Le Buffon choisi de Benjamin Rabier/Poissons/Lamproie

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La lamproie



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Facsimilé

Le Buffon choisi de Benjamin Rabier, page f243.jpg

Le texte

Au-devant d'un corps très long et cylindrique, est une tête droite et allongée. Les dents un peu crochues, creuses, forment vingt rangées, et sont au nombre de cinq ou six dans chacune. Deux autres dents plus grosses sont d'ailleurs placées dans la partie antérieure de la bouche; sept autres sont réunies ensemble dans la partie postérieure, et la langue, qui est courte et échancrée en croissant, est garnie sur ses bords de très petites dents.

La lamproie manque de nageoires pectorales et de nageoires ventrales ; elle a deux nageoires sur le dos, une nageoire plus bas, et une quatrième nageoire arrondie à l'extrémité de la queue ; mais ces quatre nageoires sont courtes et assez peu élevées ; et ce n'est presque que par la force des muscles de la queue et de la partie postérieure de son corps, qu'elle nage avec constance et avec vitesse.

Lamproie (Buffon Rabier).jpg

La couleur générale de la lamproie est verdâtre.

Les lamproies ont l'habitude de s'attacher, par le moyen de leurs lèvres souples et très mobiles, et de leurs cent ou cent vingt dents fortes et crochues, aux rochers des rivages, aux bas-fonds limoneux, aux bois submergés, et à plusieurs autres corps.

Elles se nourrissent de vers marins ou fluviatiles, de poissons très jeunes, et se contentent aisément de chair morte.

Dénuées de fortes mâchoires, de dents meurtrières, d'aiguillons acérés, n'étant garanties ni par des écailles dures, ni par des tubercules solides, ni par une croûte osseuse, elles n'ont point d'armes pour attaquer, et ne peuvent opposer aux ennemis qui les poursuivent que les ressources des faibles, une retraite quelquefois assez constante dans des asiles plus ou moins ignorés, l'agilité des mouvements, et la vitesse de la fuite. Aussi sont-elles fréquemment la proie des grands poissons, tels que l'ésocebrochet et le silure mâle, de quadrupèdes tels que la loutre et le chien barbet, et de l'homme, qui les pêche non seulement avec les instruments connus sous le nom de nasse et de louve, mais encore avec les grands filets.

Elles sont d'autant plus recherchées par les pêcheurs, qu'elles parviennent à une grandeur assez considérable. On en a pris qui pesaient trois kilogrammes ; et lorsqu'elles pèsent quinze hectogrammes, elles ont déjà un mètre de longueur. Leur chair, quoique un peu difficile à digérer dans certaines circonstances, est très délicate lorsqu' elles n'ont pas quitté depuis longtemps les eaux salées.