Le Buffon choisi de Benjamin Rabier/Sauvages/Carnassiers/Panthère

De Wicri Animaux

La panthère, l'once et le léopard




La panthère, l'once et le léopard

Le Buffon choisi de Benjamin Rabier, page f77.jpg[70] La panthère a l'air féroce, l'œil inquiet, le regard cruel, les mouvements brusques, le cri semblable à celui d'un dogue en colère, les dents fortes et pointues, les ongles aigus et durs, la peau belle, d'un fauve plus ou moins foncé, semée de taches noires arrondies en anneaux, ou réunies en forme de roses, le poil court.

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L'once s'apprivoise aisément, on le dresse à la chasse et on s'en sert à cet usage en Perse et dans plusieurs autres provinces de l'Asie ; il y a des onces assez petits pour qu'un cavalier puisse les porter en croupe; ils sont assez doux pour se laisser manier et caresser avec la main. La panthère paraît être d'une nature plus fière et moins flexible ; on la dompte plutôt qu'on ne l'apprivoise, jamais elle ne perd en entier son caractère féroce, et, lorsqu'on veut s'en servir pour la chasse, il faut beaucoup de soins pour la dresser, et encore plus de précautions pour la conduire et l'exercer.

L'espèce de l'once paraît être plus nombreuse et plus répandue que celle de la panthère : on la trouve très communément en Barbarie, en Arabie et dans toutes les parties méridionales de l'Asie. Ce qui fait qu'on se sert de l'once pour la chasse dans les climats chauds de l'Asie, c'est que les chiens y sont très rares.

Le léopard a les mêmes mœurs et le même naturel que la panthère. Communément, il est plus grand que l'once et plus petit que la panthère.

La panthère, l'once et le léopard n'habitent que l'Afrique et les climats les plus chauds de l'Asie; ils ne se sont jamais répandus dans les pays du Nord, ni même dans les régions tempérées. Ces animaux, en général, se plaisent dans les forêts touffues, et fréquentent souvent les bords des fleuves et les environs des habitations isolées, où ils cherchent à surprendre les animaux domestiques et les bêtes sauvages qui viennent chercher les eaux. Ils se jettent rarement sur les hommes, quand même ils seraient provoqués ; ils grimpent aisément sur les arbres, où ils suivent les chats sauvages et les autres animaux, qui ne peuvent leur échapper. Leurs peaux sont toutes précieuses et font de très belles fourrures; la plus belle et la plus chère est celle du léopard; une seule de ces pèaux coûte huit ou dix louis lorsque le fauve en est vif et brillant, et que les taches sont bien noires et bien terminées.

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