Histoire naturelle (Buffon)/Tome 4/Le cheval
Histoire Naturelle (1749) I - II - III / / Tome IV - V - VI - VII - VIII - IX - X - XI - XII - XIII - XIV - XV XVI - XVII - XVIII - XIX - XX - XXI - XXII - XXIII - XXIV / / XXV - XXVI - XXVII - XXVIII - XXIX XXX - XXXI - XXXII - XXXIII - XXXIV - XXXV - XXXVI / / XXXVII - XXXVIII / / P I - P II - P III - P IV - P V / / C |
Sommaire
Le cheval (par Monsieur de Buffon)
[l 476] La plus noble conquête que l'homme ait jamais faite est celle de ce fier et fougueux animal qui partage avec lui les fatigues de la guerre et la gloire des combats : aussi intrépide que son maître, le cheval [L 1] voit le péril et l'affronte, il se fait au bruit des armes, il l'aime, il le cherche et s'anime de la même ardeur ; il partage aussi ses plaisirs ; à la chasse, aux tournois, à la course, il brille, il étincelle ; mais docile autant que courageux, il ne se laisse point emporter à son feu, il sait réprimer ses mouvements, non seulement il fléchit sous la main de celui qui le guide, mais il semble consulte ses désirs, et obéissant toujours aux impressions qu'il en reçoit, il se précipite, se modère ou s'arrête, et n'agit que pour y satisfaire ; c'est une créature qui renonce à son être pour n'exister que par la volonté du autre, qui sait même la prévenir, qui par la promptitude et la précision de ses mouvements l'exprime et l'exécute, qui sent autant qu'on le désire et ne rend qu'autant qu'on veut ; qui se livrant sans réserve ne se refuse à rien, sert de toutes ses forces, s'excède, et même meurt pour mieux obéir.
Voilà le cheval dont les talents sont développés, dont l'art a perfectionné les qualités naturelles, qui dès le premier âge a été soigné et ensuite exerce, dressé au service [175] de l'homme ; c'est par la perte de sa liberté que commence son éducation, et c'est par la contrainte qu'elle s'achève : l'esclavage ou s domesticité de ces animaux est même si universelle, si ancienne que nollS ne les voyons que très rarement dans leur état naturel ; il sont toujours cou verts de harnais dans leurs travaux ; on ne les délivre jamais de tous leurs liens, même dans les temps du repos, et si on les laisse quelquefois errer en liberté dans les pâturages, ils y portent toujours les marques de la sen tude, et souvent les empreintes cruelles du travail et de la douleur ; la bouche [l 477] est déformée par les plis que le mors a produits, les flancs sont entamés par des plaies, ou sillonnés de cicatrices faites par l'éperon ; la corne des pieds est traversée par des clous, l'attitude du corps est encore gênée par l'impression subsistante des entraves habituelles, on les en délivrerait en vain, ils n'en seraient pas plus libres : ceux même dont l'esclavage est le plus doux, qu'on ne nourrit, qu'on n'entretient que pour le luxe et la magnificence, et dont les chaînes dorées servent moins à leur parure qu'à la vanité de leur maître, sont encore plus déshonorés par l'élégance de leur toupet, Par les tresses de leurs crins, par l'or et la soie dont on les couvre, que par les fers qui sont sous leurs pieds.
La nature est plus belle que l'art, et dans un être animé la liberté des mouvements fait la belle nature : voyez ces chevaux qui se sont multipliés dails les contrées de l'Amérique Espagnole, et qui y vivent en [176] chevaux libres: leur démarche, leur course, leurs sauts, ne sont ni gênés ni mesurés ; fiers de leur indépendance, ils fuient la présence de l'homme, ils dédaignent ses soins, ils cherchent et trouvent eux-mêmes la nourriture qui leur convient : ils errent, ils bondissent en liberté, dans des prairies immenses, où ils cueillent les productions nouvelles d'un printemps toujours nouveau ; sans habitation fixe, sans autre abri que celui d'un ciel serein, ils respirent un air plus pur que celui de ces palais voûtés où nous les renfermons en pressant les espaces qu'ils doivent occuper ; aussi ces chevaux sauvages sont-ils beaucoup plus forts, plus légers, plus nerveux que la plupart des chevaux domestiques, ils ont ce que donne la nature, la force et la noblesse, les autres n'ont que ce que l'art peut donner, l'adresse et l'agrément.
