Mémoires d'outre-tombe d'un peuplier (1850) Méthivier/Chapitre III : Différence entre versions
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Non loin de Mantoue, sur les bords du Mincio, près d'une grotte, s'élevait un de mes grands ancêtres au blanc feuillage. D'un côté ses racines s'étendaient vers les eaux du fleuve, et de l'autre elles s'enfonçaient dans la terre d'un champ fertile, modeste héritage d'un poëte de Mantoue. La beauté du site, le silence, l'ombrage et les eaux invitaient le poëte à venir rêver en ce lieu solitaire. | Non loin de Mantoue, sur les bords du Mincio, près d'une grotte, s'élevait un de mes grands ancêtres au blanc feuillage. D'un côté ses racines s'étendaient vers les eaux du fleuve, et de l'autre elles s'enfonçaient dans la terre d'un champ fertile, modeste héritage d'un poëte de Mantoue. La beauté du site, le silence, l'ombrage et les eaux invitaient le poëte à venir rêver en ce lieu solitaire. | ||
− | Le peuplier triste comme sa pensée, et comme elle s'élevant droit au ciel, revenait souvent dans ses chants. C'est là qu'assis au pied de mon aïeul, Virgile <ref>Cet illustre poëte vit enlever à son vieux père sa petite propriété, située près de Mantoue, et son héritage passer aux mains rapaces d'un vétéran de l'armée | + | Le peuplier triste comme sa pensée, et comme elle s'élevant droit au ciel, revenait souvent dans ses chants. C'est là qu'assis au pied de mon aïeul, Virgile <ref>Cet illustre poëte vit enlever à son vieux père sa petite propriété, située près de Mantoue, et son héritage passer aux mains rapaces d'un vétéran de l'armée victorieuse d'Antoine. Témoin et victime des révolutions et des guerres civiles qui s'allument aux foyers de la corruption des villes, il célèbre continuellement dans ses </ref> chantait tour à tour les bergers et les héros, |
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==Voir aussi== | ==Voir aussi== |
Version du 31 octobre 2020 à 19:14
Ce que disait un ancien, au rapport d'un de mes ancêtres
Mémoires d'outre-tombe d'un peuplier mort au service de la République (2e édition) / par l'abbé J.-S. Méthivier.
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Ce que disait un ancien, au rapport d'un de mes ancêtres
La vie de l'homme est une journée d'orage : or, pendant l'orage, les arbres plantés au haut des collines sont ou brisés ou violemment agités; mais les arbres cachés dans le vallon jouissent d'un calme inaltérable.
Non loin de Mantoue, sur les bords du Mincio, près d'une grotte, s'élevait un de mes grands ancêtres au blanc feuillage. D'un côté ses racines s'étendaient vers les eaux du fleuve, et de l'autre elles s'enfonçaient dans la terre d'un champ fertile, modeste héritage d'un poëte de Mantoue. La beauté du site, le silence, l'ombrage et les eaux invitaient le poëte à venir rêver en ce lieu solitaire.
Le peuplier triste comme sa pensée, et comme elle s'élevant droit au ciel, revenait souvent dans ses chants. C'est là qu'assis au pied de mon aïeul, Virgile [1] chantait tour à tour les bergers et les héros,
Voir aussi
- Notes de l'article
- ↑ Cet illustre poëte vit enlever à son vieux père sa petite propriété, située près de Mantoue, et son héritage passer aux mains rapaces d'un vétéran de l'armée victorieuse d'Antoine. Témoin et victime des révolutions et des guerres civiles qui s'allument aux foyers de la corruption des villes, il célèbre continuellement dans ses