Coati (Dictionnaire Cuvier) : Différence entre versions

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===Le coati brun===
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Le COATI BRUN; ''Viverra narica'', Buffon , [[Histoire naturelle (Buffon)/Tome 8/Le coati|t. VIII]], [[Histoire naturelle (Buffon)/Tome 8/Le coati#planche XLVII|pl. 47 48]].
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D'un brun noir mélangé d'un peu de gris sur toutes les parties
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particulièrement sous le cou et sur la poitrine, entre les pattes
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Marcgrave. (F. C.)
 
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==Planches==
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Titre :Coati
Auteur Frédéric Cuvier
In Dictionnaire des sciences naturelles, Tome 9, (1816)

Coati

Dictionnaire Cuvier Hist Nat 1916 T09, page 472.jpg[462] COATI (Mamm.), Nasua storr. Ce nom américain d'un mammifère carnassier, est devenu commun à tous ceux qui ont avec lui des rapports génériques d'organisation.

Le caractère principal des coatis consiste dans les molaires, qui sont au nombre de six de chaque côté des deux màchoires: l'inférieure a quatre fausses molaires, la carnassière et une tuberculeuse; la supérieure, trois fausses molaires, la carnassière et deux tuberculeuses. Mais les carnassières, chez ces animaux, ont pris tout-à-fait le caractère des tuberculeuses, par le développement de leurs tubercules intérieurs. Chez les chiens, par exemple, il n'y a qu'un tubercule à la base de la partie antérieure de la carnassière supérieure : chez les coatis, ce tubercule s'est considérablement agrandi, et il s'en est développé un second derrière lui. La partie postérieure delà carnassière inférieure des chiens étoit seule tuberculeuse ; chez les animaux qui nous occupent, cette carnassière se compose de trois paires de tubercules, de sorte que ces dents sont épaisses, larges, et non tranchantes, comme celles des véritables carnassiers. Chaque mâchoire a huit incisives et deux canines ; et ces dernières sont remarquables par leur forme : elles sont déprimées, et présentent, à leur face antérieure et postérieure, des tranchants dont les blessures sont très-dangereuses.

Les coatis sont plantigrades, et ils ont cinq doigts à chaque pied, armés d'ongles propres à fouir; les trois du milieu, à peu près égaux, sont les plus longs; les deux externes sont plus courts, et le pouce est le plus court de tous. Les yeux ont des pupilles qui se rétrécissent, à la lumière, en une fente transversale ; le nez, alongé en une espèce de trompe, est terminé par un boutoir, percé de deux narines ovales, qui se prolongent sur les côtés en deux fentes demi-circulaires. Les oreilles externes sont courtes, arrondies, et d'une très- médiocre étendue; la langue est douce et fort extensible; les pieds sont garnis de tubercules recouverts d'une peau douce qui peut être le siège d'un toucher assez délicat. Les poils, très-épais, sont à peu près d'égale longueur sur toute la surface Dictionnaire Cuvier Hist Nat 1916 T09, page 473.jpg[463] du corps, excepté sur la tête, où ils sont courts ; il n'y en a véritablement que d'une seule espèce; les poils laineux manquent, ou ne sont qu'en très-petite quantité. On voit autour du museau et des yeux quelques moustaches. La verge se dirige en avant, et les testicules sont en dehors. Le vagin n'est accompagné d'aucun organe particulier, et les mammelles sont au nombre de six ou de dix.

Ces animaux, avec les ours, sont, de tous les carnassiers, ceux qui se rapprochent le plus des omnivores ; ils se nourrissent presque indifféremment de fruits ou de matières animales; aussi sont-ils privés de cette énergie, de cette activité qui appartiennent aux véritables carnassiers; ce sont des ani- maux dont les formes sont lourdes, et qui ont de la lenteur dans les mouvemens comme dans l'intelligence. Leur taille approche de celle du renard commun ; mais leur corps est très-alongé proportionnellement à leurs jambes, qui sont courtes; ils ont une queue qui a la longueur du corps, et qu'ils portent étendue horizontalement ou relevée verticalement. Leur tête est longue, et paroît l'être encore davantage, à cause de la prolongation des narines. Ils se dirigent surtout par leur odorat; leur nez, sans cesse en mouvement, les aide dans la découverte des in- sectes et des vers: ils les sentent parmi les herbes, ou, au moyen de leur espèce de grouin, ils les fouillent dans la terre. Ils montent facilement aux arbres, où ils vont dénicher et sur- prendre les oiseaux, et, contre ce que pratiquent les autres animaux , ils en descendent la tête la première et en s'accro- chant par les pattes de derrière. Ils habitent les bois, où ils sont plus à portée qu'ailleurs de se procurer la nourriture qu'ils préfèrent, les fruits, les insectes, les reptiles; mais ils ne se creusent point de terrier, comme le dit Buffon. Ils vivent seuls ou réunis par paires, et ne sont point naturellement dé- tians ; on les apprivoise sans peine, et ils recherchent beau- coup les caresses; ils ne sont dangereux que lorsqu'ils mangent. Mais ils ne s'attachent point, et on ne peut pas les laisser en liberté; ils pénètrent et grimpent partout, et le besoin qu'ils ont sans cesse de fureter, de visiter tous les trous et de creuser, dès qu'ils croient pouvoir découvrir quelque chose, les rend très-incommodes. Leur obstination est remarquable ; les cor- rections ne les corrigent point. Lorsqu'ils éprouvent de la Dictionnaire Cuvier Hist Nat 1916 T09, page 474.jpg[464] colère , ils l'expriment par une sorte d aboiement très-aigre; au contraire, ils manifestent leur joie par un petit sifflement assez doux; leur morsure est dangereuse à cause de leurs canines fortes et tranchantes, et ils se servent avec avantage de leurs pieds pour déchirer et pour porter les aliments à leur boùche*