Le naturel de ces animaux n'est point féroce, ils sont seulement fiers et sauvages; quoique supérieurs par la force à la plupart des autres animaux, Jamais ils ne les attaquent, et s'ils en sont attaqués ils les dédaignent, les écartent ou les écrasent; ils vont aussi par troupes et se réunissent pour le seul plaisir d'être ensemble, car ils n'ont aucune crainte, mais ils prennent de l'attachement les uns pour les autres : comme l'herbe et les végétaux suffisent à leur nourriture, qu'ils ont abondamment de quoi satisfaire leur appétit, et qu'ils n'ont aucun goût pour la chair des animaux, ils ne leur font point la guerre, ils ne se la font point entre eux, ils ne se disputent Pas leur subsistance, ils n'ont jamais occasion de [177] ravir une proie ou de s'arracher un bien, sources ordinaires de querelles et de combats parmi les autres animaux carnassiers [L 2] ; ils vivent donc en paix, parce que leurs appétits sont simples et modérés, et qu'ils ont assez pour ne se rien envier.
Tout cela peut se remarquer dans les jeunes chevaux qu'on élève ensemble [l 478] et qu'on mène en troupeaux; ils ont les mœurs douces et les qualités sociales, leur force et leur ardeur ne se marquent ordinairement que par des signes d'émulation ; ils cherchent à se devancer à la course, à se faire et même s'animer au péril en se défiant à traverser une rivière, sauter un fosse, e ceux qui dans ces exercices naturels donnent l'exemple, ceux qui à eux mêmes vont les premiers, sont les plus généreux, les meilleurs, et souvent les plus dociles et les plus souples lorsqu'ils sont une fois domptés.
Les chevaux sauvages
Quelques anciens auteurs parlent des chevaux sauvages [L 3], et citent même les lieux où ils se trouvaient; Hérodote dit que sur les bords de l'Hypanis en Scythie, il y avait des chevaux sauvages qui étaient blancs, et dans la partie septentrionale de la Thrace, au delà du Danube, il y en aval d'autres qui avaient le poil long de cinq doigts par tout le corps ; Aristote cite la Syrie, Pline les pays du Nord, Strabon les Alpes et l'Espagne comme des lieux où l'on trouvait des chevaux sauvages. Parmi les modernes, Cardan dit la même chose de l'Écosse et des Orcades [1], Olaüs de la Moscovie, Dapper [178] de l'île de Chypre, où il y avait, dit-il [2], des chevaux sauvages qui étaient beaux et qui avaient de la force et de la vitesse, Struys[3]de l'île de May au cap Vert, où il y avait des chevaux sauvages fort petits ; Léon l'Africain [4] rapporte aussi qu'il y avait des chevaux sauvages dans les déserts de l'Agrique et de l'Arabie, et il assure qu'il a vu lui-même dans les solitudes de Numidie un poulain dont le poil était blanc et la crinière crépue. Marmol [5] confirme ce fait en disant qu'il y en a quelques-uns dans les déserts e l'Arabie et de la Libye, qu'ils sont petits et de couleur cendrée, qu'il y el' & aussi de blancs, qu'ils ont la crinière et les crins fort courts et hérissés, e que les chiens ni les chevaux domestiques ne peuvent les atteindre à la course; on trouve aussi dans les Lettres édifiantes (f) qu'à la Chine il y a des chevaux fort petits.
