La légende des paladins (1877) Autran

De Wicri Chanson de Roland
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La lyre à sept cordes (1877) Autran, Gallica page f3.jpg La lyre à sept cordes (1877) Autran, Gallica page f163.jpg

Dédicace


 
DÉDICACE
— 1874 —

MÈRE des paladins errants,
France dont le nom seul m’enivre,
C’est toi qui m’as fourni ce livre
Et c’est à toi que je le rends.
A ce récit, peuple des Francs,
Si ton cœur bat, tu peux revivre !
J. A.


Prologue



 
TÉMOIN du grand déclin des âges,
J’aspire à remonter leur cours :
J’évoque. à travers nos nuages,
Les prodiges des anciens jours.

Tandis que l’heure qui s’écoule
Nous jette, en passant, ses dédains.
J’ouvre dans l’ombre et je déroule
La légende des paladins.

En voyant ce qu’étaient ces hommes.
Aux cœurs vaillants, aux fronts altiers,
Je me demande si nous sommes
Leurs légitimes héritiers.

Devant les assauts. les batailles
De ces chevaliers triomphants,
Je regarde en pitié nos tailles
Et nos ambitions d’enfants.

« C’en est fait, dis-je, notre histoire
N’inscrira plus de noms si beaux.
Il ne nous reste que la gloire
Qui rejaillit de leurs tombeaux ! »

Et m’arrêtant, pâle et fragile
Je suis semblable, en mon chemin,
A ce laboureur de Virgile
Incliné sur le sol romain.

Pendant qu’il pousse la charrue
Dans le creux du sillon fumant,
Une dépouille est apparue
Qui le saisit d’étonnement :

Ce sont des restes de cuirasse,
Glaives rouillés, casques fendus,
Crânes énormes d’une race
Dont les enfants se sont perdus.

Le vent du soir passe et murmure,
L’arbre frissonne au bord du champ :
Les vieux débris, la vieille armure
Brillent aux flammes du couchant.

Il rêve, il sent couler ses larmes :
A-t-il bien là devant les yeux
Les grands squelettes et les armes
De ceux qui furent ses aïeux ?

La légende des paladins