Académie Stanislas/1998/Mainard

De Émérites Lorraine
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Groupe de travail Mémoire
Les Instituts Universitaires de Technologie
Réédition d'une communication de l'Académie Stanislas (1998)
Par Robert Mainard, membre de l'Académie de Stanislas,
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Situation antérieure

Depuis 1257, année considérée comme celle de sa création que l’on attribue généralement à Robert de Sorbon, l’Université Française s’est longtemps comportée comme une sorte de sanctuaire où se partageait et se diffusait la connaissance, ou encore comme un conservatoire visant à recueillir les éléments d’une culture désintéressée afin de les transmettre à un public restreint et privilégié.

Au plan pédagogique, cette Université s’était donnée pour mission essentielle la formation, d’abord de théologiens, ensuite de juristes et de médecins et plus tard d’enseignants. Préoccupée uniquement d’activités intellectuelles pures, considérées comme seules nobles, elle ne s’était guère souciée de tout ce qui pouvait apparaître comme une concession à la vie économique, sociale ou industrielle.

Cette conception de son rôle est demeurée parfaitement constante pendant toute la traversée du Moyen Age au cours de laquelle elle ne connut pas de difficulté majeure, bénéficiant du respect général et d’un indiscutable prestige. Ce n’est qu’avec l’avènement de l’ère préindustrielle puis industrielle que la nécessité de son adaptation aux besoins d’une société ayant subi quelques mutations d’importance, apparut plus évidente.

L’activité militaire, maritime, puis socio-économique fut à l’origine de nouveaux métiers où des connaissances purement techniques devaient désormais s’allier à une dextérité manuelle, certes reconnue, mais devenue insuffisante. Il importait donc d’imaginer des structures de formation permettant d’accueillir les élèves susceptibles de devenir les cadres nécessaires à la poursuite de l’évolution de l’économie et de la société.

Ces structures pédagogiques nouvelles virent essentiellement le jour en dehors de l’Université. C’est ainsi que, dès le XVIIème siècle, des écoles techniques furent créées pour répondre aux besoins de l’armée et de la marine ou encore pour accompagner le développement des manufactures d’état. A cette époque, les formes d’activité déployées dans les établissements industriels n’exigeaient pas une grande diversité dans les niveaux de formation technique supérieure. Il s’agissait pour les organismes concernés de pouvoir disposer de cadres que nous qualifierions aujourd’hui d’ingénieurs, avec toutes les précautions inhérentes à un inévitable décalage anachronique des appellations. Ainsi, dans cette perspective, virent le jour l’Académie Royale d’Architecture en 1671, l’Ecole des Ponts et Chaussées en 1747, l’École militaire en 1751 et l’Ecole des Mines en 1783.

Toutes ces créations intervinrent en dehors de l’Université et, apparemment, sans qu’elle ait manifesté un grand intérêt devant de telles initiatives.


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