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- La CPU a 50 ans
- Jean-Pierre Finance
- Ancien Président de l'Université Nancy 1 et professeur émérite
- Le 19 mars 2021
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La CPU a 50 ans
Introduction
Par Christian G'Sell, dans son courrier aux émérites
- Certains membres de notre association ont eu l'honneur (et la charge) de diriger une des universités qui ont constitué les bases de l'UL que nous connaissons aujourd'hui. À ce titre, ils ont siégé à la Conférence des Présidents d'Universités (CPU).
- Mais pour nous autres, simples enseignants-chercheurs, la CPU est une entité dont nous ne cernons pas nécessairement les missions et ni le mode de fonctionnement.
- C'est afin de répondre à ces interrogations que Jean-Pierre a rédigé un article pour cette série. Son information est précise, sans tomber dans l'exposé juridique ou administratif. Il y partage sa connaissance profonde de l'institution et ses idées sur son avenir.
L'article
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Créée par un décret du 24 novembre 19711, dans la foulée de la Loi n°68-978 du 12 novembre 1968, dite loi
Edgar Faure d’orientation de l’enseignement supérieur2, la Conférence des Présidents d’Université (CPU) va donc souffler cette année ses cinquante bougies, en espérant qu’elles ne soient pas que virtuelles
A sa création et jusqu’en 2007, la CPU, composée des présidents des universités et des présidents des grands établissements, était présidée par le ministre en charge de l’enseignement supérieur. Ce dernier pouvait la réunir pour la consulter et, dans ce cas, il la présidait lui-même. Mais la CPU pouvait également se réunir hors de la présence du ministre, elle était alors présidée par l’un de ses vice-présidents 3. Dans ce cas elle était un lieu d’échanges et de débats entre ses membres et pouvait alors prendre des positions sur la politique universitaire souvent sensible aux clivages politiques. Pendant cette première période de la renaissance devéritables universités en France 4, plusieurs autres conférences regroupant des chefs d’établissements ont vu le jour, notamment la CDEFI 5 regroupant des institutions publiques délivrant des diplômes d’ingénieurs et la CGE 6 regroupant des Grandes Écoles, publiques ou privées. Jusqu’au milieu des années 90, les universités prenaient progressivement conscience de leur existence, passant d’un système extrêmement morceléen facultés et écoles à une organisation davantage pluridisciplinaire proche du modèle devenu international l’université de von Humbolt 7. Consubstantiellement à cette évolution, se précisaient les fonctions de président d’université ce qui renforçait l’utilité de partage d’expériences et d’analyse entre chefs d’établissements : la CPU devenait un lieu d’échanges, d’acquisition de compétences, de progrès collectifs. Comme la loi Edgar Faure avait souvent conduit à la construction d’universités incomplètes8conduisant à la création de plusieurs établissements dans de nombreuses grandes villes universitaires. Dans ce cas les regroupements s’étant principalement fondés, sur des proximités politiques ou thématiques, parfois les deux, il n’était pas étonnant que ces "colorations" d’universités nouvelles pouvait conduire à des clivages marqués au sein de la CPU, et parfois à des affrontements entre présidents ou avec le ministre. En bref la CPU était un lieu où se précisait un modèle d’universités "à la française", contribuant modestement à forger la fonction de Président. Cependant consciente des responsabilités universitaires envers les étudiants et plus généralement toute la société, la CPU s’est peu à peu installée comme une actrice importante du système universitaire, porte-parole d’analyses, d’attentes et de propositions du collectif des présidents en direction du gouvernement, de toute la société et en particulier des diverses associations professionnelles de l’ESR, tout autant qu’interlocutrice des principaux partenaires des universités tels que les organismes nationaux de recherche, le monde socioéconomique ou les autres institutions d’enseignement supérieur françaises etétrangères. Quelques présidents de la CPU en 2019 L’adolescence Mais vers le milieu des années 90, cette seule position d’interlocutrice ne pouvait plus être suffisante au regard d’une diversification des enjeux : - Les premières années de la contractualisation qui modifiait de facto les relations entre chaque université et le ministère, renforçant la place institutionnelle des présidents et nécessitant de plus en plus de partages d’expériences entre les équipes dirigeantes des établissements,
Voir aussi
- Dans le réseau Wicri :
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Cet article est repris sur Wicri/France