Histoire naturelle (Buffon)/Tome 17/Le pigeon

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Georges-Louis Leclerc de Buffon
Histoire Naturelle (1749)
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Buffon Hist Nat E.O. Tome 17 f541.jpg

Le pigeon

Buffon Hist Nat E.O. Tome 17 f541.jpg[491] Il était aisé de rendre domestiques des oiseaux pesants, tels que les coqs, les dindons et les paons ; mais ceux qui sont légers et dont le vol est rapide, demandaient plus d’art pour être subjugués ; une chaumière basse dans un terrain clos, suffit pour contenir, élever et faire multiplier nos volailles ; il faut des tours, des bâtiments élevés faits exprès, bien enduits en dehors et garnis en dedans de nombreuses cellules, pour attirer, retenir et loger les Pigeons ; ils ne sont réellement ni domestiques comme les chiens et les chevaux, ni prisonniers comme les poules, ce sont plutôt des captifs volontaires, des hôtes fugitifs, qui ne se tiennent dans le logement qu’on leur offre qu’autant qu’ils s’y plaisent, autant qu’ils y trouvent la nourriture abondante, le gîte agréable et toutes les commodités, toutes les aisances nécessaires à la vie : pour peu que quelque chose leur manque ou leur déplaise, ils quittent et se dispersent pour aller ailleurs ; il y en a même qui préfèrent constamment les trous poudreux des vieilles murailles aux boulins les plus propres de nos colombiers ; d’autres qui se gîtent dans des fentes et des creux d’arbres ; d’autres qui semblent fuir nos habitations et que rien ne peut y attirer ; tandis qu’on en Buffon Hist Nat E.O. Tome 17 f542.jpg[492] voit au contraire qui n’osent les quitter, et qu’il faut nourrir autour de leur volière qu’ils n’abandonnent jamais. Ces habitudes opposées, ces différences de mœurs sembleroient indiquer qu’on comprend sous le nom de pigeon, un grand nombre d’espèces diverses dont chacune auroit son naturel propre et différent de celui des autres : et ce qui sembleroit confirmer cette idée, c’est l’opinion de nos Nomenclateurs modernes qui comptent indépendamment d’un grand nombre de variétés, cinq espèces de pigeons, sans y comprendre ni les ramiers ni les tourterelles. Nous séparerons d’abord ces deux dernières espèces de celles des pigeons ; et comme ce sont en effet des oiseaux qui diffèrent spécifiquement les uns des autres, nous traiterons de chacun dans un article séparé.

Les cinq espèces de pigeons indiqués par nos Nomenclateurs sont,

1.º le pigeon domestique ;
2.º le pigeon romain, sous l’espèce duquel ils comprennent seize variétés ;
3.º le pigeon biset ;
4.º le pigeon de roche avec une variété ;
5.º le pigeon sauvagea : or ces cinq espèces, à mon avis, n’en font qu’une, et voici la preuve : le pigeon

domestique et le pigeon romain avec toutes ses variétés, quoique différens par la grandeur et par les couleurs, sont certainement de la même espèce, puisqu’ils produisent ensemble des individus féconds et qui se reproduisent. On ne doit donc pas regarder les pigeons de volière et les pigeons


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