Histoire naturelle (Buffon)/Tome 7/Le renard
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Sommaire
Avant-propos
D'un point de vue historique, la partie rédigée par Buffon est la plus intéressante, celle de Daubenton étant nettement plus technique (et donc plutôt réservée aux spécialistes).
La partie de Buffon sera donc corrigée et indexée en détail.
La partie de Daubenton contient un exemple de traitement de tableau avec transcription. les autres tableaux sont laissés en l'état.
Le renard (par Monsieur de Buffon)
[75]
Le renard[1]
Le Renard est fameux par ses ruses, et mérite en partie sa réputation ; ce que le
loup ne fait que par la force, il le fait par adresse, et réussit plus souvent. Sans chercher à combattre
les chiens ni les bergers, sans attaquer les troupeaux, sans traîner les cadavres, il est plus sûr de vivre.
Il emploie plus d’esprit que de mouvement, ses ressources semblent être en lui-même : ce sont, comme
l’on fait, celles qui manquent le moins. Fin autant que circonspect, ingénieux et prudent, même jusqu’à
la patience, il varie sa conduite, il a des moyens de réserve qu’il fait n’employer qu’à propos. Il
veille de près à sa conservation ; quoiqu’aussi infatigable, et même plus léger que le loup, il ne se
fie pas entièrement à la vîtesse de sa course ; il sait se mettre en sûreté en se pratiquant un asyle où
il se retire dans les dangers pressans, où il s’établit, où il élève ses petits : il n’est point
animal vagabond, mais animal domicilié.
[76]
Cette différence, qui se fait sentir même parmi les hommes, a de bien plus grands effets, et suppose de bien
plus grandes causes parmi les animaux. L’idée seule du domicile présuppose une attention singulière sur
soi-même ; ensuite le choix du lieu, l’art de faire son manoir, de le rendre commode, d’en dérober
l’entrée, sont autant d’indices d’un sentiment supérieur. Le renard en est doué, et tourne tout à
son profit ; il se loge au bord des bois, à portée des hameaux ; il écoute le chant des coqs et le cri des
volailles ; il les savoure de loin, il prend habilement son temps, cache son dessein et sa marche, se glisse,
se traîne, arrive, et fait rarement des tentatives inutiles. S’il peut franchir les clôtures, ou passer
par dessous, il ne perd pas un instant, il ravage la basse-cour il y met tout à mort, se retire ensuite
lestement en emportant sa proie, qu’il cache sous la mousse, ou porte à son terrier ; il revient quelques
momens après en chercher une autre, qu’il emporte et cache de même, mais dans un autre endroit, ensuite
une troisième, une quatrième, etc. jusqu’à ce que le jour ou le mouvement dans la maison l’avertisse
qu’il faut se retirer et ne plus revenir. Il fait la même manœuvre dans les pipées et dans les boquetaux
où l’on prend les grives et les bécasses au lacet ; il devance le pipeur, va de très-grand matin, et
souvent plus d’une fois par jour, visiter les lacets, les gluaux, emporte successivement les oiseaux qui se
sont empêtrés, les dépose tous en différens endroits, sur-tout au bord des chemins, dans les
Notes de la partie rédigée par Buffon
- ↑ [page 75 note * ]
- Le Renard ; en Grec, Α'λὦπηξ ; en Latin, Vulpes ; en Italien, Volpe ; en Espagnol, Raposa ; en Allemand, Fuchss ; en Anglois, Fox ; en Suédois, Raef ; en Polonois, Liszka.
- Vulpes. Gesner. Icon. animal. quadrup. pag. 88.
- Vulpes. Ray. Synops. animal. quadrup. pag. 177.
- Canis caudâ rectâ. Linnæus.
- Vulpes vulgaris. Klein. Hist. nat. quadr. pag. 71.
- Canis fulvus, pileis cinereis intermixtis. Brisson. Regn. animal. pag. 239.
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