Alcuin (Larousse - G.D.U. XIXe siècle) : Différence entre versions

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admis, quoique simple diacre, faire partie du
 
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curieux déta. qu'il possédait dans ses divers
 
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bénéfices ecclésiastiques. plus de vingt mille
 
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serfs. l' avait reçu, entre autres, la riche
 
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avoir employé ses dernières années h donner de
 
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sa main une copie correcte des Ecritures, dont
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il fit présent à Charlemagne, et qui fut depuis
 
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d'un grand secours aux éditeurs de la Bible.
 
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Homme d'action et de science, et mettant la science au service de la pratique homme à la fois de religion et de politique, parce qu'alors elles étaient confondues, Alcum fut à la fois un rigide réformateur dans son couvent et un habile administrateur dans L’État. Personne ne pouvait seconder plus efficacement les vues de Charlemagne, au génie duquel il fut entièrement dévoué, dont il semblait avoir compris la mission, et qu'il aida puissamment dans cette vigoureuse et passagère tentative, pour confondre en une seule majesté les deux puissances, temporelle et spirituelle. (Encvclop. nouvelle.)
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* https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50723k/f187.item
 
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Version actuelle datée du 3 juillet 2023 à 17:08

Pierre Larousse Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle.png Grand Larousse du XIXe siècle (2).JPG

Cet article est extrait du Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle.

Il donne une biographie d'Alcuin.

L'article

ALCUIN ou ALCRWIN, savant religieux, qui partage avec Charlemagne la gloire de la restauration des études en France. Il naquit à York (Angleterre) en 735, étudia, dit-on, sous l'illustre Bède, puis sous l'évêque Egbert, dont il devint le bibliothécaire et qui lui donna la direction de l'école d'York. La réputation de son immense savoir passa les mers, et Charlemagne l'attira en France (782) pour contribuer à l'exécution de son grand dessein de l'organisation des études dans l'empire. Lui-même se plaça sous sa discipline et suivit ses leçons avec toute sa famille et ses grands dignitaires.

Le palais devint une sorte d'académie dont les membres et le roi lui-même siégeaient sous des noms empruntés à l'antiquité grecque, hébraïque et lutine. Ainsi, Alcuin avait pris celui d'Albinus Flaccus ; Charlemagne, celui de David, etc. Cet usage des noms allégoriques se renouvela, comme on sait, à toutes les époques de renaissance littéraire. Ces leçons faites par Alcuin dans le palais donnèrent naissance a une école permanente, nommée école palatine (ou du palais), fixée vraisemblablement à Aix-la-Chapelle, séjour ordinaire du roi franc, et où quelques-uns ont voulu retrouver l'origine de l'université de Paris.

L'enseignement d'Alcuin comprenait le trivium et le quatrivium, c'est-à-dire les sept arts libéraux cultivés alors grammaire, rhétorique, dialectique, arithmétique, géométrie, musique, astronomie. Il faut y joindre des commentaires sur l’Écriture sainte, dont le clergé n'avait pas moins besoin alors que des sciences profanes. Sous l'influence du savant docteur anglais, des écoles s'établirent à Paris, à Lyon, à Orléans et Tours, dans les palais épiscopaux et dans les monastères. L'importance de ces établissements pour l'instruction des clercs sera vivement sentie, si l'on se souvient que, par suite de la barbarie des temps, le clergé avait oublié jusqu'à la langue dans laquelle sa liturgie étant écrite. Le nom d'Alcuin est donc pour nous un des plus vénérables parmi ceux des grands hommes qui ont travaillé au développement de la civilisation dans les Gaules. Conseiller de l'empereur, rédacteur de quelques-uns des Capitulaires, chargé de plusieurs négociations importantes, restaurateur des études, il jouissait d'une autorité si considérable, qu'il fut admis, quoique simple diacre, faire partie du concile de Francfort (79i) où furent condamnés les partisans de l'hérésie de Félix, évêque d'Urgel. Charlemagne le combla de richesses, et nous apprenons par Elipand ce curieux déta. qu'il possédait dans ses divers bénéfices ecclésiastiques. plus de vingt mille serfs. l' avait reçu, entre autres, la riche abbaye de Saint-Martin de Tours, où il réforma les mœurs déréglées de ses moines, et où il créa une école oui devint célèbre. C'est ('uns cette retraite qu il mourut, en 804, après avoir employé ses dernières années h donner de sa main une copie correcte des Écritures, dont il fit présent à Charlemagne, et qui fut depuis d'un grand secours aux éditeurs de la Bible.

« Homme d'action et de science, et mettant la science au service de la pratique homme à la fois de religion et de politique, parce qu'alors elles étaient confondues, Alcum fut à la fois un rigide réformateur dans son couvent et un habile administrateur dans L’État. Personne ne pouvait seconder plus efficacement les vues de Charlemagne, au génie duquel il fut entièrement dévoué, dont il semblait avoir compris la mission, et qu'il aida puissamment dans cette vigoureuse et passagère tentative, pour confondre en une seule majesté les deux puissances, temporelle et spirituelle. (Encvclop. nouvelle.)

La meilleure édition des oeuvres d'Alcuin est celle qu'a donnée Froben (Ratisbonne, 1777). Elles sont un monument précieux de l'état des connaissances humaines au ville siècle, et se composent de lettres, d'écrits théologiques, d'opuscules scientifiques, de légendes de saints et de traités littéraires.


Voir aussi