Rapport d'activité 2008 - INERIS

De GISFI
Contribution 2008 au GIS
Nom Statut ETP[1]
Sébastien Denys
Valérie Bert 15 jours
Karine Tack et Julien Caboche (?) et (Doctorant) 150 %

Objectifs de l’année 2008 dans le cadre du GISFI

  • Participer aux réunions « parcelles » et concrétiser des collaborations avec certains laboratoires du GISFI au travers l’élaboration d’un projet commun.
  • Evaluation de la biodisponibilité pour l’homme de l’antimoine contenu dans les sols contaminés : intérêt de la mesure de la bioaccessibilité et de la spéciation.

Rappel du contexte

Du fait de leur persistance dans l’environnement, les métaux toxiques représentent un potentiel de nuisance important. Le Plan National Santé Environnement vise la réduction de l’émission de certains de ces métaux, dont le plomb. Souvent associé à cet élément, l’antimoine est un métalloïde également toxique et pour lequel très peu de données relatives à son devenir dans l’environnement ainsi qu’à sa biodisponibilité pour l’homme sont disponibles dans la littérature. Le travail proposé se focalise sur ce dernier élément. L’exposition des humains à Sb peut être directe (ingestion de matrices contaminés) ou indirecte (ingestion d’aliments ayant été en contact avec les matrices contaminées). Pour la voie d’exposition directe, les évaluations de risque sanitaire actuellement menées considèrent la fraction totale d’un métal dans une matrice pour évaluer le risque sur la santé humaine associé à son ingestion.

Figure 10 : Schématisation des objectifs par rapport à la situation actuelle de l’évaluation de risque.

Dans ce programme, nous proposons d’étudier le lien entre la présence de Sb dans un sol et son passage dans un organisme qui l’ingère, afin d’affiner l’évaluation du risque. Pour cela, nous passerons par l’évaluation des caractéristiques physico-chimiques du sol, de la spéciation de ces éléments, de leur bioaccessibilité, de leur biodisponibilité et de la quantité interne résultante. Cette approche devrait permettre d’améliorer la pertinence des mesures de dépollution mises en œuvre sur certains sites. La biodisponibilité d’un élément en provenance du sol et ingéré par l’homme peut être estimée à partir de modèles animaux (cochon) dont les caractéristiques physiologiques de la digestion sont proches de celles de l’homme (US EPA, 2004 et 2005). Cependant, ces expérimentations restent coûteuses et éthiquement délicates. De nombreuses méthodes in vitro ont été développées afin d’estimer la fraction bioaccessible d’un contaminant (Ruby et al., 1996 ; Oomen et al., 2002). En Europe, une méthode unique est en cours de définition par le groupe BARGE auquel l’INERIS est associé (méthode unifiée BARGE) (Denys et al., 2006). Cependant, à l’heure actuelle, cette méthode n’a pas été validée par des mesures in vivo. Ce dernier point reste cependant essentiel avant l’utilisation généralisée de la méthode in vitro en évaluation du risque. Il a été montré par ailleurs, de façon qualitative, que la spéciation du métal contrôlait significativement sa bioaccessibilité et donc sa biodisponibilité (Henningsen et al., 1998 ; Peijnenburg et Jager, 2003 ; Denys et al., 2006). Affiner la compréhension de la relation mise en jeu entre spéciation et biodisponibilité permettrait de prédire de façon empirique la biodisponibilité pour l’homme de Sb à partir de leurs spéciations initiales dans les sols. Ce projet de recherche a comme finalité de caractériser la biodisponibilité de Sb suite à l’ingestion de sols contaminés par le biais de deux méthodes : 1. Par la mesure de la bioaccessibilité de Sb en utilisant la méthode in vitro mise en place par le groupe BARGE. Ceci implique la validation de cette méthode par des expérimentations in-vivo en utilisant le cochon comme modèle animal. 2. Par l’évaluation de la spéciation de Sb dans les sols. Ceci implique d’affiner le lien entre la spéciation de cet élément et sa biodisponibilité pour l’homme.

Thématiques

  • Participation au montage du projet PHYTOVALOR « Filière de recyclage du nickel et du cadmium des sols par phytoextraction couplée à l’hydrométallurgie » en collaboration avec le LSGC, Creed Veolia et LSE. Dans ce projet, l’Ineris a plus particulièrement participé à l’élaboration de la tâche 1 du projet « Conduite de la culture de phytoextraction » et de la tâche 4 « faisabilité socio-économique de la filière ».
  • Identification d’organe ou de fluide cible pour déterminer la biodisponibilité de l’antimoine
  • Application à la détermination de la biodisponibilité de l’antimoine inclus dans des sols contaminés
  • Validation du test du groupe BARGE pour la mesure de la bioaccessibilité de l’antimoine
  • Lien entre la spéciation de et bioaccessibilité de Sb

Perspectives

Poursuivre les collaborations initiées lors du montage du projet PHYTOVALOR. Construire une nouvelle proposition à partir de PHYTOVALOR si l’occasion se présente.

Voir aussi

  • La page de présentation de l'INERIS

Notes

  1. Equivalent temps plein