Charlemagne (iconographie) (Larousse - G.D.U. XIXe siècle)

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Cet article est extrait du Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle.

Charlemagne, iconographie

Charlemagne. Iconogr. Il existe fort peu de représentations de Charlemagne qui soient contemporaines de ce prince. Une statuette de bronze, du VIIIe siècle, qui a existé longtemps dans la cathédrale de Milan, représente le puissant empereur avec de longues moustaches, les cheveux courts, les jambes bardées de fer, une large épée à la main. Une mosaïque datée de 797 et trouvée dans le triclinium du pape Léon III, à Saint-Jean de Latran, lui donne le même visage et à peu près le même costume. Quelques sceaux, dont il a été publié des fac-similé, le représentent dans un costume assez semblable à celui des empereurs romains, et lui donnent un nez busqué, la barbe et les cheveux courts. Le cabinet des Bolli antichi, au Vatican, possède un portrait peint à fresque que quelques auteurs pensent avoir été exécuté d’après nature, lorsque l’empereur des Francs vint à Rome, et que d’autres croient postérieur de beaucoup au VIIIe siècle. « Ce portrait en buste, dit Modèle:Mme Colet, nous montre Charlemagne jeune, svelte, amaigri. Son beau visage mélancolique, entouré de cheveux blonds, a le type germain ; il me rappelle, avec plus de fermeté dans les traits et dans le regard, la tête expressive d’Alfred de Musset. » Une copie de ce portrait, faite pur Alaux, se voit au musée de Versailles. Un autre portrait, souvent reproduit, est celui qui figure au palais d’Aix-la-Chapelle, dans la salle des souverains, et qui fait voir Charlemagne vieux, ayant sur sa tête blanchie la couronne impériale, appuyant une de ses mains sur le globe du monde et tenant dans l’autre une large épée. Les représentations qui ont été faites de ce monarque par les artistes modernes sont pour la plupart des figures de pure fantaisie. Les plus répandues nous le montrent dans toute la pompe du costume impérial, avec une couronne et un manteau décorés de fleurs de lis, une cuirasse richement ciselée, une main appuyée sur un globe crucifère, l’autre tenant une épée ou une main de justice ; le visage est celui d’un homme déjà âgé, avec de longs cheveux et une barbe abondante. Les estampes de Crispin de Pas, de Nicolas de Bruyn, de Giovita Garavaglia, de Larmessin, nous offrent ainsi un Charlemagne qui n’a rien de commun, sans doute, avec la véridique portraiture du fils de Pépin. Un autre portrait, qui figurait autrefois dans le cabinet du roi et qui a été plusieurs fois gravé, s’écarte complètement des types que nous venons de décrire : Charlemagne y est représenté de profil, avec un nez camard ; il a une pelisse et une toque fourrées d’hermine. Un ivoire, provenant du cabinet Denon et qui a été lithographié par Laffitte, lui donne des traits tout à fait idéalisés ; la tête, vue de face, encadrée par de longs cheveux et une longue barbe, est couronnée de lauriers.

Parmi les tableaux représentant des épisodes de la vie de ce prince, nous citerons : le Couronnement de Charlemagne par Léon III, peint par Raphaël dans une des chambres du Vatican ; Charlemagne dictant ses capitulaires, un des premiers ouvrages d’Ary Scheffer (musée de Versailles) ; Charlemagne recevant Alcuin gui lui présente des manuscrits exécutés par les moines, plafond du Louvre, par Schnetz ; Charlemagne et Alcuin, peinture décorative du cercle des Jésuites, à Marseille, par M. Magaud (lithogr. par Sirouy) ; Charlemagne à Argenteuil, composition théâtrale exposée par Bouterweck au Salon de 1852 ; Charlemagne franchissant les Alpes, par Delaroche (v. ci-après), etc. Citons encore un buste colossal, sculpté par De Bay père, pour la bibliothèque publique de Nantes, une grande statue équestre, par M. Louis Rochet (v. ci-après), et le dessin, par M. Chenavard, d’une statuette destinée à la décoration du Panthéon, et qui n’a pas été exécutée. M. Théophile Gautier a dit de ce dernier ouvrage : « Le Charlemagne de M. Chenavard est une statue du plus beau caractère : c’est bien l’empereur géant, l’énorme intelligence servie par un corps de titan, le guerrier herculéen qui, selon la chronique du moine de Saint-Gall, portait à sa lance, embrochés comme des grenouilles, sept pauvres Saxons idolâtres, nescio quid murmurantes ; le vainqueur de Didier et de Witikind, l’empereur à l’œil d’épervier et à la barbe grisagne, comme disent les poètes du romancero français ; le compagnon des douze pairs, l’ami de Roland et d’Olivier, celui dont les grands os font reculer de surprise le voyageur, lorsqu’on ouvre la châsse byzantine plaquée d’or, constellée de grenats, qui les contient dans la sacristie d’Aix-la-Chapelle, sa ville bien-aimée. »