Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse XVI/Gautier/230. Naimes

De Wicri Chanson de Roland
logo lien interne Cette page est en phase de création pour des raisons de cohérence des liens dans ce wiki (ou au sein du réseau Wicri).
Pour en savoir plus, consulter l'onglet pages liées de la boîte à outils de navigation ou la rubrique « Voir aussi ».

La note

Naimes

Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 075.jpg

C’est Girart d’Amiens qui nous a conservé, sur la généalogie et la naissance de Naimes, les plus précieux détails, qui nous paraissent d’ailleurs n’avoir rien de traditionnel. D’après ce compilateur (Ms. 778 de la B. N., f° 112, v° B), Naimes est le fils de la reine Seneheult de Bavière.

Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 076.jpg

Son père est Gasselin, ce fameux Gasselin qui joue un si beau rôle dans la Chanson d’Aubri le Bourgoing : Aubri lui-même est son oncle. Naimes connaît le malheur dès le berceau. Un traître, un usurpateur, Cassile, s’empare de la terre de Gasselin. Naimes échappe par miracle à ce furieux, et se réfugie en « Romanie » ; Seneheult meurt de douleur. C’est Charlemagne qui sera un jour le vengeur du bon droit, et rétablira Naimes en Bavière. De là l’affection du Bavarois pour l’Empereur.

Les deux Chansons où Naimes joue le rôle le plus considérable, c’est Aspremont et Acquin. Dans Aspremont, il est chargé, par le roi de France, d’une ambassade auprès d’Agolant. La reine sarrasine s’éprend de lui. Franceis, dist-elle, dites-moi vérité. — Avez moillier en ce vostre regné ? — E sunt si bel tuit li chrestienné ? Naimes répond très-dignement : Dame, dist Naymes, ne l’ai esprementé, — Mais de millor en i a grant plenté. — Se j’ai moillier, vos m’avez demandé. — Naie, ma dame, onques n’en fu pensé. — A mon signor ai tot mon cuer torné. (Ms. 2295, f° 100.)

Dans Acquin, Naimes est sur le point de périr dans l’île de Cesembre, et n’est sauvé que grâce au dévouement du comte Fagon. (B. N., 2223, f° 26-33.) Et cette guerre se termine par un combat singulier entre Naimes et Acquin. (Ibid., f° 51-53.) Le Bavarois est vainqueur.

Dans toutes nos Chansons, Naimes est représenté sous les traits d’un vieillard prudent et sage : c’est Nestor. Gui de Bourgogne dit de lui : Sa barbe se baloie jusc’au neu del’ baudré. — Par deseur les oreilles ot les guernons tornez. — Mult resamble bien prince qui terre ait à garder. (Vers 2888-2890.) Dans Aspremont, il ne cesse de donner à l’Empereur les plus généreux, les meilleurs conseils : Bien devez Deu amer et tenir chier. — Amez les povres... etc. (Éd. Guessard, p. 1, vers 51 et suiv.) Et le Prologue de ce poëme fait de lui un éloge magnifique : Tel conseiller n’orent onques li Franc, etc. (Vers 4 et ss.) ═ La mort de Naimes est racontée à la fin d’Anséis de Carthage. (B. N., 793, f° 72.) ═ Notre ms. nous offre les deux orthographes Naimes et Neimes : adopter partout la première.


Voir aussi

Voir aussi