent  du  calme,  malgré  la baisse  barométrique.   
  
 
Aussi la  tempête  étant  rarement  circulaire, préférons-nous  donner  à  ces  mouvements  tournants  le  nom  de  ''dépression'',    de  préférence  à  celui  de  ''cyclone'',  qu'on leur  applique  souvent,  et  qui  doit,  selon  nous,  être  réservé  aux  ouragans  ou  tempêtes  tournantes  complètes  des  régions  tropicales.   
 
Aussi la  tempête  étant  rarement  circulaire, préférons-nous  donner  à  ces  mouvements  tournants  le  nom  de  ''dépression'',    de  préférence  à  celui  de  ''cyclone'',  qu'on leur  applique  souvent,  et  qui  doit,  selon  nous,  être  réservé  aux  ouragans  ou  tempêtes  tournantes  complètes  des  régions  tropicales.   
Ligne 33 : Ligne 33 :
 
En. été,  à cause  du  peu  de  différence  de  température  entre  nos  régions  elles  latitudes  plus  méridionales,  le  circuit  aérien  a  une  force  moindre,  les  dépressions  y  sont  peu  considérables  (à  peine  de  quelques  millimètres) ;  par  conséquent,  pas  de  grandes  tempêtes  comme  en  hiver,  mais en  revanche  la  chaleur  et  les  actions  chimiques  et  physiologiques  qui  en  sont  la  conséquence  engendrent  l'électricité  et  donnent  naissance  aux  orages.   
 
En. été,  à cause  du  peu  de  différence  de  température  entre  nos  régions  elles  latitudes  plus  méridionales,  le  circuit  aérien  a  une  force  moindre,  les  dépressions  y  sont  peu  considérables  (à  peine  de  quelques  millimètres) ;  par  conséquent,  pas  de  grandes  tempêtes  comme  en  hiver,  mais en  revanche  la  chaleur  et  les  actions  chimiques  et  physiologiques  qui  en  sont  la  conséquence  engendrent  l'électricité  et  donnent  naissance  aux  orages.   
  
Si  le  fleuve  aérien  passe  sur  nos  contrées,  on  a  un  été  orageux,  pluvieux  et  de  température  variable  comme  celui  de 1883 ; si,  au  contraire,  notre  pays  se  trouve  dans  la  zone  des  calmes  et  des  hautes  pressions,  on  a  un  été  chaud,  sans  orages,  mais  aussi  très  sec.   
+
Si  le  fleuve  aérien  passe  sur  nos  contrées,  on  a  un  été  orageux,  pluvieux  et  de  température  variable  comme  celui  de [[A pour période météorologique citée::Été 1883|1883]] ; si,  au  contraire,  notre  pays  se  trouve  dans  la  zone  des  calmes  et  des  hautes  pressions,  on  a  un  été  chaud,  sans  orages,  mais  aussi  très  sec.   
  
 
===''Notes de l'article''===   
 
===''Notes de l'article''===   

Version du 29 février 2020 à 09:46

logo travaux article en cours d'importation

Étude sur les orages dans le département de Meurthe-et-Moselle


 
 

Titre
Étude sur les orages dans le département de Meurthe-et-Moselle
Auteur
Charles Millot
In
Bulletin de la Société des sciences de Nancy.
Dates
  • création : 1883
  • mise en lecture 25 février 2020
En ligne
http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/32172/ALS_1883_6_16.pdf

Le texte

Les sous-titres sont de la rédaction de Wicri/Nancy[NDLR 1].

La Commission météorologique départementale, qui fonctionne depuis 1878, n'a cessé, au milieu de ses différentes occupations, de porter une attention toute particulière à l'étude des orages.

Motivation régionales : l'été 1883

Dans le but d'arriver un jour à armer les agriculteurs contre les pertes, heureusement toutes locales, mais trop souvent désastreuses, que leur font subir ces météores, elle a rassemblé le plus grand nombre de données qu'elle a, pu se procurer en faisant appel aux instituteurs du département. Elle a trouvé dans ces observateurs instruits un concours empressé et éclairé; c'est ainsi que, pour le seul mois de juillet 1883, la Commission a reçu, de différents points du département, 357 bulletins d'orages. Aussi, grâce aux hommes dévoués qui représentent la science dans nos campagnes, espérons-nous un jour pouvoir dissiper les ténèbres dont cette question des orages est encore enveloppée.