Ils boivent en lapant, et se couchent en rond comme les chiens. D'Azara dit que , lorsqu'il s'en trouve quelqu'un sur un arbre au pied duquel on frappe, comme pour l'abattre, il se laisse aussitôt tomber de tout son poids.

J'ai possédé toutes les variétés de coatis, et en ce moment on voit à notre Ménagerie un individu des trois espèces admises aujourd'hui par les naturalistes. Ces animaux ne diffèrent l'un de l'autre que par les couleurs: ils ont la même taille, les mêmes proportions , le même naturel. Le coati brun et le coati roux paroissent bien réellement former des espèces distinctes. Quoique de sexes différent, ces animaux n'ont point voulu sympathiser ; dès qu'ils ont été rapprochés, ils ont cherché à se battre ; mais un coati brun et un coati noir se sont réunis dès l'instant qu'ils se sont aperçus, et la meilleure intelligence a ■régné entre eux, quoiqu'ils fussent femelles tous deux. Je serois donc assez porté à penser que nous ne connoissons que deux espèces de coatis, le brun et le roux; et que les individus dont le pelage est plus noirâtre et dont la queue n'a que des anneaux peu sensibles, ou est toute unie, ne sont que des variétés de la première espèce: c'est dans cette idée que je décrirai ces animaux.

Le coati roux

Le COATI ROUX; Viverra nasua, Linn. D'un beau fauve sur tout le corps, plus pàle sous le cou , un peu plus foncé sur le dos, parce que les poils, dans cette partie, ont quelques an4 neaux ; la queue est annelée de noir et de fauve ; le derrière des oreilles est noir, l'intérieur est blanc; le museau est gris, ainsi que les côtés de la tête; au-dessus et au-dessous de l'œil il y a une petite tache blanche, et une autre entre l'œil et l'oreille; le dessous de la mâchoire inférieure est blanc , et .la face externe des pattes de devant est noire.

Le coati brun

Le COATI BRUN; Viverra narica, Buffon , t. VIII, pl. 47 48. D'un brun noir mélangé d'un peu de gris sur toutes les parties supérieures du corps , et d'un jaune sale aux parties inférieures, particulièrement sous le cou et sur la poitrine, entre les pattes Dictionnaire Cuvier Hist Nat 1916 T09, page 475.jpg[465] antérieures; la queue est annelée de noir et de jaune sale ; la tête est grise . les c6tés du museau sont noirs, bordés en-dessus de deux rubans blancs qui partent de l'angle antérieur de l'œil, et se prolongent jusqu'au milieu du museau, où ils s'effacent par degrés; au dessus et au dessous de l'œil il y a aussi une petite tache blanche ; et on envoit une troisième derrière l'angle postérieur de l'œil.

Une variété du coati brun se caractérise en ce que le pelage a beaucoup moins de noir, et en ce que le gris est fauve : il résulte de ce mélange une teinte générale d'un gris jaunâtre ; du reste, il ressemble absolument au coati brun. Cette variété est peut-être la plus commune dans l'espèce.

Une seconde variété a la queue d'une couleur uniforme et sans anneaux sensibles.

Une troisième est privée des lignes blanches qui bordent en dessus les côtés noirs du museau.

Dans une quatrième, le bout du museau est blanc, et l'on peut conjecturer que d'autres variétés de ce genre se ren- contreront encore.

Les ratons ont une organisation semblable à celle des coatis ; ils n'en diffèrent, pour ainsi dire, que par les narines et par les yeux ; aussi pourroient-ils être considérés comme une divi- sion du genre qui nous occupe; cependant nous en parlerons dans un article séparé. La physionomie des coatis diffère tant de celle des ratons, qu'on pourroit être blessé de les voir réunis sous la même dénomination générique. Voyez RATONS. (F.C.) COATI-MONDI (Mamm.) , nom particulier que les Brasi- liens donnent à la variété noirâtre du coati Brun, suivant Marcgrave. (F. C.)


Planches

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