Merveilles nature (Brehm)/Mammifères/Ursidae/Ours brun

De Wicri Animaux
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Alfred Edmund Brehm - Zéphirin Gerbe
Les merveilles de la nature
Les mammifères
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L'ours vulgaire ou ours brun

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Caractères

L'ours vulgaire (fig. 306), que l'on nomme tout aussi habituellement ours brun a, comme les espèces qui en sont les plus voisines, le corps gros, le dos bombé, faiblement incliné vers les épaules, le cou court et gros, le crâne aplati, le front bombé, le museau conique, tronqué, les yeux petits, fendus obliquement, la pupille ronde, les jambes fortes, longues, les pattes courtes, lès ongles longs et puissants. Son pelage crépu est formé d'un duvet long et mou et de poils soyeux plus longs les plus longs sont a la face, au ventre et entre les jambes, les plus courts au museau. Leur couleur est très variable, elle a toutes les nuances, depuis le brun pur, le brun jaune ou le brun roux, jusqu'au 'gris argenté, au noirâtre, au bigarré.

Presque tous les peuples distinguent d'après la couleur plusieurs espèces, que la science n'a pas encore reconnues. Pour moi, je suis persuadé qu'il y a en Europe au moins deux espèces d'ours l'ours brun (Ursus cadaverinus) et l'ours noir ou ours des fourmis (Ursus fornicarius). Celui-ci est plus grand; il a !a tête plus allongée, le poil plus lisse que-celui-là il est aussi plus doux que lui, et plus adonné à une nourriture végétale. Avec l'âge, la couleur devient plus claire et plus uniforme. Lorsqu'il est jeune, cet ours a d'ordinaire un mince collier blanc, a

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Distribution géographique

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Chasse

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Les mammifères (1891) Brehm, Gerbe, tome 1 pages f705.jpg[667] La manière, dit-on, la moins dangereuse de prendre les ours est de les enivrer en jetant de. l'eau-de-vie sur le miel, qu'ils aiment beaucoup et qu'ils cherchent dans les troncs d'arbres.

Captivité

De jeunes ours sont très agréables en captivité. Ils sont assez propres, faciles à nourrir, obéissants, s'attachant jusqu'à un certain point à l'homme et aux animaux domestiques. Dans les trois premiers mois de leur existence, ils se lèvent déjà sur leurs pattes de derrière et commencent leurs jeux lourds et maladroits, qui dérideraient l'homme le plus morose. Ils se battent comme de jeunes garçons, grimpent sur les arbres, courent, mais le tout aussi maladroitement que possible. Enfermés et abandonnés à eux-mêmes, ils passent leur temps à se lécher les pattes.

L'ours devient quelquefois susceptible d'un grand attachement, et l'on peut citer comme preuve, l'histoire de Masco, arrivé à Nancy sous le règne de René II. Masco était renfermé dans une cage du palais; sa violence, ses accès de fureur lorsqu'on l'irritait, lui avaient valu dans le pays une grande réputation de férocité, passée en proverbe. Dans le pays on disait mauvais comme Masco.

Il advint qu'un ramoneur de cheminée, ne sachant où dormir par une froide nuit d'hiver, s'avisa, dans un moment de désespoir, d'entrer dans la cage de Masco, en passant entre deux barreaux, et de s'y blottir sans bruit. Masco s'aperçut bientôt de sa présence de son hôte; mais au lieu de lui faire du mal, il le réchauffa (fig. 308), le prit en amitié, et le reçut chaque nuit. L'enfant vint à mourir de la petite vérole; dès ce moment l'ours refusa toute nourriture et mourut.

Quoiqu'un ours apprivoisé paraisse doux pour son maître et même obéissant, il faut toujours s'en défier et le traiter avec circonspection, surtout ne pas le frapper sur le bout du nez. Du reste, la période d'amabilité ne dure pas. Lorsque l'ours a atteint l'âge de six mois, sa nature reprend le dessus. Il perd tout attachement pour l'homme.; il devient grossier, méchant, irritable il mord, maltraite les animaux domestiques, attaque même son maître, et les coups seuls peuvent le rappeler a la raison. Il n'écoute plus la voix de son gardien, court aveuglément après quiconque passe rapidement, ne distingue pas les personnes qu'il connait de celles qui lui sont étrangères, et plus il vieillit, plus il devient grossier, vorace, carnassier, dangereux.


Voir aussi

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