Chanson de Roland (1922) Bédier/Page 108

De Wicri Chanson de Roland

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La chanson de Roland (1922) Bédier I. A. page 109.jpg

Laisse CIX

CIX

<poem> La bataille est aduree endementres. Franc e paien merveilus colps i rendent. Fierent li un, li altre se defendent. Tant’ hanste i ad e fraite e sanglente, 1400Tant gunfanun rumpu e tant’enseigne ! Tant bon Franceis i perdent lor juvente ! Ne reverront lor meres ne lor femmes, Ne cels de France ki as porz les atendent. AOI

CIX

La bataille s’est faite plus acharnée. Francs et païens frappent des coups merveilleux. L’un attaque, l’autre se défend. Tant de hampes brisées et sanglantes ! Tant de gonfanons arrachés et tant d’enseignes ! Tant de bons Français qui perdent leur jeune vie ! Ils ne reverront plus leurs mères ni leurs femmes, ni ceux de France qui aux ports les attendent. Charles le Grand en pleure et se lamente ; mais de quoi sert sa plainte ? Ils n’auront pas son secours. Ganelon l’a servi malement, au jour où il s’en fut à Saragosse vendre ses fidèles ; pour l’avoir fait, il perdit la vie et les membres par jugement à Aix, où il fut condamné à être pendu ; avec lui trente de ses parents, qui n’attendaient pas cette mort.

Voir aussi

Sources