Comme toutes les parties de l'Europe sont aujourd'hui peuplées et presque également habitées, on n'y trouve plus de chevaux sauvages, et ceux que l'on voit en Amérique sont des chevaux domestiques et européens d'origine, que les Espagnols y ont transportés, et qui se sont multipliés dans les vastes déserts de ces contrées inhabitées ou dépeuplées; car cette espèce dam maux manquait au nouveau monde. L'étonnement et la frayeur que marquèrent [l 479] les habitants du Mexique et du Pérou à l'aspect des chevaux et des [179] Cavaliers firent assez voir aux Espagnols que ces animaux étaient absolument Inconnus dans ces climats ; ils en transportèrent donc un grand nombre, tant Pour leur service et leur utilité particulière, que pour en propager l'espèce, ils en lâchèrent dans plusieurs îles, et même dans le continent, où ils se sont multipliés comme les autres animaux sauvages. M. de la Salle [6][W 1] en a vu en 1685 dans l'Amérique septentrionale, près de la baie Saint-Louis ; ces chevaux paissaient dans les prairies, et ils étaient si farouches, qu'on ne pouvait les approcher. L'auteur [7]de l'Histoire des aventuriers flibustiers dit
- « qu'on voit quelquefois dans l'île Saint-Domingue des troupes de plus de cinq cents chevaux qui courent tous ensemble, et que lorsqu'ils aperçoivent un homme ils s'arrêtent tous, que l'un deux s'approche à une certaine distance, souffle des naseaux, prend la fuite, et que tous les autres suivent ; »
Il ajoute qu'il ne sait si ces chevaux ont dégénéré en devenant sauvages, mais qu'il ne les a pas trouvés aussi beaux que ceux d'Espagne, quoiqu'ils soient de cette race. [180]
- « ils ont, dit-il, la tête fort grosse aussi bien que les jambes, qui de plus sont raboteuses ; ils ont aussi les oreilles et le cou longs ; les habitants du pays les apprivoisent aisément et les font ensuite travailler, les chasseurs leur font porter leurs cuirs ; on se sert pour les prendre de lacs de corde qu'on tend dans les endroits où ils fréquentent ; ils s'y engagent aisément, et s'ils se prennent par le cou ils s'étranglent eux-mêmes, à moins qu'on n'arrive assez tôt pour les secourir. On les arrête par le corps et les jambes, et on les attache à des arbres, où on les laisse pendant deux jours sans boire ni manger : cette épreuve suffit pour commencer à les rendre dociles, et avec le temps ils le deviennent autant que s'ils n'eussent jamais été farouches, et même, si par quelque hasard ils se retrouvent en liberté, ils ne deviennent pas sauvages une seconde fois, ils reconnaissent leurs maîtres, et se laissent approcher et reprendre aisément [8]. »
Cela prouve que ces animaux sont naturellement doux et très disposés à se familiariser avec l'homme et à s'attacher à lui : aussi n'arrive-t-il jamais qu'aucun d'eux quitte nos maisons pour se retirer dans les forêts ou dans les [l 480] déserts ; ils marquent au contraire beaucoup d'empressement pour revenir au gîte, où cependant ils ne trouvent qu'une nourriture grossière, toujours la même, et ordinairement mesurée sur l'économie beaucoup plus que sur leur appétit ; mais la douceur de l'habitude leur tient lieu de ce qu'ils perdent d'ailleurs ; après avoir été excédés de fatigue, le lieu du repos est un lieu de délices, ils le sentent de loin, ils savent le reconnaître au milieu des ou grandes villes, et semblent préférer en tout l'esclavage à la liberté ; ils se font même une seconde nature des habitudes auxquelles on les a forcés ou soumis, puisqu'on a vu des chevaux, abandonnés dans les bois, hennir continuellement pour se faire entendre, accourir à la voix des hommes, et en même temps maigrir et périr en peu de temps, quoiqu'ils eussent abondamment de quoi varier leur nourriture et satisfaire leur appétit.
