Chanson de Roland/Manuscrit de Châteauroux/Laisse XXVII

De Wicri Chanson de Roland

Cette page concerne la laisse XXVII (27) du manuscrit de Châteauroux.

Dans le manuscrit de Châteauroux

Cette laisse est contenue sur le feuillet 7 verso.

Elle démarre sur la lettrine B de couleur rouge.

Numérotation du premier vers : 438 (436 chez Michel).

Cette laisse n'a pas de correspondance dans le manuscrit d'Oxford.


 
Chanson de Roland Manuscrit Chateauroux page 23.jpg

Transcription commentée de Francisque Michel (1869)

La laisse I est transcrite page 138.


XXVII
« Beau sire Guene, dist Challes, entendez
En cest message sai bien que vous irez
De moi part Marsilion * direz ;  *De ma part à Marsille
Jontes ses mains, que soit mes comandez* ;  *Qu'il soit, les mains jointes, mon vassal.
Demie-Espaigne quite li clamerez*,  *Vous lui abandonnerez la moitié de l'Espagne.
De moie part li soit li dons donez;
De l'autre part sera Rollans chasez*.  *Apanagé.
S'il ce ne fait, onques ne li celez,
Cest grant barnage* que vos ici véez,  *Baronnage, assemblée de barons.
A Saragoze ert * conduiz et menez ,  *sera
Tenrai le sége à trestoz mes aez*.  *Je tiendrai le siège toute ma vie.
Pris et liez sera par poestez*,  *De force.
Et ars en fou corne 1ère* provez.  *Et brûlé en feu comme larron.
Ensi mora à duel et à viltez* ,  *Avec douleur et ignominie.
Par jugement sera desfigurez.
Tenez ces briés qui sont enséellez*,  *Ces lettres qui sont scellées.
Ens ou * poing destre au païen les metez. »  *Dans le
Le bras li tent où li briés* fu posez.  *La lettre.
Guenes li cons* en fu mot esfréez;  *le comte
Quant le dut prendre, ce li est escampez* ;  *Échappée.
Chéus li est , à poi n'est forsenez* ;  *Peu s'en est fallu qu'il ne perdit la raison.
Tele honte ot, tôt en fu esfréez.



 
RCR 543952103 85137 Page 178.jpg

Traduction de Léon Gautier (1895)

A noter
Dans sa version populaire, Léon Gautier ne traduit pas la fin de cette laisse.
« Beau sire Ganelon, » lui dit Charles, « écoutez :
« Vous allez, je le sais, partir pour ce message.
« Vous direz de ma part à Marsile
« Qu'il devienne, mains jointes, mon vassal,
« Et qu'il ait à recevoir le saint baptême.
« Je lui veux donner en fief la moitié de l'Espagne ;
« L'autre moitié sera pour Roland le baron.
« Si Marsile ne veut pas accepter cet accord,
« Sous les murs de Saragosse j'irai mettre le siège,
« Je le ferai prendre et lier de force.
« On le mènera tout droit à Aix, siège de l'Empire;
« Un jugement y finira sa vie,
« Et il y mourra en grand deuil et en grande honte.
« Prenez donc cette lettre, qui est munie de mon sceau,
« Et remettez-la au païen dans le 'poing droit. Aoi.


 
Chanson de Roland Gautier Populaire 1895 page 72.jpg

Version de Wendelin Foerster


 
Das altfranzösische Rolandslied (1883) Foerster p 022.jpg
Das altfranzösische Rolandslied (1883) Foerster p 023.jpg

Voir aussi

Sur ce wiki :