Histoire naturelle (Buffon)/Tome 9/Le lion
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Sommaire
Le lion (par Monsieur de Buffon)
Dans  l'espèce  humaine  l'influence  du  climat  ne  se 
marque  que  par  des  variétés  assez  légères,  parce  que 
cette  espèce  est  une,  et  qu'elle  est très   distinctement
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séparée de toutes les autres espèces ; l’homme, blanc en Europe, noir en Afrique, jaune en Asie, et rouge 
en Amérique, n’est que le même homme teint de la couleur du climat : comme il est fait pour régner sur la 
terre, que le globe entier est son domaine, il semble que sa nature se soit prêtée à toutes les situations ; sous les feux du midi, dans les glaces du nord il vit, il multiplie, il se trouve par-tout si anciennement 
répandu, qu’il ne paroît affecter aucun climat particulier. Dans les animaux au contraire, l’influence 
du climat est plus forte et se marque par des caractères plus sensibles, parce que les espèces sont diverses 
et que leur nature est infiniment moins perfectionnée, moins étendue que celle de l’homme. Non seulement 
les variétés dans chaque espèce sont plus nombreuses et plus marquées que dans l’espèce humaine, mais 
les différences mêmes des espèces semblent dépendre des différens climats ; les unes ne peuvent se 
propager que dans les pays chauds, les autres ne peuvent subsister que dans des climats froids ; le lion n’a 
jamais habité les régions du nord, le renne ne s’est jamais trouvé dans les contrées du midi, et il 
n’y a peut-être aucun animal dont l’espèce soit comme celle de l’homme généralement répandue sur 
toute la surface de la terre ; chacun à son pays, sa patrie naturelle dans laquelle chacun est retenu par 
nécessité physique, chacun est fils de la terre qu’il habite, et c’est dans ce sens qu’on doit dire 
que tel ou tel animal est originaire de tel ou tel climat. 
...
Notes de la partie rédigée par Buffon
- Notes relatives au titre
 
Le Lion,
- en Grec λέων ;
 - en Latin, Leo ;
 - en Italien, Leone ;
 - en Espagnol, Leon ;
 - en Allemand, Lew ;
 - en Anglais, Lion ;
 - en Suédois, Leyon.
 
- Leo, Gesner,
- Hist. animal. quadrup. pag. 572.
 - Icon. quadr. p. 66.
 
 - Leo, Ray, Synops. animal. quadrup. pag. 162.
 - Felis caudâ elongatâ floccosâ, thorace jubato. Linnæus.
 - Leo, Klein, de quadrup. pag. 81.
 - Felis caudâ in floccum desinente..… Leo, Brisson, Regn. animal. pag. 267.
 
A l’égard de là solidité des os du lion, qu’Aristote dit être sans moelle et fans cavité , de leur dureté qu’il compare à celle du caillou , de leur propriété de faire feu par le frottement; c’est une erreur qui n’aurait pas dû être répétée par Kolbe[1], ni même parvenir jusqu’à nous , puisque dans le siècle même d’Aristote , Epicure s’était moqué de cette assertion.
Iconographie associée
Voir aussi
- Notes
 
- ↑ Voyez les Mémoires de Kolbe. Amsterdam, 1741 , tome III, pages 4 et 5