L'éducation des chevaux
Leurs mœurs viennent donc presque en entier de leur éducation, et cette éducation suppose des soins et des peines que l'homme ne prend pour aucun autre animal, [182] mais dont il est dédommagé par les services continuels que lui rend celui-ci. Dès le temps du premier âge on a soin de séparer les poulains de leur mère ; on les laisse teter pendant cinq, six ou tout au plus sept mois, car l'expérience a fait voir que ceux qu'on laisse téter dix ou onze mois ne valent pas ceux qu'on sèvre plus tôt, quoiqu'ils prennent ordinairement plus de chair et de corps : après ces six ou sept mois de lait. on les sèvre pour leur faire prendre une nourriture plus solide que le lait, on leur donne du son, deux fois par jour et un peu de foin, dont on augmente la quantité à mesure qu'ils avancent en âge, et on les garde dans l'écurie tant qu'ils marquent de l'inquiétude pour retourner à leur mère ; mais lorsque cette inquiétude est passée, on les laisse sortir par le beau temps et on les conduit aux pâturages : seulement il faut prendre garde de les laisser paître à jeun, il faut leur donner le son et les faire boire une heure avant de les mettre à l'herbe, et ne jamais les exposer au grand froid ou à la pluie; ils passent de cette façon le premier hiver : au mois de mai suivant, non seulement on leur permettra de pâturer tous les jours, mais on les laissera coucher à l'air dans les pâturages pendant tout l'été et jusqu'à la fin d'octobre, en observant seulement de ne leur pas laisser paître les regains; s'ils s'accoutumaient à cette herbe trop fine, ils se dégoûteraient du foin, qui doit cependant faire leur principale nourriture pendant le second hiver avec du son [183] mêlé d'orge ou d'avoine moulus; on les conduit de cette façon en les laissant pâturer le jour pendant l'hiver, et la nuit pendant l'été jusqu'à l'âge de quatre ans, qu'on les retire du pâturage pour les nourrir à l'herbe sèche : ce changement de nourriture demande quelques précautions, on ne leur donnera pendant les premiers huit jours que de la paille, et on fera bien de leur faire prendre quelques breuvages contre les vers, que les mauvaises digestion [l 481] d'une herbe trop crue peuvent avoir produits. M. de Garsault [9], qui recommande cette pratique, est sans doute fondé sur l'expérience : cependant on verra qu'à tout âge et dans tous les temps l'estomac de tous les chevaux est farci d'une si prodigieuse quantité de vers, qu'ils semblent faire partie de leur constitution ; nous les avons trouvés [10]dans les chevaux sains comme dans les chevaux malades, dans ceux qui paissaient l'herbe comme dans ceux qui ne mangeaient que de l'avoine et du foin ; et les ânes, qui de tous les animaux sont ceux qui approchent le plus de la nature du cheval, ont aussi cette prodigieuse quantité de vers dans l'estomac, et n'en sont pas plus incommodés; ainsi l'on ne doit pas regarder les vers, du moins ceux dont nous parlons, comme une maladie accidentelle, causée par les mauvaises digestions d'une herbe crue, mais plutôt comme un effet dépendant de la nourriture et de la digestion ordinaire de ces animaux [L 4].
[184] Il faut avoir attention, lorsqu'on sèvre les jeunes poulains, de les mettre dans une écurie propre, qui ne soit pas chaude, crainte de les rendre trop délicats et trop sensibles aux impressions de l'air ; on leur donnera souvent de la litière fraîche, on les tiendra propres en les bouchonnant de temps en temps; mais il ne faudra ni les attacher ni les panser à la main qu'à l'âge de deux ans et demi ou trois ans : ce frottement trop rude leur causerait de la douleur, leur peau est encore trop délicate pour le souffrir, et ils dépéri- raient au lieu de profiter ; il faut aussi avoir soin que le râtelier et la man- geoire ne soient pas trop élevés ; la nécessité de lever la tête trop haut pour Prendre leur nourriture pourrait leur donner l'habitude de la porter de cette façon, ce qui leur gâterait l'encolure. Lorsqu'ils auront un an ou dix-huit mois, on leur tondra la queue, les crins repousseront et deviendront plus forts et plus touffus. Dès l'âge de deux ans, il faut séparer les poulains, mettre les mâles avec les chevaux, et les femelles avec les juments ; sans cette précaution les jeunes poulains se fatigueraient autour des poulines, et s'énerveraient sans aucun fruit.
