Histoire poétique de Charlemagne (1905) Paris

De Wicri Chanson de Roland
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Titre
Histoire poétique de Charlemagne
Auteur
Gaston Paris, Paul Meyer
Edition
1905.
Source
Internet Archive,
https://archive.org/details/histoirepotiqu1905pariuoft

Cet ouvrage est une reproduction de l'édition de 1865, augmentée de notes nouvelles par l'auteur et par Paul Meyer et d'une table alphabétique des matières

Avertissement (par Paul Meyer)

Histoire poetique Charlemagne 1905 Paris p n10.jpg

L'Histoire poétique de Charlemagne fut présentée, comme thèse de doctorat, à la Faculté des lettres de Paris, en 1865 ^ . Elle était épuisée depuis près de trente ans, et les rares exemplaires qui passaient dans les ventes atteignaient des prix fantastiques. Longtemps G. Paris nourrit l'espoir d'en donner une seconde édition, non seulement remaniée, mais en partie refondue et récrite, dans laquelle il eût fait entrer le résultat des recherches infiniment nombreuses et variées dont son livre avait été le point de départ. Mais les années s'écoulèrent sans qu'il lui fût possible de donner suite à ce projet. Les obligations de son double enseignement au Collège de France et à l’École des Hautes Études, sa participation à l'Histoire littéraire de la France, dont il fut le collaborateur actif depuis 1876 jusqu'à sa mort, l'amenèrent à étendre de plus en plus le cercle de ses études, et le temps lui manqua pour refondre le livre qui l'avait placé, bien jeune encore, au premier rang des historiens de la littérature du moyen âge. «  J'ai mis un an à l'écrire, me disait-il  : il me faudrait deux ans pour le refaire.  » Il n'avait en effet, consacré guère plus d'une année (1863-1864) à la rédaction proprement dite, mais la préparation avait été plus longue. Déjà au temps où il était sur les bancs de l'Ecole des chartes (1858-1861), il étudiait avec ardeur toutes les chansons de geste qui lui étaient accessibles, tous les livres qui traitaient de la littérature épique du moyen âge, et, sans qu'il eût besoin de prendre beaucoup de notes, grâce à sa merveilleuse mémoire et à son esprit essentiellement méthodique, tous les faits venaient se classer dans sa tête, prêts à être mis en œuvre. Mais, depuis quarante ans, bien des découvertes ont été faites dans le domaine de la poésie du moyen âge, beaucoup d'œuvres, inédites en 1865, ont été mises au jour, et une masse énorme d'écrits s'est accumulée sur les questions que G. Paris avait soulevées le premier et qu'il avait dû, parfois, résoudre d'une façon un peu aventureuse. Le dépouillement de toute cette littérature eût exigé des efforts pénibles, et on comprend que G. Paris ait préféré diriger ses recherches vers des sujets nouveaux. Dans les derniers temps de sa vie, il s'était résigné, comme il avait fait pour son Etude sur le rôle de l'accent latin (1862), et pour son édition de la Vie de saint Alexis (1872), à autoriser une reproduction mécanique de V Histoire poétique. Il se serait borné à y joindre en appendice, des notes rectificatives et complémentaires. Mais ses idées à cet égard ne paraissent pas s'être jamais bien fixées, et il reculait toujours le moment où il entreprendrait ce nouveau travail. Depuis longtemps il avait pris l'habitude d'inscrire, dans un exem- plaire interfolié, des corrections ou des références dont il comptait se servir plus tard pour la nouvelle édition, mais il n'apporta pas beaucoup de suite dans ce travail, et bien peu de ces notes appar- tiennent à une période récente.

Après le décès de G. Paris (5 mars 1903), la librairie Bouillon, ne voulant pas tarder davantage à donner satisfaction aux demandes du public, fit exécuter la présente reproduction, et je me chargeai de l'annotation complémentaire, qui était dans la pensée de l'auteur et que le progrès des études rendait nécessaire. Pour ce travail, j'ai mis à profit l'exemplaire annoté. J'ai transcrit, sauf à en modifier çà et là la rédaction, à peu près toutes les notes ajoutées sur cet exemplaire. Mais c'eût été insuffisant. Beaucoup de ces notes, en effet, se rapportent à des détails d'importance secondaire que Paris avait notés parce qu'ils auraient pu lui échapper au moment de la refonte du livre. Pour les points plus importants, il s'en fiait, selon sa cou- tume, à sa mémoire. Ainsi il n'a presque rien écrit en regard des pages consacrées à l'épopée carolingienne en Italie, et cependant je sais qu'il considérait ce chapitre (le neuvième du premier livre) comme entièrement à refaire.

Il m'a donc fallu écrire un très grand nombre de notes nouvelles. Je ne pouvais toutefois me substituer à l'auteur, et mes notes, distinguées de celles de Paris par des crochets, sont probablement fort différentes de celles qu'il eût rédigées. Je me suis attaché à leur donner un caractère aussi strictement impersonnel que possible. J'ai visé surtout à faire connaître sur chaque question la dernière opinion de Paris, et, à cet effet, j'ai relevé soigneusement tout ce qu'il a écrit, soit dans la Romania^ soit ailleurs, sur les divers sujets traités dans V Histoire poétique. Si mes relevés ne sont pas absolument complets, on m'en excusera, considérant l'extrême dispersion des écrits que j'avais à dépouiller. Il va sans dire que j'ai fait tous mes efforts pour mettre à jour la bibliographie, ce qui n'était pas une petite besogne. Que des indications, même importantes, aient été omises, c'est ce dont je ne doute pas. Telles qu'elles se présentent, les «  Notes additionnelles  », tant celles de Paris que les miennes, rendront service à ceux qui voudront se rendre compte des progrès qui ont été faits depuis qua- rante ans dans les études si brillamment inaugurées par G. Paris en 1865.

On avait souvent regretté que Paris n'eût pas joint à son livre une table alphabétique, d'autant plus nécessaire que, en raison même du plan de l'ouvrage, les mêmes compositions (poèmes, romans en prose, etc.) sont étudiées à des points de vue différents, en des cha- pitres divers. Je me suis efforcé de combler cette lacune  : on trou- vera, à la fin du volume, une table un peu sommaire, mais cependant suffisante que j'ai tenu à rédiger moi-même.

J'ai bon espoir que la présente édition, ainsi complétée, servira longtemps encore de base à toute recherche sur la légende de Charlemagne.

Paul MEYER


Dédicace

Mon cher père,

Tout enfant, je connaissais Roland, Berte aux grands pieds et le bon cheval Bayard, aussi bien que la Barbe-Bleue ou Gendrillon. Vous nous racontiez parfois quelqu'une de leurs merveilleuses aventures, et l'impression de grandeur héroïque qu'en recevait notre imagination ne s'est point effacée. Plus tard, c'est dans vos entretiens, dans vos leçons et dans vos livres que ma curiosité pour ces vieux récits, long-temps vaguement entrevus, a trouvé à se satisfaire. Quand j'ai voulu, à mon tour, étudier leur origine, leur caractère et les formes diverses qu'ils ont revêtues, votre bibliothèque, rassemblée avec tant de soin depuis plus de trente années , a mis à ma disposition des matériaux qu'il m'eût été bien difficile de réunir et souvent même de soupçonner. Vos encouragements m'ont soutenu dans le cours de mes recherches  ; vos conseils en ont rendu le résultat moins défectueux. En vous dédiant ce livre, je ne fais donc en quelque façon que vous restituer ce qui vous appartient. Acceptez-le comme un faible témoignage de ma profonde et respectueuse tendresse.

G. P.


Introduction


Table des matières


Voir aussi