Collection ALS/1858/Lereboullet écrevisses

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Description de deux nouvelles espèces d'écrevisses de nos rivières


 

Titre:Description de deux nouvelles espèces d'écrevisses de nos rivières
Auteur:Dominique Auguste Lereboullet
In: Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Strasbourg, Tome 5, (1858)
En ligne :https://www.biodiversitylibrary.org/item/50186#page/211/mode/1up

Description de deux nouvelles espèces d'écrevisses de nos rivières

JPEG format logo.svg[1] Les écrevisses qu'on livre à la consommation et qu'on expédie en grande quantité de Strasbourg à Paris, appartiennent toutes à l’espèce ordinaire, Astacus fluviatilis des auteurs. Mais, outre cette espèce, qui est sans contredit la plus répandue et qu'on pêche en abondance dans tous nos cours d’eau, on apporte au marché de Strasbourg deux autres sortes d'écrevisses que les pêcheurs, comme les marchands désignent sous des dénominations particulières et regardent comme des espèces distinctes. Moins savoureuses et moins délicates que les écrevisses ordinaires, elles sont généralement de plus petite taille et employées pour les soupes, les sauces et les ragoûts.

J'ai déjà signalé l'existence de ces deux formes particulières dans une Note sur les variétés rouge et bleue de l'écrevisse fluviatile, présentée à l'Académie des sciences dans la séance du 6 octobre 1851[1][NDLR 1]. L'une d'elles, dont je donne, dans cette note, les caractères les plus saillants, porte à Strasbourg le nom de Steinkrebs (écrevisse des pierres); l'autre, que je ne regardais alors que comme une simple variété, est désignée sous la dénomination de Dohlenkrebs (écrevisse des égouts, du mot allemand Dole, égout).

J'ai examiné, depuis lors, et aux diverses époques de l'année, un nombre considérable d'individus appartenant à chacune de ces deux formes, et j'ai acquis la certitude qu'elles constituent deux bonnes espèces et non de simples variétés. On verra, par la description détaillée que je vais faire de chacune d'elles, que les caractères distinctifs sont tirés non des couleurs, mais des formes extérieures ; ces caractères sont constants, attendu que j'en ai constaté l'existence sur un nombre JPEG format logo.svg[2] suffisant d'individus; enfin j'ai signalé des différences dans la couleur des œufs, dans l’époque de la ponte et dans celle de l'éclosion. Il résulte de toutes ces circonstances un ensemble de traits caractéristiques qui ne peut, ce me semble, laisser subsister le moindre doute sur la valeur de ces deux nouvelles espèces.

Première espèce, l'écrevisse longicorne

Astacus longicornis (PL 1).

Diagnose. — Antennes épaisses et très-longues, ayant, dans le mâle, la longueur du corps, dépassant le thorax dans la femelle ; pinces robustes, épaisses, légèrement recourbées; rostre court, muni de trois épines équidistantes.

Antennæ crassæ, longissimæ, in mare corporis longitudinem adæquantes, in femina thoracem superantes; pedes antici validi, valdè crassi, leviter incurvat ; rostrum abbreviatum , spinis tribus æqualiter distantibus instructum.
Description.
Cette écrevisse se reconnait facilement et au premier coup d'œil à la longueur de ses antennes, à la force de ses pinces et à ses couleurs toujours claires et marbrées. Le mâle différant beaucoup de la femelle, je décrirai successivement les deux sexes.

Mâle

(PL 1, fig. 1).
Antennes externes

Elles ont, dans le mâle, une longueur remarquable ; repliées en arrière elles atteignent et quelquefois dépassent même la nageoire caudale[2]. Elles sont aussi plus épaisses que dans les deux autres espèces, mais leur pointe est très-effilée et se casse facilement; aussi est-il assez rare de trouver des individus qui aient les deux antennes parfaitement intactes.


Dans un mâle dont le corps avait 0,090 m. de longueur, depuis la pointe du rostre jusqu'à la queue, les antennes externes mesuraient 0,092 m..

L'article basilaire de ces antennes, ou pédoncule antennaire (b, fig. 2, pl. III) est plus long et plus fort que dans l'écrevisse fluviatile, car il dépasse de beaucoup le rostre, comme on peut le voir dans les deux figures de notre planche I.

...
Rostre
...

La pointe de ce rostre est courte[3]

Notes de l'article

  1. Comptes rendus 4851, 2° semestre, t. 33, p. 376. D l
  2. On a imprimé en italiques les caractères qui sont particuliers à l'espèce et qui servent surtout à la distinguer.
  3. M.Milne-Edwards signale la brièveté du rostre comme caractère dans une variété qui est peut-être l'une des deux espèces que nous décrivons ici comme nouvelles. (Histoire naturelle des crustacés , t.2,p. 331.)

Planches

ALS Mémoires 1858 page 223.jpg
ALS Mémoires 1858 page 225.jpg

Planche III

ALS Mémoires 1858 page 227.jpg
1
2.b
1.b

Notes de la rédaction

Voir aussi

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