A l'âge de trois ans ou de trois ans et demi, on doit commencer à les dresser et à les rendre dociles ; on leur mettra d'abord une selle légère et aisée, et on les laissera sellés pendant deux ou trois heures chaque jour; on les accoutumera de même à recevoir un bridon dans la bouche et à se laisser lever les pieds, sur lesquels on frappera quelques coups comme pour les [185] ferrer, et si ce sont des chevaux destinés au carrosse ou au trait, on leur [l 482] mettra un harnais sur le corps et un bridon : dans les commencements, il ne faut point de bride ni pour les uns ni pour les autres ; on les fera trotter ensuite à la longe avec un caveçon sur le nez, sur un terrain uni, sans être montés, et seulement avec la selle ou le harnais sur le corps; et lorsque le montÔs, et seulement avec la selle ou le harnais sur le corps; e 0 t) ui cheval de selle tournera facilement et viendra volontiers auprès de celui qui tient la longe, on le montera et descendra dans la même place, A et sans faire marcher, jusqu'à ce qu'il ait quatre ans, parce qu'avant cet âge il11 ® pas encore assez fort pour n'être pas, en marchant, surchargé du poids oU cavalier ; mais à quatre ans on le montera pour le faire marcher au pas ou au trot, et toujours à petites reprises (a) : quand le cheval de carrosse sera accoutumé au harnais, on l'attellera avec un autre cheval fait, en lui mettant une bride, et on le conduira avec une longe passée dans la bride, jusqu'à ce qu'il commence à être sage au trait ; alors le cocher essayera de le faire reculer, ayant pour aide un homme devant, qui le poussera en arrière avec douceur, et même lui donnera de petits coups pour l'obliger à reculer : tout cela doit se faire avant que les jeunes chevaux aient changé de nourriture) car quand une fois ils sont ce qu'on appelle engrainés, c'est-à-dire lorsqu'ils [186] sont au grain et à la paille, comme ils sont plus vigoureux, on a remarqué qu'ils étaient aussi moins dociles et plus difficiles à dresser (b).
Contrôle de la marche du cheval
Le mors et l'éperon sont deux moyens qu'on a imaginés pour les obliger à recevoir le commandement : le mors pour la précision, et l'éperon pour la promptitude des mouvements. La bouche ne paraissait pas destinée par Ia nature à recevoir d'autres impressions que celle du goût et de l'appétit; cependant elle est d'une si grande sensibilité dans le cheval, que c'est à a bouche, par préférence à l'œil et à l'oreille, qu'on s'adresse pour trans- mettre au cheval les signes de la volonté; le moindre mouvement ou la Plus petite pression du mors suffit pour avertir et déterminer l'animal, et cet organe de sentiment n'a d'autre défaut que celui de sa perfection même ; sa trop grande sensibilité veut être ménagée, car si on en abuse, on gâte la bouche du cheval en la rendant insensible à l'impression du mors. Les sens de la vue et de l'ouïe ne seraient pas sujets à une telle altération, et 0e pourraient être émoussés de cette façon; mais apparemment on a trouve des inconvénients à commander aux chevaux par ces organes, et il est vrai que les signes transmis par le toucher font beaucoup plus d'effet sur les animaux en général, que ceux qui leur sont transmis par l'œil ou Par l'oreille; d'ailleurs, la situation des chevaux par rapport à celui qui les 50px[187] monte ou qui les conduit rend les yeux presque inutiles à cet effet, puisqu'ils ne voient que devant eux, et que ce n'est qu'en tournant la tête qu'ils Pl"- raient apercevoir les signes qu'on leur ferait ; et quoique l'oreille soit un
(a) Voyez les Éléments de cavalerie de M. de La Guérinière. (Paris, 1741, t. 1er, p. HO et suiv.)
(b) Voyez le Nouveau parfait maréchal, par M. de Garsault, p. 86.
