Callot, Jacques (Nouveau Larousse illustré - 1898)

De Wicri Histoire de la Lorraine
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1898
Nouveau Larousse illustré

Jacques Callot

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Cette page introduit un article du Nouveau Larousse illustré (1898).

Dans le dictionnaire

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CALLOT [ka-lo] (Jacques), peintre et graveur, né à Nancy en 1592, mort en 1635, était le onzième enfant de Jean Callot, premier héraut de Lorraine. A douze ans, il partit seul pour l'Italie et fut, à Lucerne, recueilli par une troupe de bohémiens. Il se souviendra un jour de ses premiers hôtes et se représentera lui-même dans la Balte de bohémiens. A Florence, il quitta ses bohémiens. Un gentilhomme piémontais, le prit en amitié et l'aida à gagner Rome. Mais avant d'arriver à la ville, il rencontra des marchands de Nancy qui le reconnurent et ramenèrent de force en Lorraine. Il s'échappa et revit encore l'Italie. Ramené une seconde fois sous le toit paternel par son frère aîné, son obstination vainquit enfin les résistances de sa famille, et Il suivit à Rome l'ambassade qu'envoyait au pape le duc de Lorraine, Henri (1618).

Ce grand peintre de mœurs a laissé une quantité innombrable de planches (plus de 1.500); impatient génie, il abandonna vite le burin et adopta l'eau-forte, procédé plus pittoresque, et expéditif. Il manifesta son originalité avec ses Caprices (1617). Quoique très honoré à Florence, il abandonna cette ville pour se mettre, en Lorraine, au service de son prince. De Nancy, il entreprit un voyage aux Pays-Bas pour ses fameuses planches du Siège de Bréda. 'Louis XIII l'invita à graver d'autres faits d'armes, parmi lesquels la Prise de La Rochelle. Quant à la prise de Nancy, on sait que l'artiste refusa d'en consacrer le souvenir. Son mot: «  Je me couperais plutôt le pouce, sire, «  honore grandement Callot, comme la réponse honore le roi Louis XIII  : «  Le duc de Lorraine est bien heureux d'avoir de tels sujets.  »

Les • Sièges  » de Callot, d'une perspective ingénieuse, niais arbitraire, ne sont pas absolument satisfaisants. Plus parfaites sont les Vues de Paris, qu'il grava pour Louis XIII. Callot est un extraordinaire eroqueur; il excelle surtout à peupler un petit espace d'une infinité de figures dont chacune a sa vie propre  : témoin la Foire de l'/m- pruneta. Il est le premier qui ait usé de la répétition des morsures; ses eaux-fortes ont pu acquérir, par l'habileté de cette manœuvre, une grande légèreté d'atmosphère. Il est aussi le premier qui ait compris le vrai caractère de l'eau-forte, qui ne doit pas rivaliser avec l'exact burin, mais qui doit demeurer plutôt évocatrice que picturale. Scènes religieuses, images de saints, événements histori- ques, scènes de genre, paysages, batailles ou fêtes, il triomphe partout. Le fantastique lui sert aussi bien que la légende. La caricature, chez lui, est encore toute de génie. Il l'applique, notamment, à la comédie italienne. Le peintre de mœurs n'est pas moins curieux  ; ses suites des Misères de la guerre sont saisissantes. Enfin, dans ses Diableries, Callot a donné la mesure de son humour.

Callot demeure le représentant le plus original de l'imagination artistique et de la verve française du XVIIe siècle, au temps de Richelieu. C'est le mousquetaire épique de l'eau-forte. Son œuvre a été étudié, en France, par Meaume (1860), A. Houssaye (1875), M. Vachon (1886), et Bouchot (1888). — Un livre d esquisses de sa main, daté de 1624- 1625, est un des trésors de L‘Albertina de Dresde.


Voir aussi

Source
https://archive.org/details/nouveaularoussei02laro/page/412/mode/2up