La Chanson de Roland/Léon Gautier/Édition populaire/1895/Introduction

De Wicri Chanson de Roland
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Début du texte original

Avant-propos et dédicace

A tous ceux qui ignorent notre vieille poésie nationale, à tous ceux qui ont souci de la connaître, nous dédions ces quelques pages.

La France, qui est la plus épique de toutes les nations modernes, a jadis possédé deux cents poèmes populaires consacrés à des héros chrétiens, à des héros français.

Ces poèmes étaient chantés[1], et se rattachaient par leur sujet à certaines familles héroïques, à certaines gestes. De là leur nom Chansons de geste ».

Imaginez de longs récits poétiques où plusieurs milliers de vers sont inégalement distribués en un certain nombre de tirades ou laisses. Et figurez- vous, dans chacun de ces couplets, tous les vers terminés à l'origine par les mêmes assonances, et, plus tard, par les mêmes rimes [2]. Telles sont les Chansons de geste ; tels sont ces chants épiques de la France que toute l'Europe a connus.

Notes originales

  1. Ils étaient chantés par des chanteurs populaires nommés « jongleurs », dont nous parlerons plus loin, et que l'on peut comparer aux aèdes des Grecs, aux bardes des Gaulois, aux scaldes des Scandinaves. Voy., p. 13, une représentation de jongleur empruntée à un manuscrit du \v siècle. Nous en donnons ici un type d'après le ms. lai. 1749 de la Bibliothèque nationale (xni siècle i.
  2. Comme nous le verrons plus loin, Yassonance porte uniquement sur la dernière voyelle accentuée (justise, ire, vie, reine, crient, vile, caitive, etc \. La rime, an contraire, porte à la fois sur cette dernière voyelle sonore et sur ce qui vient après elle, et vie ne rime qu'avec finie, enemie, mie, estultie, flurie, etc.