Histoire naturelle (Buffon)/Tome 17/Le pigeon
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Le pigeon
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Il était aisé de rendre domestiques
des oiseaux pesants, tels que les coqs, les dindons et les paons ; mais ceux qui sont légers et dont le vol
est rapide, demandaient plus d’art pour être subjugués ; une chaumière basse dans un terrain clos, suffit
pour contenir, élever et faire multiplier nos volailles ; il faut des tours, des bâtiments élevés faits
exprès, bien enduits en dehors et garnis en dedans de nombreuses cellules, pour attirer, retenir et loger les
Pigeons ; ils ne sont réellement ni domestiques comme les chiens et les chevaux, ni prisonniers comme les
poules, ce sont plutôt des captifs volontaires, des hôtes fugitifs, qui ne se tiennent dans le logement
qu’on leur offre qu’autant qu’ils s’y plaisent, autant qu’ils y trouvent la nourriture abondante, le
gîte agréable et toutes les commodités, toutes les aisances nécessaires à la vie : pour peu que quelque
chose leur manque ou leur déplaise, ils quittent et se dispersent pour aller ailleurs ; il y en a même qui
préfèrent constamment les trous poudreux des vieilles murailles aux boulins les plus propres de nos
colombiers ; d’autres qui se gîtent dans des fentes et des creux d’arbres ; d’autres qui semblent fuir
nos habitations et que rien ne peut y attirer ; tandis qu’on en
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