Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CLXXI/Gautier, 2322. Conquêtes de Roland

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Les conquêtes de Roland

Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 190.jpg[183] Vers 2322. — Cette énumération des conquêtes de Roland nous permet de supposer (mais sans certitude) que nous avons perdu un certain nombre de nos Chansons de geste.

En effet, nous n’avons aucun poëme qui se rapporte de près ou de loin à la conquête de l’Anjou, de la Bretagne, du Poitou, du Maine, de la Normandie, de la Provence, de l’Aquitaine, de la Flandre, de la Bavière, de la Bourgogne, de l’Islande, de l’Écosse, du pays de Galles, de l’Angleterre. Tout au plus voyons-nous, dans le Voyage, Roland visiter Constantinople. Dans Aspremont, il aide Charles à conquérir la Pouille, et traverse la Romagne et la Lombardie soumises. Dans la Chanson des Saisnes, il est mort. D’ailleurs il faut faire la part de la poésie, et croire qu’il y a beaucoup plus d’imagination et de fantaisie que de légende et de tradition dans cette liste de victoires et conquêtes.

Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 191.jpg[184]

Il est inutile d’ajouter que chaque manuscrit donne ici une énumération différente. Paris : J’en ai conquis Anjou et Alemaingne ; — J’en ai conquis et Poitou et Bretaingne, — Puille et Calabre et la terre d’Espaingne. — S’en ai conquise et Hungrie et Poulaingne, — Constantinnoble qui siet en son domaigne, — Et Monbrinne (?) qui siet en la montaigne. — Et Berlande prins-je et ma compaingne, — Et Engleterre et maint païs estraingne. Lyon : J’en ai conquis Poitou et Alamaigne, — Puelle et Calabre et la terre Romaine. — S’en ai conquis Ongrie et Aquitaine, — Constantinnoble et la terre d’Espaigne. — Je en pris Borge qui siet sur la montaigne, — Et Engleterre...

Au vers 2322, le manuscrit d’Oxford porte Namon, leçon évidemment fautive pour Anjou. Normendie la franche. Cet éloge donné à la Normandie, tandis que l’Angleterre est assez cavalièrement appelée le pays que Charles teneit sa chambre, nous paraît une preuve de plus en faveur de l’origine normande de notre poëme.


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