Le Buffon choisi de Benjamin Rabier/Domestiques

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Les animaux domestiques



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Les animaux domestiques

La basse-cour

Le Buffon choisi de Benjamin Rabier, page f11.jpg

Le Buffon choisi de Benjamin Rabier, page f13.jpg[3] L'homme force les animaux à lui obéir et les fait servir à son usage : un animal domestique est un esclave dont on s'amuse, dont on se sert, dont on abuse, tandis que l'animal sauvage, n'obéissant qu'à la nature, r ne connaît d'autres lois que celles du besoin et de la liberté. L'histoire d'un animal sauvage est donc

bornée à un petit nombre de faits émanés de la simple nature, au lieu que l'histoire d'un animal domestique est compliquée de tout ce qui a rapport à l'art que l'on emploie pour l'apprivoiser ou pour le subjuguer.

L'empire de l'homme sur les animaux est un empire légitime qu'aucune révolution ne peut détruire : c' est l'empire de lesprit sur la matière, c'est non seulement un droit de la nature, un pouvoir fondé sur des lois inaltérables, mais c'est encore un don de Dieu, par lequel l'homme peut reconnaître à tout instant l'excellence de son être. Car ce n'est pas parce qu'il est le plus parfait, le plus fort ou le plus adroit des animaux qu'il leur commande : s'il n'était que le premier du même ordre, les seconds se réuniraient pour lui disputer l'empire ; mais c'est par supériorité de nature que l'homme règne et commande : il pense, et dès lors il est maître des êtres qui ne pensent point.

Il est maître des corps bruts, qui ne peuvent opposer à sa volonté qu'une lourde résistance ou qu'une flexible dureté, que sa main sait toujours surmonter et vaincre en les faisant agir les uns contre les autres ; il est maître des végétaux que, par son industrie, il peut augmenter, diminuer, renouveler, dénaturer, détruire ou multiplier à l'infini ; il est maître des animaux, parce que non seulement il a comme eux du mouvement et du sentiment, mais qu'il a de plus la lumière de la pensée, qu'il connaît les fins et les moyens, qu'il sait diriger ses actions, concerter ses opérations, mesurer ses mouvements, vaincre la force par l'esprit, et la vitesse par l'emploi du temps.

Cependant, parmi les animaux, les uns paraissent être plus ou moins familiers plus ou moins sauvages, plus ou moins doux, plus ou moins féroces. Que l'on compare la docilité et la soumission du chien avec la fierté et la férocité du tigre : l'un paraît être l'ami de l'homme et l'autre son ennemi ; son empire sur les ,animaux n'est donc pas absolu.

Mais le rayon divin dont l'homme est animé l'ennoblit et l'élève au-dessus de tous les êtres matériels.

Dieu, source unique de toute lumière et de toute intelligence, régit l'univers et les espèces entières avec une puissance infinie : l'homme, qui n'a qu'un rayon de cette intelligence, n'a de même qu'une puissance limitée à de petites portions de matière et n'est maître que des individus.

C'est donc par les talents de l'esprit, et non par la force et par les autres qualités de la matière, que l'homme a pu subjuguer les animaux : dans les premiers temps, ils devaient être tous également indépendants ; l'homme était peu propre à les apprivoiser ; il a fallu du temps pour les approcher, pour les reconnaître, pour les choisir, pour les dompter ; il a fallu qu'il fût civilisé lui-même pour savoir instruire et commander, et l' empire sur les animaux n'a été fondé qu'après la société.

Quadrupèdes


Notes