Éginhard (Larousse - G.D.U. XIXe siècle) : Différence entre versions
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* Gallica https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k205359t/f247.item | * Gallica https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k205359t/f247.item | ||
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Version actuelle datée du 28 février 2024 à 20:18
Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle
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Dans une première partie cet article donne une biographie d'Éginhard, auteur de la première biographie de Charlemagne.
Puis il donne une version qui relève probablement de la légende.
Éginhard
ÉGINHARD ou ÆGINHAKD,
Historien français, secrétaire de Charlemagne, né vers 771, dans le pays du Mein, mort à Séligenstadt en 844. Il nous apprend lui-même qu'il fit ses études à Aix-la-Chapelle, dans cette école palatine fondée par Charlemagne, qui avait pour siège le palais de la ville impériale, Aix-la-Chapelle. Eginhard eut pour maîtres Alcuin, Paul Diacre, Pierre de Pise, etc. L'empereur lui donna l'intendance et la direction des travaux publics, lui confia plusieurs missions importantes, le choisit pour secrétaire, et lui confia l'éducation de son fils Lothaire. Eginhard fut pourvu de plusieurs bénéfices ecclésiastiques, mais probablement comme abbé laïque; c'est au moins l'opinion des critiques les plus autorisés. La meilleure édition de ses œuvres est celle de M.Teulet (Paris, 1840), avec traduction française. On y trouve une vie de Charlemagne ( Vita et gesta Caroli Magni), principal ouvrage de l'auteur, composé suivant les règles latines, avec assez d'art et de régularité, les Annales (Annales regum Francorum) de 741 à 829, histoire sommaire des règnes de Charlemagne et de Louis le Débonnaire, souvent contestée, mais reconnue définitivement pour appartenir au même auteur ; des Lettres intéressantes pour l'étude de l'histoire du IXe siècle, etc.
Au nom d'Eginhard se rattache une légende probablement d'invention pure, mais qu'il est intéressant de rapporter, car elle a fourni un thème à nombre de poètes et de romanciers, tant en Allemagne qu'en France et en Angleterre. Eginhard, dit-on, étant secrétaire de Charlemagne, aimait une des filles de l'empereur, la princesse Emma ; il obtint d'elle un rendez-vous dans son appartement pendant la nuit. Or voici qu'au point du jour, comme les amants allaient se séparer, ils s'aperçurent qu'il avait neigé pendant leur entrevue, et qu'un tapis blanc était, partout étendu. Comment faire ? Les empreintes des pas d'Eginhard n'allaient-elles pas dénoncer à tous les yeux le mystère de leur amour? Emma trouve un moyen elle prend son amant dans ses bras et le porte d'un pied leste à travers la cour jusqu'au seuil. Malheureusement, l'empereur veillait, et de sa fenêtre il voit ce qui se passe. Le lendemain, il mande son conseil, qu'il préside la couronne de fer sur sa tète sans désigner le coupable, il demande quelle peine méritait une fille de roi qui aurait un amant. Tous les conseillers opinent pour le pardon. Et le vassal qui aurait séduit la fille de son maître, quelle peine mériterait-il ? reprend Charlemagne. Ouze des conseillers votent pour l'indulgence. Eginhard seul dit: La mort ! L'empereur se contente de bannir les deux amants. Emma quitte ses riches vêtements pour revêtir une robe d'étoffe grossière, et tous deux partent ; ils vont chercher un abri dans l'Odenwald. Quelques années s'écoulèrent. Un jour que l'empereur, de plus en plus sombre se livrait à la chasse, il se sépara involontairement de son escorte et s'égara dans la forêt. Arrivé à l'entrée d'une clairière, il aperçut un petit garçon qui jouait dans l'herbe; cet enfant, loin d'être effrayé par sa vue, s'approcha de lui et lui ravit son épée. Le héros souriant, suit le petit audacieux et arrive devant une chaumière sur le seuil de laquelle une belle et majestueuse femme, un frais enfant suspendu au sein, accueille l'étranger avec grâce, l'invite à entrer, à se reposer et à partager le repas qu'elle préparait. Le mari, alors à la chasse, rentre bientôt; on se met à table sous les vieux chênes, et Charlemagne finit par reconnaître sa fille à certain plat de venaison qu'elle seule savait apprêter ainsi. Il pardonne aux deux amants et les ramène à Aix-la-Chapelle. La chronique de Lorsch, puis Guillaume de Malmesbury en Angleterre, Millevoye en France, Gruppe en Allemagne, ont successivement poétisé et dramatisé cette légende.
Voir aussi