Notes de Buffon
- ↑ Page 177 note (a)
Vide Aldrovand. de quadrupedib. soliped. lib., I, p. 19. - ↑ Page 177 note (b)
Voyez la Description des îles de l'Archipel, p. 50. - ↑ Page 177 note (c)
Voyez les Voyages de Jean Struys. Rouen, 1719, t. Ier, p. 11. - ↑ Page 178 note (d)
De Africæ descriptione, part. II, vol. II, p. 750 et 751. - ↑ Page 178 note (e)
Voyez l‘Afrique de Marmol. Paris, 1667, t. Ier, p. 50. - ↑ Page 179 note (g)
Voyez les Dernières découvertes dans l'Amérique septentrionale de M. de la Salle, mises an jour par M. le chevalier Tonti. Paris, 1697, p. 250. - ↑ Page 170 note (h)
Voyez l'Histoire des aventuriers flibustiers, par Oexmelin. Paris, 1686, t. 1er, p. 110 et 1 il. - ↑ Page 180 note (i)
M. de Garsault donne un autre moyen d'apprivoiser les chevaux farouches. « Quand on n'a point apprivoisé, dit-il, les poulains dès leur tendre jeunesse, il arrive souvent que l'approche et l'attouchement de l'homme leur causent tant de frayeur, qu'ils s'en défendent à coups de dents et de pieds, de façon qu'il est presque impossible de les panser et de les ferrer; si la patience et la douceur ne suffisent pas, il faut, pour les apprivoiser, se servir du moyen qu'on emploie en fauconnerie pour priver un oiseau qu'on vient de prendre et qu'on veut dresser au vol, c'est de l'empêcher de dormir jusqu'à ce qu'il tombe de faiblesse; il Il faut en user de même à l'égard d'un cheval farouche, et pour cela il faut le tourner à sa place le derrière à la mangeoire, et avoir un homme toute la nuit et tout le jour à sa tête, qui lui donne de temps en temps une poignée de foin et l'empêche de se coucher, on verra avec étonnement comme il sera subitement adouci; il y a cependant des chevaux qu'il faut veiller ainsi pendant huit jours. » Voyez le Nouveau parfait maréchal, p. 89. - ↑ Page 183 note (k)
Voyez le Nouveau parfait maréchal, par M. de Garsault. (Paris, 1746, p. 84 et 85.) - ↑ Page 183 note (l)
Voyez ci-après dans ce volume la description de l'estomac du cheval et la planche qui y a rapport.
Planches de l'article
Description du cheval (par Monsieur Daubenton)
Dans le Cabinet du Roi
Dans la réédition de Lanessan
Notes de Lanessan
- ↑ Le Cheval (Caballus Equus) est un Mammifère de l'ordre des Périssodactyles et de la famille des Solipèdes. Comme tous les Périssodactyles, ils ont les doigts en nombre impair, le médium étant plus développé que les autres et servant de point d'appui. Ce doigt est entouré, au niveau de l'extrémité qui repose sur le sol, d'un sabot très large et très épais. Dans les chevaux fossiles (Hipparion et Anchitherium), qui peuvent être considérés comme les ancêtres immédiats des chevaux actuels, le deuxième et le quatrième doigts sont Visibles de chaque côté du doigt médian ; dans les chevaux actuels (Equus) ils sont réduits aux métatarsiens.
- ↑ L'expression « autres animaux carnassiers » employée ici par Buffon et les éloges qu'il prodigue plus haut au cheval parce qu'il « n'a aucun goût pour la chair des animaux » feraient croire qu'il considérait le cheval comme un animal carnassier, ce qui serait une grave erreur; le cheval a tous les caractères d'un herbivore.
- ↑ On ignore absolument quelle est l'origine des chevaux actuels, et l'on ne connait aucune race de chevaux qui puisse être considérée comme véritablement sauvage. Le cheval est d'ailleurs d'origine extrêmement ancienne, car on a trouvé dans les habitations lacustres de la Suisse, qui remontent à la période néolithique, des restes de chevaux domestiques.
- ↑ Les « vers » dont parle Buffon sont des larves d'un insecte Diptère, YŒstrus Equi. La femelle de cet insecte dépose ses œufs sur les poils du cheval; celui-ci, en se léchant, les introduit dans son estomac où les larves se développent fixées à la muqueuse. Quand elles approchent du moment de leur transformation, elles se détachent et sont rejetées avec les excréments.
Illustrations
Notes de la rédaction Wicri
Pour faciliter la navigation hypertexte des titres intermédiaires ont été ajoutés. Ils sont en italique.
- Notes dans le texte
- ↑ A partir de ce point la numérotation des références est décalée entre l'édition originale et celle de Lanessan. La numérotation initiale est retenue.