Agglomérations et sanctuaires 2011 Grand

De Wicri Archéologie
Affiche Grand 2011.jpg

L’ambition du colloque Agglomérations et sanctuaires, organisé à Grand et Domrémy (Vosges) du 20 au 23 octobre 2011, est de réfléchir à la question de la fonction des agglomérations à partir de la place du fait religieux.

Thématiques du colloque

  • Thème 1 : Historiographie de la recherche sur Grand
  • Thème 2 : Agglomérations et sanctuaires (typologie des sanctuaires, architecture et topographie,sanctuaire et territoire : études de cas)
  • Thème 3 : Émergence et devenir des lieux de culte (les sanctuaires urbains à occupation longue : études de cas)

Présentation

Depuis les années 1980, les archéologues ont progressivement cherché à qualifier les formes d’habitats groupés autres que les chefs-lieux de cité. Ainsi, ces agglomérations qualifiées parfois de secondaires ont été considérées comme des sites intercalaires dont les formes et les fonctions sont extrêmement variées. Relais entre la capitale de cité et le réseau d’habitats ruraux, elles participent à l’organisation de l’administration, de l’économie de la cité, mais aussi à la diffusion des références religieuses de Rome, autour notamment du culte impérial.

Au sein de ces villes, quelques-unes se distinguent par une organisation urbaine originale ayant amené à considérer que certaines fonctions y étaient prépondérantes. Ces différentes hypothèses sont à replacer dans la réflexion qui prévalait dans les années 1970 quant à l’interprétation de sites, où la fonction cultuelle était considérée comme prédominante dans certaines petites agglomérations, notamment les conciliabula. Si cette notion a été par la suite remise en cause, la présence d’édifices de spectacles mixtes, les théâtres-amphithéâtres, ainsi que de thermes et de temples, distingue certains habitats où les sanctuaires semblent structurer l’ensemble de l’habitat.

C’est dans ce contexte que le site de Grand a été présenté comme l’exemple d’une “ville sanctuaire” (thème 1).

Édouard Salin développe le premier cette hypothèse à partir des découvertes réalisées en particulier autour du “Monument du jardin Huguet”, interprété quelques années plus tard comme un temple monumental de style gréco-romain. Si l’analyse de la documentation archéologique ne permet pas de considérer formellement ces vestiges comme les fondations d’un temple, l’important lot de sculptures pourrait provenir effectivement d’un - ou de plusieurs– édifice(s). Quelques années plus tard, c’est la mise en évidence d’une résurgence karstique sous l’église actuelle Sainte-Libaire qui amène à développer l’hypothèse de la présence d’une source à l’intérieur de l’aire sacrée située au centre du sanctuaire. Le rempart, daté de la fin du Ier siècle ou du début du IIe siècle sur la base d’éléments essentiellement stylistiques, est interprété quant à lui comme une enceinte de prestige isolant l’épicentre du reste de l’agglomération. Après la construction de ce rempart, l’habitat aurait été rejeté en périphérie, notamment le long des trois voies d’accès qui se développent au nord du village actuel.

Les thèmes qui seront abordés dans le cadre du colloque de Grand devraient permettre de confronter ce modèle à d’autres agglomérations, en profitant du renouvellement important de cette problématique, grâce notamment aux apports de la prospection géophysique et des résultats de nouveaux programmes de fouille (thème 2).

La mise en perspective des découvertes récentes incite à s’interroger sur leurs spécificités réelles, au regard de la diversité des fonctions représentées généralement dans les villes gallo-romaines. Une attention particulière sera portée à la place des lieux de culte dans le territoire de la cité et, à une autre échelle, dans la trame urbaine, à partir d’exemples sur lesquels des recherches étendues ont pu être menées. Longtemps limitées à l’exploration du sanctuaire lui-même, les études récentes s’appuient fréquemment sur des prospections géophysiques permettant d’appréhender le site dans son environnement. Au-delà de la question du rôle central ou périphérique des sanctuaires dans l’agglomération, ces nouvelles méthodes permettent de mieux comprendre comment cette fonction s’insère dans la trame urbaine et son rôle éventuel dans le développement de celle-ci. Parallèlement à l’analyse des fonctions, l’étude de ces agglomérations amène à s’interroger sur les antécédents gaulois. La présence fréquente de mobiliers de l’âge du Fer soulève la question des sources à notre disposition pour étudier et caractériser les lieux de culte à occupation longue.

Enfin, ce colloque permettra d’évoquer également le devenir des sites cultuels en milieu urbain durant l’Antiquité tardive et le début du haut Moyen âge, période durant laquelle les centres urbains se restructurent en profondeur, selon des modalités qui restent à préciser (thème 3).

Comité d’organisation

Programme des journées

Jeudi 20 octobre

À partir de 10h : accueil des participants, visite du site de Grand

14h - ouverture du colloque (à Domrémy)

  • Thème 1 : Historiographie de la recherche sur Grand (à Grand)
    • 14h30 - Grand : histoire des recherches, de Jean-Baptiste Prosper Jollois à Jean-Paul Bertaux (Thierry Dechezleprêtre)
    • 15h - Les nouvelles méthodes d’investigation : intra / extra muros, l’habitat à Grand (Jean-Michel Tur)
    • 15h30 - L’environnement hydrologique du site de Grand (Claire Brinon)
    • 16h30 - L’apport de l’épigraphie à la connaissance du site de Grand : synthèse critique (Pascal Vipard)
    • 17h - Les lieux de culte de Grand : l’apport de la sculpture (Gérard Moitrieux)
    • 17h30 - Un temple monumental au centre de Grand ? Contribution des fragments d’architecture à l’étude de la parure monumentale de l’agglomération (Yvan Maligorne)
    • 18h - Grand et Apollon, comment identifier un lieu de culte ? (John Scheid)

Vendredi 21 octobre

Samedi 22 octobre

Dimanche 23 octobre

Excursion archéologique sur le site de Nasium (communes de Boviolles, Naix-aux-Forges et de Saint-Amand-sur-Ornain / Meuse) - départ de Grand à 8h30

Voir aussi

Liens interwikis

Liens externes

  • Le colloque sur le site du laboratoire Archéologies d’Orient et d’Occident et textes anciens (AOROC)
  • Le colloque sur Calenda