Histoire naturelle (Buffon)/Tome 4/Le cheval/Description/Planche 1

De Wicri Animaux
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Georges-Louis Leclerc de Buffon
Histoire Naturelle (1749)
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Cette page introduit la description de la planche 1 de l'anatomie du cheval par Daubenton (à la suite de la description par Buffon}.

La planche 1

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La description

Buffon Hist Nat E.O. Tome 4 f284.jpg[260] En expliquant les termes d’art qui ont rapport aux différentes parties extérieures du cheval, nous commencerons par celles de la tête, et nous suivrons l’ordre le plus naturel, qui est de rapporter les parties du corps avant de passer à celles des extrémités, quoique la pluspart des auteurs qui ont écrit sur cette matière aient fait mention des extrémités antérieures avant qu’il fût question du corps.

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On appelle larmiers les deux parties (A, pl. 1) dde la tête du cheval, qui correspondent aux tempes de la tête de l’homme.

Les salières (B) se trouvent entre l’œil et l’oreille, au dessus des sourcils, une de chaque côté.

On ne distingue dans certains cas que deux parties dans l’œil, qui sont la vitre et le fond de l’œil ; la vitre est la partie extérieure de l’œil, c’est-à-dire, la cornée ; le fond de l’œil signifie les parties intérieures, c’est-à-dire, les parties que l’on aperçoit en regardant à travers la vitre par l’ouverture de la prunelle : on a aussi désigné le fond de l’œil par le mot de prunelle ; mais comment ce mot peut-il signifier le fond de l’œil, puisque la prunelle ou pupille n’est qu’une ouverture de l’uvée, qui communique dans l’intérieur de l’œil ?

On donne le nom d’avives aux glandes parotides (C), qui sont situées entre l’oreille et le coin de la ganache.

Le chanfrein (D) est le devant de la tête, depuis les yeux jusqu’aux naseaux ; cette partie correspond à la partie supérieure du nez de l’homme : mais le mot de chanfrein ne signifie, le plus souvent, qu’une bande de couleur blanche qui s’étend sur cette même partie, et occupe plus ou moins d’espace entre les Buffon Hist Nat E.O. Tome 4 f285.jpg[261] yeux et les naseaux, comme nous le dirons dans la suite.

Le cartilage (E), qui forme le tour des naseaux, et qui les borde en haut et en devant, est appelé la souris.

Le bout du nez du cheval est la cloison (F) qui sépare les deux naseaux, cette partie est formée par le bas du chanfrein, elle se termine à la lèvre supérieure ; cependant Solleysel[1]. donne le nom de nez à la partie de cette lèvre qui est au dessous des naseaux.

La mâchoire inférieure des chevaux est appelée ganache ou ganasse ; les deux os de la ganache s’étendent des deux côtés de la tête, depuis l’œil jusqu’à l’endroit (G)) près du gosier, et depuis le gosier jusqu’au menton (H)).

La barbe ou le barbouchet est l’endroit (I)) où les deux os de la ganache se réunissent au dessus du menton et au dehors de la mâchoire inférieure.

On appelle canal, braie ou auget, la cavité qui est formée par les deux os de la ganache, et qui s’étend en forme de gouttière depuis le gosier jusqu’à la barbe ; on nomme aussi du même nom de canal, la cavité dans laquelle la langue est logée.

On a donné différents noms aux six dents incisives que le cheval a dans chaque mâchoire ; on nomme pinces les deux dents du devant, celles qui touchent aux pinces sont appelées mitoyennes, et les dernières de chaque côté sont nommées les coins.

Les deux dents canines qui sont dans chaque mâchoire, une de chaque côté, à quelque distance des incisives, portent le nom de crocs, crochets ou écaillons.

On nomme barres les espaces des deux mâchoires qui sont vuides, entre les dents incisives et les mâchelières.

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Les inégalités ou les rides qui traversent le palais du cheval, sont appelées crans ou sillons. Le cou du cheval est désigné par le mot d’encolure, ainsi l’encolure est bordée d’un bout à l’autre, en dessus par la crinière, et en dessous par le gosier (K). La partie (L) de la crinière qui se trouve au dessus de la tête entre les deux oreilles et qui tombe sur le front, est nommée le toupet. Le gosier s’étend d’un bout à l’autre de l’encolure en dessous, depuis les os de la ganache (G) jusqu’au poitrail. L’endroit (M) où les deux épaules s’approchent par le haut entre l’encolure et le dos, est nommé garrot, c’est à cet endroit que finissent la crinière et l’encolure. Les épaules (N) s’étendent depuis le garrot jusqu’au haut du bras (O), c’est-à-dire, jusqu’à la partie supérieure de la jambe de devant, comme on le verra dans la suite. Il y a des chevaux Turcs, Barbes et Espagnols qui ont au cou ou à l’épaule, ou à la jonction du cou et de l’épaule, tantôt plus haut, tantôt plus bas, un creux assez profond que l’on appelle le coup de lance, parce qu’on a prétendu que cette marque venoit originairement d’un étalon Turc ou Barbe, qui avoit reçû un coup de lance dans l’endroit où elle se trouve, et que cette même marque avoit passé à tous les chevaux qui étoient venus de cet étalon, par une suite de générations qui dure encore. On dit aussi que le coup de lance traversa de devant en arrière, parce que la marque dont il est question se trouve devant l’épaule au défaut de l’encolure, et par derrière au défaut de l’épaule, comme une cavité qu’une grande plaie auroit formée ; mais il n’y a aucune apparence de cicatrice. L’histoire du coup de lance passe pour une fable, et je crois que c’est avec raison,

Notes de l'article

  1. Le véritable et parfait Maréchal. Paris, 1672, page 3.