Histoire naturelle (Buffon)/Tome 14/Nomenclature des singes

De Wicri Animaux
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Georges-Louis Leclerc de Buffon
Histoire Naturelle (1749)
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Nomenclature des singes

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Histoire naturelle

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Nomenclature des singes

 

Comment endoctriner des écoliers, ou parler à des hommes, sont deux choses différentes ; que les premiers reçoivent sans examen et même avec avidité l'arbitraire comme le réel, le faux comme le vrai, dès qu'il leur est présenté sous la forme de documents; que les autres au contraire rejettent avec dégoût ces mêmes documents lorsqu'ils ne sont pas fondés; nous ne nous servirons d'aucune des méthodes qu'on a imaginées Buffon Hist Nat E.O. Tome 14 f18.jpg[2] pour entasser sous le même nom de singes une multitude d'animaux d'espèces différentes et même très éloignées.

J'appelle singe un animal sans queue, dont la face est aplatie, dont les dents, les mains, les doigts et les ongles ressemblent à ceux de l'homme, et qui, comme lui, marche debout sur ses deux pieds [L 1] : cette définition, tirée de la nature même de l'animal et de ses rapports avec celle de l'homme, exclut, comme l'on voit, tous les animaux qui ont des queues, tous ceux qui ont la face relevée ou le museau long ; tous ceux qui ont les ongles courbés, crochus ou pointus ; tous ceux qui marchent plus volontiers sur quatre que sur deux pieds. D'après cette notion fixe et précise, voyons combien il existe d'espèces d'animaux auxquels on doive donner le nom de singe. Les anciens n'en connaissaient qu'une seule: le pithecos des Grecs, le simia des Latins, est un singe, un vrai singe, et c'est celui sur lequel Aristote, Pline et Galien ont institué toutes les comparaisons physiques, et fondé toutes les relations du singe à l'homme; mais ce pithèque, ce singe des anciens, si ressemblant à l'homme par la conformation extérieure, et plus semblable encore par l'organisation intérieure, en diffère néanmoins par un attribut qui, quoique relatif en lui-même, n'en est cependant ici pas moins essentiel, c'est la grandeur ; la taille de l'homme en général est au- dessus de cinq pieds, celle du pithèque n'atteint guère qu'au quart de celte hauteur : aussi ce singe eût-il encore été plus ressemblant à l'homme, les anciens auraient eu raison de ne le regarder que comme un homon- cule, un nain manqué, un pygmée capable tout au plus de combattre avec les grues, tandis que l'homme sait dompter l'éléphant et vaincre le lion.



Dans la réédition de Lanessan

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Notes de Lanessan

  1. Buffon veut sans doute dire « susceptible de marcher sur ses pieds. » Aucun singe ne marche réellement sur ses pieds de derrière d'une façon normale et continue.

Voir aussi

Sources