Expérimenter la cyberinfrastructure
Expérimenter la cyberinfrastructure
Jacques Ducloy,i jacques.ducloy@inist.fr |
Clotilde Roussel,i clotilde.roussel@inist.fr |
Patricia Gautier.i patricia.gautier@inist.fr |
- i - INIST/CNRS, France.
- Mots-clés
- édition électronique, site web, expérience professionnelle, retour expérience,, ARTIST
- Keywords
- electronic publishing, web site, professional experience, experience feedback, cyberinfrastructure, ARTIST
Sommaire
La conférence DC 2006 : une prise de conscience de l’ampleur des changements.
Dans l’élaboration du numéro 1 d’AMETIST, la rédaction collective de l’article « Métadonnées dans le contexte d’une cyberinfrastructure de la recherche[1] » s’est révélée une très riche expérience. Nous avons écrit cet article en vue de la conférence DC 2006[2] dans le cadre d’une rédaction publique sur le Web. Tout expert pouvait intervenir pour amener question ou contradiction, nous conduisant ainsi à un très haut niveau de rigueur dans nos analyses.
Enfin, la confrontation avec le public international nous a permis d’appréhender l’ampleur des bouleversements prévisibles dans le monde de l’information scientifique [3] avec l’émergence de cette cyberinfrastructure de la recherche. En effet, le domaine technologique identifié par les mots-clés e-science, infrastructure ou cyberinfrastructure n’est plus un signal faible mais une tendance significative. John Taylor - directeur général de l’Office of Science and Technology des Research Councils du Royaume-Uni - en situe les enjeux[3] sur les pratiques de recherche du 21ème siècle, dans les domaines clés de la science.
Le terme infrastructure déjà populaire au Royaume-Uni, vient d’être repris par l’Europe [2] et fait écho à la cyberinfrastructure aux Etats-Unis [1][5]. Une vision réductrice pourrait laisser penser que les responsables des services de soutien à la recherche seraient les seuls concernés. En réalité, par leur imbrication étroite avec les nouvelles pratiques scientifiques, l’appropriation de ces nouvelles infrastructures va impliquer directement l’ensemble des acteurs. Pour faire de la recherche, les scientifiques vont, par exemple, élaborer des systèmes de métadonnées, construire des ontologies ou opérer dans des bibliothèques numériques. Nous pensons que ces nouvelles pratiques vont modifier profondément la relation des chercheurs avec leurs productions numériques et que nous sommes donc à l’aube de nouveaux et profonds bouleversements.
De la difficulté d’expérimenter
Notre intention au sein d’ARTIST est de construire une expérience qui favorise la mise en œuvre de nouvelles pratiques liées au développement de l’information scientifique numérique. Nous proposons des forums de discussion, nous mettons en place des expériences d’écriture collective…Notre objectif est de participer par nos résultats à la réflexion de nos institutions sur la future infrastructure de la recherche.
Au printemps 2006, nous disposions par la direction de l’INIST d’un soutien logistique suffisant pour lancer simultanément ces activités expérimentales et les activités éditoriales de la revue AMETIST. Les arbitrages budgétaires de l’automne nous ont contraints à revoir nos ambitions quant aux activités expérimentales.
Ce travail est pourtant fondamental si nous souhaitons que le système de recherche français s’insère dans la dynamique actuelle au niveau mondial. Aussi, nous avons décidé de concentrer nos moyens sur la sensibilisation de la communauté scientifique, en lui offrant une tribune d’une part et en l’informant des avancées de l’évolution des acteurs internationaux autour des informations numériques et des infrastructures de la recherche d’autre part. L’objectif est de favoriser l’émergence d’un dispositif national comparable au JISC ou à la NSDL qui sont évoqués dans l’article du colloque DC 2006.
Du prototype au périodique
Au printemps 2006, toutes nos activités éditoriales étaient regroupées sur un seul site. Il contenait quelques articles stabilisés, des forums et de nombreuses informations distribuées dans une maquette de dictionnaire encyclopédique. A l’automne, l’arrivée du site AMETIST a modifié le paysage, nous avons dû repenser notre plate-forme éditoriale et la scinder en deux applications. Au même moment, la préparation du numéro un d’AMETIST a encore amplifié ces changements. En effet, un site dédié à une collection de deux numéros n’a pas la même structure qu’une maquette en ligne. Voici donc un compte-rendu de nos travaux. Fiabilisation de la plate-forme éditoriale Une partie importante de notre activité récente va demeurer totalement transparente pour l’utilisateur final. En effet, nous avons consacré des efforts conséquents à la restructuration des sites et à notre formation
Site ARTIST
Le site ARTIST, après accord du comité d’initiative, a été sensiblement modifié dans le sens d’une simplification et autour de quelques axes forts :
- la mise en place d’un espace à des groupes de travail où sont proposés un certains nombres de forums thématiques ou terminologiques liés à des traductions ;
- la création et l’alimentation d’un agenda unique des évènements concernant les thématiques débattues sur le site, ainsi que des entrées directes à des manifestations récurrentes des différentes communautés connexes ;
- un accès direct aux articles de la revue par les forums d’AMETIST, pour favoriser les réactions sur chaque article du numéro en cours ;
- le maintien d’une rubrique autour de l’observatoire prévu initialement mais en attente d’évolution.
Revue AMETIST
L’application d’une nouvelle charte graphique devrait offrir à l’utilisateur final, un confort de lecture et de navigation nettement supérieur à la version précédente.
Afin d’améliorer le processus de production et notamment la qualité des articles en ligne, nous adoptons une nouvelle démarche : tout d’abord la mise en ligne d’une première version électronique, puis la diffusion d’une version papier et enfin la sortie d’une seconde version électronique. Cette dernière bénéficiera, pour les traductions en particulier de l’apport des forums AMETIST pour chaque article, accessibles sur le site ARTIST.
Un commentaire amusant à ce sujet à propos de notre nouveau cycle de production : nous allons d’abord produire une versions Lodel, dans la forme linéaire adaptée par les Egyptiens, il y a 400 ans, puis en format A5 (le codex qui date de 2000 ans [4] et nous finissons par l’hypertexte. Autrement dit comment parcourir 40 siècles sur 2 mois…
Bibliographie
- [1] ATKINS D, Blue-Ribbon Advisory Panel on Cyberinfrastructure, Rapport de la « National Science Foundation », 2003. http://www.nsf.gov/od/oci/reports/toc.jsp
- [2] ESFRI, European Roadmap for Research Infrastructures – Report 2006, http://www.cordis.europa.eu/esfri/
- [3] LYNCH C. Where Do We Go From Here? The Next Decade for Digital Libraries. In D-lib Magazine, July 2005 doi:10.1045/july2005-lynch
- [4] VANDERDORE C., Livre virtuel ou codex numérique : les nouveaux prétendants, In BBF, 2000, http://www.enssib.fr/bbf/bbf-2000-6/02-vanderdorpe.pdf
- [5] NSF, Cyberinfrastructure Vision for 21 st Century Discovery, Rapport NSF – 2007 – 28, 2007