Notre intention n'était pas de prendre, si tôt la parole, mais d'attendre l'appoint de connaissances que nous auraient encore fourni plusieurs années d'observations. Le désastre éprouvé par plusieurs communes des cantons de Lunéville-Nord et de Saint-Nicolas, et en particulier par la malheureuse ville de Rosières, nous a décidé à ne pas différer plus longtemps la publication de ce que nous savons au sujet des orages, sauf à rectifier et à compléter plus tard ce que nos conclusions auraient de trop hâtif et d'incomplet.

Influence de l'Atlantique Nord

On sait que, dans nos latitudes, existe, au-dessus de l'Atlantique nord et de l'Europe occidentale, la branche septentrionale d'un vaste circuit aérien, véritable gulf-stream atmosphérique, comme l'a appelé M. de Tastes, se mouvant de gauche à droite autour d'une zone de calmes et de hautes pressions. Ce fleuve aérien; qui traverse la France de l'O.-S.-O. à l'E.-N.-E., est par-semé de mouvements tournants qui sont une conséquence mécanique du frottement de l'air en marche contre l'air calme ou moins rapide situé sur sa rive gauche. Ce sont ces mouvements tournants qui nous amènent les tempêtes en hiver et les orages en été; ils sont animés d'un mouvement de rotation en sens in-verse des aiguilles d'une montre, c'est-à-dire de droite à gauche, et la force centrifuge engendre une dépression à leur centre. C'est dans leur demi-cercle méridional que souffle la tempête, parce que le mouvement de rotation dirigé dans le même sens que le mouvement de translation s'ajoute à celui-ci ; dans le demi-cercle septentrional, au contraire, ces deux mouvements, dirigés en sens inverse, se contre-balancent en partie et l'on y jouit souvent du calme, malgré la baisse barométrique.

Aussi la tempête étant rarement circulaire, préférons-nous donner à ces mouvements tournants le nom de dépression, de préférence à celui de cyclone, qu'on leur applique souvent, et qui doit, selon nous, être réservé aux ouragans ou tempêtes tournantes complètes des régions tropicales.

Les dépressions sont rarement isolées, elles se suivent généralement à la file en formant une sorte cle chapelet, ce qui constitue une série de mauvais temps. Le vaste courant aérien qui les en-traîne se déplace lui-même avec la zone des hautes pressions qu'il entoure, et les fluctuations de cette masse centrale et de son circuit déterminent les variations de notre climat[1].

En hiver, à cause de la différence de température entre nos latitudes et les latitudes plus méridionales, le gulf-stream aérien a une grande force et les dépressions y sont considérables. S'il passe sur nos contrées, les tempêtes du S.-O. nous donnent un hiver doux et pluvieux. Si, au contraire, notre pays est dans la zone des calmes et des hautes pressions, où règne ce que l'on a improprement appelé un anticyclone, on a un hiver froid et sec, comme celui de 1879-1880, par exemple.

En. été, à cause du peu de différence de température entre nos régions elles latitudes plus méridionales, le circuit aérien a une force moindre, les dépressions y sont peu considérables (à peine de quelques millimètres) ; par conséquent, pas de grandes tempêtes comme en hiver, mais en revanche la chaleur et les actions chimiques et physiologiques qui en sont la conséquence engendrent l'électricité et donnent naissance aux orages.

Si le fleuve aérien passe sur nos contrées, on a un été orageux, pluvieux et de température variable comme celui de 1883 ; si, au contraire, notre pays se trouve dans la zone des calmes et des hautes pressions, on a un été chaud, sans orages, mais aussi très sec.

Notes de l'article

  1. De Tastes

Voir aussi

Notes de la rédaction
  1. Ils peuvent donc être modifiés en vue d'améliorer la lisibilité de l'article.